Extraits

Elle n'avait pu s'en empêcher. Elle avait parfaitement conscience de rougir jusqu'à la racine des cheveux.

- Je suis vraiment navrée de vous importuner, monsieur… Vous êtes Archie Marchbanks, n'est-ce pas ? L'acteur ?

Elle parlait aussi bas que possible, pour ne pas attirer l'attention sur lui.

Il hocha la tête en souriant.

- Je n'aurait jamais cru qu'il fût possible de vous rencontrer dans un tel endroit… (Elle regarda autour d'elle, comme si elle les surprenait tout les deux dans quelque contrée inhabituelle de la planète.) Vous étiez si prodigieux, dans cette pièce, l'an dernier…

- Asseyez-vous.

D'un signe de tête, il lui indiqua le siège vacant.

(Quand la souricière se refermera…)

Toute la journée, André eu le cœur lourd. Le soir, dès qu'il fut rentré, il se dirigea vers le petit réduit qui lui servait de chambre. Il ne vit personne. Son oncle était encore à la gare, sa tante et ses cousines n'étaient pas là. Il entra dans sa petite chambre, s'assit sur le lit. Lentement, il sortit de sa poche son bien le plus précieux. C'était une lettre, la seule et unique lettre de son père. L'adolescent oublia le monde extérieur. Il n'entendit même pas un train qui passait, faisant trembler la petite maison. Avec une précaution pleine de ferveur, il déplia la lettre pour la relire. Pourtant, il la savait par cœur. Mais il voulait, en ce jour anniversaire douloureux, regarder l'écriture paternelle, les mots tracés au crayon violer, et ressentir l'émotion, l'amour, la tendresse qu'ils exprimaient.

(Le dernier message)