Commentaires de livres faits par Hyaline
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Commentaires de livres appréciés par Hyaline
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“ Le Messie ! Le Messie !” clamèrent-ils.
Le jour brillait comme un sou neuf.
Le Christ franchit le village sans s’arrêter, mais les gens le suivaient, produisant des mains multiples qui palpaient son tissu blanc, des visages en nombre qui recherchaient son regard, assoiffés de contagion divine.
Alors qu’il quittait déjà le village, entraînant avec lui toute la population anéantie d’attentes, un malheureux s’abattit à ses pieds, confessant son inavouable désir :
“ Je veux être riche, se plaignit l’homme.
– Pourquoi ? demanda le Christ.
– Parce que j’en ai assez de peiner, de suer, de me battre pour manger, de souffrir du froid, de payer de ma personne depuis déjà cinquante ans.
– Si tu peux payer de ta personne depuis si longtemps, n’as-tu pas encore compris que tu es riche ?” lui dit le Fils de l’Homme.
Un paysan, frappé par l’aspect surhumain de Jésus, lui demanda quel était son enseignement :
“ J’enseigne que Dieu est notre Père à tous, dit le Christ.
– Et qui es-tu pour enseigner une chose pareille ? lui demanda le paysan.
– Le Fils unique de Dieu ”, répondit le Christ.
Le paysan s’en alla sans demander son reste.
Le Christ avait déjà disparu dans le maquis, affamé de marches incessantes. Il vivait de fruits sauvages et de petits insectes dont il décapsulait l’abdomen avec ses incisives.
Le Christ était toujours aux anges.
Sa cadence soutenue assurait une bonne diffusion de son savoir. Comme à la fenêtre de lui-même, il voyait passer les collines et les vallées, stigmates de mers anciennes, foulant au pied des coquillages cristallisés et des squelettes de calcaire. Les villages adoucissaient les pentes, le soleil sublimant les tuiles roses.
Empruntant une sente, Jésus croisa une femme qui charriait une lourde charge de bois.
La travailleuse peinait sous le poids. Le Christ lui proposa d’en porter la moitié.
“ Pourquoi pas tout ? s’indigna la femme.
– Parce qu’ainsi on pourra croire que c’est toi qui m’aides à porter le bois ”, lui expliqua le Fils de Dieu.
On étouffe dans la chambre
Crois-tu
Au loin il y a la gare qui hurle
Je m'en irais à Toronto
Une brise souffle dans les rideaux
On voit la mer au-dessus des toits
le train va partir tout à l'heure
l'horloge ralentit
Il faut faire oublier le soleil ou la pluie
la fenêtre n'est pas fermée
je prendrais ma canne et mon grand manteau vert
Il neige encore à Vancouver
J'ai ton billet et ton sac
Laisse mourir ceux qui s'accrochent
Nous doublerons le cap Horn
l'horizon est invisible
Nos yeux s'agrandissent
La Grande Roue vient de s'arrêter