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– C’est classique, fit-il avec un sourire cynique. Les femmes de votre milieu préféreraient monter à l’échafaud plutôt que d’épouser un forban comme moi, mais presque toutes rêvent d’être mon « amie ».
– Vous voulez dire qu’elles voudraient… avec vous ? demanda Holly, qui avait préféré mettre un blanc dans sa phrase. Même les femmes mariées ?
– Surtout les femmes mariées, répliqua-t-il avec flegme. Pendant que vous viviez recluse, mes draps ont vu défiler un certain nombre de ladies parfaitement respectables.
– Un gentleman ne doit jamais se vanter de ses exploits sexuels, l’informa Holly, qui était devenue cramoisie.
– Je ne me vantais pas. J’énonçais un fait.
– Il vaut mieux garder certains faits pour vous.
La sécheresse inhabituelle de la jeune femme sembla éveiller l’intérêt de Bronson.
– Vous faites une drôle de tête, lady Holland, fit-il d’une voix suave. Pour un peu, je jurerais que vous êtes jalouse.
Holly faillit sortir de ses gonds. Zachary Bronson possédait un don inné pour jouer avec ses nerfs.
– Pas le moins du monde. Je songeais, au contraire, que vous sembliez n’avoir aucune morale.
Loin de se sentir offensé, Bronson sourit de sa remarque.
– Et vous, milady, êtes une prude.
– Merci.
– Ce n’était pas un compliment.
– Toute critique de votre part sonnera à mes oreilles comme un compliment, monsieur Bronson.
Afficher en entier-Douce créature, murmura-t-il, dites moi pourquoi un simple baiser vous fait pleurer?
-Je ...je suis désolée, bredouilla Holly. Laissez-moi partir. Je n'aurais jamais dû......
Afficher en entier– Quel mal y a-t-il à lui avoir acheté quelques jouets ? Sa chambre était aussi inhospitalière qu’une prison. J’ai pensé que quelques poupées rendraient la pièce plus attrayante et…
– Primo, l’interrompit Holly, je doute qu’aucune pièce de cette maison ressemble à un cachot. Secundo, je refuse que ma fille soit pourrie par votre penchant à l’excès.
– Très bien. Dans ce cas, je renverrai une partie de ces foutus jouets au magasin.
– Et tertio, ne dites pas de mots grossiers en ma présence, répliqua Holly, avant de soupirer, fataliste : Comment voulez-vous renvoyer les jouets, maintenant que Rose les a vus ? Vous n’avez pas l’air de connaître grand-chose aux enfants.
– C’est exact. Je ne sais que les soudoyer.
Cette fois, Holly ne put s’empêcher de sourire.
Afficher en entier– Oh, Zachary, décidément, tu es un pirate !
Il sourit tranquillement.
– Merci.
– Ce n’était pas un compliment, figure-toi. Je parie que si quelqu’un se noyait sous tes yeux, tu lui extorquerais une promesse avant de lui jeter une bouée.
Zachary haussa les épaules, philosophe.
– Ma chérie, c’est tout l’avantage de posséder une bouée.
Afficher en entierPuis il se tourna vers Paula et la complimenta à son tour, avant de poser les yeux sur Holly.
Après toutes les leçons de courtoisie qu'elle lui avait données, la jeune femme s'attendait qu'il émette un commentaire poli sur son apparence. En pareilles circonstances, un gentleman se devait de toujours flatter une lady. Du reste, Holly se savait à son avantage. Elle avait revêtu sa robe préférée, un pur chatoiement de soie gris clair à manches bouffantes. Maud l'avait ensuite aidée à ramener ses boucles rebelles en un chignon souple dont s'échappaient quelques volutes qui se recourbaient, à dessein, derrière ses oreilles. Pour terminer, Holly avait choisi dans ses bijoux un rang de perles monté sur argent, des boucles d'oreilles assorties et un bracelet de diamants.
Mais le compliment qu'espérait la jeune femme se faisait attendre. Bronson la contemplait de la tête aux pieds sans mot dire.
- Vous comptez sortir comme ça? lâcha-t-il finalement.
Afficher en entier– Tu es resplendissante, Lizzie, dit-il avec un sourire de fierté. Je ne t’ai jamais vue aussi jolie. Je suis sûr que tu quitteras ce bal en laissant un sillage de cœurs brisés derrière toi.
– Je crains plutôt que ce ne soient des pieds écrasés, répliqua la jeune fille. Si toutefois des cavaliers sont assez inconscients pour m’inviter à danser.
Afficher en entier– J’espère que vous ne serez pas trop déçue, milady. Prendre le thé chez moi, c’est un peu comme de jouer à la roulette.
– La roulette ? répéta Holly, qui n’avait jamais entendu ce mot.
– C’est un jeu de hasard, expliqua Bronson. Un jour, ma cuisinière fait des prodiges, le lendemain, vous risquez fort de vous casser les dents en mangeant l’un de ses gâteaux.
Afficher en entierElle éclata d’un rire mal assuré.
— Tu n’oserais quand même pas ! Un gentleman doit traiter sa fiancée avec respect et…
Zachary lui attrapa la main, pour la poser sur son entrejambe.
— Sens donc la taille de mon respect.
Holly aurait dû protester avec véhémence, mais elle n’en fit rien et lui abandonna sa main.
— Zachary Bronson, tu es horriblement vulgaire.
Il rit.
— C’est précisément l’une des choses que tu aimes chez moi.
— Très juste.
Zachary l’embrassa tendrement dans le cou.
Afficher en entier– Où est Rose ? lui demanda sèchement Zachary.
– Dans le salon, à jouer avec Mme et Mlle Bronson, expliqua Maud, qui, s’armant de courage, ajouta : Si je puis me permettre, monsieur, qu’avez-vous fait pour rester aussi longtemps dans la chambre de lady Holland ?
– Je l’ai violée dans son sommeil, rétorqua Zachary, du ton le plus sérieux possible.
– Monsieur Bronson ! s’exclama la domestique, outrée. C’est vilain de me dire ça.
– Rassurez-vous, Maud, je me suis contentée de rester auprès de lady Holland jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Vous devriez savoir que je préférerais me trancher la gorge plutôt que de faire du mal à votre maîtresse.
Afficher en entierElle affichait en permanence une expression absorbée, distante, tristement lointaine. Mais qui aurait pu la blâmer de sa tristesse, quand on savait ce qu’elle avait perdu ?
Les hommes étaient attirés par cette jeune veuve séduisante comme des abeilles par un champ de fleurs. Lady Holland restait de marbre et toute son attitude signifiait : « Ne me touchez pas. »
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