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Pour la famille de Navarre la situation devenait dangereuse. Des groupes stipendiés, aux ordres des Guises, passaient sous leurs fenêtres en hurlant des injures et des menaces. Lorsque Antoine circulait dans Paris avec le coche aux armes des prince de Condé il recevait des jets de pierres et de boue.

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Les frasques du roi ne laissaient pas son épouse Marguerite indifférente mais elle avait fini par en prendre son parti : elle se consacrait toute à son œuvre, cet Heptaméron auquel elle travaillait depuis des années. Elle achevait son ouvrage comme une taupe creuse son terrier : dans l’ombre et le silence de son cabinet donnant sur le gave et la montagne, en compagnie des personnages qui peuplaient les lourdes tapisseries flamandes. Lorsque Henri la voyait sortir de son cabinet, il avait du mal à la reconnaître : la fille de France s’était rabougrie jusqu’à revêtir l’apparence d’un petit rongeur malingre et frileux, aux yeux rouges de fatigue, aux pattes tremblantes, au teint cendreux. Elle ne quittait son cabinet que pour rencontrer de mystérieux hommes noirs venus de Genève ou de Strasbourg.

Marguerite n’avait eu de véritable émotion qu’en apprenant, quelques années avant sa mort, celle de son compère et complice, le poète Clément Marot. Durant les dernières années de leur existence, ils n’avaient cessé de correspondre, de se rencontrer, d’échanger leurs œuvres. Elle lui pardonnait ses poèmes érotiques au nom des Psaumes de David qu’il avait traduits en langue vulgaire ; il lui passait ses convictions catholiques en se disant qu’elle ne manquait aucune occasion de s’informer sur la religion prêchée par Luther et Calvin. Elle le poussait dans les cercles de la poésie, lui ouvrait des portes qui sans elle lui eussent été fermées, le disputait aux chambres ardentes débouchant sur les bûchers de l’Inquisition.

Une nuit de grand froid, dans son domaine d’Odos, à deux lieues de Tarbes, elle était occupée à suivre à la lentille le passage d’une comète, quand elle avait été saisie de frissons. Elle avait eu le temps, avant de mourir, de faire une brève retraite chez les moniales de la ville voisine, où elle se rendait souvent pour surveiller chez les mourantes l’« envolement de l’âme ».

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Henri d’Albret avait rencontré Marianne d’Alespée une dizaine d’années auparavant, alors qu’il cheminait le long de la Baïse, dans la garenne de Nérac. Il avait fait halte pour la regarder jouer avec son chien, lui avait demandé qui elle était et où elle demeurait. Elle avait déjà, sous la fraîcheur de la jeunesse, une maturité de fruit compromise par un soupçon d’embonpoint. Il l’avait prise en croupe pour la conduire au château. Elle n’y avait pénétré qu’une fois, dans son enfance, et n’en gardait qu’un souvenir diffus : une salle de garde qui sentait la sueur et la crasse d’homme, la soupe et la fumée ; elle y avait eu très froid.

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Fin novembre 1553

Lorsque la petite escorte sortit du château au début de l’après-midi il faisait un temps doux pour la saison, comme si l’été de la Saint-Martin allait se poursuivre jusqu’à Noël. Un petit vent balaguer sautait par foucades par-dessus le gave qui roulait des eaux brunâtres hors desquelles n’émergeaient que des flots où s’accrochaient des arbres morts. Une crème de soleil coulait sur les Pyrénées comme aux plus beaux jours du printemps, lorsque le vent du sud, lou ben, sent l’Espagne.

Aucune nouvelle n’était, depuis des jours, parvenue de la Saintonge, où séjournaient Jeanne et Antoine, fille et gendre du roi de Navarre, Henri d’Albret, dans l’attente de leur retour en Béarn où Jeanne devait faire ses couches. À plusieurs reprises déjà le roi avait envoyé des reconnaissances vers le nord. Il avait consulté un vieux mage d’Orthez qui lui avait dit :

— Patientez encore une semaine. Mercredi prochain, ils seront là.

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