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Sibylle, dix ans, nous parle de ses soeurs, de sa mère, d'origine italienne, de ses tantes. Et le père ? Le père, c'est le sujet paradoxal de l'histoire, c'est le rôle prépondérant du fait même de son absence...
Afficher en entier- Qu'est-ce que tu faisais dans la chambre de maman ? -J'ai volé une photo. Une toute petite photo. - Tu lui ressembles tellement, a dit ma soeur.J'ai mis la photo dans la poche de mon jean. Je me suis assise dessus pendant trente ans. - La photo est ressortie de ma poche !j'ai dit à mes soeurs.J'ai vu l'homme de la photo ! - Qui ? - Celui qui porte le même nom que nous, le même nom que moi. Ce n'est pas une photo, c'est un homme.J'ai donc un père. Que dois-je faire ? Trente ans que je réponds : 'Je n'ai pas de père. Je n'ai qu'une photo.' Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans :' Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça.'
Afficher en entierIl ne faut pas croire les écrivains. Surtout quand ils savent aussi bien jouer la comédie que Sylvie Testud. Et surtout quand ils préviennent en préambule que ce que l’on va lire "est une fiction" et que "toute ressemblance avec des personnes existantes est un peu un hasard." Dès la première page, on sent que l’actrice va nous livrer une partie de sa vie, de son enfance, peut-être une manière pour elle de s’en délivrer. Dans ‘Gamines’, elle fait donc parler d’abord d’une petite fille, Sibylle, dix ans. Elle nous parle de ses deux soeur - Corinne, douze ans, et Georgette, huit ans - de sa mère, dorigine italienne, de ses tantes. Et le père, me direz-vous ? Le père, c’est le sujet paradoxal de l’histoire. Toute la famille parle de lui, souvent, mais toujours à la troisième personne - jamais un prénom - et seulement en l’absence des enfants.
Parce qu’il décrit une enfance désargentée et un peu chaotique, on pourrait s’attendre à un livre noir, plaintif. Il n’en est rien. Porté par les mots gouailleurs et le regard acéré de Sybille sur le monde qui l’entoure, ‘Gamines’ est d’abord un récit plein d’humour, de tendresse et de fraîcheur, au ton facétieux. Avant de se faire plus grave dans le dernier tiers, quand on retrouve Sibylle, plus Sylvie que jamais, vingt ans plus tard. Aux sourires de l’enfance succède alors une grande émotion, empreint d’amertume. Et le regret que les adultes gaspillent parfois leur énergie à rendre très compliquée la plus sibylline des histoires d’amour.
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