Commentaire de Nana6080

En toute franchise, ce livre m'a posé un vrai problème de... valeur. J'ai été profondément gênée par l'image globale qui se dégage de la femme dans cette histoire. Cette dernière est ici "chosifiée". La femme est une possession : de la secte d'abord, et alors qu'on se dit qu'elle va gagner sa liberté et se reconstruire auprès du héros, elle devient finalement la propriété de son homme.

Et qu'on ne me dise pas le contraire car plusieurs passages m'ont sidéré. Je ne "spoil" rien en disant ça : les bikers considèrent les femmes soit comme des putes, soit comme des régulières. A plusieurs reprises, les premières viennent même en renfort soulager ces messieurs après un rude combat. Quel que soit leur "statuts, elles ont interdiction de questionner les hommes sur leurs affaires, elles ne peuvent se rendre au bar du club qu'à des moments bien précis, jusqu'à porter un blouson où il est inscrit "j'appartiens à untel". Et elles le font avec plaisir... Mais pour qui nous prend-on?

J'ai trouvé ça, rétrograde. Le hic c'est que ce livre est qualifié de romance, et même si le héros est fou d'amour pour notre héroïne, tout ce qui gravite autour font que pour moi, il y a un petit problème dans le genre du livre. Je m'attendais tellement pas à ça.

Alors attention, ce n'est que mon avis et en aucun cas je ne peux dire que ce livre est mauvais. Seulement il est trop loin de mes valeurs, de ce que je respecte...

Pourtant j'ai adoré le début, l'univers de la secte m'intriguait réellement et certains passages sont poignant, bien écrit, nous soulèvent l'estomac. Mais la relation entre Maé et Styx m'a sciée. J'ai eu l'impression que l'héroïne quittait une prison pour une autre. Styx et Maé ne se connaissent pas en définitive, et n'apprennent pas a se connaître, ils ne font que se sauter dessus (et vu le passif de l'héroïne, c'est aberrant). Le moindre moment "émotionnel" est gangréné par une hallusion, pensée ou un acte charnel. Le sexe ne me dérange pas dans les romans, c'est même un passage obligatoire lorsqu'il y a un minima de sentiments (c'est ptêtre mon côté fleur bleue je sais pas...).

Les femmes ne sont perçues au sein du gang que par leur physique, dixit les innombrables références à ces messieurs qui "bandent" dès que certaines entrent dans une pièce (et je vous assure parfois c'est vraiment écrit comme ca...).

J'imagine qu'il en faut pour tous les goûts, mais j'admets ne pas comprendre l'engouement autour de ce livre. Encore une fois je ne remets pas en question l'écriture ou quoi que ce soit d'autre, uniquement la façon dont le sujet est traité. Ce livre aura malgré tout réussi à trouver son public, mais très peu pour moi.