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Moi, ma profession, c'est comptable. Je me lève le matin à sept heures, je prends ma douche, je me rase, je m'habille, et je prépare mon petit déjeuner. A huit heures, je pars pour le boulot. J'ai quatre changements et ça me prend près d'une heure. Le soir, à six heures, je suis de retour dans mon studio. Là, faut encore compter une heure pour préparer le dîner et manger.
Ensuite, de sept heures à onze heures du soir, je lis, j'écoute de la musique, et je réfléchis. Quatre heures sur vingt-quatre, je vis.
Extrait de "Un bout de monde", par Steve O'Connell.
Afficher en entier"Le linceul gris"
Appuyé au comptoir, il bu un cognac, en regardant le patron qui, assis dernière son zinc, lisait un journal du soir.
Le seul autre client était un petit homme à l'air suranné, coiffé d'une casquette de tweed et portant des lunettes à montures d'acier. Un petit homme vraiment très quelconque... sauf qu'il passait son temps à visser et dévisser l'un de ses doigts.
Baker ne s'en avisa qu'après avoir bu son second cognac. Il demeura à le regarder fixement, les yeux exorbités. Puis il se détendit lorsque l'explication rationnelle s'imposa à son esprit. Il s'agissait d'une prothèse, bien sûr, d'un faux doigt ! Mais c'était vraiment à s'y méprendre tant l'imitation était réussie.
Baker portait le verre de cognac à ses lèvres quand l'homme entreprit lentement de dévisser aussi les autres doigts l'un après l'autre.
Une fausse main !
Au bruit du verre reposé sur le comptoir, l'homme leva la tête et Baker lui dit, en pointant le menton vers la "main" :
- C'est plutôt inhabituel, non ?
L'autre parut déconcerté :
- Inhabituel ? Pourquoi ?
- Eh bien, des faux doigts sur une fausse main... Quelle utilité cela peut-il avoir ?
L'homme le regarda, puis tourna les yeux vers le patron du bar qui avait posé son journal et les écoutait.
- Des faux doigts, une fausse main... répéta-t-il d'un ton ahuri en reportant son attention vers Baker, que voulez-vous dire par là ?
Mais avant que Baker ait pu donné cours à son exaspération grandissante, le patron dévissa méthodique son poignet gauche et le posa sur le comptoir.
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