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"Ils appelaient ça la "Convivencia": la vie en harmonie, tous ensemble, quelles que soient les croyances de chacun. Car l'ennemi n'est pas celui qui croit en un dieu, mais l'ignorant, celui qui ne croit en rien, ne se soucie de rien."
Afficher en entierLe village, perché sur une colline, comptait seulement quelques rues qui descendaient vers le port. Une fois à l’intérieur des murs, ils mirent pied à terre et marchèrent prudemment sur les pavés lisses du sentier avec leurs chevaux. Ils étaient entrés par la porte ouest du mur d’enceinte du village, percé au nord et au sud d’une petite porte cadenassée. En se dirigeant vers le port, ils virent la seule auberge du village qui leur sembla accueillante, avec sa porte grande ouverte devant l’eau noire et ses fenêtres éclairées de bougies scintillantes.
Les cinq voyageurs menèrent leurs chevaux à l’écurie, les confièrent au palefrenier et s’engouffrèrent dans l’auberge. Le claquement des vagues contre le quai, la forte odeur de sel et les relents de vase des filets de pêche leur parvenaient par les fenêtres entrouvertes. Piccolo était un port actif abritant une douzaine de navires, les uns à l’ancre dans la baie, les autres attachés à des anneaux scellés entre les pierres de la digue. Le village était animé, malgré l’obscurité de ce crépuscule d’automne. Les pêcheurs rentraient chez eux et les derniers voyageurs débarquaient des bateaux qui reliaient les deux rives de ce bras de mer. La Croatie était à moins de cent cinquante kilomètres à l’est, et les gens qui entraient dans l’auberge en soufflant sur leurs doigts gelés se plaignaient du vent contraire qui avait prolongé leur traversée de près de deux jours et les avait glacés jusqu’aux os. Bientôt, ce serait l’hiver et plus personne n’entreprendrait de voyage par la mer, à moins d’être d’une hardiesse insensée.
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