Ajouter un extrait
Liste des extraits
— Tu comptais la faire succomber avec ta fourrure hérissée et tes feulements de chaton ? se moqua le démon en me dévisageant.
J’avais évidemment fini par m’apercevoir que j’étais bien plus petite que d’habitude. Inutile d’ouvrir la bouche pour savoir que seul un adorable miaulement en sortirait.
— Manon ! s’inquiétait Lucas à travers notre lien.
— Tout va bien, bougonnai-je. Le chat est venu à mon secours.
— Tu t’es changé en chat ?
Afficher en entier— Je suis très, très vieux, Lucas. Depuis l’aube de ses jours, j’observe l’humanité. Voilà pourquoi je peux affirmer sans me tromper que tu es unique. Si ça n’avait pas été toi, même à quelques détails près, je n’aurais jamais suivi le cheminement qui nous a conduits à avoir cette discussion. Concéder à avoir une relation intime avec un mortel était déjà tout à fait inconcevable. Quant à m’attacher et partager cette tendresse… En vérité, même maintenant j’aurais du mal à croire en ton attachement sincère pour moi si je n’avais cette attribution.
Afficher en entier— Tu as dit que tu souffrais, souleva Lucas avec intérêt.
Raziel chercha manifestement ses mots avant de se forcer à donner des explications plus claires :
— En effet, au-delà du fait que je n’aurais pas refusé, en réalité, c’est ce que je souhaite. Et je ne parle pas seulement de sexe. Manon avait raison lorsqu’elle disait que je ne réalisais pas, que je venais de perdre la seule chose qui valait la peine ici-bas. Je l’ai compris depuis longtemps et je souffre de désirer quelque chose que j’avais et que j’ai perdu par ignorance.
— Tu te donnes le beau rôle, contra Lucas, néanmoins bouleversé. Je suis ravi que tu aies pu enfin t’apercevoir de ton erreur, mais n’amoindris pas pour autant ta part de responsabilités. Admets avoir été un connard et, pour ma part, j’assumerai la faiblesse dont j’ai fait preuve à ton égard. Ainsi seulement nous serons quittes, et libres de poursuivre notre relation avec beaucoup plus de précautions.
Afficher en entier— C’est étrange… dis-je en réfléchissant. Je n’arrive pas à considérer la jalousie comme quelque chose de vraiment démoniaque. Ce n’est pas une menace si dangereuse que ça…
— Ce serait un péché d’orgueil que de le croire. La jalousie n’est pas une arme lourde, mais un poison insidieux. Elle peut salir le plus vertueux des hommes, causer la fin d’un amour sincère, et même pousser un enfant au meurtre.
Afficher en entier— Non, ce n’est pas ma nature. Je suis bien trop informel pour remplir convenablement ma mission.
Je levai un sourcil, stupéfaite par tant d’invraisemblance. Je préférai m’en amuser :
— « Informel » ? répétai-je. C’est comme ça que tu définis ton pet au casque ? Je te rappelle que tu as agi comme un psychopathe doublé d’un meurtrier.
Il haussa les épaules, imperturbable. J’étais ahurie de voir à quoi il réduisait les jours de cauchemars qu’il m’avait fait subir, la douleur qu’il m’avait fait endurer… Quel connard !
Afficher en entier— Nous serions heureux de partager ce toit avec vous, minauda le grand blond.
— Je vais rester un moment ici, annonçai-je sans ambages. Il est fort probable que mes amis me rejoignent sous peu.
— Comme je l’ai dit, nous serions heureux de…
— Soyons clairs, le coupai-je. Vous ne partagez pas ce toit avec moi, c’est moi qui autorise votre présence.
— Tu n’as aucune autorité sur nous, jeune fille.
Il avait parlé sur un ton beaucoup plus authentique cette fois-ci et ses yeux de prédateurs montraient enfin leur véritable éclat.
— Mon statut supérieur est cautionné par Tristan, à qui chaque Alliance a prêté allégeance. Théoriquement, j’ai donc autorité sur vous. Si cependant vous doutez de mon ascendant, je peux vous démontrer en pratique que vous ne faites pas le poids. Je n’ai aucune clémence envers l’effronterie. Si vous me manquez une nouvelle fois de respect, je vous tuerai.
Afficher en entier