Ajouter un extrait
Liste des extraits
Silence.
- C'est bien ce que je pensais. Je n'arrive même pas à vous faire ramasser des melons, alors vous demander de vous battre contre Drake !
- Ca, c'est ton boulot, objecta Zil.
- Oh, je vois.
La colère que Sam avait contenue jusqu'à présent menaçait d'éclater.
- C'est mon boulot de ramasser les fruits, de collecter les ordures et de rationner la nourriture. Et puis d'arrêter Hunter, d'arrêter Caine, de régler la moindre de vos disputes, de m'assurer que la souris est passée dès qu'un môme perd une dent. Et toi, Zil, à quoi tu sers, déjà ? Ah oui, c'est vrai : tu peins des graffitis haineux sur les murs. Merci de t'en occuper, je sais pas comment on m'en sortirait sans toi.
- Sam... murmura Astrid sur le ton de la mise en garde.
Trop tard. Cette fois, il irait jusqu'au bout.
- Et vous autres, combien d'entre vous ont fait autre chose que jouer à la Xbox ou regarder des films ces deux dernières semaines ? Laissez-moi vous expliquer un truc. Je suis pas votre père. J'ai quinze ans. Je suis un gamin comme vous. Je n'ai pas le pouvoir de faire apparaître la bouffe dans vos assiettes. Je ne peux pas résoudre vos problèmes en claquant des doigts. Je ne suis qu'un gamin.
Dès que ces mots eurent franchi ses lèvres, Sam comprit qu'il avait dépassé les bornes. Il avait eu recours aux arguments fatalistes dont bien d'autres s'étaient servis avant lui. Combien de fois avait-il entendu : "Je ne suis qu'un gamin" ? Pourtant, il ne pouvait plus se taire.
- Je me suis arrêter en troisième, moi. Le fait que j'aie des pouvoirs ne signifie pas que je suis Dumbledore ou Martin Luther King.
Afficher en entier- Mary, tu es anorexique , déclara Astrid. On t'as percé à jour, alors arrêtes ton numéro.
- Mange ! ordonna John en fourrant sans la moindre délicatesse une pleine cuillerée de poisson dans la bouche de sa soeur.
- Laisse-moi...
- Boucle-la, Mary, aboya-t-il.
Afficher en entier"E.Z. s'accroupit, se frotta les mains puis saisit la base du chou sous les feuilles. Soudain, il tomba sur les fesses avec un cri.
-Pas si simple, hein? ironisa Edilio.
Ah! Ah! brailla E.Z. en se relevant d'un bond.
Il agrippa sa main droite de la gauche en la fixant avec des yeux ronds.
-Non! Non! Non!
Sam l'écoutait d'une oreille; l'esprit ailleurs, il scrutait le ciel dans l'espoir d'y apercevoir un oiseau. Cependant, la terreur qui perçait dans la voix d'E.Z. lui fit tourner la tête.
-Qu'est-ce qui t'arrive?
-Quelque chose m'a mordu! Oh, ça fait mal! Ça...
E.Z. laissa échapper un hurlement déchirant, de plus en plus aigu, et Sam distingua une chose noire en forme de point d'interrogation sur la jambe de son pantalon.
-Un serpent, souffla-t-il.
Le bras d'E.Z. était secoué de spasmes. Son corps tout entier fut pris de violents tremblements. Sans cesser de crier, il se mit à danser comme un fou.
-Ils s'attaquent à mes pieds! Ils s'attaquent à mes pieds! hurlait-il.
Sam se figea d'horreur pendant quelques secondes. Quelques secondes seulement. (Par la suite, dans son souvenir, il lui semblerait que ce moment avait duré une éternité.) Puis il s'élança vers E.Z., mais Edilio le plaqua brusquement sur le sol.
-Qu'est-ce qui te prend? s'écria Sam en s'efforçant de se dégager.
-Regarde. Regarde! chuchota Edilio.
Sam gisait dans la poussière, à quelques pas de la première rangée de choux. Devant lui, le sol grouillait de vers. Des vers gros comme des serpents qui soulevaient la terre. Ils convergeaient par dizaines, voire par centaines, vers E.Z., dont les cris ininterrompus trahissaient autant la souffrance que la terreur.
Sam se releva mais ne fit pas un pas de plus. Manifestement, les vers ne s'aventuraient pas au-delà de la première rangée de légumes; on aurait dit qu'un mur invisible leur interdisait de sortir du champ."
Afficher en entierComme la centrale était bruyante, il feignit de ne pas avoir entendu. Portant la main à son oreille, il cria :
- Quoi ?
- Stop ! N'approchez pas !
- Tu veux qu'on approche ? OK.
Afficher en entier-Allez, on y retourne ? s'écria Sam.
-Monte dans la voiture, ordonna Astrid.
-Mais ...
-Laisse moi reformuler.Par ordre du Conseil temporaire: monte dans la voiture.
Pendant le trajet jusqu'en ville, Astrid refusa obstinément de lui expliquer ce qui se passait. Edilio, qui conduisait, resta lui aussi muet. Soudain, il ralenti et se gara sur le parking de la plage.
-Qu'est-ce qu'on vient faire ici ? Il faut que je retourne à la mairie. J'ai plein de trucs...
-Pas maintenant,décréta Edilio.
-Qu'est-ce qui ce passe ?
-C'est moi le shérif, non ? C'est mon nouveau titre ? Bien, alors tu es en état d'arrestation.
-Qu'est ce que tu me chantes ?
-Je t'arrête pour avoir tenté d'assassiner un dénommé Sam Temple.
-Ce n'est pas drôle.
Edilio ne se laissa pas démonter.
-Un pauvre gamin à qui tu as fait porter tout le poids du monde sur le épaules.
Sam n'appréciait pas du tout la plaisanterie. Furieux, il prit la direction de la ville. Astrid lui emboîta le pas, bientôt par Quinn et Brianna.
-Qu'est ce que vous mijotez ? s'exclama Sam.
-On a voté a l'unanimité, répondit Astrid. par ordre du Conseil temporaire de Perdido Beach,tu es condamné à te reposer, Sam Temple.
Afficher en entierNe me dis pas que ce n'est rien. Arrête d'être gentille. Et surtout, ne me dis pas que tu m'aimes. Sinon je m'effondre.
[Sam / p.429]
Afficher en entierTu te plieras à ma volonté.
- Je m'appelle Lana Arwen Lazar, cria-t-elle de toutes ses forces. Mon père était fan de bandes dessinées, c'est pour ça qu'il m'a baptisée Lana, comme la fiancée de Superman.
Tu deviendras ma servante.
- Ma mère a ajouté Arwen à cause de la princesse elfe du seigneur des Anneaux.
Ton pouvoir m'appartiendra.
- Et je ne fais jamais ce qu'on me demande !
Afficher en entierIl laissa échapper un cri. Brianna sortit la seringue de sa boîte et la planta dans sa jambe. Il éprouva un soulagement immédiat doublé d'une extrême lassitude et d'une indifférence rêveuse. Il s'enfonça dans les ténèbres, s'y abandonna, tandis que Brianna le regardait plonger vers le centre de la terre. Dans un dernier éclair de lucidité, il pensa: "Une arme. Une planche de salut."
Afficher en entierUne liste défilait sans cesse dans sa tête : toutes les corvées dont il devait s'acquitter. Les vers. Caine et la centrale. Le petit Pete et ses monstres. La nourriture. Zil et Hunter. Lana. L'eau. Jack. Albert. Ca, c'était les priorités. Venaient ensuite les milliers de broutilles qui bourdonnaient à l'intérieur de son crâne comme un nid de frelons. Les bagarres entre Untel et Untel. Les chiens et les chats. Les vitres cassées. L'essence qui serait bientôt rationnée. Les ordures qui s'entassaient. Les toilettes bouchées. L'hygiène dentaire des uns et des autres à surveiller. Les gosses qui buvaient. Le couvre-feu. Les vomissements de Mary. Les cigarettes et l'herbe.
Des tâches à accomplir. Des décisions à prendre. Personne n'écoutait. Et Astrid ? Et Quinn ? Et ces gamins qui envisageaient ouvertement de tirer leur révérence le jour du grand saut ? Les pensées se bousculaient dans sa tête sans lui laisser le moindre répit. Assis dans le noir, il avait envie de pleurer. Mais s'il se laissait aller, qui viendrait lui taper sur l'épaule en lui disant que tout irait bien ? Personne. Et la situation ne risquait pas de s'arranger. Le monde s'écroulait autour de lui.
Afficher en entier- Comme Sam ?
- Non, Sam c'est un lance-flammes. L'autre, c'est plus genre micro-ondes : il peut te cuire le cerveau en deux secondes.
Afficher en entier