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Je suis un monstre qui se respecte.
Afficher en entierJe ne peux qu'espérer que Dar vivra.
Les autres personnes que j'aimais sont toutes mortes. La plupart.
Mon père. Je ne le retrouverai jamais.
Je n'allais pas le trouver de toute façon. Ni lui, ni Dan, mon crétin de demi-frère.
Je ne peux pas mourir heureuse en m'imaginant leur avenir, en me disant qu'ils seront tristes de continuer sans moi.
Je n'ai rien. Je n'ai plus rien.
Je me demande juste si j'aurai très mal.
Je m'assieds.
Je ne pleure même pas.
Hé, pluie, regarde ! Je ne pleure même pas !
M'en fiche ! se moque la pluie, qui dégouline sur mes joues.
Ouais, OK, comme tu veux. COMME TU VEUX.
Je défie la pluie avec un SOURIRE D'INDIFFERENCE, un sourire que tous les jeunes connaissent parce que c'est notre dernière arme contre les injustices criantes. Bien évidemment, c'est totalement inutile comme défense, vu que ça ne fait qu'enflammer l'injustice... mais c'est tout ce qu'il reste, quand il ne reste plus rien.
Je ne peux plus rien faire.
Afficher en entierPourquoi les morts ne reviennent-ils pas à la vie ? Pourquoi pas ? Pourquoi ça ne pourrait pas être possible ? Qu'est-ce que ça changerait pour Dieu (de l'existence duquel je doute un peu, et en tout cas il aurait affaire à moi) et qu'est-ce que ça changerait pour les mathématiques de l'univers si rien qu'un seul revenait ?
Afficher en entierLes chiens, les animaux... les gens.... ils vous brisent le cœur.
Afficher en entierRuby le génie est de retour !
Ou pas… parmi tous les milliers de bouquins qu’ils accumulent dans la bibliothèque, ils n’ont pas de putain de carte routière. Certes, ça se comprend. Est-ce qu’un môme au collège en aurait vraiment l’utilité ? EH BIEN, EN L’OCCURRENCE, ÇA PEUT ARRIVER, COMME… EUH… MAINTENANT ! Je retourne toutes les étagères comme une dingue, me concentrant avec l’énergie du désespoir sur la section géographie, écartant les livres (ou les balançant carrément à terre, dans le cas du Cycle de la pluie, avec ses cartes déprimantes de précipitations mondiales). Et soudain j’entends la cloche que j’ai laissée à la Princesse. Elle retentit de toutes ses forces. Tellement fort. Plus fort que l’hélicoptère qui est passé au-dessus de nous. Je pourrais retourner dans le garage pour trouver de quoi nous défendre – un javelot, par exemple ! Ils avaient l’air top ! J’aurais dû en prendre un ! Mais… la cloche est si tonitruante que je sens bien que les minutes me sont comptées. J’attrape le plus gros recueil que je vois, une encyclopédie, et je pars en courant.
Je me rue dans le couloir, le livre brandi, prête à frapper.
Elle est plantée là. Aucun militaire ne menace de l’emporter. Elle s’est simplement réveillée et elle a pris peur… Je le vois, je le sens, avant même d’être à côté d’elle. J’allais faire quoi, de toute façon, contre un bataillon de l’armée de terre ? Les bombarder de boulettes de papier ?
J’arrive à sa hauteur. Par acquit de conscience, je jette un coup d’œil dans la salle des profs.
– Je suis désolée. Tout va bien. Je suis là, maintenant.
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