La cité de Meynoras - Inscriptions ouvertes - Evènement 1

[Yumeko]

Autumn Mckenzie
32 ans ǀ 178 cm ǀ Errydienne ǀ Réparatrice ǀ Libre et Indépendante ǀ Tess



That's life
Texte grossier
Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Je répète la même chose en boucle dans ma tête. Je suis furibarde et je suis incapable de me calmer. Je n’ai pas envie de me calmer. J’ai envie de passer mes nerfs sur je ne sais qui ou je ne sais quoi. Le premier qui m’adresse la parole, il ne va pas être déçu du voyage. Il va aller se faire voir dans les grandes largeurs. Alors personne n’a intérêt à m’emm*rder sinon il va vite comprendre. Je suis tellement énervée que je ne fais pas gaffe où je vais. Résultat des courses, je me retrouve dans les tunnels de l’ancien métro où je n’y vois que dalle. Il ne manquerait plus que je me perde b*rdel ! Si je me perds, ça sera de la faute de Kayn ! Et si je meurs ici, je reviendrais le hanter pour le reste de sa vie ! Parce que si je suis énervée, c’est à cause de lui. Il passe son temps à m’énerver, c’est pas compliqué. De toute façon, il ne sait faire que ça. Enfin presque. Mais là, c’est pas la question. La question, c’est plutôt comment je vais bien pouvoir sortir d’ici ? Pour commencer, il faut que je m’arrête. Voilà, je me stoppe. Je ne m’enfonce pas plus loin dans les tunnels. Ensuite, je fais demi-tour. Voilà, je refais le chemin inverse et je tombe sur les escaliers m’emmenant à l’extérieur. Ça c’est la théorie. Bon sang ! J’espère que je vais retrouver ce passage sinon je vais être encore plus énervée que je le suis. Heureusement que mes yeux sont accoutumés à l’obscurité sinon je ne verrais rien du tout. La poisse ! Quelle idée de vivre ici ! Enfin si j’ai bien une idée ou deux. Aucun voisin et surtout personne qui t’entend crier. Génial ! Même si j’ai envie de fulminer, je dois bien regarder où je vais et faire plus attention cette fois-ci. Avec la chance que j’ai, il pourrait m’arriver n’importe quoi. J’en ai marre de ces tunnels ! J’en ai marre de ne pas voir grand-chose ! J’en ai marre de Kayn ! J’en ai marre de tout !
Je reviens sur mes pas. Du moins, j’essaye. Cette galère ! On ne m’y reprendra plus à revenir ici. Je vais me démerder comme d’habitude et demander l’aide de personne. De toute façon, on est jamais aussi bien servi que par soi-même. C’est bien connu. Je ne sais pas combien de temps dure ma marche quasi dans le noir mais j’ai l’impression que ça fait des heures. Si ça se trouve, on est au milieu de la nuit. L’enfer ! Mais qu’est-ce que j’aperçois ? Ça ne serait pas un escalier ça ? J’espère que la chance est un peu avec moi parce que là, j’en ai marre de chez marre. Mais si c’est un escalier ! Sur le mur de droite, y’a même une espèce de dessin quasiment effacé. Ça ressemble à un smiley. J’ai enfin trouvé ! Je monte les marches, m’approchant de la sortie. Il y en a plusieurs volées puis encore des couloirs, des escaliers, des couloirs. Je tourne à gauche, encore une série d’escalier et la lumière est de plus en plus présente. J’ai trouvé la sortie ! Et la nuit n’est pas encore tombée ! Je sors enfin de l’ancien métro, l’humidité et le noir sont remplacés par la lumière et les mauvaises odeurs venants de la décharge et autres à quelques distances de là. Les rues ne sont pas plus animées maintenant que tout à l’heure. Ils doivent encore tous être à l’Arène. Grand bien leur face. S’ils pouvaient tous s’entretuer là-bas, ça enlèverait quelques abrutis supplémentaires. Il y en a déjà trop dans cette ville. Ma démarche est déterminée et rapide. Je vais aller m’enfermer chez moi. De toute façon, y’aura personne au marché. Ou je vais à la décharge et voir si je trouve quelques trucs intéressants. Vu mon état d’énervement, je suis capable de rien trouver. Allez je rentre chez moi. Je vois au loin une femme et elle me dit quelque chose. Vu le manque d’animation dans la rue, je repère vite les gens. Plus j’avance et plus sa silhouette me dit quelque chose. Je finis par la remettre. Je tombe sur Tess et elle arrive bientôt à ma hauteur pour me saluer. Au moins une personne connue et que j’apprécie. Mon humeur va peut-être s’améliorer.
- Salut Tess ! Le tournoi est déjà fini ?

[Yumeko]

Harper Hill
Elite d'Evaya ǀ 22 ans ǀ 171 cm ǀ Mannequin ǀ Espoir toujours ǀ Pâris



Somebody to love
J’observe la vue à travers l’immense fenêtre donnant sur Evaya. Je ne peux le voir mais au-delà se trouve le mur puis Errydor. Cette partie de la ville a toujours été là mais il est facile de l’oublier tant que l’on reste dans le droit chemin. Etre un citoyen modèle, voilà ce que l’on demande à chacun. Rester dans le rang, ne pas faire de vague, marcher dans les clous, respecter scrupuleusement les règles. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été cette personne. Un modèle pour mes parents et la société. En contrepartie, j’obtiens la sécurité. C’est important de se sentir en sécurité. Mais ne se fait-elle pas au détriment de la liberté ? Au détriment de mes opinions personnelles ? Ai-je déjà pensé véritablement par moi-même ? Je n’ai pas cette impression. Mais ai-je vraiment le choix ? On a toujours le choix… me souffle une petite voix dans ma tête. Mais quel choix ai-je vraiment ? N’ai-je pas signé à ma naissance un contrat tacite avec Evaya ? Ne suis-je pas pieds et poings liés ? J’ai cette impression d’être tenue par des fils invisibles.
Je ne suis qu’un grain de sable dans cette ville, je ne suis qu’une mannequin. Oui, je fais partie de cette élite et comme tout le monde, je profite de ces privilèges. Cela ne me rend pas meilleure, ni pire que les autres. A cette différence, j’en suis parfaitement consciente. Je peux m’estimer chanceuse d’avoir grandi dans le luxe et l’argent. Je suis une privilégiée. J’exerce un métier qui paye bien avec des contraintes limitées. Je ne dis pas que mon métier est toujours facile mais il est loin d’être le plus difficile. Je ne peux pas me plaindre. Je n’en ai même pas le droit. Au final, le plus compliqué à gérer est la pression constante sur mes épaules.
Je suis sensée avoir une vie de rêve et idyllique. Des personnes désirent être à ma place. Pourtant, je ne suis pas heureuse. Parce que tout cela ne me suffit pas. Je suis insatisfaite. Je veux plus que cette vie. Je ne veux pas plus d’argent, de vêtements, de chaussures, de sacs, de bijoux… Ce n’est pas le bonheur que j’imagine, ni auquel j’aspire. Je recherche autre chose. Je ne veux plus me sentir seule. Je veux être avec quelqu'un qui ne voit pas seulement la jolie fille. Je veux quelqu'un qui arrive à voir derrière le masque. Je veux quelqu'un qui s'intéresse véritablement à moi. Je veux quelqu'un en qui je peux avoir confiance. Je veux quelqu'un en qui je puisse m'appuyer. Je veux quelqu'un avec lequel construire une relation solide et profonde. Est-ce si difficile de créer une telle relation ?
Je me remémore les quelques évènements précédents m'ayant amené ici. Je ne risque pas d'oublier ce défilé de ci-tôt. Cette vidéo qui ne m'a pas laissé indifférente contrairement à beaucoup me semble-t-il. J'attends encore les mannequins discuter entre eux, s'échangeant des messes basses sur les autres top-modèles. Les critiques à peine voilées comme s'ils n'avaient jamais vu la vidéo. Ou peut-être qu'ils ont déjà oublié ou ils s'en moquent. Pourtant, je n'ai aucune légitimité à pouvoir les critiquer. Je profite comme un chacun des avantages de notre société.
Puis j'ai été témoin de cette scène à la sortie du défilé. De cet homme qui a eu le courage de dire quelques mots, de s'exprimer, de se questionner et de nous questionner. Je suis restée surprise de cette prise de parole soudaine. Il n'a pas eu le temps de dire grand chose car il a été arrêté en à peine quelques secondes. Il n'a même pas eu la possibilité de terminer sa phrase. Je le fixais, j'observais la scène alors qu'on l'arrêtait pour trouble à l'ordre public. Je n'étais pas la seule mais bien vite d'autres androïdes arrivent. J'en avais presque oublié Pâris. Il a passé un bras autour de mes épaules en me disant qu'on ne devait pas rester ici. J'ai simplement hoché la tête et je me suis laissée entrainer jusqu'à son appartement en compagnie de son androïde. Je mentirais en disant que cela m'a laissé indifférente mais il l'aurait sûrement fait avec n'importe qui. Ce n'est pas parce que nous avons échangé quelques confidences que notre relation pourrait changer.
Je me retiens de lâcher un soupir, de montrer que cette journée m'affecte particulièrement, de me laisser voir un peu de ma vulnérabilité. A cet instant, je ne me sens pas courageuse... simplement fatiguée par cette série d'évènements. Pourtant, mes mots franchissent mes lèvres...
- Penses-tu qu’il va finir à Errydor lui aussi ?

[Tally]

Tenley




..............Je n'arrive pas à croire que personne n'ait entendu le vacarme causé par la porte. Il faut dire qu'avec le tapage dans l'arène, le bruit est peut-être passé inaperçu. Nous restons cinq minutes dans un profond silence, à guetter le moindre bruit de l'autre côté de la porte. Mais pas le moindre bruit de pas. Cela ne signifie pas que nous sommes tirés d'affaire pour autant. Mon ami phalène a l'air d'en avoir pris un coup. Étant donné l'expression douloureuse que je peux lire sur son visage, il n'en est pas sorti indemne.

..............Je me tiens prête à partir en courant à tout moment à son signal. Je suis une ancienne championne d'athlétisme, je ne doute pas un seul instant de pouvoir semer qui que ce soit. Le hic, c'est que je ne retrouverais jamais la sortie de ce labyrinthe sans lui. Et dans l'état où il se trouve, les chances d'arriver à s'échapper s'amenuisent.

« Mec, ton épaule, je ne crois pas que l'os est sensé ressortir comme ça. »

..............Je ne peux pas m'empêcher d'exprimer une grimace de dégout, partagée entre un sentiment d'empathie et de nervosité. Pas vraiment certaine de connaître la marche à suivre dans cette situation. À ma décharge, ce n'était pas marqué dans ma plaquette du parfait espion.

« Je peux toujours essayer de te la remettre en place ? J'ai vu ça dans un film, ça n'avait pas l'air trop compliqué, je chuchote.»

..............Je n'ai pas le temps d'entendre sa réponse, que le bruit tant redouté de la porte qui s'ouvre, nous parvient de l'autre côté de la porte. C'est déjà trop tard pour s'enfuir discrètement. Sans vraiment y réfléchir, je tire sur le bras valide de mon compagnon pour l'inciter à s'accroupir. Nous sommes bien heureusement dissimulés par des étagères et des caisses de stockage. Je n'arrive pas bien à voir combien de personnes sont entrées, mais au son, je dirais au moins trois ou quatre. Je n'ose pas bouger d'un poil, complètement figé par la peur, ma main toujours agrippée à son avant-bras.

..............Au bout d'un certain moment, une autre personne entre dans la pièce. Ses pas sont énergiques, il s'adresse sèchement à quelqu'un. Pour ne l'avoir jamais entendue auparavant, je suis incapable de reconnaître la voix. Je sais bien que plus nous restons ici, plus nous prenons des risques, mais c'est plus fort que moi, j'ai envie de savoir ce qu'il se dit. Je me redresse assez pour pouvoir observer ce qu'il se passe par l'interstice entre deux boîtes de rangement. Et je ne suis pas déçu. J'entends une voix de vieil homme au timbre chevrotant, parler de l'existence d'un tunnel. Je ne comprends pas vraiment de quoi il parle, mais au ton de l'homme qui lui répond, ça a l'air important.

..............Puis tout ce qui passe très vite, une seconde, le vieillard parle, la suivante, une femme derrière lui l'égorge sans émettre la moindre mise en garde. À cette vision, je ne peux retenir le cri d'effrois qui jaillit de ma bouche. Sans attendre mon reste, je bondis vers la porte et me mets à détaler aussi vite que mes jambes me le permettent.

[Nokis]

Samuel dit "Judge"
23 ans – 1m88 – Justicier cynique
Marginal et solitaire – Animé par son sens du devoir
Chez Kayn



Langage grossier
Je suis gelé. Mon corps tremblant échappe à mon contrôle. Mon coeur bat comme s'il allait exploser. Mes poumons me semblent sous une pression insupportable. Tout ce qui vient d'arriver, l'eau que m'a jeté Kayn, sa sale gueule, c'est plus d'actualité. Mon corps ne pense qu'à une chose : survivre. Une grande inspiration. Une grande expiration. Encore. Encore. Un toussement ou un crachat sort par moments, sous la douleur. Mais je dois respirer. Encore.
Aucune idée du temps que ça dure. Mais ça finit par se calmer, un peu. Assez pour reprendre une bribe de conscience, et remarquer Kayn de nouveau. Encore terrorisé, je le regarde fixement, tout en respirant avec force. Bordel il a pas l'air ravi de me revoir cet enf*iré. Moi non plus en fait, mais ça pourrait être pire.
Je sens soudain s'écouler une brûlure sur mon torse... ma plaie qui se rouvre. Fais chier ! J'ai à peine la force de lâcher un râle et bouger de quelques centimètres. Je suis déjà passé près de la mort un paquet de fois. Mais je veux pas crever dans l'atelier de Kayn. Surtout pas maintenant. Il me reste des choses à faire. J'ai été débile aujourd'hui, et je le serai sans doute encore. Mais pour l'heure, je dois survivre.
L'idée que Kayn puisse savoir soigner une plaie ne traverse même pas mon esprit. Seuls me viennent les derniers qui puissent se soucier de moi : les Sentinelles. Mais je vais pas y arriver seul. Ça m'enchante pas de devoir compter sur Kayn, mais c'est ça ou me vider de mon sang.
Je réunis toutes mes forces pour prononcer quelques mots.
- J'pisse le sang... les Sentinelles... s'te-plaît...
Impossible d'en dire plus, chaque mot presse mes poumons comme un coup de poing. Je rabat ma tête en arrière et recommence à respirer avec intensité. La moitié de ma vie est entre les mains de Kayn. Le reste entre les miennes. Je dois survivre.

[naji2807]

Texte grossier
Tess
25 ans, 1m62, PNJ
Petite amie de Jey, Membre des Déchus



Les combats ont été assez merdiques pour nous, faut pas s'mentir, et ça va être la loose quand j'vais r'passer par le quartier. Il va bien falloir que j'rentre pourtant, à un moment ou à un autre, et j'me prenne la tête avec Jey. Ouais, c'est déjà prévu, en quelques sortes, en même temps il avait qu'à pas me faire chier en débarquant dans ma confrontation. Non mais sérieusement, les mecs sont des cons. Entre l'autre Phalène de merde, qui voulait jouer les gros bras, et mon mec qui sait pas faire autre chose que m'dévaloriser... Y'en a pas un pour rattraper l'autre. Mais le pire de tous, j'pense que c'est mon "chef". Harès est le pire des emmerdeurs, et il va être encore pire que pire - et c'est peu d'le dire - maintenant qu'il a perdu contre une fille. C'est bien fait pour lui ceci-dit, ce sale macho de merde !
Ouais, si une chose est sûre, c'est qu'j'ai pas du tout envie d'parler à un mec en ce moment, mais ça tombe bien, parce que Jey est pas là, mais que j'croise Autumn. Enfin quelqu'un qu'j'apprécie dans c'monde - ouais, j'sais pour Jey, mais pour l'instant, il est en sursis - et surtout, une meuf ! J'lui souris et m'rapproche d'elle, ma clope toujours à la main. Autumn est une des rares personnes pour qui j's'rai prête à sacrifier une cigarette - et c'est pas rien ! - alors j'lui tends mon paquet mon briquet pour lui en proposer une, avant d'répondre à sa question soupirant :
- Ouaip, et c'est pas aujourd'hui qu'les Déchus vont remporté l'pactol... On s'est fait laminer... Bon ok j'exagère, ils se sont bien battus, enfin surtout Sélène, Harès s'est fait démonté par une fille.
J'rigole, puis grimace en regardant autour de moi. J'sais que si j'me fais prendre en train de m'foutre de la gueule d'Harès et de colporter sa défaite contre une meuf un jour pareil, il va littéralement me tuer, et j'crois même Jey pourrait pas l'arrêter. Il le tuerait sûrement après, mais bon le mal s'rait fait, je s'rai morte...
- J'aurai p't'être pas du l'dire, mais j'suppose que ça finira par se savoir, alors si tu peux juste éviter de dire que c'est moi qui t'l'ai appris, ça m'arrangerait.

[naji2807]

Pâris Estrella
24 ans, 1m89, Evayen, Elite
Acteur, Fêtard, Diva, Coeur brisé



Honnêtement, je n'ai qu'une envie, faire la fête et tout oublier, me noyer dans l'alcool, la drogue, et laisser mon esprit disparaître dans cet endroit magique qu'il rejoint quand je suis au plus fort de la fête. Je ne sais pas où il va dans ces moments-là, tout ce que je sais, c'est que je suis bien, serein, heureux comme jamais. Pourquoi n'y a-t-il que dans ces moments que je suis serein ? C'est faux. Tu étais serein dans les bras de Clay, heureux. J'ai envie de rire. Donc je suis condamné à ça ? A vivre mon bonheur dans un mensonge ? Un mensonge de substance ou un mensonge d'amour ? J'ai le choix ? Si on me laisse le choix, je sais ce que je choisirai. Le mensonge d'amour. Il est plus doux, plus calme, il est tout ce que je veux... Mais je voudrais surtout qu'il ne soit pas un mensonge, je voudrais qu'il soit la réalité, je voudrais ne pas subir les conséquences désastreuses qui apparaissent quand la réalité se révèle...
Est-ce pour cela qu'une partie de mon esprit essaie de fuir cet après-midi ? Parce que je n'aime pas la réalité et les souffrance qu'elle engendre ? Parce que j'ai trop donné de ce côté là ? Pourquoi je ne peux pas juste rester dans mon mensonge ? Pourquoi la réalité vient-elle toujours frapper à ma porte ? Je ne veux pas de cette réalité. Je ne veux pas savoir que les gens souffrent à Errydor par notre faute. Je veux pas me dire que le gouvernement essaie de nous cacher des choses, quand bien même les signes sont flagrants... Je me retrouve dans la même situation qu'avec Clay, dans la même situation qu'avec l'alcool, comme si ma vie n'était qu'un cercle infernal, un cercle sans fin. Je n'ai pas voulu voir que Clay ne m'aimait pas vraiment, je n'ai pas voulu voir qu'il n'aimait que mon argent. Je ne veux pas voir que l'alcool me détruit, je ne veux pas voir qu'en dehors de ces fêtes, je suis seul avec Garry...
La question d'Harper me fait sursauter, heureusement, elle ne me regarde pas. J'ai relâché mon attention, peut-être parce qu'elle ne me regardait pas, même si elle peut sûrement me voir dans le reflet de la vitre. Elle semble aussi perdue que moi... Est-ce pour cela que je lui fais confiance ? Pour cela que je l'ai ramenée chez moi, malgré mon trouble face à la situation ? Je ne sais pas. Elle pourrait mentir. Elle pourrait faire partie du gouvernement; m'espionner, me questionner, m'envoyer à Errydor... Et alors ? Je suis lasse tout ça, lasse de devoir faire semblant, lasse de me creuser la tête pour savoir qui ment et qui dit la vérité. Je l'ai trop fait, et je ne veux pas le faire une seconde de plus aujourd'hui. Demain, je reprendrai ma méfiance, mais aujourd'hui, je joue la carte de l'honnêteté, une honnêteté dont je ne fais preuve qu'avec Garry en tant normal, et seulement parce que je sais qu'il ne peut pas me juger.
- Sûrement, ou bien ils vont le tuer.
Mes mots me semblent plus sombres maintenant qu'ils sont prononcés, et je me demande si finalement, je n'aurai pas dû les retenir. Ce n'est pas mon genre d'être aussi pessimiste, en tous cas pas frontalement, pas d'une façon si flagrante. Je n'ai même pas enrobée ma réponse d'un ton de plaisanterie, je n'ai pas essayé de dédramatiser et je ne compte pas le faire. Peut-être Harper sera-t-elle choquée... mais finalement, c'est elle qui a lancé le sujet.

[naji2807]

Texte grossier
Kayn Tantis
35 ans, 1m85, Errydien
Ferrailleur, Ancien combattant, Solitaire, Grincheux



Bon, le gamin s'réveille, c'est déjà ça. Mais il est dans un sale état et ça s'trouve, il va quand même crever ici. Mais quel emmerdeur sérieusement. J'suis peut-être pas l'plus intelligent, mais j'suis pas assez con pour me mettre dans des situations impossible comme lui. Il y avait vraiment qu'un con de gamin suicidaire pour aller défier des gangs sans se dire qu'il risquait d'y passer. Et encore si juste il se faisait défoncer bien gentiment, mais non, il faut qu'il vienne pisser le sang dans mon atelier. Pas que ce soit super propre à la base, mais j'essaie de laisser les choses un minimum pas trop dégueulasse, pour éviter les mouches et autres trucs de merde. Et lui il vient dégueulasser mon atelier... Entre Autumn qui vient bouder chez moi, puis l'autre là, j'suis gâté aujourd'hui, il me manque plus qu'la visite de ces cons de Phalènes et j'aurai fait un sans faute.
Il respire mal, mais surtout, il commence à pisser l'sang... Mais quel con sérieux. Et puis il le dit en plus, ce con. Comme si j'avais pas r'marquer.
- J'ai vu, abruti ! je râle en rel'vant son tee-shirt pour exposer la plaie.
J'attrape ses mains tout en continuant à râler :
- Tu sais combien d'temps on va mettre pour aller chez ces cons d'sentinelles ? Au moins une heure. Tu s'ras crevé avant qu'on y arrive, et en plus t'auras laissé une belle traînée d'sang tout du long, abruti.
J'pose ses mains sur son ventre et appui d'ssus et tant pis si j'lui fais mal.
- Appui fort, faut arrêter l'hémorragie.
Tout en disant ça, je m'lève et vais chercher une grosse plaque de métal, que j'passe au dessus du braséro qui m'sert à bosser. Si y'a un truc que l'métier m'a appris, c'est qu'on peut fermer une plaie avec du feu. J'continue d'parler au gamin en attendant qu'ça chauffe comme il faut.
- Continue d'appuyer, lâche pas surtout.

[Shinato]

Selene Becker

22 ans / Errydienne / Membre du gang des déchus / dans l'arène
Mon combat contre Saphir m'a fait comprendre une chose. Je suis encore trop faible. Ou Saphir est-elle tout simplement trop forte? Non, je ne pense pas. Elle est certes très forte mais j'ai pu voir qu'elle laissait entrevoir des faiblesses. Je n'ai juste pas eu le temps de les exploiter pour retourner le combat à mon avantage. Le fait est que je dois encore m'améliorer avant de m'attaquer au gros de l'arène.
Encore fatiguée de mes combats, je reste allongée sur le sol, entendant les acclamations du public, célébrant leur championne. Les applaudissements finissent par se taire et j'entends alors quelqu'un s'approcher. Alors que je m'attends à entendre la voix d'Eddy me disant qu'il m'avait bien dit de ne pas participer, c'est celle de Jey qui vient m'interpeler. J'ouvre alors les yeux et tourne ma tête dans sa direction.

- "Ouais je t'entends." je lui réponds avant de me relever.

Je constate alors que notre chef bien aimé n'est pas dans un meilleur état que moi.

-"Tu ferais peut-être bien de t'occuper d'Harès avant qu'il n'envoie chier quelqu'un d'autre."

[naji2807]

Texte grossier
Jey Fowls
28 ans, 1m85, PNJ
Bras droit de Harès, Membre des Déchus, Avec Harès



Apparemment Sélène arrive à peu près à tenir debout, c'est déjà ça. C'est pour ça qu'elle est avec nous, parce qu'elle est assez costaud, quoi qu'en dise Harès. Il voulait pas d'meuf dans l'gang - sauf celles qu'on "baisait" et je l'cite - mais il y en a quand même quelques-unes et j'dois dire que ça fait pas d'mal d'avoir un autre point d'vue que celui des cons de mecs qu'on peut avoir dans l'gang. En plus, Sélène est pas du genre trop chiante, comme peuvent l'être certaines meufs - même si, encore une fois, j'trouve que c'est ce qui fait leur charme, c'est l'cas pour Tess par exemple - alors j'crois que même Harès l'apprécie - même s'il le dira jamais bien sûr.
- Pas d'blessure à la tête ? j'demande comme elle est debout maintenant.
C'est les pire celle-là. J'ai vu des gars s'relevaient, puis retomber 3h plus tard, et quand ils rev'naient à eux, ils pouvaient plus bouger tout l'côté droit ou gauche, ils avaient du mal à parler et leurs visages faisaient des trucs chelou. On d'vais abréger leur souffrance, et on a vite fini par comprendre qu'ça arrivait parfois aux gars qui s'étaient pris un coup trop fort sur la tête. Harès s'en prend souvent, mais il a l'air d'avoir la tête dure - ou alors Haleana a raison et il a d'cerveau qui pourrait s'endommager - parce qu'il a jamais fini paralysé.
La preuve, c'est qu'il est déjà en train de s'traîner pour se rel'ver. Je sais que j'risque de m'en prendre une, mais j'vais quand même l'aider. Il essaie de m'repousser, mais j'fais preuve d'autorité en grognant :
- Fais pas l'con, j'vais juste t'aider à t'remettre sur tes jambes.
Il grogne, mais s'laisse faire, et une fois d'bout, il vacille un peu, mais tiens à peu près.
- Vous allez réussir à marcher jusqu'au QG ou faut qu'j'en porte un ? j'demande avec un sourire amusé.
Evidemment, la réponse d'Harès se fait pas attendre :
- Va t'faire foutre.
Au moins il arrive à parler sans problème.

[Shinato]

Selene Becker

22 ans / Errydienne / Membre du gang des déchus / dans l'arène
Cette journée m'a permis de visualiser mes nombreuses faiblesses, celles qui me feront défauts face à Jäger tout du moins. Il va donc falloir que je me remette à l'entraînement le plus tôt possible. Je pense également venir plus souvent à l'arène pour assister à ses combats et déceler son talon d'Achille si tant est qu'il en ait un. Bref, je n'ai pas de temps à perdre ici.
Le fait que Jey vienne prendre connaissance de mon état me laisse indifférente. Ce n'est pas comme si un membre de ce gang pouvait s'inquiéter pour quelqu'un d'autre que soi-même. Néanmoins, je sais me montrer "gentille" avec ceux ne présentant pas d'animosité à mon égard.

- "Elle va bien ne t'en fais pas." je lui réponds d'un ton neutre.

Par réflexe, je passe ma main dans mes cheveux et sens quelque chose d'anormal. En la regardant, je constate que je saigne mais que le saignement est assez léger. Je ne devrais pas en mourir.

- "Je vais me rendre au QG pour soigner cette blessure. On se retrouvera là-bas. Je te laisse le soin d'aider notre chef bien aimé."

[naji2807]

Texte grossier
Jey Fowls
28 ans, 1m85, PNJ
Bras droit de Harès, Membre des Déchus, Avec Harès



Apparemment, Sélène ne s'en est pas trop mal sortie, elle tient d'bout et semble pouvoir rentrer toute seule. Il est aussi possible qu'elle joue les fières - parce que j'reste persuadée qu'la fierté mal placé n'est pas réservée qu'aux mecs - mais c'est pas moi qui irais creuser pour en savoir plus. Si elle arrive entière au QG par ses propres moyens, tant mieux pour elle, et sinon, tant pis. J'suis pas super proche de Sélène, même si j'la considère comme il se doit, comme tous les membres du gang. Mais elle parle pas beaucoup, elle en dévoile peu, alors forcément...
- ça marche, j'lui réponds en aidant Harès qui vacille.
J'la laisse s'éloigner et aide Harès à marcher, sans faire de commentaire. J'sais très bien que si j'lui dis le moindre truc, il va s'vexer direct et jouer les têtes de mules. Pour sa propre santé, vaut mieux que j'l'aide sans rien dire. Des fois j'me dis que j'suis vraiment un sacré bon pote.

[Nokis]

Samuel dit "Judge"
23 ans – 1m88 – Justicier cynique
Marginal et solitaire – Animé par son sens du devoir
Chez Kayn



Langage grossier
Y a des gens pour qui on veut pas avoir une dette. Et des gens dont on veut pas se retrouver entre les mains. Kayn est de ceux-là. Ce vieux chacal compte pas me laisser crever ici, mais la violence dans sa voix me dit bien que je vais douiller. Le pire, c'est qu'il a raison. Et chacun de ses mots est un coup de pied dans la gueule. Oui je suis un abruti, et oui... je vais clamser si on me soigne pas vite.
J'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort que je sens Kayn me saisir les mains et appuyer de toutes ses forces sur ma plaie brûlante.
- Agh ! Merde !, je hurle de douleur.
Je rabat ma tête et serre les dents de toutes mes forces, incapable de toute façon de bouger malgré le supplice. Ça fait plus de cinq ans que je suis tout seul. Que je me suis juré de faire règner la justice. Et malgré ces cinq années, je suis toujours aussi faible ! Incapable de supporter même des soins ! Des larmes s'écoulent... de douleur, ou de rage. C'est là que Kayn me lâche, en me demandant d'appuyer. Putain Sam ! T'as ta vie entre tes mains, alors donne tout pour la garder !
Il me faut une force surhumaine pour comprimer ma plaie, mais je tiens bon, malgré l'épuisement et cette douleur brûlante. J'ai pas survécu vingt-trois ans pour claquer comme un chien chez Kayn. J'ai survécu aux vieux Bill, à Hal, à Enki. J'ai survécu aux gangs, et surtout à moi-même. Comment j'ai fait pour tenir bon en étant aussi stupide et aussi impulsif ? Jamais un connard comme moi ne pourra accomplir sa mission s'il reste aussi abruti. J'ai appris quelque chose en cette journée de merde. Si je survis une fois de plus, j'aurai une sacrée dette envers moi-même.

[naji2807]

Texte grossier
Kayn Tantis
35 ans, 1m85, Errydien
Ferrailleur, Ancien combattant, Solitaire, Grincheux



Quel con sérieux ! Quel abruti ! Y'a qu'un abruti pour faire des conneries pareilles et venir ensuite crever chez moi. J'lui ai rien demandé moi, j'étais bien tranquille - déjà bien énervé par mon frigo de merde - et il faut qu'il vienne me faire chier. Autumn c'était sûrement pas assez... Qu'est-ce que j'ai pu foutre, et à qui, pour qu'on vienne m'emmerder comme ça ? Je m'suis enfoncé dans les tunnels pour qu'on me foute la paix, mais nan, apparemment j'dois encore être trop sympa...
Le gamin hurle de douleur, il souffre, et c'est pas fini. J'vais lui faire mal, mais ça sert à rien de l'prévenir. De toute façon, il semble à peine conscient de ce qu'il se passe, c'est déjà un miracle qu'il arrive à appuyer sur la plaie, si ça s'trouve, c'est un miracle. Si j'lui dis que j'vais lui cramer la peau avec ma plaque en métal, il va juste se mettre à flipper, et dans son état, ça sert à rien. Ouais, finalement, j'suis p't'être trop sympa.
La plaque a assez chauffée, elle est bien rouge, et même la pince qui la tient l'est. C'est maintenant. De toute façon, si j'attends encore, il va finir par crever à force de perdre du sang. Le feu, y'a qu'ça d'vrai. En brûlant tout, on évite les infections et les autres merdes du genre.
J'm'approche et dégage ses mains avec celle que j'ai d'libre, l'autre tenant la pince. Je l'préviens pas et applique la plaque d'un coup franc. Maintenant le but, c'est de la maintenir aussi longtemps qu'possible avant qu'il se débatte trop et m'envoie valser, mais vu son état, je devrais réussir à la tenir au moins quelques secondes, et ça devrait suffire. Et sinon, tant pis pour lui.

[Yumeko]

Autumn Mckenzie
32 ans ǀ 178 cm ǀ Errydienne ǀ Réparatrice ǀ Libre et Indépendante ǀ Tess



That's life
Texte grossier
Ma colère ne retombe pas et elle n'est pas prête de retomber. Elle finira par retomber comme à chaque fois mais je ne sais pas bien quand. Et puis je m'en fous. J'ai le droit d'être furieuse contre ce type qui sait tout mieux que les autres. Tu parles ! Il est pas mieux que les autres. Pas pire non plus. Et on peut pas discuter plus d'une minute avec lui sans que ça parte dans tous les sens. Il peut bien dire ce qu'il veut mais il est pas mieux que moi à s'emporter pour un rien et à faire ses réflexions à la c*n. Y'a qu'un truc où on est d'accord, c'est quand on b*ise. C'est bien le seul moment où on se prend pas la tête. Ça a toujours été comme ça et ça le sera toujours. Y'a qu'avec lui que je me prends autant la tête. Jamais autant avec les autres. Peut-être parce que les autres me balancent pas des réflexions toutes les trois secondes. Il peut pas s'en empêcher, c'est plus fort que lui. A croire qu'il a un mécanisme qui se déclenche quand il croise quelqu'un. Je suis sûre qu'il est comme ça avec tout le monde. Ça ne peut pas être qu'avec moi, c'est pas possible. Je suis pas prête de remettre les pieds chez lui, ni d'aller le trouver. Je vais me débrouiller toute seule comme d'habitude et je vais trouver une solution. J'ai pas besoin de lui après tout. Et puis c'était une mauvaise idée de lui demander. Et bosser dans la même pièce que lui ? L'un de nous aurait fini par étriper l'autre. Cette discussion m'aura servi de leçon. Je ne lui demanderai plus jamais rien et je ne lui parlerai plus jamais.
Même en m'étant perdue dans les tunnels sombres de l'ancien métro et en trouvant la sortie, je suis toujours énervée. Cette excursion non voulue n'aura pas réussi à me calmer. Et là, je marche à moitié en furie dans la rue, le regard noir et le visage fermé. Y'a personne dans la rue ou presque. lls doivent tous être encore en train de regarder des pauvres types et des pauvres nanas se taper sur la gu*ule en leur hurlant dessus. Un endroit que je suis pas prête de fréquenter. Et si je veux du spectacle, il suffit d'être dans la rue. Ce genre de spectacles, y'en a plein ici. Là, vu l'absence de gens, c'est quasi désert. J'aperçois une femme qui marche dans ma direction d'un pas décidé. Plus on se rapproche et plus elle me semble familière. Enfin je reconnais Tess. Elle a l'air aussi énervé au vue de sa tête. Elle a dû s'engu*eler avec son mec, un membre du gang ou je ne sais qui. Je sais pas quelle heure il est mais vu qu'elle est là, les combats doivent être terminés. Elle fume une clope et me tend son paquet avec son briquet. Je fume rarement parce que c'est cher et les clopes ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Et à choisir, je préfère carburer au café qu'à la clope. Ça aussi c'est une denrée rare mais je peux pas m'en passer. A chacun son vice. Mais là, avec mon niveau d'énervement et comme elle me le propose spontanément j'accepte.
- Merci, je lui dis en prenant le briquet et en tirant une clope du paquet. J'allume la cigarette avant de lui rendre le briquet. En même temps, elle m'explique ce qui s'est passé pour son gang. Elle mentionne le combat perdu par Sélène et surtout par Harès. Battue par une meuf ! Le coin de mes lèvres s'étire de plus en plus. Je peux pas me retenir. C'est plus fort que moi et j'éclate de rire. Harès c'est fait démonter par une femme ! J'en peux plus. Je commence à avoir un fou rire et je ne peux plus m'arrêter. C'est la meilleure nouvelle de la journée.
- Désolée mais c'est trop drôle. Il s'est fait battre par une femme. Elle est excellente celle-là.
J'essaye de reprendre mon sérieux mais c'est difficile parce que bah c'est hilarant et je m'y attendais pas du tout.
- Merci Tess, t'as refait ma journée. J'imagine qu'il doit être d'une humeur de m*rde. Du coup tu l'évites, c'est ça ? Et promis, je dirai pas que c'est toi qui m'a balancé l'info.

[Yumeko]

Harper Hill
Elite d'Evaya ǀ 22 ans ǀ 171 cm ǀ Mannequin ǀ Espoir toujours ǀ Pâris



Somebody to love
Mes yeux se voilent à trop fixer l'horizon à travers la fenêtre. Je pourrais essayer d'imaginer ce qu'il y a derrière le mur, à Errydor mais serais-je près de la réalité ? Ou au contraire, je serai loin de ce qui existe ? Je me rappelle de la vidéo, elle est gravée au fer rouge dans mon cerveau. Peut-être vais-je en rêver cette nuit. Je n'en sais rien. Et si mes rêves se peuplent de cauchemars ? Plus je vais y penser, et plus cela risque d'arriver, non ? Pourtant, je ne peux pas fermer les yeux sur ce que j'ai vu, c'est impossible. J'ai seulement un aperçu de ce que les habitants vivent de l'autre côté du mur. Et ça ne donne pas envie. Non vraiment pas envie. Des gens d'Evaya finissent parfois de l'autre côté du mur. C'est une rumeur ou une information qui circulent ici. Si vous êtes reconnu coupable, vous finirez votre vie à Errydor. On ne vous tue pas, on se débarrasse de vous. Mais n'est-ce pas la même chose au final ? Est-il possible de survivre à Errydor alors qu'on vient d'Evaya ? Et si oui, combien de temps peut-on s'en sortir sans mourir ? Quelques minutes ? Quelques heures ? Quelques jours ? Quelques semaines ? Quelques mois ? Quelques années ? Et moi, s'il m'arrivait une chose pareille ? Serais-je capable de survivre ? Cette pensée me fait frissonner. Je ne crois pas beaucoup en mes chances... Non, je ne suis pas très optimiste. Parce que je n'ai jamais eu à survivre de toute ma vie. Je ne sais pas ce que ça fait de vivre chaque jour avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Je n'ai jamais été en danger. Je n'ai pas peur en me promenant dans la rue, à me battre pour manger à ma faim. Je ne me sens pas en insécurité. Mais si je décidais de m'exprimer librement, sans filtre, penserais-je la même chose ? Ne vis-je pas dans une certaine peur ? Après tout, je n'ose pas dire toutes les pensées qui me passent par la tête. Ne serais-je pas menacer, tuer ou envoyer à Errydor si je contestais la société où je vis ? C'est contradictoire mais peut-être que de l'autre côté du mur, ont-ils plus de liberté qu'ici. Sécurité ou liberté ? Telle est la question que l'on peut se poser.
J'aimerais me vider la tête, ne plus penser à rien, ni à la vidéo ni à cette soirée. Mais je sais que c'est impossible. Enfin, je peux oublier pendant un moment fugace en buvant plus que de raison, en m'enivrant avec de l'alcool mais ça ne me ressemble pas vraiment. Bien sûr, il m'arrive de me rendre à quelques soirées, quelques fêtes, de boire, d'être pompette ou joyeuse mais je vais rarement plus loin. Mais je ne suis pas d'humeur festive, j'y suis même loin. Je ne suis pas ici pour faire la fête même si habituellement c'est le cas. Les quelques fois où je suis venue dans cet appartement, c'était dans cet objectif. Il y a toujours un tas de monde, une musique forte sortant des basses et de l'alcool. Si je ferme les yeux, je peux me rappeler quelques souvenirs où j'ai dansé et bu quelques heures avant de rentrer chez moi. Mais ce soir, rien de tout cela. Il y a surtout le silence et seulement deux personnes et un robot. Cependant, je crois que je ne dirais pas non à un verre ou même deux.
Je romps le silence par une question, elle franchit mes lèvres et je ne peux plus la ravaler. Cet homme, je me demande s'il va finir à Errydor. Dans un sens, je pense déjà connaitre la réponse à cette question. Il n'y a pas de place pour la liberté d'expression et d'opinion. Nous sommes seulement libre de penser comme les têtes pensantes d'Evaya. Et sinon qu'elles sont nos options ? En avons seulement nous une ? Ou sommes-nous tous condamnés à subir chacun le même sort ? La réponse de Pâris est semblable à la mienne. Il y voit deux options : Errydor ou la mort. Je relève les yeux pour le regarder à travers la vitre du salon sans me retourner.
- N'est-ce pas la même chose au final ? Errydor n'est-il pas un sursis supplémentaire à la mort qui attend tout citoyen anticonformiste ?

[naji2807]

Texte grossier
Tess
25 ans, 1m62, PNJ
Petite amie de Jey, Membre des Déchus



La vie du côté d'Errydor, c'est clairement la merde, et encore plus quand t'es une meuf. Les mecs se croient tout permis, et encore, moi j'ai d'la chance, parce que je fais partie d'un gang et que mon mec est deux fois plus baraqué que la plupart des connards du coin. Bien sûr; c'est pas pour ça que j'suis avec lui, je me s'rai débrouillée toute façon, et j'aurai pas eu peur, mais j'avoue que ça aide quand même. Alors j'imagine pas la vie d'Autumn. Elle vit seule, mais comme elle a un talent pour réparer les trucs, je pense que ça aide aussi à c'qu'on la laisse tranquille. Faire chier une meuf qui peut t'aider, c'est quand même une grosse connerie. Enfin, en tous cas, j'pense que la vie d'Autumn doit pas toujours être drôle, et puis même, c'est une meuf cool - pas comme les connasses qu'on peut rencontrer parfois, ou les meufs qui se donnent au premier mec venu et qui nous facilitent pas le travail à nous les autres meufs - alors j'aime bien la voir. J'crois qu'entre meufs, il faut qu'on s'serre les coudes, qu'on soit là si y'a un problème quoi. J'pense qu'Autumn sait qu'elle pourrait v'nir me voir si elle a une emmerde un jour, même si j'suppose qu'elle voudra d'abord s'débrouiller par elle-même.
Du coup, j'me confie à elle, et j'finis par lâcher qu'Harès s'est fait démonté par une fille. Evidemment, elle a la même réaction qu'moi, elle éclate de rire, et j'ris avec elle, même si j'essaie de faire gaffe aux gens autour de nous. Heureusement, y'a personne, en tous cas j'vois personne... Mais en vrai, ça va finir par se savoir, alors je sais pourquoi j'm'inquiète comme ça finalement.
- J'te jure ! La meilleure de l'année, je renchéris en riant, l'esprit plus léger maintenant que je sais que personne nous écoute.
J'prends une bouffée d'cigarette et continue à sourire.
- J't'en prie, et ouais, Jey est trop con d'être resté avec lui, il aurait dû l'laisser s'démerder. Maintenant c'est lui qui va subir sa mauvaise humeur, je grimace.
J'comprends pas pourquoi il le soutient toujours. Enfin si, mais quand même, il est trop con.
- Et toi alors ? T'étais pas à l'Arène ?
J'suppose que non, sinon elle aurait pas posé la question de la fin du tournoi.

[naji2807]

Pâris Estrella
24 ans, 1m89, Evayen, Elite
Acteur, Fêtard, Diva, Coeur brisé



A quoi bon être en vie, quand personne ne vous aime ? C'est la question que je me pose souvent. C'est la question que je me pose tout le temps. Si personne ne vous aime, à quoi bon exister ? Pourquoi j'existe ? Pour faire la fête ? Pour divertir la population d'Evaya ? Pour rapporter de l'argent à mes parents ? Pour tenir compagnie à Garry ? Et quelle compagnie... Quand je ne suis pas en train de faire la fête, hurlant, ivre mort, et salissant tout sur mon passage, je suis en train de vomir dans la salle de bain, ou en train de coucher avec un énième inconnu... C'est ça la vie ? C'est ma vie. Mais ce n'est pas celle que je voulais. On pourrait croire que je suis heureux, plus riche que la grande majorité des gens de la ville. Je pourrais vivre plus longtemps. Mais à quoi bon ? Pourquoi courent-ils tous vers cette horrible immortalité ? La vie est déjà si décevante, pourquoi la prolonger ?
Je n'aime pas penser ainsi. Je préfère oublier que c'est ce que je ressens au fond de moi. Je préfère tout noyer sous l'alcool et la drogue. Je préfère rire des heures durant, adopter une moue séductrice, prendre, être pris, danser, manger, jouer... Je préfère agir. Mais là, je suis perdu. Perdu dans la contemplation de cette ville absurde, de ces gens absurdes, de ce monde absurde. Harper semble aussi sidérée que moi. Je ne sais pas si c'est la réalité. Je ne sais pas si elle cherche à me tromper. Je crois que je m'en moque. Et même si c'est la réalité... Qu'est-ce que ça change ? De savoir qu'elle est aussi perdue que moi... Ce n'est pas rassurant. C'est presque encore plus effrayant. Je préférai croire que je suis le seul, parce qu'après tout, je suis un peu fou. La drogue a peut-être fait des dégâts dans mon esprit, créant un monde absurde, seulement sorti de mon imagination...
Il faut que j'arrête de penser, je vais trop loin.
Mais Harper ne m'aide pas. Elle pose des questions. Elle pose une question. Une question qui me fait sourire, d'un sourire triste.
- Parce que l'on peut échapper à la mort ici ? je demande, dans une question rhétorique. Ils essaient tous, mais ils ne font que repousser l'échéance.
Errydor ou la mort. Je ne sais pas ce que je choisirai. Parfois, je dirai la mort, dans un élan dramatique, en me demandant peut-être si je serai pleuré. J'ai espoir que ma mort apporte du chagrin, même si c'est ridicule. Et parfois, je me dis qu'Errydor n'est peut-être pas l'horrible endroit que décrit le gouvernement - quoi qu'en ait dit la vidéo que nous avons vu - et que je pourrais y être aimé pour qui je suis, et non pour ce que j'ai...
- Et toi, qu'est-ce que tu préférerais. Errydor ou la mort ? je lui demande.
Je l'avais dit, il faut que j'arrête de penser, ce n'est bon pour personne.

[Yumeko]

Autumn Mckenzie
32 ans ǀ 178 cm ǀ Errydienne ǀ Réparatrice ǀ Libre et Indépendante ǀ Tess



That's life
Texte grossier
Encore une fois, je suis énervée contre Kayn. Ce n’est pas la première fois et ça ne sera sûrement pas la dernière. Mais hors de question que je retourne le voir ou que je m’excuse parce que j’aurais blessé son égo ou que je passe pour une conn*sse. Il arrive toujours à retourner les choses contre moi. Parce que c’est bien connu, j’ai toujours tort et il a toujours raison. Mon c*l oui ! C’est fou à quel point on finit toujours par se prendre la tête. Ça arrive à chaque fois. Je crois pas qu’il y a une seule fois où on n’a pas fini par se prendre la tête. Le jour où ça arrivera, il pleuvra de la merde ou ça sera la fin du monde voire les deux. Tout ça m’aura servi de leçon. Je me démerde toute seule comme d’habitude. Ça fait des années que c’est comme ça et j’ai réussi à bien m’en sortir jusqu’ici. Enfin aussi bien que pour une meuf qui vit seule et ne fait partie d’aucun gang. J’ai jamais voulu en faire partie d’un et j’ai pas envie qu’on m’impose un truc pareil. Je veux pas dépendre de quelqu’un, encore moins un abruti comme Harès ou Teegan qui ne voient pas plus loin que le bout de leur poing ou de leur queue. Chacun fait ce qu’il veut mais je me prends déjà assez de réflexions sans qu’on en rajoute. J’ai pas envie qu’on me traite de pute à longueur de journée. Si encore c’était le cas mais je bosse pas à l’Extase et aucun risque que je change de boulot. Vendre mon corps ou tourner autour d’une barre non merci. J’ai au moins assez de talent pour réparer des objets et assez de clients pour en vivre. C’est déjà ça.
Je finis par croiser Tess dans la rue et elle me propose une clope. Je réfléchis pas longtemps et j’accepte la cigarette et le briquet qu’elle me tend. Je l’allume avant de lui redonner l’objet. Pendant ce temps, elle m’avoue qu’Harès a perdu l’Arène, et en prime il s’est fait démonter par une fille. C’est plus fort que moi, je peux pas rester impassible. J’éclate de rire, j’ai un vrai fou rire et j’ai dû mal à m’arrêter. Harès s’est fait battre par une nana. Il s’est fait mettre au tapis par une meuf. C’est la meilleure nouvelle de la journée.
- T’as refait ma journée ! Celle-là je l’avais pas vu venir.
Après avoir réussi à reprendre mon sérieux, je prends une taffe sans perdre mon sourire. Ça faisait longtemps que j’en avais pas fumé une. Je suis pas la seule à sourire. Elle avoue que son mec est trop c*n parce qu’il est resté avec Harès. Et en plus, il va subir sa mauvaise humeur. Le contraire serait étonnant. Jey va vite regretter de ne pas être parti en laissant son boss se démerder. Enfin chacun sa merde. Après tout, il fait partie de son gang et c’est son bras droit. Je vois pas comment tu peux être loyal à un mec qui te maltraite d’une manière ou d’une autre. Enfin si, tu peux être guidé par la peur mais ça ne veut pas dire que tu respectes cette personne. Voilà pourquoi je pourrais jamais entrer dans un gang. Je pourrais jamais être loyal et respecter un mec comme Harès ou Teegan.
- Il va vite comprendre sa douleur mais j’ai pas trop envie de plaindre ton mec.
Elle me demande si j’étais à l’Arène et je secoue la tête. J’ai jamais mis les pieds là-bas et c’est pas prêt de changer. J’ai aucune envie de voir des gens se taper sur la gueule en entendant la foule en liesse. Je vois déjà assez de violence dans la rue. A croire que les habitants de cette p*tain de ville n’aime que ça et se faire de l’argent. Et ça sera toujours comme ça. Rien ne changera ici. Les années passeront, je mourrai et la ville n’aura pas changé d’un pouce.
- Non comme d’hab, j’y vais jamais. Cette année, j’étais trop occupée à me prendre la tête avec ce c*n de Kayn.

[Yumeko]

Harper Hill
Elite d'Evaya ǀ 22 ans ǀ 171 cm ǀ Mannequin ǀ Espoir toujours ǀ Pâris



Somebody to love
Ma vie a-t-elle réellement du sens ? Quel est le but de ma vie ? Etre célèbre ? Gagner beaucoup d’argent ? M’acheter tout ce qui me fait envie ? Défiler sur les podiums ? Percer dans le milieu du cinéma et de la télévision ? Ce sont les objectifs que je me suis fixée. Mon plus grand moteur est de réussir à obtenir un premier rôle au cinéma ou à la télévision. Et après ? Si je réussis, serais-je plus heureuse ? Je n’en ai aucune idée. Si seulement, j’arrivais à me satisfaire de ce que je possède déjà… Mais au final, je désire quelque chose qui ne s’achète pas. On pourrait croire qu’on peut tout acheter mais ce n’est pas le cas. Je ne peux pas acheter ni l’amitié, ni l’amour d’autrui. Et j’ai beau chercher chez mes parents, ils semblent en être dépourvus. On ne peut pas dire qu’ils en fassent preuve à mon égard. Je n’ai pas l’impression de me sentir aimée. Aucun geste tendre, maternel ou paternel. La douceur n’est pas dans leur tempérament. Ils font preuve de dureté et de froideur. J’ai toujours connu ces sentiments. Ils veulent que je sois comme eux. Je me demande s’ils étaient différents à mon âge ou s’ils ont toujours été comme cela. Mais je ne me sens pas comme eux ce qui doit être une déception à leurs yeux. Du moins, s’ils me connaissaient réellement. Ils me voient comme l’héritière de la famille Hill. Un nom à perpétuer dans le futur… Mais je ne désire pas cela pour mon enfant. Vivre comme cela, quel intérêt ? Si un jour, j’ai un fils ou une fille, j’aspire à bien plus pour lui. Je veux qu’il ressente l’amour que je lui porterai. Je ne veux pas qu’il vive ce que j’ai moi-même vécu. Je veux qu’il soit heureux et épanoui. Deux sentiments qui me paraissent inconnus. Je me demande parfois si j’arriverais à les connaitre… Ces pensées me paraissent bien pessimistes et tristes. Les évènements de la journée ne m’aident vraiment pas.
Bien sûr, Pâris a raison et sa question n’amène pas de réponse. Tout le monde meurt un jour, certains veulent y échapper en recourant à la médecine moderne. Une cure de jouvence pour gagner de nombreuses années. Certains l’ont repoussé plusieurs fois. Je sais que mes parents utilisent cette même technologie pour paraitre plus jeunes. Ils ne font pas leur âge. Comme ceux qui peuvent se le permettre et le dit Pâris, ils repoussent l’échéance. J’appellerai ça repousser l’inévitable.
- Comme tu le dis personne n’échappe à la mort. Un jour ou l’autre, elle vient pour réclamer son dû. Ce n’est qu’une question de temps. Elle parait seulement plus douce ici…
Je considère sa question, j’y réfléchis sérieusement. Je compare Errydor et la mort. Deux entités qui me paraissent semblables. Je les jauge l’une et l’autre. Errydor… Que sait-on réellement de cette ville se trouvant de l’autre côté du mur ? On nous en parle comme le pire endroit au monde, un enfer où sont envoyés les traitres d’Evaya, un endroit où il est difficile de survivre. Il est loin de faire rêver. Au contraire, il parait comme un cauchemar, la peine ultime, pire que la mort selon certains et la mort assurée pour d’autres. Et cette vidéo ne fait que confirmer ce qu’on imagine depuis l’enfance. Si tu n’es pas sage, tu finiras à Errydor… Il suffisait de prononcer ces quelques mots pour être un enfant modèle. Et aujourd’hui encore, un adulte se fondant dans le moule.
- Je ne crois pas avoir beaucoup de chance de survivre à Errydor… La mort me semble une option plus rapide et moins douloureuse. Et toi, quel choix ferais-tu ?

[naji2807]

Texte grossier
Tess
25 ans, 1m62, PNJ
Petite amie de Jey, Membre des Déchus, Traine avec Autumn



Je suis une chieuse. C'est ce que tout le monde dit ou presque, et même si ça m'fait suer à chaque fois, j'dois admettre que c'est un peu vrai. J'vais souvent chercher l'conflit, mais parce que c'est ça la loi ici, tu t'bats ou tu crèves, et j'suis encore trop jeune pour ça, quoi qu'on en dise. Quand on est une meuf à Errydor, faut montrer qu'on en a, au moins autant qu'les mecs, voir plus. Alors j'suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds et, au contraire, j'aime bien les embrouilles. J'aime bien ça, parce que souvent, j'ai le dernier mot, quoi qu'en dise Jey. En fait, même avec lui, j'ai souvent l'dernier mot, parce qu'il m'aime trop pour aller trop loin avec moi. Dit comme ça, on dirait que j'l'utilise, mais pas du tout, c'est juste que j'peux pas me permettre de paraître faible, même pas avec lui. Si j'commence à montrer mes faiblesses, j'risque de vite me retrouver dans la merde, et j'en ai aucune envie. Bien sûr, Jey m'a déjà vu au plus mal - genre une fois où j'ai attrapé une maladie de merde, et que j'ai bien cru que j'allais y passer - et c'est d'ailleurs le seul que j'ai accepté pour prendre soin de moi, mais il me verra jamais soumise, et j'pense que de toute façon, il m'aimerait pas si j'étais comme ça. Y'en a des mecs ici - beaucoup trop même - qui croient qu'ils peuvent jouer les durs, avec leurs gros bras, et que les meufs vont toutes tomber à leur pieds, et ça, c'est surtout la faute de ces putains de danseuses de l'Extase... mais bref, chacun sa merde.
Au moins, ma nouvelle a fait plaisir à Autumn, et j'lui souris quand elle dit qu'j'ai refait sa journée, j'avoue qu'ça a aussi refait la mienne, de voir Harès se faire défoncer, même si j'plains un peu Jey d'être resté avec lui. En même temps, c'est lui le con qui reste toujours fidèle à ce connard d'Harès... Mais en même temps, la réponse d'Autumn me fait faire la moue, et je me sens obligée de défendre mon mec. C'est quand même mon mec.
- C'est un bon gars en vrai, il sait qu's'il l'avait laissé là-bas, il aurait très bien pu se faire buter.
Et on se s'rait retrouvé un peu dans la merde, avec un gang au bord de l'explosion, parce que c'est toujours ça quand la tête meurt, ça part dans tous les sens. Mais je sais qu'c'est pas pour ça qu'il l'a ramené au QG, mais parce qu'il tient à Harès, aussi chelou que ça puisse paraître.
Autumn était pas à l'Arène, mais quand elle me dit c'qu'elle faisait, j'lève les yeux au ciel. Elle et Kayn, c'est pire que Jey et moi. Nous au moins, y'a des moments où on s'entend, et on a même aucun problème à dire qu'on s'aime, mais Autumn et Kayn, c'est vraiment n'importe quoi.
- Meuf t'es sérieuse ? je grogne en soufflant ma fumée sur le côté. C'était quoi cette fois-ci ?
Evidemment, j'demande, mais c'est pas s'ils avaient besoin d'une raison pour s'engueuler...

[naji2807]

Pâris Estrella
24 ans, 1m89, Evayen, Elite
Acteur, Fêtard, Diva, Coeur brisé, Philosophe avec Harper



Je n'aime pas ce que cette vidéo a produit en moi. Je crois que j'aurai préféré ne pas la voir, et je ne dois pas être le seul. J'imagine les centaines d'Evayens, en train de se convaincre que le gouvernement a raison, que tout cela n'est qu'une vaste plaisanterie, une tentative de rébellion... Mais avec quel but ? Pourquoi mettre en scène ces images ? Pourquoi nous les montrer si elles sont fausses ? Elles font sens, plus que tout ce que le gouvernement veut bien nous dire sur le production de nourriture, c'est-à-dire, pas grand-chose. Je me souviens de ce que l'on m'a dit en classe, que des android travaillaient dans les champs, qu'ils produisaient la nourriture que nous mangions, en souterrains, sous la ville... Au moins là-dessus, ils ne nous ont pas menti. Mais pourquoi nous mentir sur le reste ? Nous savions déjà qu'Errydor n'était pas un endroit paradisiaque, et même que c'était l'enfer. Mais on ne nous disait jamais rien là-bas, ou plutôt, seulement que les gens y étaient pauvres, malades, que la criminalité y régnait en maître, que le mur étaient là pour nous protéger d'eux, des Errydiens et de leur tares. J'y ai cru, au début, je l'avoue. Et ensuite, je me suis posé une question : et pour ceux nés là-bas ? Sont-ils des criminels nés ? Est-ce seulement possible ? En voyant les images tout à l'heure, cette question m'est revenue. C'était bref, mais les gens sur l'écran n'avaient pas l'air de criminels, ils avaient l'air jeunes, pour la plupart, jeunes et fatigués... Et si j'étais né là-bas, aurais-je été comme eux ?
Je n'aime pas toutes ces questions, mais je déteste surtout la honte que je ressens. Moi, la diva qui roule sur l'or, j'ose me plaindre de ma vie, pensant même parfois à la mort, alors que je suis dans une bien meilleure position que tous ces gens à Errydor... Je suis pathétique.
La réponse d'Harper va dans le même sens que la mienne, mais je me demande tout de même si elle serait du genre à essayer de repousser la mort malgré tout.
- Est-ce qu'elle l'est vraiment ? Qui a envie de mourir dans un monde où tout va bien ? A Errydor, ils attendent peut-être la mort comme une délivrance.
Et pourtant, ils sont vivants, du peu que l'on en sait. Ils ne se sont pas tous tués pour échapper à la souffrance. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'ils vivent encore ? Quel espoir voient-ils ? Et toi ?
Je secoue la tête quand Harper me répond, parce que je sais pourquoi je viens encore. Ce n'est pas grâce aux fêtes où je me perds, ou aux distractions que je cherche, car elles ne sont que cela des distractions insignifiantes. Si je suis encore en vie, c'est parce que je suis lâche.
- Tu es bien courageuse, je réponds. Je crois que je suis trop lâche de mon côté, j'ai trop peur de souffrir encore plus, car après tout, la mort, c'est comme Errydor, on ne sait pas vraiment ce qu'on va y trouver.
Peut-être une souffrance éternelle... alors que celle d'Errydor a paradoxalement une fin.

[Yumeko]

Autumn Mckenzie
32 ans ǀ 178 cm ǀ Errydienne ǀ Réparatrice ǀ Libre et Indépendante ǀ Tess



That's life
Texte grossier
Etre une femme à Errydor, c'est la merde. Il faut être réaliste. Je ne pense pas que ça soit le cas de l'autre côté du mur. Ici, la vie ne fait pas de cadeau et encore moins à nous. La plupart des mecs nous traitent mal et il faut se montrer forte. Si tu montres tes faiblesses ou que tu as peur, t'es foutu. Je pense que Tess est d'accord avec moi. Mon père n'était pas un macho mais je ne sais pas si c'est parce qu'il a vécu une partie de sa vie à Evaya, si c'était son caractère ou dans son éducation. Il respectait ma mère et il m'a appris à réparer des objets, des produits électroménagers... Je me débrouillais bien alors je l'aidais. Aujourd'hui, je suis une réparatrice à part entière. Même si certains ont du mal à y croire. Des femmes réparatrices, il n'y en a pas tous les coins de rue. Certains pensent qu'on n'est pas capable de faire ce genre de choses comme si on était incapable de nous servir de nos dix doigts. Eh bien, c'est bien le cas et je peux me considérer comme compétente. On ne se plaint pas de mes services car je bosse bien. J'ai déjà entendu des tas de réflexions. On m'a souvent traité de p*te. La dernière fois ne remonte pas à longtemps. C'est le boss de Tess qui m'a dit grosso merdo que j'avais le physique de l'emploi. Très classe comme on pouvait s'y attendre de sa part. Mais par un juste retour des choses, il s'est fait battre par une femme. J'avoue, ça laisse une sentiment de satisfaction. Il faut bien se contenter des petits plaisirs de la vie. Ils n'arrivent pas tous les jours. Et là, ça me fait bien rire. Je m'y attendais tellement pas. Je peux donc remercier Tess pour l'information et la nana pour ce combat. J'en serai presque à regretter de ne pas être allée à l'Arène pour voir le spectacle de mes yeux.
Tant que son mec me laisse tranquille, j'ai rien contre lui. Il ne se montre pas désagréable contrairement à leur boss. De toute façon, il n'est pas connu pour sa gentillesse, ni son respect envers les femmes. Harès comme Teegan, c'est du pareil au même. Ils sont faits dans le même moule. Même si ça ne m'empêche pas d'être proche de Tess ou de Dimitri. Lui aussi fait partie d'un gang. J'avoue ne pas plaindre Jey qui doit gérer le blessé du jour. C'est son problème puisque c'est son bras droit. Mais Tess se sent obligée de le défendre comme quoi c'est un bon gars parce qu'il veut pas voir l'autre se faire buter. Après tout, c'est son problème puisque c'est son bras droit. Chacun sa merde comme on dit.
- On peut pas reprocher de lui être fidèle. J'suis sûre que certains en auraient profité mais j'peux pas le plaindre quand même.
Elle lève les yeux au ciel. C'est une habitude donc on ne peut pas s'attendre à autre chose. On se prend toujours la tête Kayn et moi alors y'avait pas moyen qu'il en soit autrement aujourd'hui. Sinon ça voudrait dire qu'y a un truc pas normal. Il me suffit de penser à lui pour sentir l'énervement remonter. Je prends une taffe et j'acquiesce à sa question. Je souffle la fumée de cigarette évitant le visage de Tess.
- Toujours quand ça concerne cet abruti. J'voulais squatter son atelier enfin moyennant finance quoi alors j'lui demande un chiffre. J'voulais savoir combien ça pourrait m'coûter mais il commence à s'énerver parce que soit disant il supporte pas mes réflexions. Et après, il me fait passer pour une conn*sse.

[Yumeko]

Harper Hill
Elite d'Evaya ǀ 22 ans ǀ 171 cm ǀ Mannequin ǀ Espoir toujours ǀ Pâris



Somebody to love
J'ai l'impression que l'on m'a menti toute ma vie, et aujourd'hui, on me révèle enfin la vérité. Mais la vérité n'est pas belle, ni juste. Je ne me sens pas mieux en la découvrant. Au contraire, je suis envahie par les questions. Je me dis que je contribue à cette société et à ce qu'elle produit. Je suis responsable indirecte, je contribue à tout cela. Si je mange tout ce dont j'ai envie, c'est au détriment de la population d'Errydor. Et maintenant, puis-je me cacher derrière un "je ne savais pas" ? Car oui, dans un sens, je me sens coupable de tout cela. Et oui, je pense que ces images sont réelles. Elles existent. J'y crois. Ce n'est pas un incident, ni un accident. La journaliste voulait vraiment nous montrer ses images sinon pourquoi prendre tous ses risques ? A quoi bon ? C'est peut-être de l'inconscience d'avoir agi ainsi mais il en faut du courage pour faire une telle chose. Et moi, je ne me sens pas courageuse. A sa place, aurais-je été capable d'un tel acte ? Je n'en suis pas sûre. Si j'étais née à Errydor, de l'autre côté du mur, ferai-je partie de ces gens qui triment dans ses usines pour nourrir les citoyens d'Evaya ? Serais-je encore vivante ? Serais-je morte à un âge si jeune ? Que ferais-je ? Comment vivrais-je ? Aurais-je de l'espoir d'une autre vie ? D'une vie meilleure ? Toutes ces questions, je me les pose aussi. Ici, j'ai tout ce dont je peux rêver et pourtant, je ne me sens pas pleinement heureuse. Je suis loin d'être à plaindre. Au contraire, je suis une privilégiée. Mais ça ne me suffit pas. Peut-être parce qu'il me manque une chose qui ne peut s'acheter. Alors, l'aurais-je trouvé à Errydor ? Je m'interroge sur des choses impossibles à savoir, qui ne trouveront jamais de réponses.
- Ici, on ne meurt pas sous les coups de poing, d'une balle ou d'une arme. Il n'y a pas toute cette violence. Alors oui, elle me parait plus douce ici. Mais peut-être que je me trompe. Après tout, Evaya semble avoir des tas de secrets à cacher. Je ne crois pas que ce soit le cas. Cette ville n'est pas parfaite. Je ne sais pas ce qui anime les habitants d'Errydor pourtant ils vivent tout comme nous le faisons chaque jour.
J'ai l'impression de ne plus peser mes mots, de dire ce que je pense sans avoir peur des conséquences. Comme si j'arrivais à trouver un peu de courage dans cette conversation. Pourquoi cet élan ? Est-ce Julia qui m'en insuffle inconsciemment ? Je me le demande. Parce que je ne sais pas quelles en seront les conséquences car Pâris pourrait très bien raconter tout cela ensuite. Pourtant, je pense pouvoir lui faire confiance. Je ne sais pas pourquoi, ni si j'ai raison de le faire.
Il me trouve courageuse pourtant je n'ai pas vraiment l'impression de l'être. Mourir n'est-ce pas choisir la facilité ? Se battre, ça demande toujours plus d'effort. Et si un jour, un tel évènement m'arrive ? Ferais-je ce choix ? Je ne sais pas. Comment le pourrais-je sans y être confronté ? Pâris avoue avoir trop peur de souffrir encore plus, que la mort ne soit pas une délivrance. Je comprends à travers ses mots qu'il souffre déjà. Peut-être est-il comme moi et il fait semblant. Mais que sait-il de la mort ? Et moi, alors qu'est-ce que j'en sais ? Personne ne sait ce qu'il y a après. Cela peut pourrait être soit le paradis, soit l'enfer... A moins, que ça ne soit ni l'un, ni l'autre. Peut-être n'y a-t-il rien.
- Je ne sais pas si je le suis vraiment. Choisir la mort, n'est-ce pas choisir la facilité ? Personne ne sait ce qu'il y a après la mort. Cela pourrait très bien être un paradis ou un enfer. On ne le saura que le moment venu.

[naji2807]

Texte grossier
Tess
25 ans, 1m62, PNJ
Petite amie de Jey, Membre des Déchus, Traine avec Autumn



Jey est fidèle, je l'sais bien, et c'est un des trucs que j'aime chez lui. Si c'était un connard qui allait voir ailleurs à la première occasion, je l'aurai déjà mis à la porte depuis longtemps. Ok, je l'ai déjà mis à la porte, mais jamais définitivement, il le sait bien. C'est juste que je supporte pas qu'il se mette si mal avec de l'alcool et que, même si je l'sais fidèle, je sais aussi qu'il se met souvent minable à l'Extase, là où des tas de connasses peuvent lui tourner autour alors qu'il est sous l'emprise de l'alcool. Je sais pas pourquoi il fait ça, je sais juste que quand il prend un verre, il sait pas s'arrêter, il lui en faut deux, puis trois, puis quatre... bref, c'est un sujet de dispute récurrent entre nous, et on a pas fini de s'prendre la tête à ce sujet.
Mais oui, Jey est fidèle, et pas qu'avec moi. Il est fidèle à Harès, parce qu'ils sont meilleurs potes depuis belle lurette, depuis avant qu'il me connaisse... Je sais que j'pourrais jamais lui d'mander de choisir entre Harès et moi - même si des fois, c'est vraiment pas l'envie qui manque ! - parce que ça s'rait trop déchirant pour lui. Il pourrait pas choisir, et même si mon égo le supporte pas trop - je suis sa meuf, alors qu'Harès est juste un connard qui s'prend pour le roi du monde - je lui demande pas d'choisir. Même là, s'il est resté dans l'Arène avec lui au lieu de m'suivre, je sais que c'est pas parce qu'il le choisit, mais parce qu'il risque d'y passer s'il le laisse là-bas... J'grimace quand Autumn me répond, et j'secoue direct la tête :
- Et que Jey devienne le nouveau boss des Déchus ? Quelle horreur ! J'dis pas qu'il a pas la carrure ou quoi, mais j'le verrai plus... Si j'dois choisir entre ça ou continuer à voir la tronche d'Harès tous les matins, même si j'aime pas sa sale gueule, j'préfère voir ce connard tous les jours et plus encore.
C'est quand même une sacré preuve d'amour, et Jey est même pas là pour l'entendre... quel gâchis ! En parlant d'amour, y'a encore de l'eau dans l'gaz entre Autumn et Kayn. Ouais, je sais qu'ils sont pas en couple, mais c'est tout comme. Ils se crêpent le chignon comme un vieux couple, plus encore que Jey et moi, donc si ça c'est pas un signe !
- Ouh alors ça y est, t'as enfin sauté l'pas, tu vas t'installer chez lui ? j'la taquine.
Puis j'prends une nouvelle taffe et souffle en lui donnant mon avis :
- P't'être qu'il a pas voulu t'donner un prix parce qu'il voulait un loyer en nature.

[naji2807]

Pâris Estrella
24 ans, 1m89, Evayen, Elite
Acteur, Fêtard, Diva, Coeur brisé, Philosophe avec Harper



Finalement, je ne sais pas pourquoi la situation produit un tel choc en moi, en nous. Que les Errydiens triment pour nous nourrir ou qu'ils survivent autrement, quelle différence ? Nous savions tous qu'Errydor n'était pas le paradis, nous l'avons suffisamment entendu, cela nous a suffisamment été dit... "Attention à ce que vous faites où vous irez à Errydor". Tout le monde sait qu'il s'agit d'une menace réelle, tangible, tout le monde sait que la vie est sans aucun doute un cauchemar là-bas... Alors pourquoi ces réactions ? Pourquoi je réagis comme ça ? Est-ce parce que j'ai toujours voulu croire qu'il n'y avait là-bas que des criminels, et que les images nous ont montré autre chose ? Il y avait des femmes, des jeunes, de mon âge... C'était fugace, mais je l'ai vu, et les autres aussi, sans doute. Je ne dis pas que les femmes ne peuvent pas être des criminels... mais tous les gens que nous avons vu sur ces images en étaient-ils ? Combien sont là-bas alors que sont leurs ancêtres, plusieurs générations avant leur naissance, qui ont commis un quelconque crime ? Ont-ils une raison de souffrir, si ce n'est la malchance ? Pourquoi eux et pas nous ?
Peut-être est-ce cette question qui résonne dans nos esprits. C'est cette question qui résonne dans le mien en tous cas, et peut-être dans celui d'Harper. Elle semble me faire confiance, mais je reste méfiant, au moins à l'intérieur, même si je lui réponds sur la même tonalité. Elle pourrait très bien me duper, même si elle n'a pas l'air d'être de ce genre-là. Je ne la connais pas bien, et je préfère faire attention à ce que je dis. Pourtant, elle se livre, et me surprend en se livrant ainsi. Je la rejoins, Evaya est loin d'être parfaite, nous faisons tous semblant d'être parfaits, mais il n'en est rien.
- Peut-être est-ce inscrit dans nos gènes à tous, ce besoin de vivre malgré tout, malgré la souffrance et le désespoir, je réponds, pensif.
Ces réflexions me font revenir sur mes propres pensées morbides, tous ces moments où je me suis perdu dans mon propre désespoir, sans jamais aller au-delà. J'ai trop peur de ce que la mort peut cacher, j'ai trop peur de souffrir davantage là-bas. Je connais la souffrance que je vis ici, et je sais comment la combler. Je sais qu'en buvant, qu'en dépensant mon argent à foisons, en faisant des fêtes tous les week-end, je peux éloigner un peu la douleur. Dans la mort, l'argent ne me suivra pas, et il ne résoudra plus rien.
Harper est plus nuancée que moi, et j'en viens à me questionner sur sa vie. A mes yeux, et peut-être à ceux du public, elle est la petite Evayenne parfaite, une jolie poupée bien élevée... mais apparemment, un cerveau se cache sous cette belle boite crânienne, avec des idées sur la vie qui en ferait peut-être monté certains au plafond.
- Je ne sais pas, dans la vie, l'échappatoire existe toujours, peut-être que cet espoir d'avoir toujours une porte de sortie est ce qui nous maintient en vie. Une fois qu'on est mort, il n'y a plus aucune façon de s'échapper.

[Yumeko]

Autumn Mckenzie
32 ans ǀ 178 cm ǀ Errydienne ǀ Réparatrice ǀ Libre et Indépendante ǀ Tess



That's life
Texte grossier
Tess sort avec Jey depuis un moment et ils s’aiment. Elle tient à lui, elle n’a aucun problème à l’avouer vu la façon dont elle répond à mes propos. Mais clairement, faire partie d’un gang et sortir avec le bras droit du chef, c’est pas facile tous les jours. Et clairement, je l’envie pas. J’envie pas sa position, ni sa vie. Si c’est pour s’inquiéter tout le temps, ça doit être fatigant et source d’emm*rde. Y’en a déjà bien assez comme ça ici. J’ai déjà bien assez de gérer les miennes. C’est pas pour m’en coltiner d’autres en plus. Voilà pourquoi je pourrais pas faire partie d’un gang et encore moins sortir avec l’un de ses membres. De toute façon, je sors avec personne. Je couche avec des hommes mais ça s’arrête là. Pas d’attaches, pas de sentiment. Kayn n’est pas une exception. Je l’aime pas. Du moins, je suis pas amoureuse de lui. Et encore heureux sinon autant me tirer une balle. De toute façon, on se supporte pas assez longtemps pour avoir des sentiments l’un pour l’autre. Bon je dis pas que je le déteste sinon je coucherai pas avec. Le seul point positif c’est qu’il est bon au pieu. Pour le reste, il a un caractère de merde et il est insupportable. Il nous faut pas cinq minutes avant de nous prendre la tête. C’est toujours le cas et c’est pas prêt de changer. De toute façon, je compte pas retourner le voir. Si c’est pour me trouver injuste, ingrate ou une c*nnase au choix, il a qu’à aller se faire f*utre direct à l’Extase. C’est pas comme si j’allais lui manquer s’il me revoie plus jamais. Ce c*n serait capable d’être content d’être débarrassé de moi. Seul truc qui me satisfait, j’ai pas fini de réparer son frigo. J’ai plus qu’à lui souhaiter bonne chance…Ou pas. Il n’aura qu’à trouver quelqu’un d’autre. Chacun sa merde. Même si j’ai pas résolu mon problème. Ça me gave.
Elle n’a pas envie de voir son mec devenir le prochain chef des Déchus vu les inconvénients qu’elle trouve.
- N’empêche ton boss a de la chance, Jey lui est fidèle donc il n’a pas à craindre une trahison de sa part. Donc si j’comprends bien, tu te satisfais de cette situation ? D’ailleurs en parlant de ton chef, s’il pouvait oublier mon adresse ça m’arrangerait.
La remarque de Tess me fait recracher la fumée de cigarette en une quinte de toux. Quelle horreur ! Emménager chez lui... P*tain, ça serait l’enfer. Aucun risque parce que je sors pas avec et ça finirait en meurtre. Le sien de préférence. On finirait de s’entretuer en dix minutes. On tiendrait même pas une heure dans la même pièce. Y’à que pour b*iser qu’on s’entend bien. Et clairement, on va pas passer notre vie à b*iser ensemble.
- Plutôt mourir que de m’installer chez cet abruti ! J’te rappelle qu’on est pas en couple, on se tolère seulement pour b*iser et on tiendrait pas dix minutes sans s’étriper. L’un de nous n’en sortirait pas vivant.
Je prends une nouvelle taffe et cette fois-ci, je ne m’étouffe pas avec. Puis je ricane devant la supposition de Tess. Un paiement en nature contre un loyer. J’crois que j’lui aurais cassé définitivement son frigo ou je lui aurais broyé les c*uilles. Pas sûre qu’il ait envie de s’diriger sur ce terrain là même s’il en serait capable. Il me l’aurait dit s’il voulait un paiement en nature. Sur ce point, il se s’rait pas caché. Comme d’hab, direct et droit au but.
- Il manquerait plus qu’il me prenne pour une p*te de l’Extase. Non franchement j’crois pas sinon il me l’aurait proposé direct. Kayn est loin d’être subtil. Mouais, entre toi et moi, pas sûre qu’il connaisse ce mot.

[Yumeko]

Harper Hill
Elite d'Evaya ǀ 22 ans ǀ 171 cm ǀ Mannequin ǀ Espoir toujours ǀ Pâris



Somebody to love
Je pourrais continuer à fermer les yeux, à me mettre des œillères, faire comme si ce que j’avais vu, ça n’avait jamais existé. Je pourrais effacer de ma mémoire cette vidéo. Je suis persuadée que certains y arriveront très bien. Ils dormiront sur leur deux oreilles et ils feront comme si de rien était demain matin. Moi, j’en suis incapable. Je ne peux pas rester insensible, ni me voiler la face. Je ne l’ai jamais été. J’arrive tout simplement à le cacher. Mais pas ce soir. Ce soir, j’en suis incapable. Ce soir, pour une fois, je me montre telle que je suis vraiment. Une Evayenne avec ses doutes et ses remises en question. Je fais preuve d’un peu de franchise et de courage. Tout en espérant ne pas payer de ma vie cet élan. Après tout, Pâris pourrait très retourner mes paroles contre moi s’il lui en prenait l’envie. Pourtant, j’ai envie de croire qu’il n’en fera rien, que je peux lui faire confiance. Cela n’arriverait pas avec mon entourage proche. Mes parents sont l’incarnation même de l’élite d’Evaya. Ils profitent du système et leur position leur convient parfaitement. Ils ne veulent rien changer à tout cela. Je n’ai jamais eu cette discussion avec eux, cela serait aller vers un terrain très glissant. Mais je les connais, je connais leur façon de penser ou d’agir. Ils ne veulent pas perdre le pouvoir ou leur place dans cette société. Mes parents sont à l’image de cette société élitiste. J’ai grandi dans cet univers mais je ne m’y suis jamais épanouie. Je ne me sens pas heureuse. Je n’ai pas accompli grand-chose. Certes, je travaille dure pour être à mon niveau aujourd’hui mais je le dois en partie à mes parents, à leur propre réussite professionnelle. Je ne peux pas oublier d’où je viens, comment j’en suis arrivée là. Je n’ai pas l’impression que ma vie a du sens. Et je ne sais pas comment lui en donner. Oui, j’aimerais percer dans le milieu du cinéma ou de la télévision. J’aimerais devenir actrice, être reconnue, tourner dans des productions intéressantes, avoir des rôles importants. Et après ? Cela me rendra-t-il plus heureuse ? Plus épanouie si j’atteins mon objectif ?
Qu’est-ce qui pousse les gens à vouloir vivre ou survivre ? Qu’est-ce qui les anime ? Et moi, qu’est-ce qui m’anime en réalité ? Qu’est-ce qui me pousse à me lever chaque matin ? Qu’est-ce qui me pousse à continuer à vivre ? Sans doute mes aspirations et mes rêves. J’ai l’espoir qu’ils se réalisent un jour. Je garde toujours espoir en quelque chose. L’espoir que les choses iront mieux, que la consécration, l’amour et le bonheur frapperont à ma porte. Ne suis-je pas trop naïve ? A moins que chacun d’entre nous le soit. Je ne crois pas. Tout le monde ne l’est pas mais tout le monde n’a pas les mêmes espérances.
- Peut-être… Et peut-être que nous sommes tous remplis d’un peu d’espoir. L’espoir d’un monde ou d’une vie meilleure. L’espoir qu’un jour la vie s’améliore. N’est-ce pas à cela que l’on s’accroche au fond ?
J’ai commencé à parler, à me confier, à avouer certaines de mes pensées. Je ne peux plus revenir en arrière de toute façon. C’est trop tard. Je ne peux même pas mettre cela sur le compte de l’alcool. Je n’ai pas bu une goutte d’alcool même après le défilé. Je dis tout haut ce que je pense tout bas. Et je ne suis pas la seule. A moins que Pâris joue un rôle mais je ne crois pas. Il semble avoir une opinion similaire à la mienne. Et il s’exprime également. C’est bien la première fois de ma vie où j’ai une telle conversation avec quelqu’un. Mais je ne pensais pas que ça serait un jour avec Pâris. Il est différent de ce qu’il montre à chacun. Mais ne fais-je pas la même chose ? Si parce que c’est la seule façon de me protéger… Et lui ?
Je ne sais pas ce qu’il y a après la mort. Personne ne le sait. On se l’imagine d’une certaine façon mais on ne le saura qu’une fois confronté à elle. Peut-être y a-t-il un paradis ? Un enfer ? Un purgatoire ? Autre chose ? Rien du tout ? La mort représente la fin. La fin de cette vie. Oui, il n’y a plus de retour en arrière, ni d’échappatoire. La mort est un élément définitif. Ses paroles font écho aux miennes. Nous en revenons à l’espoir de nous accrocher à quelque chose. Je me demande à quoi Pâris se raccroche. Qu’est-ce qui l’anime ? Qu’est-ce qui lui donne envie de vivre ?
- Il parait que la vie tient à l’espoir qu’on lui accorde. Mais le jour où on perd tout espoir, que nous reste-t-il ?

[naji2807]

Texte très grossier
Tess
25 ans, 1m62, PNJ
Petite amie de Jey, Membre des Déchus, Traine avec Autumn



Les gangs, c'est de la merde, de la grosse merde même. J'veux dire, c'est à cause d'eux qu'on est tous dans la merde, parce qu'il y a des connards qui se croient plus forts que tout le monde, et qui dépouillent les faibles du peu de fric qu'ils arrivent à se faire. Ouais, j'en ai conscience de tout ça, et ouais, j'fais quand même partie d'un gang, mais en même temps, c'est pas comme si j'allais m'battre toute seule contre tout c'qui constitue la société d'Errydor. Ici, c'est la loi du plus fort, tu bouffes ou tu t'fais bouffer, et faire partir d'un gang, c'est l'meilleur moyen d'être tranquille. Et puis, si j'suis honnête, la vérité c'est qu'tout ça, c'est la faute de l'autre tête de noeud de Jey. Je l'aime, et pour ses beaux yeux à la con, je suis maintenant dans un gang, le genre de truc que j'méprisais et maudissais quand j'étais gamine. Et en même temps, j'en suis pas mécontente. Y'a certains membres du gang à qui j'fais plutôt confiance, avec les années, mais y'en a d'autres que j'plant'rai à la première occasion s'ils me tournaient l'dos.
- Ouais, j'réponds à Autumn. En vrai ma vie m'plait comme ça. Elle est pas parfaite, mais au moins j'suis en vie, et plus ou moins en sécurité pour le moment.
Je suis pas assez folle pour affirmer que j'suis parfaitement en sécurité ici. Autumn non plus, j'sais bien, et j'grimace quand elle parle d'Harès. C'est vraiment un gros con...
- Désolée meuf, mais j'vais surtout éviter d'lui en parler... Avec un peu d'chance, il viendra pas t'faire chier, il paraît qu'il est à fond sur une des danseuses de l'Extase.
Et puis, peut-être qu'elle aura plus d'soucis à s'faire, si elle va vivre chez Kayn. Il s'rait p't'être temps, à force... Mais nan, apparemment, c'est pas pour demain la veille. Je m'mets à ricaner devant sa réponse, parce que pour moi, elle chipote tellement... Ils sont pas en couple, et ma mère, c'est la présidente d'Evaya. Nan mais sérieux, ils sont autant en couple que Jey et moi, ils veulent pas l'admettre, c'est tout. J'connais aucun autre mec avec qui Autumn couche, et j'parie tout mon paquet d'clopes que c'est pareil pour Kayn. Ils sont fidèles et ils jouent les casse-couilles...
- C'est ça, voile-toi la face, mais tu baises qu’avec lui, j’me trompe ?
Je prends une nouvelle taffe, et hausse les épaules quand elle me répond. Pour moi, c'est plutôt logique comme arrangement. Ils baisent, et en échange, elle vit chez lui... C'est pas d'la prostitution, c'est juste un bon deal - surtout pour elle à mon avis - parce que les mecs se font souvent menés à la baguette, si vous voyez c'que j'veux dire.
- Non mais rien à voir chérie ! je grogne en soufflant ma fumée sur le côté. A ta place, j'aurai sauté sur l'occasion... Les mecs pensent qu'au sexe, c'est trop facile d'obtenir c'que tu veux en leur faisant miroiter quelques parties de jambes en l'air.

[naji2807]

Pâris Estrella
24 ans, 1m89, Evayen, Elite
Acteur, Fêtard, Diva, Coeur brisé, Philosophe avec Harper



S'accrocher à l'espoir c'est souffrir. C'est tout ce que j'ai jamais su, et toutes les expériences que j'ai eu dans ma courte vie me l'ont confirmé. Quand j'étais plus petit, j'avais espoir que mes parents m'aiment, comme les parents des films qui passaient à la télé, qui aimaient leur enfant. Après tout, si nous n'avons désormais plus le droit qu'à un seul enfant, ne faut-il pas le choyer, l'aimer, en prendre soin ? Ils ont pris soin de moi, là-dessus, je ne peux pas mentir, mais ils ne m'ont pas aimé, ils ne m'aimeront jamais. Quand je l'ai compris, ça a été douloureux, mais le temps a fait son œuvre, et une fois l'espoir abandonné, la résignation a vite pris le dessus. Le problème, c'est qu'au fond, Harper a raison, on s'accroche tous à l'espoir, et au bout du compte, on souffre, encore et toujours. Il n'y a qu'à voir cette histoire avec Clay. J'ai beau savoir, j'ai beau vouloir l'oublier, j'espère encore. J'espère qu'il va revenir. J'espère qu'il va s'excuser et qu'il ne va pas recommencer. C'est un espoir fou, un espoir vain, mais un espoir quand même...
Elle a raison, j'espère encore que la vie s'améliore, ou plutôt que ma vie s'améliore. Je n'ai pas la prétention d'espérer que tout le monde vive mieux, je sais que c'est un souhait encore plus irréaliste que tous les autres, je veux juste que ma vie aille mieux. Je veux que quelqu'un m'aime, et je veux que ça dure. Quel souhait égoïste... et pourtant, je l'ai encore, même après avoir vu cette fameuse vidéo.
- Peut-être que si. Mais c'est stupide, l'espoir fait souffrir. Il vaut mieux ne pas avoir d'espoir du tout, au mieux on est agréablement surpris, et au pire, on n'est pas déçu, je réponds, un peu cynique.
C'est un facette de ma personnalité que j'ai pour habitude de cacher. Personne ne me décrirai comme cynique ou pessimiste, au contraire. Je suis toujours le premier à rire, à sourire, à faire la fête. Les idée noires, les phrases qui cassent l'ambiance, très peu pour moi. C'est ce que tout le monde pense, je le sais bien. On vient chez moi pour faire la fête, pour côtoyer le luxe et la haute société, pour se divertir, pour passer un bon moment, et surtout pas pour penser à des choses négatives. Finalement, je suis sûr qu'à moi seul, j'aide beaucoup le gouvernement, en divertissant les gens et en les empêchant de penser à ce qui pourrait mal se passer dans leur vie, ou de l'autres côtés du mur. Je suis sûr qu'ils me voient comme un idiot insouciant. C'est ce que j'aspire à être, parfois, un idiot insouciant...
Harper a de très jolies phrases, mais je suis d'humeur cassante, alors je me contente de répondre :
- Il n'y a plus rien.

[Yumeko]

Autumn Mckenzie
32 ans ǀ 178 cm ǀ Errydienne ǀ Réparatrice ǀ Libre et Indépendante ǀ Tess



That's life
Texte grossier
J'peux comprendre pourquoi certains choisissent de rentrer dans un gang mais je pourrais pas faire comme eux. J'suis trop indépendante, j'veux rendre de compte à personne. J'veux dépendre de personne. J'veux qu'on me f*ute la paix. J'veux être peinarde. Même s'il y en a toujours pour m'emm*rder d'une manière ou d'une autre. Donc demander de l'aide, c'est une grosse erreur et j'risque pas de recommencer. Ça m'a servi de leçon de demander quelque chose à Kayn. Résultat des courses, je suis en pétard contre lui. Je risque pas d'aller le voir de ci-tôt. Voire jamais même. Il peut se mettre le doigt dans l'œil s'il compte me revoir. C'est pas près d'arriver. Comme d'habitude, je vais me débrouiller toute seule comme je sais si bien le faire. C'est ce que je sais faire de mieux. Ça fait des années que c'est comme ça. Et j'men sors très bien. La preuve, j'ai un toit pour vivre, j'mange à ma faim et j'bosse sans personne. Et je le fais bien. D'ailleurs personne pour me dire comment faire mon boulot non plus. Donc j'ai besoin de personne. J'préfère éviter de trainer avec des membres de gangs mais j'en ai quand même dans mes relations. Ouais je sais c'est un peu c*n dit comme ça. Parce que j'en connais deux avec lesquels je suis proche. La première se trouve en face de moi et le second sûrement à l'Arène avec son boss.
- Si t'y trouves ton compte, c'est déjà bien. Vu le monde merdique dans lequel on survit, on s'contente de c'qu'on a.
Personne n'est vraiment en sécurité pas même les membres de gang. Ils se font leur propre guerre. Ceux qui sont tout en haut se font buter à un moment ou un autre. Leur espérance de vie n'est pas forcément plus grande que celles des autres. Ok y'a peut-être des mecs pour les protéger, ils vivent mieux que la plupart, ils ont du fric mais un jour ou l'autre quelqu'un aura assez de couille ou d'inconscience pour essayer de buter leur tête.
- J'suis pas sûre d'être la meuf la plus chanceuse d'Errydor. Bon pas la plus malchanceuse non plus. S'il pouvait m'oublier, ça m'arrangerait. Ton boss s'est entiché d'une stripteaseuse ?
Je ricane à cette pensée parce que ça serait drôle quand même. Harès à fond sur une danseuse, ça me fait marrer. Je reprends une taffe avant d'en souffler la fumée, savourant cette dose de nicotine.
Cette fois-ci, c'est elle qui ricane mais à mon sujet ou plutôt au sujet de Kayn et moi. Genre on est un couple ? P*tain, ça se saurait. A part b*iser, on fait rien d'autre. Enfin si se prendre la tête à chaque fois qu'on s'voit. C'est bien la preuve qu'on ait pas un couple. Enfin, y'a sûrement des couples qui se prennent la tête tout le temps. Mais j'vis pas avec Kayn et on s'entend que pour une seule chose. Clairement pas pour vivre ensemble sinon un de nous deux finirait six pieds sous terre. Et j'parierai pas sur moi comme survivante.
J'lève les yeux au ciel. Et puis quoi encore ? Depuis quand j'me voile la face sur Kayn ? A part me b*iser, il me supporte pas plus de cinq minutes. Il me balance des vacheries à longueur de temps et il joue les gros c*ns. J'sais pas si c'est avec tout le monde mais avec moi c'est clair. On n'est même pas amoureux. Après est-ce qu'il faut être amoureux pour être en couple ? B*rdel, je vais commencer à philosopher dans deux minutes. L'angoisse.
- Ok, la plupart du temps, j'b*ise avec lui mais t'appelles ça être en couple ? Parce qu'on est pas au courant lui et moi. En plus, tu crois qu'il va pas voir ailleurs ? A l'Extase, on le connait bien si tu vois c'que j'veux dire. Donc bon un mec qui va au p*tes, niveau fidélité on repassera.
Pour elle, c'est pas la même chose, et ça m'fait ricaner. Elle va dire que j'pinaille dans trois secondes. Tess aurait accepté si on lui avait proposé la même chose. Faut croire que j'ai plus de fierté. J'ai pas envie à me rabaisser à ça même si ça serait choisir la facilité. J'crois que je sais pas faire dans la facilité, j'aime me compliquer la vie.
- J'vois pas trop la différence avec une p*te si j'paye en nature pour bosser chez Kayn. Franchement, c'est pas le genre de service que j'ai envie de rendre. J'veux b*iser quand j'en ai envie pas parce que j'le dois. Au moins, j'suis d'accord avec toi, le cerveau d'un mec se situe entre ses jambes.