Extraits

- Tu es sûre que c'est lui ? […]

- Tu l'as à peine vu , insista son collègue.

- Je le reconnaitrais dans le noir, à un kilomètre et sous l'eau.

- On passe au plan B , murmura Nick […].

- Et merde…, souffla Kate. […] Ce plan B a tout d'un plan D, songea amèrement Kate. D comme désespoir. Voire un plan S, S comme suicide.

— Peut-être, répondit-il. Qui êtes-vous ?

— Les noms, c’est bon pour les pierres tombales, mais vous pouvez m’appeler Al Mundy, si cela vous rassure, dit-il, empruntant le nom du gentleman cambrioleur héros de la série télévisée Opération vol.

— Je veux que vous me livriez Nicolas Fox.

— Pourquoi ?

— C’est sans doute l’escroc et le voleur le plus doué de la planète. Je veux connaître ses secrets et étoffer ma liste de contacts, obtenir son carnet d’adresses. Et ensuite, je le tuerai.

— Et s’il ne parle pas ?

— Il parlera. Les meilleurs spécialistes de l’interrogatoire travaillent pour moi. Ils ont tous été condamnés par contumace pour crime contre l’humanité à La Haye.

— Un sacré bonus sur un CV, commenta Kate.

Nick descendit de voiture et courut ouvrir le coffre. Recroquevillée autour des deux mallettes, Kate était un peu étourdie. Elle avait une plaie sanguinolente sur la tête.

— Tu vas bien ?

— En pleine forme ! railla-t-elle, ignorant la main qu’il lui tendait. Je me demande comment tu as eu ton permis.

— Je n’ai jamais dit que je l’avais, rétorqua-t-il en insistant pour l’aider. Viens, on continue à pied.

La bonne nouvelle, c’était qu’elle était en bien meilleure forme que la blonde. La blonde était morte.

Nick fit passer les jambes de la jeune femme pardessus bord, avant de la saisir sous les bras pour la tirer vers lui. Kate réprima un grommellement de douleur et, au dernier moment, ses jambes se dérobèrent. Ils chutèrent ensemble sur le sol de la soute, Kate couchée sur Nick.

— J’ai toujours pensé que tu aimais être au-dessus, railla-t-il.

— Ce plan est vraiment foireux.

— Il commence pourtant à me plaire…

— Je vois ça.

— Ce n’est pas ce que tu crois, assura-t-il. C’est ma torche.

— Naturellement !

Elle roula sur le dos et déplia ses membres engourdis.

Nick était hébergé au même étage, mais à l’autre extrémité du couloir. Lorsqu’il lui ouvrit la porte, Kate retint son souffle. Tout juste sorti de sa douche, il avait les cheveux mouillés et une serviette nouée autour de la taille.

— Eh bien ! s’exclama-t-elle, les yeux rivés sur la serviette, incapable de regarder Nick dans les yeux.

— C’est un compliment ou une insulte ?

— Ni l’un ni l’autre. Tu n’as pas de peignoir ?

— Désolé, l’hôtel n’en fournit pas.

— C’est pour ça que tu portes une simple serviette. Logique.

Nick esquissa un sourire.

— Je peux faire quelque chose pour toi ?

— Non ! Surtout pas !

Les yeux toujours rivés sur la serviette, elle ne put s’empêcher d’imaginer ce qu’elle dissimulait.

— Kate ?

— Oui ?

— Tu me regardes fixement.

— Je sais. C’est plus fort que moi.

— C’est mignon, ça !

— Pas du tout ! grommela la jeune femme. Je déteste être mignonne.

— C’est pourtant bien, d’être mignon.

— Non. Je suis agent du FBI. Ce n’est pas compatible.

— Je te prendrais bien dans mes bras pour t’embrasser, mais ma serviette risque de tomber. Je ne voudrais pas que tu te pâmes en me voyant à poil.

— Je crois que je pourrais supporter…

Sans crier gare, Nick ôta sa serviette. Kate ne put réprimer une exclamation et mit ses mains devant ses yeux.

— Tu es en train de me mater, dit Nick. Tu as les doigts écartés.

Il avait raison, elle l’observait à la dérobée.

— C’est gênant, répondit-elle.

— Tu te sentirais peut-être mieux si tu étais nue, toi aussi. On pourrait s’admirer mutuellement.

— Je ne crois pas, non. Tu n’es pas gêné d’être tout nu ?

— Ça ne me dérange pas.

— Ah, les hommes ! soupira Kate.

— Ouais… on est plutôt cool, non ?

— Duff va ressentir ton assurance. Si quelque chose se produit et si tu passes en mode combat, il saura que tu es une pro. Pour t’éviter tout risque, j’ai exploité tes compétences pour faire ta couverture.

— Laquelle ?

— Tu seras ma garde du corps et ma maîtresse.

— Seulement ta garde du corps, répliqua-t-elle.

— Duff ne croira pas une seconde qu’on ne couche pas ensemble.

— C’est pourtant le cas.

— Moi-même, je trouve ça incroyable, admit-il.

Le village ne comptait qu'un seul restaurant, qui servait un plat unique, le célèbre haggis écossais, une panse de brebis bouillie, puis farcie d'un hachis à base d'abats de mouton - poumon, cœur, foie et tripes - , d'oignons, de flocons d'avoine et de graisse de bœuf, avant d'être cousue et bouillie à nouveau.

- On dirait de la pâtée pour chien, commenta Kate en chipotant dans son assiette. Je crois avoir vu un œil.