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– Dans ce cas, pourquoi avoir accepté ce boulot ?
Stephen a laissé échapper un long soupir.
– C’est toujours mieux que banquier, j’imagine.
– Je rêve ou tu viens de faire une vanne ?
– Ça m’arrive de temps en temps.
– Sérieux ?
– Je suis un homme plein de surprises.
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)Peut-être parce que j'étais abattu ou juste complètement folle, l'idée m'a traversé que j’allais l'embrasser. Ça m'est venu comme ça, une certitude révélée par une instance supérieure, mieux informée que moi. J'allais l'embrasser. Stephen ne serait pas d'accord. Il reculerait, horrifié. Malgré tout, ça n'allait pas m'arrêter. J'ai tendu le bras pour poser la main sur son torse, puis je me suis rapprochée davantage. Je sentais la surface de la fine barbe sur sa joue effleurer ma peau.
- Rory, a-t-il protesté.
Mais c'était une protestation très calme, stérile.
Au tout début, il n'a pas bougé; il a accepté mon baiser comme on accepterait une cuillerée de sirop. Mais ensuite, je l'ai entendu, ce petit soupir, comme s'il s'était délesté d'un poids colossal.
On était tous les deux un peu terrifiés, ça j'en étais à peu près sûre, mais on était tous les deux consentants, ça j'en étais certaine. On s'est embrassé lentement, très posément, en se rapprochant puis s'écartant et en se regardant fixement. Les baisers suivants se sont progressivement prolongés jusqu'à ne plus s'interrompre. Stephen a glissé la main sous mon chemisier et l'a posé sur ma cicatrice.
- Bon alors, Thorpe suggère que...Sans déconner?!
Callum se tenait dans l'embrasure.
Stephen a murmuré un mot, il me semble, très obscène, tout contre mes lèvres.
Afficher en entier– Promets-moi que si tu vois quoi que ce soit, tu nous appelles d’abord. N’essaie pas de régler le problème toute seule.
– Comme si c’était mon style, ai-je souri.
– Ça pourrait, oui. Je suis sérieux. N’essaie pas de tout régler seule.
– C’était le message de la session du jour, l’ai-je taquiné. Ravie que tu aies compris. On a bien bossé à nous deux.
– File, a fait Stephen. Il a souri. Il ne voulait pas que je le voie mais je l’ai grillé.
Afficher en entier– Explique-moi à quel moment au juste j’aurais pu m’amuser ou prendre ça pour un jeu ? ai-je lâché durement. Quand je me suis fait harceler pendant des semaines ? Éventrer ? Ou bien quand je suis descendue dans une station de métro abandonnée plongée dans le noir pour affronter un homme qui avait assassiné une dizaine de personnes ? Dis-moi à quel moment c’était censé être drôle parce que là, je vois pas. Je l’avais séché sur ce coup
Afficher en entier- Il faut que je te laisse, a-t-il annoncé. Tu me dégoûtes, sache-le.
- Paraît qu'on a donné ton nom a un champignon, ai-je répliqué. Pauvre champignon...
- C'est immonde...
- Dégueu.
Afficher en entier– J’arrive pas à croire qu’elle t’ait cru, ai-je dit en le suivant dans l’escalier. « Question de procédure » ?
Là d’où je viens, personne ne laisserait un représentant des forces de l’ordre descendre inspecter sa cave comme ça, a priori sans raison. Ils dégaineraient soit leur avocat, soit un fusil. Dans le doute, peut-être même les deux.
Afficher en entierC’est terrifiant parce que quand on a notre étrange pouvoir, on se demande si un jour on finira dans ce genre d’endroit.
– Qui sait ? ai-je renchéri. Si j’avais raconté à Julia ce qui s’est réellement passé, peut-être que j’aurais finie internée. Si ça se trouve ça m’aurait plu d’être là. À mon avis, ils proposent plein d’activités manuelles. J’aime bien ça, moi. C’est sympa, les activités manuelles. Je sais tresser des super attrape-rêves. Et je parie qu’ils vous servent plein de pudding à manger. Moi, tu me donnes du pudding et des ateliers manuels et je suis contente pour un moment…
Afficher en entier– Laisse-moi te poser une question, l’ai-je coupé. S’il y a quelque chose qui hante ce sous-sol et qu’il faut s’en débarrasser, qui va s’en charger ? C’est qui le terminus ? C’est moi. Alors si tu veux que ton terminus soit sage, emmène-moi.
Je me suis étonnée moi-même avec cette dernière tirade. C’était plutôt bien envoyé. Je crois que ça lui a coupé le sifflet.
Afficher en entier(...)
seul moment où elle m’a interrompue, c’est quand j’ai dit : « J’aimerais tellement être normale. »
– Je vais te dire une chose… a déclaré Jane en se penchant et remuant la tasse de thé qu’elle avait finie depuis longtemps. La normalité, ça n’existe pas. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de normal. C’est un concept défectueux. Cela implique qu’il n’existe qu’une façon d’être fondamentale à laquelle les gens sont censés se conformer, et ça, ce n’est pas possible. L’expérience humaine est bien trop riche
Afficher en entierAvoir une petite amie qui sursaute dès que la minuterie s’enclenche et qui se blottit ensuite contre vous pour que vous l’embrassiez est une chose. Mais quand la petite amie en question se recroqueville comme une crevette dans une poêle chaude quand vous essayez de l’embrasser et manque de vous balancer un coup dans les roubignoles au passage, c’est tout à fait différent. Et si en plus elle se met à hurler « T’approche pas ! », je vous raconte pas…
(...)
Près du mur, Jerome gardait ses distances dans une posture semblable à celle d’un gardien de but : les genoux légèrement pliés, les bras le long du corps, prêt à contrer. Le boulet de canon qui allait peut-être lui arriver en pleine figure, c’était moi.
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