Extraits

Thierry réapparut.

- Tu es fortement infecté. Ton cas devrait être rapidement réglé.

Il faudra que je change de médecin traitant, celui-ci n'a aucun tact.

« - Salut les chefs de ma part, lui dis-je avant qu’il ne ferme la porte.

Il marqua un temps d’arrêt, me lança un regard désapprobateur et disparut.

Je restais, pour lui et l’ensemble des métamorphes, une énigme. Normalement, la concentration du virus dans le sang pouvait varier selon le stress, les hormones et bien d’autres facteurs. Plus la concentration était élevée, plus les chances pour le métamorphe de devenir fou étaient grandes. Plus cette concentration durait dans le temps, plus le risque devenait irréversible. Ainsi, une limite théorique avait été établie. Et cette limite, je l’explosais. Chaque jour, j’aurai dû devenir fou. Chaque soir, ils m’annonçaient que cela serait pour le lendemain. Pourtant, mon esprit restait clair.

J’avais appris par Maggie qu’une réunion exceptionnelle devait avoir lieu aujourd’hui pour statuer sur mon cas. Je pensais que j’y serais convié mais j’en doutais de plus en plus.

Ils vont prendre une décision me concernant sans même que j’aie mon mot à dire. Quelle bande d’enfoirés. »

« - Bonjour Doc, comment allez-vous ? demandais-je à son arrivée.

- Je vais bien. Et toi ?

- Comme quelqu’un qui est enfermé dans une cage de deux mètres sur deux depuis une semaine, lançais-je caustique.

- Et à part ça ? Pas de saut d’humeur ? D’absence ?

- Pas de saut d’humeur. Pas d’absence. Et je ne perds toujours pas la raison ! Par contre, j’en ai marre d’être traité comme un chien de laboratoire !

- Mhhh.

Quoi mhhh ?! Ce mec se fou totalement de moi.

Il vient près de moi armé d’une seringue. Je tendis le bras à travers les barreaux pour qu’il me fasse ma prise de sang du matin.

Les yeux rivés sur le microscope à analyser le fluide rouge, Thierry reprit la parole :

- Les animaux de laboratoire ont des cages bien plus petites.

Ah bah s’ils ont des cages plus petites, j’arrête de me plaindre immédiatement. »