Extraits

Je m'écrie << Non ! >> et je bondis en avant.

Il est trop tard pour retenir son bras, et je sais d'instinct que je n'aurai pas la force de la bloquer. Je me jette plutôt entre Gale et le fouet. Les bras tendus pour protéger son corps meurtri, je ne suis pas en mesure de détourner la mèche. Je la prends en plein sur la joue gauche.

La douleur est cuisante, instantanée. Des éclairs déchirent mon champ de vision. Je tombe à genoux. Appuyée sur une main, je me tiens la joue de l'autre. Je sens déjà la chair enfler, me pocher l'œil. Le sang de Gale ruisselle partout sur les pierres. L'air est saturé de son odeur. Je hurle :

- Arrêtez ! Vous allez le tuer !

J'entrevois le visage de mon agresseur. Dur, marqué de rides profondes, avec une bouche cruelle. Des cheveux gris coupés en brosse, des yeux si noirs qu'ils semblent se réduire aux iris, un long nez droit, rougi par l'air glacé. Il relève encore son bras vigoureux, le regard rivé sur moi. Je porte la main à mon épaule, à la recherche d'une flèche, mais bien sûr j'ai laissé mes armes dans la forêt. Je serre les dents en prévision du prochain coup.

Je voulais simplement nous garder en vie, Peeta et moi. Tout acte de rébellion de ma part n’était que pure coïncidence. Mais quand le Capitole décrète qu’un seul tribut peut vivre et qu’on s’y oppose, je suppose que cette audace constitue une rébellion en soi. Ma seule défense a été de faire croire que j’avais perdu la tête, que j’étais éperdument amoureuse de Peeta. De sorte que nous avons été autorisés à vivre tous les deux. Nous avons pu partager les lauriers de la victoire, rentrer chez nous, faire la fête, oublier les caméras et vivre en paix. Enfin, jusqu’à présent.

Dans mon esprit, le président Snow figurait devant des colonnes de marbre encadrées de drapeaux géants. Le voir ainsi, dans un endroit qui m’est familier, me donne le tournis. Comme si j’avais soulevé le couvercle de la marmite pour y trouver une vipère à la place d’un ragoût.

Que peut-il bien fabriquer ici ? Je me repasse mentalement les premiers jours des autres Tournées de la victoire. Je me souviens d’y avoir vu les vainqueurs avec leurs mentors, leurs stylistes. Parfois, certains hauts responsables du gouvernement font une apparition. Mais jamais le président Snow. Il se montre lors des cérémonies au Capitole. Point.

Qu’il ait fait le déplacement depuis la capitale ne peut vouloir dire qu’une seule chose : j’ai de sérieux ennuis. Et ma famille aussi, par voie de conséquence. Je frisonne en songeant à ma mère et à ma sœur, à côté, si près de cet homme qui me méprise. Qui me méprisera toujours. Parce que je suis sortie victorieuse de ses Jeux sadiques, j’ai fait perdre la face au Capitole et, par là même, sapé son autorité.

Je tourne la poignée en laiton et j’entre. Mes narines hument des senteurs contradictoires de rose et de sang. Un petit homme aux cheveux blancs, à l’allure vaguement familière, est penché sur un livre. Il lève un doigt, comme pour dire : << Accorde-moi une minute. >> Puis il se retourne vers moi, et je me fige sur place.

Je reste pétrifiée sous le regard de serpent du président Snow.

Beauty that arose out of pain.

Peeta rinses the pearl off in the water and hands it to me. "For you." I hold it out on my palm and examine its iridescent surface in the sunlight. Yes, I will keep it. For the few remaining hours of my life I will keep it close. This last gift from Peeta.

Instead of satisfying me, the kisses have the opposite effect, of making my need greater. I thought I was something of an expert on hunger, but this is an entirely new kind."

I feel that thing again. The thing I only felt once before. In the cave last year, when I was trying to get Haymitch to send us food. I kissed Peeta about a thousand times during those Games and after. But there was only one kiss that made me feel something stir deep inside. Only one that made me want more.

I realize only one person will be damaged beyond repair if Peeta dies. Me.

"I do," I say. "I need you."

But Peeta's intention is clear. That Gale really is my family, or will be one day, if I live. That I'll marry him. So Peeta's giving me his life and Gale at the same time. To let me know I shouldn't ever have doubts about it. Everything. That's what Peeta wants me to take from him.

Peeta pulls the chain with the gold disk from around his neck. He holds it in the moonlight so I can clearly see the mockingjay. Then his thumb slides along a catch I didn't notice before and the disk pops open. It's not solid, as I had thought, but a locket. And within the locket are photos. On the right side, my mother and Prim, laughing. And on the left, Gale. Actually smiling."