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« Ils étaient trois frères, trois dragons à la fois maîtres, gardiens et captifs des Royaumes Infernaux. Darha’Kàn, l’aîné, avait pour lui le Royaume d’Obscure. Ses cadets étaient les jumeaux Os’vhehir et Vor’Ohrta. Ils régnaient l’un sur le Royaume d’Ombre et le second sur le Royaume d’Oubli. Lors des Guerres des Ténèbres, ils avaient combattu ensemble le Dragon-Roi et les Douze Divins avec l’ambition de conquérir le Monde Extérieur. Le sacrifice du Dragon-Roi avait consacré la défaite des Trois Infernaux, en même temps que le déclin des Dragons Divins et l’avènement des siècles des Hommes. »
Chroniques (Livre des Royaumes Infernaux)
Afficher en entier"La Guerre n'est pas faite que de batailles et de sièges. Elle est aussi le temps de mille crimes sans gloire que la colère, la haine, la vengeance, l'appât du gain, la cruauté ou la lâcheté inspirent, et que tous commettent. De contrées de la guerre, nul ne revient innocent."
Afficher en entier— J’ai combattu ! se défendit Serk’Arn. Je n’ai pas renoncé. Jamais !
Il était certes un Dragon Divin, mais il avait toujours méprisé ses pairs et détestait leur être comparé. Après le sacrifice du Dragon-Roi et la fin des Ténèbres, affaiblis et désormais privés de leur immortalité, la plupart des Divins s’étaient exilés dans l’espoir de préserver ce qui restait de leur puissance. Une ultime lâcheté, selon Serk’Arn. Lui ne s’était pas résigné à ce Grand Exil. Lui ne s’était pas résigné à abandonner le monde aux hommes, et il en avait payé le prix.
— Cinq cents années de servitude ! lâcha-t-il.
Afficher en entierIls attaquèrent le convoi dans un bois où ils n’eurent que le temps de cacher leurs montures et de prendre position. Accroupis dans les fourrés bordant la route, invisibles et silencieux, ils laissèrent les chariots s’engager dans le piège qu’ils tendaient. Flèche encochée, chacun repéra sa cible et banda lentement son arc, puis tous se dressèrent quand Lorn en donna l’ordre. Ils visèrent, l’empennage collé à la joue, et décochèrent leurs traits aussitôt. À quelques pas de distance seulement, toutes les flèches firent mouche avec force. Ce fut un chaos de cris et de hennissements, de chevaux effrayés qui se cabraient, de corps transpercés, renversés et piétinés. Les cavaliers chutèrent parmi les premiers, morts ou agonisants, tous blessés par plusieurs projectiles car Lorn – craignant qu’ils ne s’enfuient – les avaient désignés comme des cibles prioritaires. Des fantassins tombèrent également, frappés par une mort qu’ils n’avaient pas vu venir, et les autres furent saisis par la stupeur ou s’abandonnèrent à la panique quand leurs adversaires se ruèrent sur eux en hurlant, l’arme au poing.
Afficher en entier— Délicieux, dit-elle.
Lorn pouffa et manqua de s’étrangler.
— Tu plaisantes ? protesta Saqhara. C’est une vraie piquette !
— Laisse-moi rêver, tu veux ? Peut-être même que si je bois assez de ce nectar, j’aurai l’impression de me coucher dans un lit de plumes, tout à l’heure…
Afficher en entier— Elle n’en montre rien, mais elle se méfie encore de moi.
— Possible, concéda Lorn.
Massif et agile, Saqhara était un grand drac dont les écailles noires, sur sa face, étaient ciselées et dessinaient des motifs complexes qui le désignaient comme un paria chez les siens. Lorn et lui s’étaient rencontrés trois ans plus tôt, alors que Lorn était à la recherche de Naéris dans le Loriand – où elle combattait le Haut-Royaume et les troupes du prince-cardinal Jall. La jeune femme et le drac avaient ensuite accompagné Lorn dans une quête qui les avait menés jusqu’à Eyralice, la cité perdue du Dragon Blanc. Là, Saqhara avait trahi la confiance que Lorn et Naé lui accordaient, ce que la jeune femme semblait n’avoir pas encore pardonné. Peu importait que Saqhara se soit vite racheté. Peu importait qu’il ait aidé Lorn à vaincre le prince-cardinal Jall et à s’approprier l’artefact que celui-ci convoitait : la légendaire Veuve Rouge, une épée forgée jadis par le Dragon de la Guerre. Et peu importait qu’il ait été depuis d’une loyauté sans faille.
Afficher en entier"Jamais un homme n'a remporté seul une bataille", cita Lorn. Vous connaissez le proverbe.
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