Gangrène, une histoire d'amour

Une romance originale et cynique !

Alerte coup de coeur !

J'ai totalement adoré le roman explosif de L.-J. Wagner.

J'ai trouvé le personnage de Chloé très attachant. Elle est une femme libre et indépendante qui renverse tous les codes de la société et qui en assume les conséquences avec fierté. Elle a une conception particulière et originale de l'amour, ce qui pimente le récit. On est face à un personnage fier qui clame haut et fort qu'elle peut faire ce qu'elle veut de son corps. Et ça fait du bien d'avoir une héroïne qui ne répond pas à tous les clichés de la société.

Je suis complètement tombée sous le charme de la plume de l'auteur. Elle est travaillée, fluide et émouvante. Le ton est piquant. Le roman est rempli de figures de style, ce qui lui donne une touche philosophique et poétique. J'ai adoré la façon dont l'auteur décrit l'amour et le compare à une maladie. Ca nous permet de voir les choses autrement.

Le côté anti-romance m'a beaucoup plu : on part sur une comédie romantique farfelue pour ensuite virer dans le thriller psychologique sordide. On lit toujours des romans à l'eau de rose mais il est aussi important de montrer la toxicité que peut avoir une relation lorsque l'on est sous l'emprise d'un pervers narcissique. Le roman est prenant et addictif. J'ai adoré le dénouement : je suis littéralement tombée sur le cul. Je m'attendais à tout, sauf à ça ! L'auteur m'a bien surprise. Et le roman s'achève évidemment en apothéose, tel le grand chef-d'oeuvre qu'il est.

Bref, une agréable surprise qui m'a totalement emportée. C'est drôle, cocasse et sans tabou. Un must read !

Je conseille ce roman aux adultes et y mets la note de 10/10 !

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Souffles Littéraires pour l’envoie !

Dans ce roman, nous suivons Chloé, une jeune femme plutôt nymphomane sur les bords, qui vit en roue libre, au grand désespoir de ses amies. Elle fait un jour la rencontre de Colin qui, avec son grand sourire, lui fait oublier ses vieilles habitudes et lui ouvre des perspectives sur ce qu’est l’amour.

Je découperais ce livre en deux parties : la première représente une phase de découverte et la deuxième le dénouement et la révélation de l’intrigue. J’ai clairement préféré la deuxième partie.

Au début, Chloé a un caractère assez spéciale ; elle est cynique, caractérielle, sarcastique et totalement accro au sexe. Ce personnage haut en couleurs m’a parfois fait rire, puis d’autres fois exaspéré. C’est un véritable phénomène, surtout un phénomène de foire, qui se fait beaucoup lyncher par les personnes qu’elle côtoie. En quelque part, ça m’a fait de la peine. Elle ne se fait clairement pas accepter telle qu’elle est, avec ses qualités et ses défauts. Il est vrai qu’elle peut se montrer vaniteuse, égoïste et égocentrique ; ce qui n’aide pas non plus à améliorer sa réputation. Mais, en tant qu’amies, elles pourraient se montrer un peu plus compréhensives et à l’écoute.

Colin se présente comme étant le mec parfait, le gendre idéal. Cette facette de sa personnalité m’a quelque peu agacé. Je ne suis pas du genre à croire au prince charmant, et j’ai tendance à me méfier des personnes trop gentilles. Il est gentleman (même si je l’ai trouvé parfois un peu lourd et insistant), puis, au fur et à mesure, montre une partie de lui que l’on n’aurait pas imaginé.

En ce qui concerne l’auteur, celui-ci a une plume poétique, voire même théâtrale ! Il est vrai que, au quotidien, nous n’employons pas la moitié des termes/expressions utilisés dans ce livre, mais j’ai trouvé cela rafraîchissant. On se prend au jeu de ces tirades complexes et travaillées ; c’était agréable.

L’auteur a, selon moi, une belle imagination pour écrire un scénario pareil ! On sent qu’il y a eu du travail derrière cette histoire. J’ai d’ailleurs adoré la métaphore reliant l’amour à la maladie ; ce parallèle était si bien construit que j’ai trouvé un véritable sens à cette analogie.

Du début jusqu’à la moitié, je me suis demandée où est-ce que l’auteur voulait nous amener. J’avoue avoir trouvé cette partie un peu longue parce que les choses mettaient du temps à se mettre en place. Arrivée à plus de la moitié, voire à la fin, j’ai compris pourquoi il avait fallu tout ce temps pour que l’histoire prenne sens. D’un coup, ça me paraissait plus logique, voire nécessaire.

L’histoire est originale, et son dénouement l’est encore plus ! Tout ceci avait même un côté un peu surréaliste à mon goût, mais ça a tout de même marché avec moi. En effet, j’ai eu tellement d’empathie pour Chloé et eu envie de l’aider, la secouer, la réveiller. Ce qu’elle a vécu est très difficile et je n’aurais pas vu une meilleure fin pour ce roman.

Je tiens à signaler que l’absence de chapitres m’a quelque peu dérangé. Non pas parce que cela me posait problème en ce qui concerne le rythme de l’histoire, mais plutôt parce qu’il m’était difficile de faire des pauses. En effet, j’ai horreur de m’arrêter en plein milieu et, heureusement, il y avait des ellipses. Mais cela m’a un peu gêné.

Pour conclure, je dirais que j’ai passé un très bon moment lors de cette lecture, même si j’ai eu beaucoup de peine pour Chloé. Ce livre m’a fait découvrir un genre que je ne connaissais pas, qui est l’anti-romance, et j’ai trouvé cela plutôt pertinent. On se met à réfléchir sur ce que représente réellement l’amour, mais aussi l’amitié, et jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour eux. Et finalement, on s’aperçoit que la frontière entre l’amour/amitié et le sacrifice est très mince.

Quand j'ai reçu ce titre par surprise de l'attachée de presse de la maison d'éditions, à la lecture du résumé, je me suis dit 'mince, une romance contrariée".

La façon dont parle Chloé des sentiments amoureux m'a fait sourire : pour elle, l'amour est une gangrène, la pire maladie qui soit. Les sentiments affaiblissent la personne amoureuse, au point de s'oublier soi-même.

Quand elle se retrouve avec ses amies, elle échange avec elles en leur racontant ses prouesses avec les garçons qu'elle consomme sans modération, comme des petites friandises et dont elle ne s'embarrasse pas. Un soir, quelques nuits mais surtout jamais rien de sérieux.

Lorsque Colin arrive dans sa librairie, elle le trouve à son goût et fait le grand jeu, mais lui, veut son amitié ou le grand amour, mais en aucun cas le plan d'un soir. A force de le côtoyer, Chloé ne se reconnaît plus, elle commence à ressentir des choses qu'elle ne connaît pas, ne serait-ce pas les symptômes de la gangrène?

J'ai bien apprécié ma lecture car c'est une romance très particulière que L.J. Wagner nous livre avec son premier roman. Terriblement cynique et cruel et à la fois drôle, Gangrène - une histoire d'amour est déroutant, avec un final assez glaçant.

La plume de l'auteur est addictive et il est difficile de lâcher le roman tant qu'on ne sait pas ce qu'il advient de Chloé et de Colin car si ce dernier a tout du prince charmant, une fois sa proie, amoureuse, il commence à devenir détestable et toxique, se glissant dans un rôle de pervers narcissique ignoble.

Une histoire d'amour en quatre actes, et malgré une ou deux facilités narratives, j'ai trouvé cette histoire très prenante, originale et déroutante.

Un livre qui sort des sentiers battus, une petite pépite dans son genre, qui sans être un coup de cœur, me restera longtemps à l'esprit.

Un nouvel auteur à suivre de près...