Ghost Recon, Tome 1

Pourtant, Mitchell n’était pas loin de perdre lui aussi espoir. Tout cela était-il vain : la mission, sa carrière militaire, toute sa putain de vie ? Parviendrait-il à amener ses hommes sur les hauteurs ou seraient-ils tous massacrés ?

Où était le Scott Mitchell qu’il connaissait ? Le type qui se voyait comme un soldat des Forces spéciales parce qu’il n’était pas destiné à vivre une vie ordinaire ?

Où était le Scott Mitchell qui allait de l’avant, qui ne baissait jamais les bras même si tout se liguait contre lui ?

Le capitaine Fang Zhi avait vu l’éclair du lance-roquettes dans le ciel, avait zoomé avec ses lunettes de vision nocturne et aperçu un des Américains en porter un autre sur son dos, courant droit vers la fumée et les feuilles en flammes.

C’était un acte héroïque, pas de doute, et, pour une fois, Fang apprécia cette équipe. Une fois encore, ce n’étaient pas les soldats qu’il fallait blâmer, mais leurs chefs. Ils ne pouvaient rien contre ce que leurs commandants leur avaient fait. Ils n’étaient que des victimes, et c’était dommage – vraiment dommage – qu’ils paient de leur vie les erreurs de leurs supérieurs.

C’était un homme très courageux là-bas. Fang ne distinguait pas clairement son visage, mais il se disait que ce devait être le sergent d’escouade de l’ODA, un homme du nom de Mitchell, que Fang estimait être un des combattants les plus sérieux et accomplis des Américains.

Quelques cris provenant des collines vers l’est l’amenèrent à porter son regard dans cette direction, où il repéra le terroriste qui avait envoyé la première roquette. Il posait le lanceur en équilibre sur son épaule, prêt à tirer un nouveau projectile droit sur l’Américain.

Ne sachant pas quelle mouche l’avait piqué, peut-être le respect qu’il avait pour le courage de cet Américain, Fang posa ses lunettes de vision nocturne et leva un fusil d’assaut tout neuf qu’il essayait au combat, la carabine T91 à lunette Leupold.