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Peeta et moi nous reconstruisons ensemble. Il y a encore des moments où je le vois saisir un dossier de chaise et s’y accrocher le temps que les mauvais souvenirs s’éloignent. Je me réveille de temps en temps en hurlant, assaillie de visions de mutations génétiques et d’enfants morts. Mais ses bras sont toujours là pour me réconforter. Et une nuit, ses lèvres. Quand j’éprouve de nouveau cette sensation brûlante qui s’était emparée de moi sur la plage, je comprends que cela ne pouvait pas se terminer autrement. Que pour survivre, je n’ai pas besoin de la flamme de Gale, nourrie de sa rage et de sa haine. J’en ai déjà bien assez en moi. Ce qu’il me faut, c’est le pissenlit au printemps. Le jaune vif qui évoque la renaissance plutôt que la destruction. La promesse que la vie continue, en dépit de nos pertes. Qu’elle peut même être douce à nouveau. Peeta est le seul à pouvoir m’offrir ça.
Alors, après, quand il me glisse à l’oreille :
-Tu m’aimes. Réel ou pas réel ?
Je lui réponds :
-Réel.
Afficher en entierJ'attrappe un autre coussin et je me lève pour mieux viser. Des larmes surgies de nulle part me coulent sur les joues.
- Elle est morte. (Je me prends le ventre à deux mains pour atténuer la douleur. Je me laisse tomber à genoux, en serrant le coussin contre moi et en pleurant.) Elle est morte, saleté de chat ! Elle est morte.
Un son étrange, entre le sanglot et la lamentation, s'échappe de mes lèvres et donne voix à mon désespoir.
Afficher en entierÉPILOGUE
Ils jouent dans le Pré tous les deux. La fillette brune aux yeux bleus gambade devant. Le garçon aux boucles blondes et aux yeux gris s’efforce de la suivre en trottinant sur ses jambes dodues. Il m’a fallu cinq, dix, quinze ans avant d’accepter. Mais Peeta en avait tellement envie. Quand je l’ai sentie remuer en moi pour la première fois, j’ai d’abord éprouvé une peur panique vieille comme le monde, que seul le bonheur de la tenir entre mes bras a su calmer. Le porter, lui, a été un peu plus facile, mais pas beaucoup.
Ils commencent à peine à poser des questions. Les arènes ont été rasées, on a érigé des monuments du souvenir, les Hunger Games n’existent plus. Mais on leur en parle à l’école, et la fillette sait que nous y avons joué un rôle. Le garçon l’apprendra dans quelques années. Comment leur parler de ce que nous avons connu sans les terroriser à mort ? Mes enfants, qui prennent pour argent comptant les paroles de la chanson :
Sous le vieux saule, au fond de la prairie,
L 'herbe tendre te fait comme un grand lit
Allonge-toi, ferme tes yeux fatigués,
Quand tu les rouvriras, le soleil sera levé
Il fait doux par ici, ne crains rien
Les pâquerettes éloignent les soucis
Tes jolis rêves s’accompliront demain
Dors, mon amour, oh, dors, mon tout-petit.
Mes enfants, qui ne savent pas qu’ils jouent sur un cimetière.
Peeta dit que tout ira bien. Nous sommes ensemble. Et nous avons le livre. Nous saurons leur expliquer d’une manière qui les rendra plus courageux. Mais un jour, il faudra bien leur parler de mes cauchemars. D’où ils me viennent. Pourquoi ils ne s’effaceront jamais complètement. Je leur apprendrai comment je survis. Je leur dirai que certains matins, je n’ose plus me réjouir de rien de peur qu’on me l’enlève. Et que ces jours-là, je dresse dans ma tête la liste de tous les actes de bonté auxquels j’ai pu assister. C’est comme un jeu. Répétitif. Un peu lassant, même, après plus de vingt ans.
Mais j’ai connu des jeux bien pires.
Afficher en entier-Heu, Finnick ? Et si tu mettais un pantalon ?
Il baisse les yeux sur ses jambes comme s’il remarquait sa tenue pour la première fois. Puis il arrache sa chemise de nuit et se tient devant nous en sous-vêtement.
-Pourquoi ? S’étonne -t-il en prenant une pause lascive tout à fait ridicule. Est-ce que je perturbe ta concentration ?
Je ne peux pas m’empêcher de rire, d’abord parce que c’est drôle, ensuite parce que ça met Boggs très mal à l’aise, et enfin parce que je suis heureuse de retrouver le Finnick que j’ai connu à l’édition d’Expiation.
-Je ne suis qu’une femme, Odair.
Afficher en entierPeeta fit un petit geste avec sa cuillère, pour nous englober, Gale et moi.
- Alors vous êtes officiellement ensemble ou est-ce que tu continues à te traîner ce trucs d'amants maudits?
- Elle continue de se le traîner, répond Johanna.
Les mains de Peeta se referment en poings, puis se détendent dans un spasme. A-t-il tellement de mal à ne pas se jeter à ma gorge ?
Afficher en entierJe m'approche du jeune homme, je me penche pour l'aider quand il se redresse sur les genoux et braque son arme en plein sur moi.
[...]
Je comprends ;a peine ce qu'il bafouille :
-Donne-moi une seule raison de ne pas te tuer.
Le reste du monde s'estompe. Il n'y a plus que moi, fixant dans les yeux un homme de la Noix qui me demande une raison. Je devrais pouvoir lui en fournir des milliers. Pourtant, la seule réponse qui me vient aux lèvres, c'est :
-Je n'en vois pas.
Logiquement, à ce stade, l'homme devrait appuyer sur la détente. Mais il reste indécis, perplexe. Je suis moi-même en proie à la confusion quand je réalise que je ne lui ai dit que la pure vérité [...]
-Je n'en vois aucune. C'est tout le problème, pas vrai? (Je baisse mon arc.) On a détruit votre mine. Vous avez rasé mon district. Nous avons toutes les raisons de nous entre-tuer. Alors, fais-le. Le Capitole te décernera une médaille. Moi, je ne veux plus tuer ses esclaves à sa place.
[...]
-Je ne suis pas son esclave, marmonne l'homme.
-Moi, si, dis-je. C'est pour ça que j'ai tué Cato... et qu'il a tué Tresh... et que Tresh a tué Clove... et que Clove a essayé de me tuer. Chacun se renvoie la balle, et à la fin, qui gagne? Certainement pas nous. Pas les districts. C'est toujours le Capitole. Mais j,en ai assez d'être un pion dans ses Jeux.
Afficher en entier"Je m'appelle Katniss Everdeen. Pourquoi ne suis-je pas morte ? Je devrais l'être. Ce serait beaucoup mieux pour tout le monde..."
Afficher en entier- Tu n’avais qu’à être moins photogénique, dis-je à Gale.
Ah, si les regards pouvaient tuer…
Afficher en entier- Tu m'aimes. Réel ou pas réel ?
- Réel.
Afficher en entierJe reste piégée ainsi pendant des jours, des années, des siècles peut-être. Morte, sans être autorisée à mourir. Vivante, mais pour ainsi dire morte.
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