Extraits

« _ J’ai aimé, Dereck, je poursuis. Chaque instant, parce que c’était avec toi et pas avec un autre.

[…]

_ Et moi, j’aime, chaque fois, parce que c’est avec toi. »

« _ On le prend ce selfie alors ? lance Jax pour rompre notre fameux silence.

J’acquiesce en me rapprochant de lui. Je lâche mon portable, Jax se colle contre moi pour apparaître sur l’écran. On sourit facilement et sans m’y attendre, au moment où je m’apprête à appuyer sur le bouton pour prendre la photo devant le haricot géant miroir, Jax tourne la tête pour embrasser ma joue.

[…]

_ Je voulais savoir ce que ça faisait d’embrasser un homme en public, m’explique Jax en fourrant ses mains dans ses poches.

[…]

Sans réfléchir, je fais le pas qui nous sépare en l’attrapant par son t-shirt pour le plaquer contre moi. Nos bouches s’écrasent l’une contre l’autre avec violence. Je reste quelques secondes ainsi, attendant sa réaction. Puis, dès que Jax pose une main dans le bas de mes reins, je l’embrasse plus fermement. Nos lèvres bougent en cœur, elle se cherchent, se trouvent, se dévorent et s’activent fermement. Nos langues se mêlent à la danse, je savoure ce rapprochement, les picotements dans mon ventre et la sensation d’être entier.

[…]

_ Maintenant tu sais, je murmure la voix cassée. »

Parfois, il y a des gens qu’on rencontre sans y être préparé. On ne sait rien d’eux, mais il y a quelque chose de spécial. Un feeling s’installe, faisant naître un désir puissant qu’on ne comprend pas. On sait que pour l’éteindre, on serait capable de tout, en sachant pertinemment que notre raison ne nous sauvera pas. Parce que ça dépasse les promesses qu’on peut se faire auparavant, ça dépasse nos certitudes. C’est ce type d’attirance qu’on ne comprend pas qui rend les choses dangereuses : ne pas être comme ça, vouloir une personne, savoir qu’on ne devrait pas, et résister au risque de succomber quand même.

« _ Parce que je me dis que si je ne dois pas t’avoir du tout, j’aime autant t’avoir au moins une fois. Un week-end, où tu n’es pas Jaxson, le papa, mais Jax, l’homme seulement. »

Sans nous en rendre compte, nos regards se croisent, mon rythme cardiaque s’accélère. Je ne sais pas quoi répondre. Seulement amis ? Seulement partenaires ? Un peu des deux ? Beaucoup d’un ?

— Je ne peux pas savoir ce qu'il se passe entre nous si je n'ose pas. Alors, osons et voyons, termine-t-il.

Je l'observe un moment, presque nu, trempé, et prêt à essayer. Et je me dis que même si demain, je risque de perdre un bout de moi-même si Jax décide de faire machine arrière, mieux vaut des remords que des regrets.

Il n’y a que nous. Que Dereck et moi. L’Australien se blottit contre moi, son visage à un geste du mien. — C’est ma main autour de ta queue, Dereck, qui va te faire jouir, pas la sienne, je murmure avec autorité. Dereck ne répond pas, il s’accroche à moi, ses doigts se logent dans mes cheveux qu’il tire en se laissant aller au plaisir. Ses réactions ne sont pas jouées, elles sont naturelles. Parce que la sensation de double pénétration le laisse pantois. Possédé, baisé, dominé. — Plus fort, gémit-il contre ma bouche, touche-moi plus fort. — Bordel, si tu te voyais, je souffle. Son front se pose contre le mien, il y perle quelques gouttes de sueur. Mes doigts ont du mal à remuer entre nous, mais suffisamment pour lui apporter la friction dont il a besoin. Et je le fais, parce qu’il me l’a demandé et que je ne peux pas lui dire non. J’ai envie de ça, j’aime ça, le voir s’en remettre à moi pour basculer.

"Bienvenue chez Fucking Boys, là où on arrive à se faire baiser même en dehors du champ des caméras."

Dereck est contre moi, sa tête est blottie dans mon cou, je joue avec ses cheveux en m'apercevant que la tendresse existe aussi avec un homme, qu'elle est plus intense et plus bouleversante aussi.

Voilà ce que ça donne lorsque le cœur prend le dessus sur la raison, que le corps parle pour l'esprit, et que le désir fait taure toutes les peurs.