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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:51:55+02:00

Après m’avoir fait pénétrer dans un petit vestibule, il me conduisit dans une pièce de bonne taille. Elle était meublée en bois clair, dans un style bâtard avec pieds arqués, armoiries à petits bouquets sculptés et rubans à nœuds évoquant très vaguement du Louis XV, une moquette vert mousse et des murs un peu crème. Il y avait un sofa à boutons matelassé, recouvert d’une laine vert foncé assortie aux fauteuils. Un bureau se trouvait près de la fenêtre. Le canapé-lit était défait, avec la couverture de brocart vert pliée au pied et, sans leur jeter un regard, je sus que les rideaux seraient du même brocart.

C’était un logement correct, pas tout à fait luxueux, dans un quartier cher, parfaitement conforme aux canons du genre, jusqu’à la combinaison de blond crème et de vert que parachevaient les cendriers de cuivre, les vases en verre pressé imitation cristal et la gravure d’un voilier sur des vagues compassées et moutonnantes fin XVIIIe. Je savais que les carreaux de la salle de bains, qui donnait dans le vestibule, n’auraient pas une seule lézarde, que le lavabo serait spacieux et ovale, la baignoire enfermée dans des panneaux de verre fumé et le sol en marbre noir veiné de blanc.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:51:50+02:00

Il m’emmena dans un restaurant de Wardour Street, et je fus heureuse que ce ne soit pas celui de Shaftesbury Avenue auquel j’avais pensé. Je le sentais, aller là-bas m’aurait gâché le dîner ; non parce que ç’aurait été « courir après ses souvenirs », pour reprendre son expression, mais plutôt parce que mes souvenirs m’auraient couru après. Peu importait. Tout allait s’arranger maintenant que j’étais à Londres. En attendant, où était le problème ? Il passa la commande sans mon accord, mais je ne lui en tins pas rigueur. Au contraire, cela me plut, bien qu’avec tout autre j’eusse pris la chose comme une insulte.

« Il n’est pas mon genre, c’est tout, me disais-je à moi-même. C’est pour ça que je m’en fiche. Et, aujourd’hui, en uniforme il n’est vraiment pas à son avantage. »

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:51:40+02:00

Il m’avait dit de le retrouver au Shepherds deux jours plus tard, à six heures.

Je mis une robe de coton rouge à pois blancs avec des ganses blanches en zigzag le long des coutures. Elle ressemblait assez à une tenue de fille de cuisine. Dedans, j’avais l’air d’un « petit brin de fille », et approchais aussi près que possible de la traînée. Elle était faite sur le même patron que mon élégante et sage robe de soie de l’autre jour, mais son étoffe modeste lui donnait cette allure tout autre. J’avais encore une troisième robe sur le même patron. En fine laine bleu foncé, avec des manches longues ; je l’avais portée pour mon entretien au ministère de la Guerre au moment de ma candidature, je me figurais qu’elle me donnait l’air sérieux, studieux et fiable.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:51:28+02:00

Je n’avais pas compris à l’époque quel amant rare et exceptionnel il était, ni que mon attitude envers lui avait été tout à fait désobligeante. Je manquais d’expérience, aussi, pour apprécier l’ironie du fait que ce coureur ordinaire, inoffensif et modeste était doué d’une habileté qui fait défaut aux conquérants les plus spectaculaires.

Il m’avait demandé quand nous pourrions nous revoir, à quoi j’avais sèchement répondu que je l’ignorais. Pour moi, le but essentiel était atteint, au moins j’avais marqué un point et rendu la monnaie de sa pièce à ma mère, même si je n’allais jamais le lui avouer. Jamais je n’avais regretté mon refus de coucher à nouveau avec lui car il n’avait suscité en moi aucune émotion. Je n’avais pas pensé à lui depuis des années.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:51:20+02:00

J’étais surprise, honteuse et furieuse d’avoir reçu, de ce parfait étranger, une jouissance que j’avais connue dans ce qu’on appelle en français les « plaisirs solitaires2 », mais qu’aucun homme avant lui n’avait su me donner de cette manière, et je me rappelai ma fureur quand il avait dit, à propos du whisky : « Au début, ç’a été le whisky, et ensuite autre chose. »

L’homme qui, lorsque j’avais quinze ans, m’avait fait goûter mon premier whisky comme un défi, dans le dos de ma mère, était l’un de ses soupirants. Je ne savais pas s’il était son amant à l’époque, mais j’étais convaincue qu’il l’avait été. Je le voyais rarement. Il ne fréquentait pas régulièrement la maison. Il n’était invité que pour les grands dîners et les réceptions. Il était marié et son fils aîné avait deux ans de moins que moi.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:51:05+02:00

Il ne m’a pas projetée, il ne m’a pas poussée. Il m’a prise par la taille et les épaules et penchée en arrière. J’ai eu très peur de tomber, mais quand j’ai senti sous moi la surface froide, la surprise de rencontrer la pierre m’a soulagée de ma peur. Il m’a allongée ; un rebord tranchant me cisaillait le creux des genoux alors que mes pieds étaient toujours posés par terre, et dès que j’ai été totalement étendue il a été en moi. Le tout fut l’affaire de quatre ou cinq secondes. C’était rapide, sans histoire, naturel, et en même temps apparemment impossible, comme toutes les performances virtuoses. Et, bien sûr, personne n’aurait pu appeler cela un viol ; il n’y avait ni lutte, ni violence, ni menace, ni résistance brisée. Je n’étais ni consentante ni non consentante. Je n’étais rien du tout. Je n’avais pas non plus eu le choix d’être quelque chose. Je ne m’étais même pas rendu compte qu’il y avait un banc de pierre derrière moi quand on s’était arrêtés et qu’il s’était interrompu au milieu de sa phrase.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:50:54+02:00

Il me précéda et gravit deux étages d’un méchant escalier couvert d’un tapis de peluche verte. Nous étions dans une longue pièce. Le bar près de la porte était éclairé par la lumière vive des appliques, mais le reste de l’endroit était sombre dans la lueur faible qui filtrait, à l’autre bout de la pièce, à travers les rideaux de cretonne usée à demi tirés. Un piano droit s’appuyait contre un mur. Un couple, qui avait l’air mari et femme, servait au comptoir, avec face à lui quatre ou cinq personnes sur des tabourets de bar, et un homme, sans doute un client – le club ne semblait pas pouvoir s’offrir les services d’un professionnel –, tapotait sur le piano.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:50:43+02:00

Ni grand ni petit, il était mince, étroit de carrure, un physique quelconque qui ne me plaisait pas ; pas plus que ne me plaisait son visage, même s’il inspirait une fascination comparable à celle qu’exerce la silhouette biscornue et saillante d’une ruine romantique. Le nez avait l’arête haute et irrégulière, les joues se creusaient sous de solides pommettes, les lèvres étaient longues, le menton avait un bel et ferme arrondi. Des cheveux de jais légèrement ondulés tombaient bas sur son grand front, accentuant la pâleur ténébreuse du visage, comme une brassée de lierre zébrant une succession de créneaux délabrés.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:50:36+02:00

Un instant, mon regard croisa celui d’un homme qui se tenait debout devant la chaise à porteurs, dont je ne voyais qu’un coin et, sur ce coin, la moitié d’une rose peinte, fendillée et estompée. Seules sa tête et une partie de ses épaules dépassaient derrière un groupe d’officiers, cela me suffit pour constater que c’était un civil. « Très lisse, me dis-je, avec quelque chose de méchant aussi. Sans doute une pédale des quartiers chic. » Je détournai les yeux et bus une gorgée de sherry.

Tandis que, paupières baissées, je surveillais la progression du sosie du major Carter, je me mis à penser, comme souvent depuis, à la déplorable logique de la « fille tellement comme il faut ». Si un homme méprisait une femme pour lui avoir, comme on le dit flatteusement, « accordé ses faveurs », cela signifiait qu’il se méprisait aussi lui-même. Rare exception, le jeune capitaine Dent, qui disait : « Je lui ai demandé de coucher avec moi et, comme c’est une femme intelligente, elle a accepté. »

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-04T23:49:36+02:00

À six heures moins le quart, un après-midi ensoleillé de juin, j’étais assise au Shepherds, près du comptoir, et je regardais un homme par-dessus le bord de mon verre. J’étais sûre qu’il allait me draguer. Moins sûre de la façon dont j’allais réagir. Physiquement, il me rappelait le major Carter qui, quelques semaines auparavant, m’avait prise dans ses bras en passant me chercher avec une voiture de l’état-major pour m’emmener à un bal du régiment. Une fois éconduit, il avait eu ces mots d’excuse :

— Je ne sais pas ce qui m’a pris. En plus, tu es une fille tellement comme il faut.

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