Ajouter un extrait
Liste des extraits
L'homme est un faible dieu qui ne sait pas résister à sa part obscure
Afficher en entier[page 45-46] journal de Mina
1er mai
2 heures du matin
Ka dort comme un bébé sur le siège arrière de la voiture.
Je ne sais pas comment elle fait.
Après ce qu'il c'est passé, après que ce que nous venons e faire - ridiculiser ses parents aux yeux de leurs amis, sauter par la fenêtre et voler une des Bentley de son père -, je ne comprends même pas qu'elle puisse fermer les yeux. Personnellement, l'adrénaline déborde tellement de mes veines que je pense que je pourrais rester une semaine sans dormir, mais Ka... non.
Elle est comme ça, Ka, elle ne réfléchit pas, elle fonce et écrase tout sur son passage sans penser aux conséquences.
À ceux qui lui disent qu'elle est inconsciente, elle répond systématiquement qu'elle est plutôt trop consciente ; trop consciente de l'absurdité, de la violence et de la brièveté de la vie.
Franchement, ce qu'elle peux m'énerver quand elle tient ce discours !
J'adore Ka, vraiment, c'est ma sœur, mon double, ma seule véritable amie mais parfois son côté petite fille pourrie gâtée me désespère. Elle est belle, intelligente, riche, cultivée et pourtant je ne connais personne de plus torturé qu'elle... à part moi peut-être. Sauf que moi je ne le montre pas, car nous avons beau avoir été élevées ensemble, nous avons beau avoir entremêlé nos doigts dans le même berceau, aspiré le lait des même tétons, nous n'appartenons pas au même monde... et l'épisode de ce soir l'a encore démontré.
Pour le monde entier, Ka est une princesse, la fille du grand patron de Biomedicare, le roi des vaccins, le richissime maître incontesté de la thérapie génétique... et moi je ne suis qu'une bonniche, fille d'une bonniche et de père inconnu.
C'est comme ça et Ka a beau dire que ça n'a pas d'importance, je sais qu'elle se trompe.
Afficher en entierÀ l'écart du village Braşov, le camp tzigane est maintenant vide.
Tôt ce matin, les villageois ont vu passer les caravanes.
La majorité a détourné le regard ; certains, heureux de leur départ, on craché sur le sol.
Mais les plus âgés, eux, se sont signés avec effroi.
Car les plus âgés se souviennent des vielles histoires, les plus âgés savent que lorsque les serviteurs du Maitre se déplacent... c'est pout préparer son retour.
Afficher en entier- Non mais regardez-moi ce boulot ! À quoi je ressemble moi maintenant !
Je râle mais, franchement, il y a de quoi !
Ça fait des heures que tout un tas s'occupe de moi comme si j'étais une poupée et maintenant que je peux enfin me voir dans une glace le résultat est à la hauteur de ce que je redoutais : une vraie catastrophe !
Je ne sais pas qui est cette gonzesse qui me regarde dans le miroir mais, une chose est certaine, ce n'est pas la Kassandre que je connais.
Rien de ce qui fait mon vrai moi n'a été épargné : ext le cuir noir, les cheveux en bataille et le maquillage blafard. La longue robe dont je suis affublée à beau dévoiler un max de chair, pas un de mes tatouages ne transparaît, la tête de taureau de mon épaule gauche est planquée sous une manche en dentelle ; le No Future de ma nuque à disparue sous un chignon bas ; quant au 666 de mon poignet, il est bien camouflé sous une très chic manchette en argent. Même les trous de mes piercings ont été rebouchés à grand renfort de font de teint et, moi qui ne mets jamais de soutif, l'engin de torture que Mêre m'a obligée à porter me fait des nibares droits comme des missiles !
Rien à dire, c'est du beau boulot et je sais que mes parents vont être contents : pour la première fois de ma vie je suis une FILLE ! Manque plus que la pancarte "Je suis prête pour la reproduction" et je serais au top.
Le verdict est sans appel : je ressemble à une vraie pétasse des contes de fées.
Afficher en entier"Un matin, dans une grotte obscure, j'ai découvert ce que cet être faible avait de différent des autres.
J'ai vu une main, l'ombre d'une main dessinée sur un mur et, plus loin, l'esquisse d'un cheval tracée avec un morceau de charbon.
Deux dessins fragiles et délicats me montrant une manière se se souvenir du monde.
Cet animal imparfait qui se dressait apeuré devant moi avait quelque chose de plus que tous les autres.
Quelque chose qui m'a rappelé pourquoi j'étais la et quelle était ma mission.
Comme moi, cet animal voulait se souvenir, voulait laisser une trace.
Cet animal imparfait était la mémoire de ce monde si parfait.
Alors j'ai décidé de l'aider et j'ai commencé à partager mes pouvoirs."
Afficher en entier"La terre souffre, elle hurle sa douleur, sa rage et son malheur.
La terre se meurt, la terre étouffe et sa rage nourrit ma colère.
Hommes impudents, larves immondes, qu'avez vous fait ?
Cette planète que vous deviez foulez avec respect, caresser avec douceur, aimer comme une mère nourricière, que lui faites-vous subir ?"
Afficher en entier– Je ne sais pas qui vous êtes, jeune homme, mais vous avez visiblement des amis haut placés… décision du juge, signez ici et vous êtes libre.
Je ne sais pas de quoi il me parle.
Mon pote le plus haut placé c’est Rachid : il squatte sur le toit de la tour B de ma cité et je suis absolument certain qu’il ne connaît aucun juge.
Afficher en entier"Hommes, enfants stupides, que faites-vous ?
Vous étiez la pour glorifier la vie et vous ne faites que la détruire.
Immonde humanité, capricieuse, avide, égoïste.
Qu'ai-je fait en vous donnant la vie ?"
Afficher en entier"Je ne suis que le miroir des hommes et ils sont leur propre démon."
Afficher en entier