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"Il faut que je vous dise...
Raconter ma sœur ne suffit plus.
Me raconter non plus.
J'aimerais annoncer que je suis le héros de cette histoire, mais ce serait faux.
Je ne suis qu'un morceau du gâteau, même pas la cerise.
Je suis un bout du tout, un quart de ma famille. Laquelle est mon nid, mon univers depuis l’enfance, et mes racines, même coupées.
Je ne suis pas le héros de cette histoire - parce que nous sommes quatre.
Étroitement mêlés, même quand l'on l'ignore, même quand l'on s'ignore.
J'imagine que c'est pareil pour tout le monde : que c'est ça, une famille.
Je ne suis pas le héros, mais je suis
Le bavardage et la digression
L'oreille et les mots pour essayer de dire ce qui est a entendre, ce qui est à l'envi :
Les désenchantements et les éclats de bruit
En ces temps lointains où Pauline découvrait
Le monde
Le cruel
Le normal et la guerre, ma mère et ma mère, chacune pour soi mais ensemble, vivaient de leur côté des heures délicates.
C'est a moi qu'il revient de conter nos quatre chemins.
Parce que j'aime ça, d'abord, dérouler les histoires comme on crée un langage ; et aussi pour que les choses soient claires, évidemment.
Comment comprendre, sinon?"
Afficher en entierMaline, dans la douceur du soir, cite Lao-Tseu:
- Si quelqu'un t'a fait du mal, assied-toi au bord de la rivière...
Et maman mêle sa voix à la sienne pour finir la phrase:
- ... un jour, tu verras passer son cadavre.
Afficher en entierJe me suis insulté en plus de me faire mal.
Connard ! espèce de connard égoïste !
Tu pouvais pas réagir avant ?
… pensé qu’à ta gueule !
Puis, à nouveau, j’ai gueulé sur ma sœur absente.
Tu peux pas faire ça, Pauline !
La vie c’est pas le lycée !
La vie c’est toi
Les potes
Le dessin
La famille
C’est nous !
Afficher en entier« Tu es trop jeune pour les regrets, et trop âgée pour penser que tu as tout ton temps. »
Afficher en entierFukushima dans ma tête. J’ai eu envie tout à la fois de hurler, cogner, et chialer de rage. J’ai eu envie d’anéantir Cathy et sa lâcheté, le lycée entier. J’aurais voulu attraper toutes les personnes qui avaient harcelé ma sœur et leur briser les doigts, un à un. Les entendre gueuler, supplier. Je n’aurais aucune clémence. Mais au-delà de la haine qui m’étouffait, j’aurais aimé courir me barricader dans ma maison, avec ma sœur, Maline et Maman. Fermer la porte sur le monde, agonir d’injures le reste de la Terre, les serrer contre moi, me serrer contre elles comme dans une tribu, ma tribu. Et me poster derrière la porte, cerbère pour ma famille. Je les aurais protégées de tous les salopards, agresseurs, abîmeurs de vie.
Afficher en entierPauline, ma toute petite sœur…
Fais pas de connerie
S’il te plaît
S’il te plaît
S’il te plaît
Putain je t’en prie je m’en remettrais jamais…
Pauline…
Je vais trouver des solutions c’est sûr
J’en ai déjà… Pauline déconne pas !
Afficher en entierParfois, un adulte, comme cette maîtresse, me faisait sentir de façon vague, floue, qu'une menace planait sur la maison. Comme si un jour, tout risquait de s'écrouler. Parce qu'on n'avait pas de père. Moi je trouvais ça étrange, vu que tout me semblait solide et rassurant à la maison.
Afficher en entierElle s'est dit que le temps filait trop vite pour le perdre sur des chemins qu'elle ne voulait plus emprunter.
Afficher en entierL'enfer est pavé de bonnes intentions.
Afficher en entier« Il faut que je vous dise...
Raconter ma sœur ne suffit pas. Me raconter non plus. J’aimerais annoncer que je suis le héros de cette histoire, mais ce serait faux.
Je ne suis qu’un morceau du gâteau, même pas la cerise.
Je suis un bout du tout, un quart de ma famille. Laquelle est mon nid, mon univers depuis l’enfance, et mes racines, même coupées.
Je ne suis pas le héros de cette histoire – parce que nous sommes quatre.
Étroitement mêlés, même quand on l’ignore, même quand on s’ignore.
J’imagine que c’est pareil pour tout le monde : que c’est ça, une famille. »
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