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Elle se souvenait de tout.
— Je me souviens avoir pensé que j'étais la fille la plus chanceuse de Grand Junction parce qu'un certain Hunt...
— Tu ne connaissais vraiment pas mon nom ?
Elle secoua la tête.
— Parce qu'un certain Hunt...
— Marc. (Il enfouit son nez dans ses cheveux.) Dis-le. Dis mon nom.
— Parce que Marc Hunter, le garçon le plus craquant de l'école, était disposé à prendre ma virginité.
Il rit - ou toussa.
— Disposé ? Dit comme ça, on croirait que je me suis sacrifié. Ah, disposé ! C'était très noble de ma part, c'est ça ?
— Je n'étais pas jolie et admirée de tous comme Dawn Harper ou Kendra Willis. Je croyait qu'un gars comme toi n'aurait pas envie...
Cette fois, il éclata ouvertement de rire, et la fatigue disparut de don visage. Son amusement la réchauffa aussi sûrement que les rayons du soleil.
— Je n'ai pas repensé à Dawn ni à Kendra depuis que nous avons quitté cette fichue fête à bord de ma belle voiture. Mais pour penser à toi, j'ai pensé à toi. Et pourquoi dis-tu que tu n'étais pas jolie ? Tu parles, comparées à toi, Dawn et Kendra étaient banales. Toi, tu étais jolie et intelligente.
Elle le poussa à s'allonger sur le dos et se redressa en se tortillant, puis cala ses seins sur son torse.
— As-tu couché avec elles ?
— Avec Dawn et Kendra ? Euh...
Elle éprouva une pointe de jalousie absurde.
— Tu as couché avec elles, pas vrai ?
Il enfonça les doigts dans sa chevelure et secoua la tête en souriant.
— Eh, non. J'ai tripoté Dawn une fois ou deux sous les gradins, mais c'est tout. Si mes souvenirs sont justes, elle avait de très gros...
Sophie plissa les yeux et lui lança un regard noir.
— Pieds ! J'allais dire pieds !
Afficher en entier" Du sang séché.
Ses souvenirs lui revinrent d'un bloc, accompagnés d'un pic de peur.
C'était lui.
Marc Hunter.
L'homme qui avait pointé une arme sur sa tête. L'homme qui l'avait kidnappée. L'homme qui... oh, mon Dieu ! L'avait-il violée ?
- Non !
Elle le repoussa, rua, tenta de l'écarter d'elle.
- Calmez-vous, Sophie !
Il grogna, geignit, puis la fit rouler sous lui, l'immobilisant sur le matelas de toute la longueur de son corps nu, ses mains tenant ses bras au-dessus de sa tête.
- Oh, juste ciel ! gémit-il.
Elle perçut la douleur dans sa voix, mais elle était trop terrifiée, trop paniquée et bien trop en rogne pour s'en soucier.
- Laissez-moi...
- Pas avant que vous me promettiez de ne plus approcher vos genoux de mes bourses ! (Il ronchonna, les dents serrés.) La vache, vous n'êtes pas tendre avec les bijoux de famille.
Il lui fallut un moment pour reprendre son souffle.
Puis il leva la tête et la considéra durement.
- Ecoutez-moi, petite elfe. Je ne doute pas que ça prête à confusion, mais ce n'est pas ce que vous croyez. Il n'est rien arrivé de violent ou de sexuel. Vous étiez en hypothermie et j'ai passé les dernières heures à vous maintenir en vie. Si nous sommes ensemble dans ce sac de couchage, c'est pour préserver votre température corporelle.
Or, Sophie l'entendait à peine.
Une seule personne l'avais jamais appelée ainsi.
Elle leva les yeux vers lui, trop stupéfaite pour parler. Mais elle avait beau s'efforcer de le nier, elle savait que c'était la vérité, et cette prise de conscience s'immisça lentement en elle, avec un goût doux-amer.
Elle respira en tremblant, puis prononça le mot qui brûlait les lèvres :
- Hunt ? "
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