Commentaires de livres faits par poppiwells
Extraits de livres par poppiwells
Commentaires de livres appréciés par poppiwells
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Il m’a fallu approximativement six mois pour finir ce bouquin. Et c’est même pas parce qu’il était nul. Non, j’oubliais juste constamment qu’il était dans mon sac et que je l’avais commencé. Tu sais, ce livre que tu gardes dans ton sac à main pour avoir toujours une lecture à dégainer quand tu te fais iech à l’extérieur ? Bah voilà. Sauf qu’à part mes rendez-vous médicaux, ces derniers mois, c’est pas vraiment comme si le contexte sanitaire me poussait à sortir beaucoup de chez moi. Donc ce livre restait oublié, dans mon sac : pauvre lui. J’ai fini par me rappeler de son existence et par l’engloutir d’une traite. Comptant faire mon mémoire de fin d’étude sur le transhumanisme/progrès technologiques dans la littérature du 19è-20è (cimer H.G Wells et mon prof d’histoire de la littérature anglaise pour m’avoir contaminé d’une passion dévorante pour le sujet), du coup, bah c’est un classique du genre qu’il fallait que je lise ! Et j’en suis bien contente, il est d’une rare complexité et te donne envie d’aimer ta misère : chapeau l’artiste.
Il s’agit d'un titre qui m'a vraiment chamboulée. Je ne m’attendais clairement pas à ce qu’il me fasse autant d’effet. En réalité, il s’agissait du tout premier que je lisais d’un auteur japonais, j’appréhendais carrément, ou je dirais même que j’y allais à reculons… Je partais avec l’idée que ‘pourquoi je m’emmerde à lire ça, je vais pas aimer, c’est pas dans mon genre de lectures, gnegnegne *insérer excuse nulle au choix*’. Puis, il s’avère que c’est littéralement ce livre, cet auteur qui m’a donné envie d’étendre un peu mes horizons, de sortir de ma zone de confort. Grâce à la personne qui m’a prêté ce livre, j’ai renoué avec des genres que je pensais détester, j’en suis hyper reconnaissante. "Naufrages" m’a fait chialer en plein milieu de la salle d’attente de mon garagiste, c’était extraordinaire.
Dans mes découvertes d'oeuvres japonaises, "Silence" est le livre de la sélection qui m’a le moins séduit. Ne te méprends pas, ce n’est pas que je ne l’ai pas aimé : au contraire. Les thèmes abordés me parlaient juste moins. Je ne peux par contre nier le fait que c’est, à nouveau, un auteur qui parvient à soulever moult réflexions. Ce n’est pas un livre qui se veut purement historique, à relater des événements sans rien provoquer d’autre. Il prend une tournure tout à fait philosophique qui m’a particulièrement plu, même sans être familière au sujet premier (aka la religion).
Gentiment offerte par les éditions Casterman, cette BD m’a fait passer un agréable moment. Elle ne se dénote pas particulièrement de par son histoire mais surtout ses graphismes. J’ai trouvé la palette de couleurs particulièrement intéressante, elle dégageait une atmosphère très plaisante. Je suis bien incapable de te glisser quelques mots sur son scénario, je l’ai lue en juillet et je n’en ai plus aucun souvenir. Il ne m’aura donc pas marquée plus que ça, mais je me rappelle avoir lu tout ça d’une traite : ça devait donc être plutôt accrocheur !
J’ai malheureusement eu pas mal de difficultés avec le ton de ces écrits. Déjà avant d’entamer l’affaire, l’autrice fait un espèce de préambule donc le message général m’a un peu dérangée. Devoue explique avoir connu une forte dépression, notamment suite à une maladie chronique mal prise en charge (je compatis Devoue, je compatis). S’ensuit alors une espèce de tentative pour romancer la dépression. Elle la décrit comme un évènement presque merveilleux qui l’a transformée en la personne bad-ass qu’elle est désormais. Alors, je ne suis pas fondamentalement en désaccord avec ses dires. La dépression et les traumas que j’ai vécus/vis encore ont clairement joué sur mon évolution. Mais il n’y a rien de merveilleux à ça. J’en parlais justement avec une amie il y a peu de temps, mais non, on ne devrait pas encenser la dépression de cette façon, ça n’a rien de beau comme résultat. Comme cette amie me disait : la dépression m’appartient, aujourd’hui j’en fais ce que j’en veux et j’y donne un sens pour avancer, mais ça n’a rien de fort, la dépression c’est moche, douloureux, flippant et injuste. Je trouvais ça particulièrement juste comme réflexion. Personne ne devrait avoir à vivre une telle expérience pour devenir ‘la meilleure version de soi-même’. À mon sens, si on est toujours debout ce n’est pas parce que la dépression, les traumas, les trucs tragiques qui arrivent nous apprennent quoi que ce soit. Non, tout le job de reconstruction, il naît en nous, de nous. Pas de la maladie. Juste nous. Donc, je commence à me méfier des écrits qui remercient les difficultés pour la façon dont la personne a pu évoluer en conséquence. Je préfère les écrits qui célèbrent la personne tout court, pour ses victoires et pour elle-même, tout simplement.
J’ajouterai également que j’ai ressenti certains poèmes comme assez injonctifs, ou même culpabilisants. Au final, c’est donc le seul recueil de cet article que j’aurais tendance à ne pas vraiment recommander. Évidemment, c’est ma subjectivité et mes convictions personnelles qui le remettent en cause, il trouvera bon accueil si tu partages le point de vue de l’autrice !
Voilà. J’ai trouvé. La petite pépite qui parviendrait presque à détrôner Queen Kaur : "the chaos of longing". La plume de Robinson est dense, complexe et d’une exquise richesse. C’est parfois un challenge pour l’esprit et exactement le défi que j’attendais.
En plus d’aborder des thèmes forts mais assez traditionnels tels que l’amour, la perte ou la découverte de soi, Robinson propose surtout des poèmes terriblement engagés pour les femmes de couleur, les survivantes d’abus sexuels et les personnes souffrant de troubles mentaux. Ses paroles sont d’une rare authenticité et, bien que d’aspect complexe, elles ne semblent jamais excessives ou peu naturelles. L’autrice possède un talent certain pour faire naître des émotions inattendues chez son lecteur. Si tu es, toi aussi, à la recherche d’une telle expérience, fonce.
J’adore Lili Reinhart en tant qu’actrice. Savoir qu’elle avait pondu un recueil de poésie m’a vraiment donné envie de me ruer dessus, et je remercie encore la personne qui me l’a offert !
C’est tout à fait une mauvaise habitude, mais quand je lis de la poésie anglaise contemporaine, je ne peux m’empêcher de chercher à tout comparer à l’autrice Rupi Kaur. C’est simple, c’est elle qui m’a réconciliée avec le genre, et ses paroles restent indétrônables dans mon petit coeur de beurre. Alors, soyons clairs, je ne compare pas deux œuvres sur leurs points techniques ou autre, ce serait totalement préjudiciable. Il s’agit plutôt de la façon dont ils m’affectent. "milk and honey" avait eu un pouvoir de l’ordre du quasi mystique sur moi, et je suis sans cesse à la recherche de la plume qui produira un effet similaire. C’est foireux, blogueuse en carton, tout ça, la base. Il en ressort que "Swimming Lessons" se débrouille pas trop mal sans toutefois se hisser à quelque chose de particulièrement saisissant.
Je me suis retrouvée dans pas mal des écrits de Reinhart, voire même la quasi-totalité, sans toutefois les sentir me transcender ou vraiment me percuter. Il est indéniable qu’elle ajoute une nouvelle corde à son arc d’artiste, "Swimming Lessons" vaut la peine d’être découvert, mais sans être inoubliable non plus. C’est un recueil qui conviendra parfaitement à des novices du genre, ceux qui n’en ont pas lu des centaines avant lui !
Ça faisait vraiment trois plombes que "Hanté pourrissait" dans ma PÀL et, en toute franchise, il aurait dû y rester. Ça, c’est dit.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins mais j’ai vraiment été en profond désaccord avec l’utilisation du thème horrifique dans ce titre. Au-delà de l’histoire qui est loin de péter trois pattes à une autruche, on retrouve vite une profonde psychophobie ambiante qui est loin de me faire fantasmer. Situons l’affaire… David ne croit pas au surnaturel : pour lui, tout est explicable rationnellement. Ce besoin presque pathologique de se rassurer et de chercher à tout démontrer scientifiquement naît d’un événement pas ouf marrant de son enfance. Son arrivée à la demeure d’Edbrook va pourtant marquer un tournant dans ses croyances.
Le paranormal s’impose donc assez vite dans l’histoire mais… il aurait aussi bien pu ne pas être là que ça n’aurait pas changé grand chose. Le héros ne dégage que très peu de sympathie, ce qui n’aide pas à se plonger dans l’ambiance qui se voudrait glauque et oppressante. Les personnages secondaires sont tout aussi lassants, seule la tante Tessa, Tessie, Tess (rip ma mémoire), sort un rien du lot, mais tu peux mettre cet élan d’affection sur le dos de mon sentimentalisme à l’égard des personnages âgés que j’aime toujours d’amour. La narration est lente, peu ou pas ponctuée d’événements accrocheurs, les dialogues peu naturels. Bref. Rien de fou pour me faire frissonner.
Puis arrive de nulle part, alors que personne n’avait rien demandé, une bonne grosse couche de psychophobie. Instant éducation made in moi : la psychophobie c’est quand tu véhicules des stéréotypes potentiellement problématiques à l’encontre des personnes ayant un trouble psychique quelconque, c’est une forme de discrimination et oppression. Et pourquoi ça me fait bien iech ? Parce que les discriminations quelles qu’elles soient ça pue du cul. Et utiliser un trouble mental (ici, la schizophrénie) pour faire vendre un bouquin horrifique, bah ça pue du cul aussi. Romancer la schizophrénie pour la faire rentrer dans le bon stéréotype d’une personne complètement à côté de la plaque, qui souhaite la mort de ta génération, la génération de tes arrières-petits-enfants et de ton hamster au second-degré, qui sait pas faire trois pas sans vouloir foutre le feu à quelque chose parce que c’est so cliché, puis qui fait tellement flipper ses proches de son vivant qu’elle va aussi les tourmenter dans la mort et enfin, trouver ça normal d’utiliser un trouble comme fondation pour la justification d’événements terrifiques voire carrément morbides dans une œuvre de fiction : devine quoi ? CA PUE DU CUL.
Je suis donc fâchée. Ma seule consolation réside dans le fait que ce livre n’a plus l’air d’être disponible à la vente. Je recommande po’. La bise, bois de l’eau et respire. Pas comme moi, quoi.
Il s’agit du tout premier livre que je lis de cette autrice qu’il me tardait de découvrir. Pour ça, je peux remercier les éditions Scrineo qui m’ont envoyé ce titre ! Et quel titre, les monstres ! Bien que j’adore – que dis-je, je raffole – de tout ce qui touche à la mythologie nordique, je dois avouer que j’ai encore très peu lu de livres qui exploitent ces thèmes. Le Drakkar éternel est un récit jeunesse qui m’a fait passer un moment tout à fait sympathique parmi les Vikings.
La courte intro qui nous est proposée apporte rapidement une touche d’émotion. Le héros, Maël, se perd dans ses souvenirs de son amie, Astrid. On comprend vite que cette dernière semble portée disparue : mais pourquoi, comment ? Plongée dans les pensées de Maël, j’ai trouvé sa nostalgie très communicative. Astrid lui manque et l’autrice donne envie de comprendre ce qui lui est arrivé.
Ce qui sert fortement à l’histoire, c’est son dynamisme. L’autrice ne tergiverse pas, elle ne s’étend pas pendant cinquante ans dans des descriptions interminables ou des dialogues peu pertinents. Il y a un parfait équilibre dans cette histoire qui permet de s’immerger sans aucune difficulté dans cet univers. Le rythme est soutenu, parfois un peu rapide mais je n’ai pas trouvé ça problématique, au contraire. Le décor est posé dès les premières pages : Maël vit très mal sa scolarité. Il se fait harceler par de charmants zigotos, et ne peut compter que sur Astrid pour affronter son quotidien. L’amitié qui les lie est donc la pierre centrale du bouquin, on ressent vraiment à quel point ils tiennent l’un à l’autre. En quelques pages, leur quotidien à l’école laisse place à leur aventure en mer. Recueillis par une bande de Vikings victimes d’une malédiction, ils vont se retrouver embarqués un peu contre leur gré dans une quête pour les aider.
L’histoire est dotée d’une certaine versatilité. On ne s’ennuie pas, dans le sens où aucun chapitre n’est identique au précédent. L’autrice se renouvelle à chaque fois et j’ai eu l’impression de lire une multitude d’aventures en une seule. Tout s’emboîte à la perfection et reste cohérent quand on analyse ça dans sa globalité. J’ai pu retrouver des visages déjà connus du folklore nordique, tels que Loki ou Odin. D’autres le sont un peu moins mais un amateur appréciera leur présence, je pense notamment à Surt.
Au final, ce one-shot comporte beaucoup d’informations et beaucoup de péripéties. Cela peut s’avérer un frein pour beaucoup de lecteurs, surtout que cette accumulation peut désavantager quelque peu la profondeur de l’intrigue. En un peu plus de 220 pages, il est difficile d’optimiser chaque aspect d’un livre, j’en ai conscience. Pour ma part, j’ai trouvé que l’autrice équilibrait tout ça assez efficacement ! Son histoire est lisible, cohérente et surtout, très addictive. Certes, l’intrigue ne prend pas de tournure très risquée mais reste plus qu’agréable à découvrir. La présence de Maël et Astrid fait la force de ce bouquin, c’est vraiment une belle ode à l’amitié.
Un tout grand merci, à nouveau, aux éditions Scrineo pour cet envoi ! La première et quatrième de couvertures étaient tout à fait alléchantes, il me tardait de me plonger dans ce polar historique. Malheureusement, ce ne fut pas exactement chose aisée…
Je ne pensais pas prendre trop de risques avec une telle lecture. Si je n’ai pas l’habitude des romans historiques, j’en ai pour le polar et le fantastique. À la lecture du résumé, j’ai cru que ce dernier aspect serait le point central de l’intrigue. J’étais persuadée que le fantastique y aurait une place prépondérante, j’ai vite constaté qu’il s’agissait plutôt d’une suggestion. Le livre joue subtilement sur le fil du surnaturel, et force m’est de constater que l’autrice manipule cela efficacement. Toutefois, ce n’était pas ce qui me correspondait. J’attendais autre chose, j’avais envie d’autre chose, et malheureusement je n’étais pas dans la disposition mentale pour accepter d’être emmenée ailleurs.
J’ai eu pas mal de difficultés à me lier aux personnages. Gabin, que l’on accompagne majoritairement au fil de l’histoire, ne m’a pas fait grand effet. Il ne m’était pas particulièrement antipathique mais je n’éprouvais pas une folle sympathie envers lui non plus. La même distance s’est ressentie avec les autres personnages, à mon plus grand désarroi. Je salue toutefois l’idée de l’autrice de proposer un peu d’inclusivité dans son roman ! Mais, du coup, ma petite déception face à la dimension fantastique qui restait trop intangible à mes yeux, combinée à ce manque d’attachement envers les héros, ça rendait mon moment de lecture franchement laborieux. L’intrigue et ses complots ont fini par me passer sous le nez et l’ambiance mystique qui m’aidait à m’accrocher me paraissait de moins en moins envoûtante…
Je pense que ce livre possède les qualités nécessaires pour permettre à un lecteur de sortir de sa zone de confort. La plume est diablement prenante. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de poursuivre l’histoire ! Sans le talent de l’autrice pour manier ses mots, je pense que je serais malheureusement partie sur un abandon… Si j’avais été dans une autre disposition mentale en débutant ce roman, nul doute qu’elle aurait réussi à m’emmener avec elle dans ses machinations intelligemment pensées.
Un grand merci aux éditions H2T pour cet envoi ! Ça faisait une plombe que je n’avais plus lu de mangas et bon sang, ça m’avait manqué ! Le pitch SF et les dessins ont mis quatre secondes virgule cinq à me convaincre et le tout signe une très belle réussite.
Je m’attendais à plus de remue-ménage pour ce premier tome mais en réalité, le rythme est assez paisible. C’est loin d’être déplaisant, car l’histoire tire surtout sa force de la dynamique naissante entre Rease, le héros, et Nova. Cette dernière produira son petit effet chez plus d’un lecteur, j’en suis persuadée. Elle dégage quelque chose d’intrinsèquement bon et bienveillant, tout en restant distante et énigmatique. Sa venue dans la vie de Rease reste également source de questionnements. Elle provient d’une Organisation qui fait la chasse aux parasites extra-terrestres, la routine quoi. Rease n’est pas infesté (bonne nouvelle), mais Nova doit encore décider s’il peut rester en vie ou pas (coup dur pour Rease). En effet, il fait des choses potentiellement dangereuses en présence des parasites et Nova est censée enquêter sur ses capacités. Je te balance mille et une informations à tour de bras, alors que je viens de t’écrire que le rythme n’est pas trop soutenu. C’est pas du tout contradictoire, je fais les choses bien toi-même tu sais. Pourtant, c’est vraiment l’impression que j’ai eue en sortant de cette lecture.Y a quelque chose de reposant dans ce premier tome, je m’y suis sentie entraînée sans aucune difficulté. Le quotidien de Rease est entremêlé brillamment à l’aspect SF de l’histoire. La présence de Nova, ses réflexions parfois totalement à côté de la plaque et son attachement grandissant envers le héros ajoutent juste ce qu’il faut de comique et attendrissant.
La mangaka fait montre d’un style tout à fait maîtrisé et remarquable. Un trait à la fois doux et captivant, mais aussi diablement aiguisé. J’ai trouvé une quasi-poésie dans certains passages, surtout vers la fin. L’esthétique de l’univers et des personnages contribue fortement à la réussite de ce premier tome. Caly prend un malin plaisir à nous faire voyager entre les étoiles le temps de quelques cases, puis nous ramener les pieds bien sur Terre.
Cette espèce de science-fiction urbaine s’inscrit dans une dimension totalement mystérieuse et, j’oserais même dire, puissante. Le scenario, qui paraîtrait presque commun au départ, prend une tournure totalement inattendue et profonde vers la fin. Je pense sincèrement que Caly possède toutes les cartes en main, et bien d’autres auxquelles les lecteurs ne sont pas prêts, pour proposer une série intelligente et créative. J’ai hâte d’être au printemps 2021 pour découvrir la suite !
Un grand merci aux éditions Casterman pour cet envoi. Je ne peux m’empêcher de souligner le déploiement éditorial sans pareil pour cette parution : ils se sont surpassés. Entre la petite bande-annonce des familles, la box de goodies pour les blogueurs partenaires, waw quoi. Faut dire que "L’année de grâce" est THE titre de la ME pour 2020, celui que beaucoup attendaient. Du coup … Est-ce que ça en valait la peine ?
Dans sa globalité, ce roman est loin d’être mauvais. Il est même plutôt bon. Toutefois, il se heurte à quelques prévisibilités scénaristiques qui, si évitées, auraient pu le rendre encore plus puissant.
Tierney est une jeune fille de 16 ans qui vit dans un monde somme toute fort accueillant. Les femmes seraient détentrices de magie, une force sournoise qui les rendrait mauvaises par nature. Durant leur année de grâce, elles sont envoyées dans une forêt afin d’y survivre et se purger de cette magie. Tu sens venir le roman intelligemment féministe ? Parce que c’est assurément l’aspect le plus captivant de ce livre et la raison pour laquelle je m’avance à affirmer qu’il mérite d’être lu. Les dimensions de sororité et de girl-empowerment exsudent de chaque passage, c’était un régal. Ne crois cependant pas que tout n’est que solidarité, que tous les personnages se serrent les coudes et affrontent le patriarcat après une poignée de pages. Loin de là. C’est même plutôt l’inverse dans la majeure partie du bouquin. L’autrice fait une représentation terriblement juste de l’influence et la force de persuasion d’une société entière. Quand quelque chose est répété, rabâché, il est forcément cru cuit. Les femmes deviennent alors les pires ennemies des femmes quand leurs persécuteurs parviennent à les persuader de leurs pêchés. C’était intelligent du début à la fin. Le personnage de Kiersten est probablement le plus intéressant à analyser dans cette perspective. Elle n’est pas profondément mauvaise, juste divisée par quelque chose de plus grand qu’elle et elle essaie d’évoluer dans ce déchirement. L’héroïne se démarque de part sa clairvoyance, elle apporte juste ce qu’il faut pour permettre au lecteur de pousser la réflexion. J’ai apprécié la façon dont l’autrice manipule son histoire, y compris la fin malgré le sentiment en demi-teinte qu’elle m’a laissée en premier lieu. J’avais d’abord la sensation d’une histoire qui s’achevait alors qu’elle débutait en réalité à peine. J’étais frustrée. Puis l’évidence m’a sauté aux yeux : c’est en totale adéquation avec ce que l’autrice proposait jusqu’alors. Il n’y a pas vraiment de happy-end, parce que ce n’est jamais si simple. La vérité est plus brute et c’est ce que l’autrice fait : elle laisse une porte ouverte sans s’encombrer de promesses futiles. J’admire.
Là où ça coince, c’est au niveau du déroulement du scénario. Je l’ai mentionné plus haut, l’histoire est un tantinet prévisible. Tierney nous apparaît très vite comme étant d’une force et détermination stupéfiantes, ce qui en fait tout son intérêt. Puis, comme un cheveu sur une délicieuse soupe, une romance apparaît. Je sais que je ne suis totalement pas bien placée pour en parler objectivement, cimer mon aversion pour la romance, mais là je pense que les lecteurs se mettront d’accord pour constater que le comportement de Tierney change du tout au tout dès qu’elle fait connaissance avec les papillons dans son bidou à la vue de son cher mâle. C’était prévisible et franchement déplorable. D’une héroïne qui se démarque franchement, on passe à une représentation clichée d’une gourde moyennement capable de connecter ses neurones à cause de l’amoûûr. Cette dégringolade se remarque également dans l’intrigue qui ne démarre jamais réellement.
Au final, pour toute la dimension féministe ce livre est une réussite. Pour le reste, plusieurs éléments manquent à l’appel. La construction de l’héroïne flanche vers la seconde moitié du bouquin, les autres personnages sont presque inconnus au bataillon, l’univers interpelle de par son génie glauque mais c’est loin d’être abouti… C’est donc la définition même d’un avis mitigé que voilà. Je sais, tu es ravi de mon aide.
C’était une lecture difficile, dans un sens quasi académique. Plusieurs éléments m’ont dérangé, mais en poussant l’analyse, il est possible d’en dégager un tout autre sens. Je n’avais pas la tête à me prêter à cet exercice directement et ai eu besoin de plusieurs jours avant de réussir à mettre des mots sur tout ça.
La personne qui m’a prêté ce livre m’avait assuré que « je risquais de bien aimer ». Pourtant, après avoir parcouru la quatrième de couverture, j’avais moult a-priori. Ceux-ci se sont vérifiés lorsque j’ai débuté ma lecture. Un bâtiment, de jeunes femmes endormies presque offertes à de vieux hommes esseulés : fuyons. Une règle est assez vite établie : il est interdit de faire quoi que ce soit aux femmes. Le vieil homme narre ainsi cinq nuits qu’il passera avec cinq filles différentes. L’analyse la plus évidente à effectuer est celle d’un énième livre gonflé d’une obsession presque malsaine pour la beauté féminine, avec un penchant sexiste et assurément dangereux. Ne t’y méprends pas, j’ai absolument abhorré plus d’une lignes de ce livre :
"Le corps de sa fille n’était pas fait autrement que celui de toute femme. Il était fait pour subir la loi de l’homme."
Merveilleux, right ?
Au final, cela s’avère un exercice intéressant, une fois l’indignation passée. Je l’ai dit, il y a cette notion d’obsession pour le corps et la beauté féminine. Toutefois, l’aspect pervers n’est créé que dans et par les yeux de celui qui regarde. Un corps n’est qu’un corps. Il n’y a absolument rien de mystique ou merveilleusement charnel dans le corps d’une femme. Ce que ce livre démontre c’est surtout à quel point les femmes existent à travers le regard que les hommes posent sur elles. À quel point nous sommes définies par et pour une société d’hommes. J’imagine que l’auteur souhaitait mettre son lectorat mal à l’aise, il lui demande de passer outre son inconfort pour entamer une réflexion.
Au-delà de l’admiration portée à la femme, le livre comporte toute une dimension éphémère. L’auteur, à travers son personnage, exprime un besoin de « saisir l’impression à l’état pur« . De ce que j’ai pu comprendre, c’est quelque chose de très récurrent dans ses écrits et j’admets avoir été sensible à cet aspect. Chacune des nuits passées en compagnie du vieil homme permet au lecteur d’entretenir un rapport inhabituel avec le temps qui passe. Dans ses descriptions de paysages, des visages qui lui sont présentés, de la peau des femmes étendues à ses côtés, il est soumis à ses propres souvenirs. De multiples évocations de son passé lui parviennent, ces jeunes femmes endormies jouent le rôle d’une espèce de fontaine de jouvence. Mais avant tout, il se rend compte de son rôle passif par rapport à ces dernières. Cette passivité à laquelle il est contraint déclenche une certaine colère et des idées noires. C’est très représentatif de ce que la vieillesse provoque. Il ne peut que la subir, il est forcé à l’inaction.
Dans "Les belles endormies", le temps semble suspendu. Le lecteur côtoie de près le sommeil éternel entre évocations d’amour, beauté, solitude et vieillesse. Je n’arrive pas à me mettre d’accord sur mon opinion, il m’a suffisamment dérangée que pour me trouver incapable d’affirmer que je l’ai aimé. Cependant, je ne peux nier l’impact que cette plume a eu sur moi et la réflexion provoquée…
Je remercie les éditions Casterman pour cet envoi ! Je n’ai jamais lu de livres avec des espions, mais le combo espionnage et young-adult me faisait plutôt de l’oeil ! Verdict ? C’était relativement sympa mais je ne poursuivrai probablement pas l’aventure.
Lorsque l’on débute le roman, la très jeune Sara est mise sur notre chemin. Petit prodige du piratage informatique, elle se fait repérer par « Mère », un agent du MI6 qui va la prendre sous son aile et lui éviter le centre de détention pour mineurs. J’ai a-do-ré le début du livre. C’est tout à fait rythmé, ça prend parfois même une tournure décalée. Un vrai régal. Les personnages s’avèrent plutôt comiques, point bonus pour moi. L’étrange agent embarque donc Sara en Écosse, où elle rencontre d’autres adolescents également « sauvés » par Mère.
L’affaire se corse un peu à partir du moment où Atchoum, Prof et Simplet se présentent. Pardon, Rio, Paris et Kat. Ils m’ont semblé très peu approfondis, à part Paris dont le background est efficacement établi. Pour les autres, leur présence m’était assez égale. C’est dommage, surtout concernant Kat qui donne rapidement une impression froide et inaccessible : ça m’intrigue mais au final, rien ne vient m’accrocher davantage. C’est tout pareil pour Mère qui envoie du lourd dès le départ mais dont la construction finit par s’étioler au fil des pages. Le livre démarre, pour ainsi dire, sur les chapeaux de roue mais cette course endiablée s’essouffle trop rapidement à mon goût. J’ai fini par passer carrément à côté de l’intrigue alors que les cinquante premières pages (voire la première centaine) m’avaient vraiment plu.
Tu me connais à présent, quand je cale sur les personnages c’est foutu. C’est vraiment l’aspect qui me touche le plus, je peux parfois tout à fait faire l’impasse sur un scenario bancal si la construction des personnages est irréprochable, mais pas dans le sens inverse. Totalement subjectif tu me diras… La thématique de l’espionnage m’a bien plu, l’aspect machinations en tout genre également : pour ça, le roman se montre efficace. C’est vraiment concernant les personnages que ça coince ! C’est tout à fait probable que le tome suivant offre plus de matière à ce sujet, mais je n’ai pas assez accroché que pour attendre.
Je remercie tout plein les éditions Scrineo pour cet envoi ! Je n’étais pas certaine de le lire directement, le sujet résonnant un peu trop particulièrement pour moi en ces instants. Si tu connais le titre "A Monster Calls" par Patrick Ness, tu remarqueras vite plusieurs similitudes entre celui-ci et "Maman n’est pas une étoile". Pour être honnête, "A Monster Calls" est l’un de mes livres préférés, lu à une époque où il faisait énormément de sens pour moi : il m’avait vrillé le coeur comme jaja. C’était donc assez difficile de le mettre totalement de côté durant cette lecture.
Moïra est une jeune adolescente qui vient de perdre sa maman, que le cancer a emporté. L’histoire s’articule autour des sept étapes que constituent un deuil. Smog, une créature onirique, lui apparaît régulièrement dans son sommeil pour l’accompagner à travers chaque épreuve. Je suis totalement séduite par l’idée de mêler le fantastique au réel face à des sujets aussi complexes que le deuil et la mort. Au final, les différentes étapes sont représentées par des voyages au sein des Sept Contrées. Pour avoir été confrontée au deuil quelques fois, je dois bien t’avouer que ces représentations n’ont pas toujours trouvé écho en moi, mais l’idée générale restait originale. Le cheminement de Moïra se fait dans la bienveillance et le texte est tout à fait à la portée des plus jeunes.
Malheureusement (ou heureusement, pour mon pauvre pitit coeur de beurre qui doit être ménagé), j’ai eu énormément de difficulté à m’attacher à Moïra. L’histoire ne tourne quasi exclusivement qu’autour d’elle, laissant de côté les personnages tels que son père, ses grands-parents ou même ses amis. En prenant en compte que le livre ne fait que deux cents pages et que l’on suit l’évolution de l’héroïne sur une année entière, ça laisse très peu de chances au lecteur de se rapprocher des personnages. L’impact des thèmes m’a du coup paru moins important. Ce n’est pas nécessairement un point négatif, dans le sens où cela permet de discuter de ces sujets tristes et graves en douceur. Cependant, cela confère également un aspect un peu trop ‘mode d’emploi’ au roman, surtout en étant témoin de certaines réactions de Moïra, qui semble parfois s’adapter à une situation en un claquement de doigts. Y a pas mal de passages qui manquent d’authenticité et d’émotion.
Je pense qu’il peut s’agir d’un doux accompagnement pour les enfants et adolescents faisant face à la perte d’un proche, l’avantage étant que le bouquin ne se complaît pas dans le pathos. Je regrette toutefois un peu plus d’équilibre entre volonté pédagogique et représentation plus brute du déroulement d’un deuil. "Maman n’est pas une étoile" donne l’impression de proposer une recette bienveillante qui permettra de faire face à cette situation, en oubliant que la réalité est un peu plus brutale et aléatoire que cela.
Bon. Casterman fait fort. Merci Casterman pour cet envoi et surtout pour cette publication.
Ce livre ne débutait pourtant pas particulièrement bien. La première centaine de pages comporte quelques longueurs qui ont freiné mon enthousiasme. Le rythme n’est pas vraiment des plus soutenus non plus. J’accrochais cependant plutôt bien avec l’héroïne, ç’a nettement facilité la poursuite de ma lecture. Être dans la tête d’Anna Clark s’avérait un exercice intéressant. Même pour le lecteur, elle reste une énigme pendant un bon moment. Les détails de son passé ne sont pas révélés d’entrée de jeu ce qui permet de faire monter un espèce de suspens bienvenu. Au départ, l’accent est mis sur son déménagement, sa cohabitation avec sa maman et leur envie de se reconstruire, d’aller vers l’avant. Il y a donc pas mal de blabla et une certaine absence de dynamisme. Cependant, je me suis laissée prendre au jeu.
Disons le clairement : ça en valait la peine. Y a une multitude de sujets terriblement importants qui sont abordés dans ce livre. Ils ont quasiment tous résonné en moi. C’est le moment idéal pour te glisser l’un ou l’autre Trigger Warning, il est appréciable de savoir que ce titre comporte pléthore de scènes de type : slut-shaming, harcèlement scolaire et sexuel, agression sexuelle et viol, revenge porn. Tu t’aperçois donc que l’histoire paraît couvrir divers thèmes. C’est bien le cas et c’est un choix à la fois judicieux, mais surtout risqué. Si cette multitude de sujets abordés finissent par être reliés, cela reste fort probable qu’ils ne soient pas tous exploités de manière approfondie. La rumeur qui me suit en est un exemple… À vouloir parler de tout, certains domaines ne sont pas couverts aussi rigoureusement qu’ils le méritent. En même temps, je comprends cette quasi nécessité de caser à tout prix tous ces sujets dans un seul récit. Il est difficile de faire un choix car tout est lié. Ne pas parler de slut-shaming quand on aborde le harcèlement sexuel, par exemple, me paraît difficilement envisageable. Et du coup, comment parler de slut-shaming sans aussi parler de body-shaming. Puis, il faut fatalement voir plus grand et parler de féminisme en général… On se prend une folle quantité d’informations à digérer, mais parfois accompagnées de la sensation que certaines mentions ne sont qu’à peine effleurées…
Notons également que le rythme s’accélère nettement – voire même, s’affole tout à fait -, lorsque le passé d’Anna éclate au grand jour. Le récit prend une tournure presque chaotique, à l’image de la détresse que ressent l’héroïne. Un passage où elle est assaillie d’injures succède à un autre, où elle entend que ce qui lui arrive est de sa faute, suivi d’une énième publication en son nom sur un faux profil d’un montage photo d’elle. Et rebelote, indéfiniment. Là, ce n’est qu’un mince aperçu et je reste tout à fait correcte dans mes explications. Correcte, dans le sens où l’autrice, elle, donne une représentation adéquate, crue, terrible de ce qu’une personne subissant du harcèlement peut vivre. L’héroïne n’est pas ménagée, le lecteur non plus. Vers la fin, plus la situation devenait hors de contrôle, plus j’avais l’impression de suffoquer. L’autrice a fait un job admirable pour dépeindre l’angoisse de son personnage. J’avais la crainte de lire moult pages de détresse émotionnelle sans arriver à compatir avec l’héroïne. Comment dire ? Au final, j’ai ressenti plus que ce que je n’attendais. Nul doute que ce récit affectera bien des personnes.
Y a une dimension fantastique qui est assez vite introduite dans le roman. Un parallèle est créé entre le féminisme et la chasse au sorcière. J’ai apprécié cet ajout, bien qu’il contribue malgré lui à la sensation évoquée plus haut de « trop d’informations pour pas assez d’approfondissement ». Je n’ai pas vraiment eu l’impression que ces passages avaient une réelle conclusion ou explication.
C’est un roman que je ne regrette clairement pas d’avoir lu. Il m’a profondément marquée, la plume de l’autrice est acérée et diablement efficace. Le final m’a permis de lâcher un profond soupir de soulagement. Les bons mots ont été trouvés à la fois par l’héroïne mais aussi les autres personnages. J’ai été submergée d’émotions pendant toute la deuxième moitié du bouquin et la féministe en moi a fait moult bonds de joie. Les quelques points négatifs que j’ai mentionnés paraissent au final anecdotiques car ils ont à peine entaché ma lecture. Merci Casterman !
Je remercie tout plein les éditions Casterman pour cet envoi. Cet album est un véritable petit joyau et je suis bien contente de le posséder !
Je ne connaissais absolument pas Anaïs Nin avant cette lecture. J’ai avant tout craqué sur l’esthétique des dessins… Je ne vais pas te mentir, c’est vraiment l’aspect qui en impose le plus. Le trait est particulièrement maîtrisé, tout comme il est envoûtant. Certaines planches semblent à peine esquissées, puis s’ensuivent d’autres totalement surprenantes. Le jeu des couleurs est venu parfaire le tout et a fini de me convaincre : cet album est un chef-d’œuvre.
Si Anaïs Nin fut surtout connue pour ses nouvelles érotiques, elle se démarque aussi de par sa personnalité. Ou plutôt.. ses personnalités. Sans n’avoir jamais rien lu d’elle, cette biographie est parvenue à m’inonder de son génie créatif. Anaïs Nin m’a donné l’impression d’une femme qui cherche à s’épanouir, à se sentir vivante. Cette soif de liberté et de sensations se traduit directement dans sa façon d’être, d’écrire. Elle s’autorise à être tellement de choses et de personnes que ça en donne le tournis. Il serait facile, du coup, de douter de sa sincérité et authenticité dans ses relations si elle joue un rôle différent à chaque reprise. Pourtant, j’ai perçu quelque chose de tout autre. Comme si ses ‘mensonges’ étaient, en réalité, la vraie et pleine réalisation d’elle-même. Malgré les complications que cela engendrait dans sa vie et ses rapports aux autres, elle est parvenue à transcender la représentation que les autres lui imposaient de sa propre personne. Certes, cela a eu un prix, comme le témoignent les mots de l’autrice, mais cela m’est surtout apparu comme une leçon de force, au final.
Cet album m’a demandé de remettre en question pas mal de choses. Je suis déjà très ouverte de base mais ceci appelait à un niveau de tolérance encore plus important. J’ai adoré. J’ai adoré cette audace, j’ai adoré cette force et surtout, la bienveillance qui se dégage du coup de crayon de cet incroyable album.
Je remercie à nouveau les éditions Scrineo pour cet envoi, même si ce livre ne fut pas tout à fait ma tasse de thé. Je m’explique.
Au départ, à la lecture du résumé, j’étais vachement emballée : les histoires de cow-girls, j’achète ! Énorme révérence pour la maîtrise du sujet. J’imagine que l’autrice est cavalière parce que tout était d’une justesse terrible à ce niveau. L’immersion au milieu des chevaux et du bétail est totale. J’ai été conquise. Maintenant viennent les ennuis…
Notre héroïne, Taylor, ne colle pas vraiment à la représentation bad-ass que j’imaginais. On capte vite fait, rien qu’en jetant un oeil à la quatrième de couverture, qu’une romance éclatera possiblement entre elle et Casey. J’avais toutefois bon espoir que ça n’entache pas trop ma lecture. Loupé. Elle est, pour ainsi dire, presque le noyau de l’intrigue. La fameuse soif de vengeance de Taylor passe plus d’une fois au second plan, pour que s’articulent joyeusement maints états d’âmes concernant ses sentiments. Si t’aimes la romance, fonce. Si t’es comme moi… Clairement, il y aura un léger souci.
Ça aurait pu aller en s’arrangeant si j’avais réussi à m’attacher à l’héroïne. J’aurais pu essayer de compatir un minimum, au lieu de vouloir lui dégommer la cervelle dans la joie et la bonne humeur. Quelque chose m’a empêché de me rapprocher d’elle, je pense que c’est majoritairement dû au rythme du livre. Les événements, au début, s’enchaînent rapidement : on tombe très vite nez à nez avec le trio de cow-boys, Taylor se retrouve embarquée dans leur quotidien en un clin d’œil. Moi, dans tout ça, je n’ai malheureusement pas eu le temps de m’approprier l’histoire. C’est probablement une très bonne idée que de chercher à plonger directement son lecteur dans son récit, ici, ç’a coincé pour moi. Le même cas de figure s’est présenté avec les trois cow-boys, je n’ai pas réussi à rendre leur présence moins quelconque. Toutefois, Casey sortait un peu du lot, dans la mesure où une partie du livre, avec un sympathique flash-back plus que bienvenu, lui est dédiée. C’est probablement la partie que j’ai préférée, mais je dois constater que ça pèse peu dans la balance.
Les jérémiades de Taylor concernant le comportement de Casey (clairement à chier, on est d’accord, mais à un moment lâche l’affaire pour ton propre bien) et les incertitudes dudit Casey accompagnaient la majeure partie de ma lecture. Ça devenait fastidieux. J’avais juste hâte que la quête de l’héroïne avance enfin. Les rebondissements et dénouements sont malheureusement prévisibles à des kilomètres, sauf pour le final. Final qui envoie du pâté et qui, je pense, ne conviendra pas à tout le monde. Pourtant, bon sang, ça relève la barre !
Inutile de m’enfoncer davantage, Scrineo ne me tuez pas, j’vous aime trop, mais ce n’est malheureusement pas une lecture qui me convenait malgré ce décor western plus qu’excellemment planté. Par contre, féru de romance et de sentiments tordus, tu prendras assurément ton pied !
Il m’aura fallu plus de deux semaines avant d’avoir enfin un instant de répit pour la rédaction de cette chronique. Cela risque donc peut-être d’être plus court que prévu car je n’ai plus tout en mémoire… Je profite également de cette intro pour remercier les éditions Pika pour cet envoi et ce tout nouveau partenariat ! On inaugure tout cela d’une très belle façon : "Bakemonogatari" a frappé pile là où il fallait.
Je suis tout à fait novice question light novels. J’avais plutôt apprécié le premier que j’avais lu (ne me demande plus le titre, par contre, ça date) et n’avais plus réitéré l’expérience. "Bakemonogatari" fut donc une espèce de second baptême plutôt réussi. Le personnage principal, Araragi, est un lycéen mais également un vampire. Puis, pas n’importe quel lycéen-vampire : un type qui parle, respire, vit sarcasmes. Comment te dire ? J’ADHÈRE. J’ai directement accroché avec lui et je pense que c’est vital d’apprécier l’humour absurde, de même que le cynisme, pour vraiment rentrer dans le livre. Dès sa rencontre avec Senjôgahara, une jeune fille qui ne pèse que quelques kilos, le livre montre sa vraie couleur : une constante, inépuisable joute verbale. Un vrai régal.
L’action est donc loin d’être présente, c’est un aspect dont il faut avoir conscience. Ça ne va pas casser la baraque toutes les trois pages, ni t’en mettre plein les mirettes de par son génie dynamique. La force du récit réside presque uniquement dans la puissance de ses dialogues. Il y a un peu trop d’intelligence, d’esprit et de politiquement incorrect qui suintent de chaque conversation et pfiou. J’ai pris mon pied. Ça ne m’arrive que très peu de tomber sur des livres aussi sournoisement ingénieux. Je n’ose même pas imaginer la claque que cela doit être de le lire en VO (donc pas pour moi, je lis déjà l’anglais, l’italien, l’espagnol, le japonais viendra plus tard).
"Bakemonogatari" rassemble des espèces d’histoires relativement courtes, à l’origine deux tomes ont été créés mais les éditions Pika ont préféré répartir les nouvelles sur trois tomes. Araragi se voit être confronté à différentes entités du folklore japonais donc, au-delà de l’aspect fantastique, il y a aussi toute une dimension presque pédagogique que j’ai réellement appréciée. Elle s’insinue totalement et subtilement entre chaque dialogue pour parfaire l’impression de maîtrise absolue que j’expérimentais déjà. La première histoire est donc celle de Senjôgahara, une lycéenne qui fait un vrai poids-plume. Tout le délire c’est d’évidemment comprendre ce qu’il s’est passé chez elle… Même idée pour la deuxième partie dans laquelle le héros rencontre une jeune fille qui ne peut littéralement plus retrouver le chemin de sa maison.
Entre légendes et problématiques bien réelles du monde actuel, le livre appuie là où il faut pour faire réagir son lecteur. J’ai tellement, tellement ri mais également beaucoup réfléchi grâce à cette lecture. L’auteur s’aventure parfois à aborder des sujets forts et importants, toujours avec une GROSSE dose de second degré. J’insiste, il faut vraiment en avoir conscience car, sans ça, tu passerais à côté du génie du livre pour peut-être même le juger comme étant à la limite de l’incorrect. C’est là ce que j’ai trouvé merveilleux, quelque part, certaines remarques sont parfois tout à fait déplacées mais amenées d’une façon qui forcent la réflexion chez le lecteur. En gros, je recommande et j’ai hâte de lire la suite !
J’avais désespérément envie d’un bon thriller et "La Chaine" semblait prêt à répondre à mes attentes. Le résumé dévoile une intrigue assez atypique qui avait tout pour me plaire. Verdict… C’est un gros « mouais » qui signe donc le début de cette chronique. J’en suis désolée, ce n’est pas encore aujourd’hui que je viens te recommander the thriller du feu de Dieu qui m’aura mis la tête à l’envers. J’en suis la première déçue, crois-moi.
Cela démarrait pourtant plus que bien. Le roman est découpé en deux parties et la première est parvenue à me séduire étonnamment rapidement. Rachel reçoit un appel plus que terrifiant : sa fille, dont j’ai oublié le prénom oups, a été kidnappée par un couple. Ils téléphonent donc à Rachel en lui expliquant ce beau bordel, l’histoire de la Chaîne, son but et comment survivre… La quatrième de couverture se montre suffisamment claire mais je vais quand même paraphraser tout ça, au cas-où tu ferais comme moi et nierais les résumés. L’idée c’est que ton enfant se fait enlever, jusque là c’est simple. Pas drôle, je suppose, mais simple. Les ravisseurs eux-mêmes ont leur enfant retenu ailleurs. Pour que leur enfant soit libéré, ils sont obligés de kidnapper ta chère progéniture et te demander de faire de même si tu souhaites qu’elle survive et toi aussi, d’ailleurs. La base. Et bim. L’histoire se répète indéfiniment. Quel passe-temps de rêve. Si tu refuses d’obéir bah… ton espérance de vie se verra donc être drôlement écourtée et puis, celle de ton gosse également. Si tu appelles la police, même sanction.
Rachel marche dans le ‘jeu’ assez vite, elle ne se pose pas trente-six mille questions avant d’agir. Ça nous permet de rentrer directement dans une espèce de frénésie terrifiante. Point bonus. L’ennui…? Quelque chose a créé de la distance. Je ne sais pas si c’est, justement, le fait qu’on rentre dans le bain en vingt-deux secondes virgule cinq ou si c’est dû à d’autres aspects de ma lecture sur lesquels je reviendrai plus bas. Dans tous les cas, c’est la principale difficulté que j’ai eu durant la première partie. Les personnages m’ont paru en retrait, bien que l’auteur s’étende sur leur histoire respective et s’assure de leur créer un certain background. Il m’a été ardu de juste les apprécier, au final. Ils n’étaient pas pour autant détestables mais je ne m’y suis pas attachée. J’ai encore bien du mal à déterminer la raison de ce fait mais c’est quelque chose qui revient hyper fréquemment dans mes lectures de thrillers. J’ai très souvent la sensation de pas vraiment calculer les protagonistes. Comme s’il manquait quelque chose pour les rendre authentiques. Ça n’a pas loupé avec "La Chaîne" et a malheureusement contribué au flop qu’a été la seconde partie…
Toute la dimension haletante que connaît la première partie, s’éteint à petit feu par la suite. Malgré le petit couac que je mentionne avant, l’intrigue en elle-même m’a réellement maintenue en haleine. L’auteur possède une plume assez piquante et intense. Un plaisir à lire. L’histoire enchaîne (j’suis satisfaite de mon choix de mot là) rebondissements sur rebondissements et se pare d’une efficacité redoutable. L’auteur sait comment amener tel ou tel effet chez son lectorat et nous en démontre une maîtrise parfaite durant toute la première partie. Puis vient la seconde partie… la flamme de mon enthousiasme s’est tristement éteinte. Je n’ai pas du tout été satisfaite de la tournure des évènements et des choix scénaristiques effectués. Je m’attendais à un énième catapultage renversant lors du dénouement mais que dalle, les monstres. L’auteur prend la décision de faire intervenir les responsables de la Chaîne en tant que narrateurs en nous dévoilant ainsi très rapidement leur identité. Pourquoi? Juste pourquoi? Ça a ruiné tout le potentiel explosif du livre. Je ne comprends réellement pas. Je passe déjà ma vie de lectrice à pester gentiment contre chaque thriller que je lis car j’arrive très souvent à dénouer tout toute seule, mais là, le travail était carrément pré-mâché. C’est une plaisanterie? Au-delà de ça, la seconde partie est d’une lenteur exaspérante. J’en suis même arrivée à me demander sa réelle utilité ? Il y avait tellement de possibilités… Je ne comprends pas. Je me répète mais ça me désole réellement.
C’est donc une lecture en littérale demi-teinte qu’en conclusion je ne parviens pas tellement à recommander. Je ne pense pas que le quasi sans-faute de la première partie suffise à équilibré le chaos long et lent de la suite. C’est vraiment dommage.
J’ai littéralement dévoré ce livre, englouti d’une seule traite, comme ça. Pouf. Merci aux éditions Casterman pour cet envoi !
"La fille qui jouait avec le feu" est un thriller young-adult drôlement bien ficelé et surtout, plus complexe que la quatrième de couverture ne laisse présager. J’avais quelques appréhensions, très honnêtement, à la mention d’une ‘star des réseaux sociaux’ telle qu’Imogen mais ne te laisse surtout pas avoir… Ce roman aborde une quantité de sujets plus importants les uns que les autres et j’estime nécessaire d’en profiter pour glisser un petit Trigger Warning dont je regrette l’absence : violences sexuelles, harcèlement et maladie mentale sont certains des éléments centraux à l’intrigue. Je ne peux malheureusement pas m’étendre trop longtemps sur cela, sans risquer de ruiner la quasi essence du livre mais sache que c’est présent, et potentiellement difficile à lire si tu es concerné•e.
Voilà, maintenant que mon job de blogueuse consciencieuse et bienveillante est fait, je peux enchaîner avec la suite : LIS CE LIVRE. J’ai rarement été aussi happée dans un thriller jeune adulte, la merveilleuse plume de l’autrice joue pas mal sur ce ressenti. Elle possède une facilité déconcertante à juste te trimballer là où il faut te trimballer, puis surtout à te scotcher sur place jusqu’à ce que tu finisses son livre en oubliant de boire, manger, respirer. L’immersion en Islande est totale. On ressent cette espèce de mysticisme propre aux thrillers scandinaves, sans toutefois virer dans le cliché : un vrai sens de l’équilibre.
Les personnages ne sont pas en reste. Imogen est, au départ, assez difficile à apprécier. Elle est tout à fait représentative du stéréotype de l’influenceuse, sponsorisée pour mettre en avant des produits qu’elle n’utilisera jamais, à la recherche constante du Graal des likes en puissance sur son compte Instagram et besoin compulsif de se sentir vue, aimée de tous. Une espèce de panneau publicitaire humain, en somme. Tu t’en doutes, il y a plus que ça à creuser. Le livre prend bien son temps pour dévoiler la ‘vraie’ Imogen (si tant est qu’on puisse réellement montrer cela, l’évolution d’une personne étant constante) pour qui on parvient à ressentir une certaine sympathie. Dans tous les cas, nous sommes au moins invités à nous montrer empathique face à cette jeune fille qui se montre résiliente, forte et audacieuse. C’est un des aspects intéressants de cette lecture, les personnages ne sont pas polis et exempts de tout défauts, il évoluent tous dans cette zone de gris. C’est la même chose concernant Hannah qui se retrouve à gérer des sentiments très contradictoires. L’évolution des deux héroïnes vaut vraiment le coup d’œil et je ne compte pas gâcher ta découverte en m’étendant davantage à leur sujet. Toutes deux font la rencontre de personnages tout aussi intéressants. Je pense notamment à Orri et sa grand-mère Sigurlina (si je me rappelle bien du prénom, mea culpa, après 24h ma mémoire faiblit déjà), qui seront très présents dans la vie d’Imogen et qu’on ne peut que prendre en amitié.
Le livre est découpé entre les points de vue des deux héroïnes. Ce n’est pas tout. Au début de chaque chapitre, tu trouveras une de leurs publications Instagram pour insister une nouvelle fois sur les apparences trompeuses des réseaux. Les faux-semblants sont omniprésents dans l’intrigue et le final conclut sur une morale terriblement pertinente à ce sujet. Je ne pensais pas réfléchir autant avec ce livre. Il ne s’agit même de pas réfléchir par rapport au meurtre (que je n’ai même pas encore abordé), mais à tellement d’autres éléments inattendus. L’aspect thriller reste tout à fait central mais c’est bien plus que ça. Bon, d’ailleurs, à un élément près qui arrive vraiment comme une bombe à la fin, j’avais deviné une grosse partie du dénouement. Comme d’habitude. Mais ça ne rend pas l’histoire moins qualitative pour autant. Comme je le disais, y’a quand même une révélation à l’effet bulldozer que tu ne peux réellement pas deviner à l’avance.
Au final, on peut dire que l’autrice a fait un boulot considérable pour te proposer un livre qui est plus qu’un thriller. Je le recommande chaudement rien que pour les réflexions intelligentes qu’il soulève.
Je remercie l’auteur pour sa prise de contact au top du top. J’ai enfin la preuve que oui, en tant qu’auteur•rice auto-édité•e c’est possible de faire une proposition de service-presse de façon respectueuse et bienveillante, de prendre la peine de lire un minimum les chroniques du blogueur concerné et de prendre en considération son genre de lecture. Ça faisait longtemps. Merci pour ça.
Margot des pleines lunes est un récit diablement court. Un peu plus d’une centaine de pages mais, par chance, l’histoire se prête convenablement au format. Malheureusement, ma lecture ne fut pas aussi enchanteresse qu’espéré. Je partais très enthousiaste, l’auteur m’avait fait une description très prometteuse de son héroïne et je n’avais que peu de doutes la concernant : d’office, j’allais m’attacher à Margot.
Là où le bât blesse c’est surtout par rapport à l’écriture de l’auteur. Sa prose est très riche et dense mais il y manquait, à mon sens, d’un peu de mesure. Un peu plus de contenance et d’équilibre m’aurait sûrement permis de davantage vivre, ressentir la vie de Margot. Je suis très admirative de sa qualité d’écrivain (malgré quelques petites coquilles, rien de bien méchant) mais le récit gagnerait en fluidité sans la sensation de lourdeur qui l’accompagne à plusieurs reprises. Je me suis perdue dans des jolis mots, trop de jolis mots qui n’ont pas réussi à m’emmener au coeur de l’histoire de Margot.
Cette majeure difficulté a donc inévitablement impacté la représentation que je me faisais des personnages. Ils ne sont pas très nombreux. L’héroïne, qui se change en une époustouflante biche blanche les nuits de pleine lune, avait initialement tout pour me plaire. C’était sans compter la distance qui a fini par s’installer entre elle et moi au fur et à mesure que les pages défilaient. Le style n’aidant clairement pas, elle a fini par me paraître presque trop timorée. La quatrième de couverture laissait présager l’importance que prendrait le thème de la famille mais cet aspect-là est un peu passé à côté de moi. Je n’ai pas réussi à prendre en affection son frère, Renaud. Par la suite, un de ses amis, particulièrement infect, a achevé de me rebuter.
C’est donc une lecture qui ne s’est pas fort bien déroulée pour moi, à mon plus grand regret. Je remercie l’auteur pour ce service-presse et ne peux que l’exhorter à continuer d’écrire. Je pense que ce récit en particulier pourra plaire aux lecteur•rice•s qui sont moins terre-à-terre que moi, qui ont moins besoin de franchise et d’assurance dans un récit.
Je ne m’attendais clairement pas à être aussi chamboulée. Cette lecture est parvenue à m’atteindre d’une façon surprenante. Un grand merci aux éditions Scrineo pour cet envoi. Petit monstre, si tu n’étais pas encore convaincu que c’était une ME à découvrir, j’espère que tu changeras d’avis.
Tiril est atteinte d’aphasie partielle suite à un accident de voiture. Il existe plusieurs types d’aphasie, ici, il s’agit d’une aphasie de Broca : la personne atteinte comprend généralement le discours des autres mais elle est difficilement capable (voire totalement incapable) d’accéder aux bons mots pour s’exprimer. Si tu pointes un objet du doigt, par exemple, elle saura de quoi il s’agit mais ne parviendra soit pas du tout à le nommer, soit utilisera le mauvais terme. C’est un très gros résumé, c’est évidemment plus complexe que cela, mais au moins ça te donne une idée générale.
Ce qui saute aux yeux, pratiquement dès le début du récit, c’est la colère qui anime l’héroïne. C’est d’ailleurs cet aspect là qui a trouvé écho en moi. Pour toute personne qui vit/a vécu avec un trouble ou une maladie, surtout chronique, tu arriveras très certainement à établir un lien fort avec Tiril. C’était déjà un peu le cas avec le livre "Alana et l’enfant vampire", des mêmes éditions, que j’ai chroniqué ici, mais "Le Fracas du Silence" étant un titre young-adult et plus jeunesse, j’ai eu la sensation que chaque émotion était décuplée. Le sentiment d’injustice et d’incompréhension que l’héroïne rencontre est si écrasant que ça en devenait parfois vraiment difficile à lire. Ce livre est un véritable appel à l’aide, appel à la bienveillance et la tolérance. Tiril se fait dévorer de l’intérieur par son animosité, par son trouble. Tu ne t’imagines pas à quel point c’est difficile de ne pas se laisser envahir, se laisser définir par la maladie. Elle est tellement omniprésente, elle dicte tellement notre rapport au monde et à l’autre que c’est une étape terriblement difficile que de laisser couler notre colère. C’est exactement ce que Tiril vit.
Rassure-toi, ce n’est pas non plus que pathos et haine incommensurable. Dans son chemin vers l’acceptation, le deuil de sa vie plus exactement telle qu’elle l’avait imaginée et lente guérison, elle sera accompagnée de personnes bienveillantes et empathiques. Amena, mentionnée dans le résumé, est l’une d’entre elles. Elle ressemble à Tiril bien plus que cette dernière ne l’imaginait au premier abord. Leur amitié prend du temps à s’installer et cela marque le second aspect merveilleux de cette lecture. Toutes les deux se montrent d’une force et résilience incroyables mais surtout elles arrivent à se tirer vers le haut en se le rappelant mutuellement. J’ai un peu moins apprécié l’espèce de sous-intrigue avec Mikkel, le meilleur ami de Tiril mais c’est juste parce que ça implique un chouilla de romance et j’aime pas ça, toi-même tu sais. C’était pas hyper nécessaire à l’histoire, à mon sens, sans toutefois être un ajout catastrophique non plus.
La musique tient une place prépondérante dans ce livre. Avant son accident, Tiril souhaitait faire carrière là-dedans. Son rapport au chant évolue au fil des pages. J’ai aussi été agréablement surprise par l’idée de l’auteur de mentionner le joik. Si tu ne sais pas ce que c’est, je t’invite à te procurer le livre sans plus tarder ! Cela s’avèrera extrêmement thérapeutique pour Tiril tout en lui permettant de se reconnecter avec ses racines.
Sincèrement, je le réitère mais si tu vis toi aussi quelque chose de similaire, ce livre t’aidera, contre toute attente, à poser des mots sur ce que tu ressens. Je regrette quand même l’absence de Trigger Warning notamment concernant des scarifications/auto-mutilations, pour une personne concernée un bref passage du livre peut s’avérer trop graphique. Puis, si par contre, tu ne te sens pas concerné par l’histoire de Tiril, je te recommande tout de même cette lecture : tu en ressortiras grandi et peut-être même plus tolérant !
C’est un résumé fort alléchant que voici. Malheureusement.. le contenu ne fut pas exactement à la hauteur de mes espérances. Je remercie tout de même les éditions Rageot et la plateforme NetGalley pour m’avoir permis de lire ce livre !
Le résumé est plutôt complet et explicite. Fanny décide de s’inscrire à un jeu dont elle a vu la bande-annonce sur le net : Ne reviens pas! L’idée c’est de survivre à ses peurs, et ce, au beau milieu d’une forêt, sans aucun moyen de contacter l’extérieur et être le•a dernier•ère à y rester afin d’empocher une belle somme d’argent et de participer à la réalisation d’un film avec les images qu’il sera demandé aux participant•e•s de filmer durant le jeu. Pour Fanny qui adore se foutre des frissons, elle est carrément partante. Sauf que les concurrent•e•s se retrouvent au coeur d’un projet qui les dépasse. Lorsque la partie commence, tout se met à dérailler…
Pour faire court, j’ai eu énormément de mal avec l’écriture, la plume de l’auteur et les personnages. Fatalement, ça a quelque peu entaché mon avis… Philip Le Roy se met à la place de ses protagonistes, alors âgés de 18 ans, et leur donne un discours assez informel, familier, ‘jeune’ quoi. C’est strictement subjectif, j’en conviens, mais je ne supporte pas ça. J’imagine que c’est dans la démarche de permettre au lecteur•rice de se sentir plus proche des héros, d’être inclus•e dans leur bande : pour ma part, ça m’a fait l’effet inverse. Je ne m’en suis sentie que davantage rejetée. Fanny, l’héroïne principale, m’a paru assez fade et inintéressante, typiquement le genre de fille qui m’insupporte… Ça commençait donc fort mal. Si tu te lances dans ce livre, tu comprendras que le choix de présenter des personnages relativement désagréables, voire antipathiques, n’est pas anodin. Il y a un but derrière la manœuvre mais ces révélations ne m’ont malheureusement pas permis d’apprécier cet effort. Évidemment, il a fallu qu’on propose une amourette qui s’installe plus rapidement que mon chien à la vue de sa bouffe. Fanny et un autre concurrent, Axel, s’aiment d’amour après… 27 secondes ? Certes, cette relation est nécessaire à l’intrigue, on le comprendra lors du final, mais un peu de suspens et d’attente n’auraient pas été superflus. Les autres participant•e•s ne remontent malheureusement pas le niveau, on ne les connait pas suffisamment que pour s’en faire une réelle opinion. Le peu qui nous est dépeint d’eux m’a suffit pour vouloir finir ma lecture au plus vite.
C’est assez dommage car l’idée de base reste vraiment sympa. Comme je le disais, le jeu n’est qu’un prétexte pour couvrir quelque chose de plus grand, grave et important. Je ne peux m’étendre sur le sujet sans spoiler littéralement toute la raison d’être du livre mais garde à l’esprit que ce (voire ces) rebondissement en particulier, tu ne le verras pas arriver. C’est juste regrettable que le scenario devienne plus dynamique seulement arrivée au 2/3 du livre. J’ai englouti les dernières pages, satisfaite de la tournure de l’histoire mais ça n’a pas suffit à faire passer le sentiment amère que m’a laissé le reste de la lecture. Surtout que je n’ai pas eu peur et c’était un peu ce que j’attendais. Il y a bien quelques éléments pour te coller deux ou trois frissons, mais rien de folichon…
J’ai du mal à me prononcer. C’est difficile de savoir si je peux réellement m’avancer à ne pas recommander ce livre car mon avis était biaisé d’entrée de jeu à cause du style de l’auteur. D’office si, comme moi, tu détestes quand les héros prennent un style trop familier pour parler : passe ton chemin. Pour les autres, si tu arrives à prendre ton mal en patience et attendre pour tomber sur des rebondissements fous, je pense que tu pourrais apprécier cette lecture ! Pour ma part, je suis vraiment passée à côté.
Malheureusement, je n’ai pas grand chose de positif à raconter. Ma relation avec ce bouquin fut assez complexe. Je l’ai vu passer sur bookstagram au moment de sa sortie et on sait que j’ai un faible pour les thrillers young-adult SAUF que je ne suis jamais satisfaite par ce que je lis. Je n’apprends donc jamais de mes erreurs… J’ai vite vite acheté ce livre et je l’ai commencé aussitôt reçu. Puis… j’ai dû me résoudre à le poser pour privilégier quelques SP qui venaient de me tomber dessus en masse ainsi que mes lectures pour la fac. C’était il y a plusieurs mois, tout de même, je tiens à le préciser. J’ai repris ce livre où je l’avais laissé et ce courant mai. J’avais déjà parcouru presque la moitié de l’histoire et je me souvenais assez des détails pour me permettre de ne pas tout recommencer à 0.
Avec le résumé de départ, cela promettait quelque chose de plutôt captivant. Ce meurtre sur un fond presque fantastique avec la mention de cette fameuse histoire "Le Chemin de Lovelorn"… De quoi me donner très envie de débuter cette lecture. Sauf que… c’était long, lent et pas mal ennuyeux. J’ai eu l’impression de lire presque 500 pages de redondances. Les chapitres alternent entre nos héroïnes, Mia et Brynn, qui sont toutes les deux terriblement insipides. J’ai déjà oublié plusieurs détails les concernant mais je pense qu’on peut les résumer à : hormones en effervescence. Voilà. C’était d’un pénible. Mia passe son temps à geindre que son amour de toujours Owen le merveilleux ne l’aime plus et l’a trahie en privilégiant Summer (aka la fille assassinée), quelle tragédie. Ensuite Brynn rencontre l’amie de Mia, Abby, et voilà qu’elle veut désespérément l’embrasser dès qu’elle ouvre sa bouche. Ou même quand elle ne l’ouvre pas d’ailleurs. J’ai eu l’impression de lire ça pendant 500 pages. C’est pour m’achever.
Le principal élément de cette lecture qui m’a posé problème, c’est surtout la fameuse Summer. Le trio qu’elles formaient semble être une copie pâle d’une clique à la "Pretty Little Liars". Il n’y a juste aucune bienveillance chez Summer c’est ahurissant. On t’explique bien qu’elle a un parcours de vie merdique mais on dirait presque que c’est mis en avant pour l’excuser et la dédouaner de ses comportements problématiques. Parce que pour mettre ses amies en danger, les dénigrer constamment, se montrer littéralement homophobe envers Brynn et l’humilier publiquement parce qu’elle-même n’a pas confiance en elle, là y a du monde. Plus on me la dépeignait, moins j’avais envie de découvrir ce qu’il lui était arrivé. L’intrigue a fini par se poursuivre sans moi, je ne la trouvais presque plus digne d’intérêt et je ne suis d’ailleurs vraiment pas convaincue par le final. C’est cohérent mais je m’attendais à quelque chose qui me laisse sur le cul, ce ne fut pas le cas.
Au final, j’ai apprécié la touche de fantastique un rien horrifique que Lovelorn apporte et c’était pour cet aspect que j’avais acheté le bouquin. Il s’avère que cela reste pas mal en retrait et sous-exploité à mon sens. Combiné à des personnages casse-pieds et des longueurs exaspérantes, tu comprends que je ne garderai pas un souvenir fantastique de cette lecture. Dommage.
J’avais ce livre sur ma Kindle depuis deux décennies au moins, et on m’avait dit qu’il allait me faire chialer. Spoilers alert : je crois que je suis définitivement insensible à la romance parce que les protagonistes m’ont surtout soûlé. Somme toute, ce n’est pas du tout un mauvais livre. La plume est fort agréable, très immersive (trop pour moi d’ailleurs). Pour quelqu’un qui adore les histoires d’amour impossibles et larmoyantes : go, tu aimeras à quasi coup sûr !