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Ces douze heures loin d’elle lui avaient semblé aussi longues qu’une année entière. Elle resserra son étreinte et gémit quand la douleur surgit dans son bras. Elle pouvait à peine bouger les doigts de sa main droite.
— Dis-moi.
— Quelques brûlures, murmura Cameron à moitié endormie.
Cela ne lui avait pas fait si mal que ça jusqu’ici. Elle leva la main gauche pour caresser le visage de Blair et lui demanda encore :
— Tu es sûre que tu vas bien ?
— Maintenant oui. Cameron, tu dois t’allonger.
Elle venait de réaliser que sa compagne tremblait de tous ses membres et même si elle ne voulait pas la laisser partir, il le fallait.
— Encore une minute, balbutia Cameron. Ça va aller si je ne bouge pas. Ça ne fait pas trop mal si je ne bouge pas. Un peu fatiguée, c’est tout.
— Je sais.
Elle l’entraîna lentement vers le lit. Que Cameron ne lui résiste pas l’inquiéta considérablement, cela ne lui ressemblait pas, il n’y avait pas que de la fatigue.
— Cam?
— Hum ? Stark... je dois la voir. Il le faut.
— Ils t’ont donné quelque chose contre la douleur ?
Cameron se retrouva brusquement assise. Le lit. Comment je me suis retrouvée là ?
— Non, je leur ai dit non. Il faut que je parle à... Mac.
— Tu as mal ? demanda Blair en la poussant doucement sur les oreillers.
— Non, pas tant que ça.
Elle avait une sensation étrange dans la main droite. Elle se rendit vaguement compte que Blair lui soulevait les jambes pour les poser sur le lit et lui retirait ses chaussures.
— Je ne devrais pas être là, remarqua Cameron soudainement.
— Tu es en sécurité pour l’instant, répondit Blair gentiment. Je ne crois pas que tu sois en état de faire une entorse au règlement cette nuit.
Elle vit le bandage taché de brun sur son bras et sa main, et sa gorge se serra. Elle lui caressa légèrement la joue.
— C’est... contre... le règlement, argumenta Cameron d’une voix traînante en cherchant la main de Blair.
Elle lui caressa doucement les doigts.
— Oui, je sais, Commandant, lui murmura tendrement Blair.
Elle remonta les couvertures sur la femme endormie et déposa un baiser sur ses lèvres avant de sortir de la pièce.
Afficher en entierElle posa son pinceau, s’essuya les mains sur une serviette et repoussa une mèche blonde de son front. Contrairement à son habitude, elle regarda à travers l’œilleton. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et elle ouvrit grand la porte.
— Cameron !
Même si elle avait pris l’habitude de dissimuler ses sentiments – c’était tout ce qu’elle pouvait vraiment garder pour elle – elle n’essaya pas cette fois de cacher son plaisir de la revoir. Depuis ses douze ans, son père était un personnage public et, du coup, elle aussi. De parfaits étrangers la photographiaient, écrivaient à son sujet, se prétendaient ses amis, cherchaient à l’approcher. Sous cette attention constante, elle ne savait plus qui se souciait vraiment d’elle ou qui voulait simplement une part de cette célébrité. Cameron était différente et Blair l’avait laissée entrer dans sa vie.
— Je n’arrive pas le croire ! Tu m’as manqué...
Le cœur de Cameron s’emballa. Cela ne faisait que six semaines mais il lui semblait qu’il s’était écoulé des mois depuis leur dernière rencontre. Cheveux blonds qui bouclaient sur le front et la nuque, yeux bleus saisissants et un sourire à faire fondre les glaces du pôle, Blair était superbe. Son corps mince cachait des muscles déliés et tout cela dissimulait une extrême sensualité couplée à une volonté de fer.
— Bonjour, Blair.
Elle voulait la toucher, mais elle ne le pouvait pas. Elle ne voulait pas la blesser, pourtant elle s’apprêtait à le faire, même si son sourire ne révélait rien de son désir ou de ses regrets.
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