Honte de rien, Tome 4 : Sans honte

Charlie s’étudia dans le miroir au-dessus du lavabo de la salle de bain. Un mois après l’agression, son visage était enfin redevenu normal après avoir été un affreux tableau noir et bleu qui était lentement passé par différentes nuances de violet et de bleu. Zack l’avait frappé en plein visage à maintes reprises, et cela s’était vu. Son visage avait ressemblé à un drapeau arc-en-ciel, putain, seulement en moins joli. dans le miroir au-dessus du lavabo de la salle de bain. Un mois après l’agression, son visage était enfin redevenu normal après avoir été un affreux tableau noir et bleu qui était lentement passé par différentes nuances de violet et de bleu. Zack l’avait frappé en plein visage à maintes reprises, et cela s’était vu. Son visage avait ressemblé à un drapeau arc-en-ciel, putain, seulement en moins joli.

Salaud de Zack. Putain de connard !

Sa colère était toujours là. Noah lui avait parlé des étapes du chagrin et avait proposé d’écouter chaque fois que Charlie avait envie de parler. Et Charlie avait dit ce qu’il avait sur le cœur, mais pas à Noah. Il avait raconté ce qui s’était passé à Brad, qui était bien plus à l’écoute que le croyaient la plupart des gens. Cependant, il ne pouvait pas tout lui dire, pas quand c’était si bête, si incroyablement bête. Il s’était comporté comme un véritable idiot, putain.

Noah avait dit que son chagrin à cause de ce qui s’était passé avec Zack avait commencé par le déni, et que cela avait duré des mois, dans le cas de Charlie. Pourquoi était-il resté si longtemps ? Zack l’avait frappé pour la première fois des mois auparavant… et il était quand même resté avec lui. Il savait que ce gars était un gros con, mais il n’avait pas voulu se l’admettre, et encore moins en parler à d’autres personnes.

À Brad. Ça se résumait à ça, hein ? Il n’avait pas voulu reconnaître que Brad avait raison depuis le début. Il avait mis Charlie en garde contre Zack le jour de leur rencontre, quand Charlie avait été si étonné et impressionné que le flic sexy l’écoute avec tant d’attention. Qu’est-ce qu’il avait été naïf, putain ! Brad avait été un ami fidèle, mais il avait mis Charlie en garde à maintes reprises. Et il avait eu parfaitement raison, bordel. Évidemment.

Au moins, Zack ne lui avait pas donné de MST malgré les nombreuses fois qu’il l’avait trompé. Charlie s’en était douté et Brad l’avait confirmé. Il n’en voulait pas à Brad de ne rien avoir dit ; il était dans une position impossible, étant donné que Charlie n’était pas prêt à entendre quoi que ce soit de négatif à propos de Zack. Sa seule sortie depuis l’agression avait été une clinique pour se faire tester, et heureusement, tout était négatif. Mais Zack avait vraiment été un connard, putain. Il avait même abordé Brad pour le baiser.

Charlie était encore bloqué à la deuxième étape : la colère. Une profonde colère enragée. Il la sentait bouillonner en lui par moments, et ça le rendait agité et nerveux. Avoir été renvoyé — cela avait été difficile de faire son travail d’assistant personnel virtuel pour un designer de mode après l’agression, et l’homme l’avait viré quelques jours plus tard, ce con —, et ne pas pouvoir faire son spectacle de drag queen, qu’il aimait tant, n’aidaient pas. Il devenait fou.

Peut-être était-il temps de chercher du travail, même si la perspective d’aller dehors le faisait flipper. Dehors, il y avait Zack, et jusqu’à présent, il n’avait montré aucun signe qu’il avait abandonné l’idée de retrouver Charlie. Il l’avait appelé sans cesse jusqu’à ce que Charlie change de numéro, et Brad avait dû se résoudre à faire de même, car il avait aussi reçu une multitude d’appels. Il avait même abordé Blake. Ce n’était qu’une question de temps avant que Zack ne le trouve… Et sortir ne ferait qu’augmenter les chances que ça arrive. Non, il resterait à l’intérieur pour le moment, dans ce refuge où les gens étaient gentils et sympas.

Il s’examina de nouveau. Il avait toujours été pâle, mais là, sa peau était carrément fantomatique, ce qui contrastait vivement avec ses cheveux foncés. Ses yeux paraissaient encore plus grands que d’habitude, probablement parce qu’il avait perdu du poids et qu’il ne pouvait pas se le permettre. Il était déjà tellement frêle, putain. Le petit minet mignon — quel horrible cliché ! Et il suintait déjà des arcs-en-ciel sans le vouloir, alertant tout le monde aux alentours que oui, il était gay, merci bien. Quelle vie de merde ! Quelle vie de merde !

Il descendit au rez-de-chaussée. Brad était déjà au travail, mais Noah était sur le canapé, occupé avec son iPad, et Indy était en train de lire un livre, blotti contre lui. Depuis le retour d’Indy, ces deux-là étaient inséparables. À plus d’une occasion, Charlie avait soupiré tant ça lui réchauffait le cœur de les voir s’embrasser, ou se câliner, ou se toucher.

Pourtant, malgré la joie apparente de leurs retrouvailles, de la tristesse demeurait dans leurs yeux, surtout ceux d’Indy. Était-ce un vestige du traumatisme qu’il avait subi ? Charlie l’ignorait.