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Selon elle, c’était Tigre qui piquait une crise. De paranoïa. Rage répondit dès la première sonnerie et brailla son nom. Il était tellement énervé qu’elle eut du mal à reconnaître « Ellie ». — C’est moi. Comment vas-tu ?
— Où tu es ?
— Ils craignent que tu fasses une réaction à un médicament qu’on t’a injecté et que tu représentes un danger pour moi. Je vais bien. Justice et Slade sont avec toi ?
— Où es-tu ? grinça-t-il. Dis-le-moi tout de suite, Ellie. Ellie croisa le regard inquiet de Tigre.
Aucun doute, Rage était bizarre.
— Je rentre bientôt. Justice et Slade sont toujours là ? — Ils sont sortis, gronda l’Hybride. C’est moi qui irai te chercher si tu ne me dis pas tout de suite où tu es. Rentre immédiatement. Ne m’oblige pas à te retrouver. — Calme-toi, mon grand. Les médecins vont t’ausculter, je rentrerai dès qu’ils auront donné leur feu vert. — Puisque tu insistes… je viens te chercher.
Il raccrocha violemment.
— Rage ?
Afficher en entier— Je suis… avec vous ? Je croyais que vous me haïssiez… Kit émergea de la salle de bains.
— On ne te hait pas. Tu es notre toutou.
— Kit ! la reprit Rouille en secouant la tête. Tu n’as pas le droit de dire ça, c’est blessant.
Kit haussa les épaules.
— C’est la vérité, pourtant. Elle est si petite, si mignonne. Et elle jappe sans arrêt comme si elle cherchait à nous faire plaisir, comme… comment ça s’appelle, déjà ? Un yorkshire ? Rouille soupira.
— On était d’accord sur le fait qu’elle fait plus penser à un gentil caniche, avec ses longs cheveux blonds. (Grand sourire à l’attention d’Ellie.) Ne le prends pas mal, surtout. On t’adore et tu nous fais beaucoup rire. On sait toutes à quel point tu tiens à nous.
— J’ai besoin de m’asseoir, marmonna Ellie, qui flageolait sur ses jambes, ayant du mal à avaler le fait d’être considérée comme un « gentil toutou ».
La jeune femme alla se vautrer au bord de son lit… et regretta son manque de précautions quand son entrecuisse se rappela à son bon souvenir.
— Merde, lâcha-t-elle.
Ellie ferma les yeux. Je suis leur toutou. Le fait d’être vue comme un caniche la fit grimacer.
— Tu l’as rendue triste, gronda Brise. Excuse-toi tout de suite. — Désolée, enchaîna aussitôt Kit. C’est positif, ça veut dire qu’on t’aime bien. Je l’ai précisé, pas vrai ? C’est si terrible, d’être un toutou ? Les gens les adorent. On t’apprécie beaucoup.
Afficher en entier— Tu as confiance en moi ?
— Totalement, répondit l’Hybride sans hésiter.
— Je peux me placer au-dessus ?
D’abord surpris, Rage plissa peu à peu les yeux.
— Tu veux être au-dessus ? C’est mon poids qui pose problème ? Ce disant, il se souleva de quelques centimètres pour soulager sa partenaire qui ne voulut rien savoir et le ramena tout contre elle.
— Non, ce n’est pas ça. J’aime que nos deux corps se touchent et j’adore être en dessous, mais j’ai très envie de te chevaucher. (Elle le dévisagea avec intensité.) Brise m’a confié que vous n’aimiez pas beaucoup ça, mais es-tu au moins prêt à essayer ? Pour moi ?
Le maxillaire de Rage se crispa.
— Tu veux me dominer, c’est ça ?
Afficher en entier— J’aime ta logique imparable.
Ellie s’approcha et se hissa sur la pointe des pieds pour lui effleurer le lobe de l’oreille avec les lèvres.
— Et moi, j’aime ton cul et le fait que tu sois parfaitement rétabli. Il me tarde qu’on se retrouve tous les deux.
— Ellie ? fit Slade.
L’intéressée tourna la tête.
— Une petite seconde. On avait un truc à se dire en privé. — En privé, en privé… On a tous entendu, se gaussa Slade en se flattant l’oreille. Ouïe fine, aurais-tu oublié ? Heureux d’apprendre que l’ami Rage tient la super forme, cela dit.
Se sentant rougir, Ellie lui adressa un regard noir. — Dis donc, toi, tu ne pourrais pas faire semblant de ne rien avoir entendu ?
Afficher en entier— Elle ne m’intéresse pas, Ellie. Je regardais son cul, c’est vrai, mais c’est parce qu’elle a la peau bizarre. Rien à voir avec le tien. — Bizarre ? répéta Ellie, à deux doigts d’exploser. — Le bas de ses fesses est tout plissé et marbré. Tes fesses à toi sont toutes lisses. Je les adore.
— Tu lui matais les fesses parce qu’elle a de la cellulite ?
Afficher en entier— Puis-je vous poser quelques questions ?
— Du genre ?
— Eh bien, commença Trisha tout en ajustant sa position au bord du lit, j’ai épluché les rapports concernant la physiologie des Hybrides… et il se trouve que M. Rage a de l’ADN canin. Il est écrit qu’ils ont le pénis qui enfle pendant l’acte. (Elle ménagea un silence.) Est-ce douloureux ? — Non. (Ellie secoua la tête.) C’est ahurissant, ce qui vient d’arriver… — Combien de temps devez-vous patienter avant que le gonflement s’estompe ?
Ellie fronça les sourcils.
— Je vous en prie… C’est important.
— Comment ça, important ? Afin de rencarder les autres femmes qui décideraient de coucher avec un Hybride ?
Trisha hésita.
— C’est… plus personnel encore. Je suis attirée par l’un d’eux.
Afficher en entier- Qu’est-ce qui s’est passé ?
La voix grave qui s’éleva dans le dos d’Ellie la fit sursauter ; elle lâcha son sac à main en se retournant. Rage s’était approché à pas de loup, il faisait si peu de bruit en marchant qu’elle ne l’avait pas entendu venir. Elle sentit sa poitrine se serrer en le découvrant si proche.
- Essaie de faire un peu de raffut quand tu approches, j’ai failli avoir une attaque.
L’Hybride fit trois pas de plus vers Ellie.
- Tu as subi une tentative d’enlèvement ?
Rage se baissa, ramassa le sac d’Ellie et le lui tendit dans sa main immense tout en se redressant de toute sa hauteur.
- Comment ça s’est passé ?
Ellie sentit son rythme cardiaque ralentir.
- Des manifestants ont dû me filer le train jusqu’au motel. Ils ont loué la chambre voisine de la mienne et m’ont tendu une embuscade au moment où je revenais du fast-food. Je me suis mise à hurler quand l’un des trois types m’a ceinturée, mais des témoins ont commencé à gueuler et mes agresseurs ont pris la fuite.
L’expression sur le visage de Rage collait au nom qu’il s’était choisi. Il lui va comme un gant, estima la jeune femme. Bouche cousue, il continuait à la dévisager et se mit à gronder sourdement. Puis il entrouvrit la bouche et montra les crocs. Ellie recula, sur ses gardes. Quelle mouche le pique ? Je n’ai rien fait de mal… Il paraissait de nouveau sur le point de lui sauter à la gorge.
- Tu n’es pas en sécurité à l’extérieur, décréta-t-il d’une voix rauque. À compter d’aujourd’hui, tu restes ici. Ne proteste pas.
Dean Hoskins se racla la gorge et exhiba son portable.
- J’appelle la structure d’accueil des visiteurs pour voir s’ils ont un appartement disponible.
- Pas la peine, rétorqua Rage. Ellie emménage chez moi.
L’intéressée, interdite, fit les yeux ronds.
- Chez toi ? hoqueta-t-elle.
Il fit un pas vers elle.
- Tu as le chic pour t’attirer des ennuis, beauté. À moins que ce soient les ennuis qui sachent tout le temps où te trouver. Je dispose d’une chambre inoccupée. Tu vas t’y installer, ça me permettra de garder un œil sur toi.
Oh, oh… Ellie vit l’Hybride cesser de la dévorer des yeux pour s’intéresser à sa voiture. Il en fit le tour, inspecta les dégâts avec soin puis s’arrêta devant la jeune femme. Il lui prit la main avec fermeté mais sans brusquerie.
- Allons-y à pied, mon logement n’est pas bien loin. Quelqu’un passera prendre tes affaires et s’occupera de retaper ce… tas de boue.
- Mais ma valise…, plaida Ellie en traînant des pieds.
- Pas maintenant, grinça-t-il en l’obligeant à suivre le mouvement.
Rage s’élança. Contrainte d’avancer, Ellie remarqua du coin de l’œil l’effarement de Dean Hoskins. Soucieuse de ne pas attirer d’ennuis à l’Hybride, elle se retint de faire une scène : Rage se comportait ainsi dans l’unique but de la protéger… et la perspective de quitter Homeland déplaisait beaucoup plus à la jeune femme que celle d’emménager chez lui.
- Merci d’être passé me chercher, lança-t-elle.
- Pas de quoi, maugréa Hoskins.
Ellie détailla le profil élégant et fermé à la fois de Rage tandis qu’elle trottinait pour suivre son allure. Il tenait toujours son sac dans l’autre main. En constatant qu’il avait les phalanges blanchies à force de serrer, la jeune femme s’inquiéta de l’état dans lequel elle allait retrouver ses affaires. Elle se garda toutefois de râler jusqu’à l’entrée du bungalow. Il lui lâcha la main sur le seuil, sortit son badge de sa poche arrière et déverrouilla. Ses yeux noirs étaient rivés sur elle.
- Allez zou, à l’intérieur.
Ellie hésita.
- Pourquoi es-tu fâché après moi ?
- Je ne le suis pas, gronda-t-il. Entre.
Ellie pénétra dans l’intérieur mal éclairé et jeta un coup d’œil à la ronde. La porte se referma à grand bruit. Elle fit volte-face : il était là, adossé à la porte, et venait de lâcher son sac à main. Elle tressaillit en priant pour que son portable ait résisté au choc contre le carrelage. En relevant les yeux vers Rage, elle vit qu’il la dévisageait avec intensité et que ses crocs saillaient de nouveau.
- Pour quelqu’un qui n’est pas en rogne contre moi, risqua-t-elle à mi-voix, c’est rudement bien imité… Tu pourrais au moins, je ne sais pas, ajouta Ellie en désignant sa propre bouche, ranger tes canines ?
Rage gronda.
Ellie recula de quelques pas.
- OK, continue… Mais je te jure que quand tu montres les crocs en faisant les gros yeux, tu donnes la nette impression d’être en pétard. (Elle reprit son souffle.) Quant au grondement, dit-elle en haussant les épaules, s’il ne signifie pas que tu es furieux, il faut m’expliquer…
Afficher en entier— Détends-toi.
Un sourcil arqué, il baissa la tête vers le membre dressé contre l’estomac d’Ellie. Puis il la regarda dans les yeux. — J’ai l’air détendu, selon toi ?
Afficher en entier— On faisait l’amour et c’était génial jusqu’à ce que vous vous jetiez sur lui, salopard ! On s’éclatait, on riait, et d’un seul coup… (Sa voix se brisa.) C’est votre faute si je me suis fait mal, pas la sienne. La vôtre. Tout se serait passé à merveille si vous n’aviez pas débarqué, attaqué Rage. C’est à cause de vous que ma tête a heurté le plan de travail.
Justice recula d’un pas et passa de blême à livide.
— Mais… mais vous hurliez quand j’ai frappé à la porte… Et vous étiez ligotée quand on a débarqué…
Ellie se tourna vers Trisha.
— Leurs femmes ne crient jamais, quand elles jouissent ?
La praticienne haussa les épaules.
— Aucune idée… Mais certaines d’entre nous le font, c’est une certitude.
Afficher en entier- Tu es la seule dont je veille, Ellie. Jamais je ne toucherai une autre femme, tu as ma parole. Tu es tout pour moi. Je suis sérieux.
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