Extraits

Tara s’attendait à ce que Nina se fermât à nouveau, mais au lieu de cela, la jeune femme se décolla du marbre d’un air félin et s’avança doucement vers elle. Arrivée à son niveau, elle se baissa doucement et lui attrapa la mâchoire. Tara resta tétanisée, se laissant faire tandis que les lèvres pulpeuses de Nina se déposaient sur les siennes. Son corps entier fut pris d’un puissant tremblement. Lentement, Nina lui caressa la joue avec son visage jusqu’à ce que sa bouche arrivât au niveau de son oreille. Là, elle lui glissa d’une voix beaucoup trop sensuelle pour que Tara restât indifférente : « Si tu ne t’en souviens pas, oublie-le à jamais. »

Sur ces mots, Nina lâcha négligemment le visage de Tara et disparut nonchalamment de la salle de bain. Tara resta bouleversée, immobile dans sa baignoire. Son cœur battait la chamade, son corps entier était en ébullition.

Extrait HAGEN, 1. Amours Perdus, Chapitre 13

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Bonne lecture ! ;)

Tara s’attendait à ce que Nina se fermât à nouveau, mais au lieu de cela, la jeune femme se décolla du marbre d’un air félin et s’avança doucement vers elle. Arrivée à son niveau, elle se baissa doucement et lui attrapa la mâchoire. Tara resta paralysée, se laissant faire tandis que les lèvres pulpeuses de Nina se déposaient sur les siennes. Son corps entier fut pris d’un puissant désir. Lentement, Nina lui caressa la joue avec son visage jusqu’à ce que sa bouche arrivât au niveau de son oreille. Là, tandis que Tara sentait pour la première fois le désir refoulé qu’elle éprouvait pour la coache, Nina lui glissa d’une voix beaucoup trop sensuelle pour que Tara restât indifférente :

« Si tu ne t’en souviens pas, oublie-le à jamais. »

Comprenant ce qui l’empêchait d’avancer, Nina interrompit l’exercice et se mit face à elle :

« Tara, il ne faut pas que tu aies peur de la douleur. »

Tara regarda Nina, surprise. La coache parlait désormais d’une voix posée et douce qu’elle ne lui connaissait pas. Avec la même patience, Nina continua :

« Elle fait partie intégrante de notre vie, il faut que tu l’acceptes. Quand tu partiras au combat, tu sauras que tu donneras des coups, et que tu en recevras. Si tu as peur d’avoir mal, tu n’as aucune chance de gagner. Il faut que tu acceptes le contact. »

Tara hocha la tête : accepter la douleur. Il n’y avait pas de combat sans douleur, et en tant que guerrière, il était vrai qu’elle ne pouvait y échapper. Il fallait qu’elle transcende ce handicap physique et psychologique. Son corps n’était qu’un outil pour sa mission de séraphine et elle ne devait pas avoir peur de l’abîmer. Elle réalisait qu’elle en avait eu d’autres avant celui-ci, et qu’elle en aurait un autre quand elle mourrait. Un corps se remplaçait. En tant que missionnaire, il n’avait qu’une seule utilité : détruire les ennemis physiques désignés par la Congrégation.

Soudain, alors qu’elle shampooinait son épaisse crinière, la mousse recouvrant presque l’intégralité de son visage, elle sentit une présence froide de l’autre côté de la salle de bain. Ce n’était pas une présence amie. Elle était sombre, et elle était venue pour elle.

Son cœur fit un bond. Essayant de faire comme si de rien n’était, elle chercha à tâtons le robinet de la douche pour se rincer les yeux. Elle savait que la présence était toujours là et attendait qu’elle se retournât. Elle se rinça rapidement le visage en tentant de garder un calme apparent, et lorsqu’elle put ouvrir les yeux, elle se retourna d’un coup sec.

En voyant l’ombre gigantesque dans le coin de la pièce, elle faillit défaillir. Face à elle, un ange gris et maigre, aux ailes sombres gigantesques, attendait patiemment qu’elle fût prête à l’écouter. Le visage oblong, les traits creusés, les membres squelettiques, il l’examinait de son regard noir et globuleux de garde. L’iris doré de ses yeux, la noirceur de sa pupille et de son globe oculaire achevaient de faire de lui un être à l’apparence démoniaque. Elle savait que ce n’était pas un ennemi, mais il ne s’agissait pas non plus d’un allié. Avec ses grandes ailes noir anthracite repliées derrière sa longue silhouette spectrale, il la contemplait silencieusement, semblant pris d’un profond dégoût pour la scène à laquelle il était en train d’assister.

Il fallut quelques secondes à Tara pour se souvenir de son nom alors qu’ils se regardaient yeux dans les yeux : Enkaz, l’un des chefs des gardes, séraphin comme Diane.

« Tu as choisi ce corps par dépit ou bien tu voulais te punir toute seule ? » demanda-t-il d’une voix crispante.

" Comprenant ce qui l’empêchait d’avancer, Nina interrompit l’exercice et se mit face à elle :

-Tara, il ne faut pas que tu aies peur de la douleur. »

Tara regarda Nina, surprise. La coache parlait désormais d’une voix posée et douce qu’elle ne lui avait jamais entendue. Avec la même patience, Nina continua :

Elle fait partie intégrante de notre vie, il faut que tu l’acceptes. Quand tu partiras au combat, tu sauras que tu donneras des coups, et que tu en recevras. Si tu as peur d’avoir mal, tu n’as aucune chance de gagner. Il faut que tu acceptes le contact. 

              Tara hocha la tête : accepter la douleur. Il n’y avait pas de combat sans douleur, et en tant que guerrière, il était vrai qu’elle ne pouvait y échapper. Il fallait qu’elle transcende ce handicap physique et psychologique. "

« Si tu ne t’en souviens pas, oublie-le à jamais. »

Soudain, alors qu’elle shampooinait son épaisse crinière, la mousse recouvrant presque l’intégralité de son visage, elle sentit une présence froide de l’autre côté de la salle de bain. Ce n’était pas une présence amie. Elle était sombre, et elle était venue pour elle.

Son cœur fit un bond. Essayant de faire comme si de rien n’était, elle chercha à tâtons le robinet de la douche pour se rincer les yeux. Elle savait que la présence était toujours là et attendait qu’elle se retournât. Elle se rinça rapidement le visage en tentant de garder un calme apparent, et lorsqu’elle put ouvrir les yeux, elle se retourna d’un coup sec.

En voyant l’ombre gigantesque dans le coin de la pièce, elle faillit avoir une crise cardiaque. Face à elle, un ange noir et maigre, aussi grand que Diane, attendait patiemment qu’elle fût prête à l’écouter. Le visage oblong, les traits creusés, les membres squelettiques, il l’examinait de son regard noir et globuleux de garde. L’iris doré de ses yeux, la noirceur de sa pupille et de son globe oculaire, lui conféraient un air démoniaque. Elle savait que ce n’était pas un ennemi, mais qu’il ne s’agissait pas non plus d’un allié. Ses grandes ailes noir anthracite repliées dans son dos, il la contemplait silencieusement, semblant pris d’un profond dégoût pour la scène à laquelle il était en train d’assister.

Extrait HAGEN, 1. Amours Perdus, Chapitre 15