Il est avantageux d'avoir où aller
Auteur
- Emmanuel Carrère (Écrivain)
Classement en biblio - 6 lecteurs
extrait
Quoi qu'il fasse, il sera lamentable, il ne pourra plus être que lamentable parce qu'un homme qu'on n'aime plus est lamentable, c'est tout. [...] Car c'est la chose la plus terrible du monde, le désamour, le moment où l'autre cesse de vous aimer et où on sait que c'est sans appel, sans merci, qu'on est plus rien, qu'on existe plus dans son regard ni sur terre ni même dans le regard de Dieu, si on y croit. C'est la chose que tout le monde redoute le plus au monde, qu'on est prêt à tout faire pour éviter ou repousser, parce que ça arrive fatalement un jour, je crois que ça arrive dans toutes les vies, à un moment ou à un autre, et que chacun est condamné un jour à tenir l'un ou l'autre rôle, l'un et l'autre rôle, et que le rôle de celui qui n'aime plus n'est même pas plus enviable que le rôle de celui qui n'est plus aimé.
(P205)
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Dates de sortie
Il est avantageux d'avoir où aller
- France : 2016-02-11 (Français)
- France : 2017-08-24 - Poche (Français)
Activité récente
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Résumé
Ce gros livre de plus de 500 pages réunit la plupart des articles écrits par Emmanuel Carrère depuis 25 ans dans la presse (du Nouvel Observateur à La Règle du jeu, en passant par Les Inrockuptibles ou XXI). Ces textes, de dimensions variables, mais le plus généralement assez longs, heureusement longs, couvrent les sujets les plus divers : de l'amour à la politique, de la littérature au cinéma, de la société et des faits divers à l'intime. On y lit l'amorce de préoccupations qui donneront plus tard lieu à des livres, on y vit avec l'auteur ses doutes, ses échecs (par exemple son interview ratée de Catherine Deneuve), ses réussites, ses enthousiasmes, de Truman Capote à Sébastien Japrisot, du mathématicien anglais Alan Turing à Michel Déon. On s'y plonge dans de fascinants reportages sur la Roumanie, sur une junkie américaine, sur la Russie, sur le forum de Davos. On y lit aussi des préfaces brillantissimes, à Moll Flanders de Defoe, à l'intégrale des nouvelles de Philippe K. Dick ou encore à " Epépé ", de Ferenc Karinthy. Et même, pendant neuf chroniques merveilleuses de drôlerie mais aussi de finesse psychologiques écrites pour un magazine italien, il devient " envoyé spécial dans le coeur des hommes " et, plus particulièrement, dans le sien. Bref un panorama vaste et quasi complet des talents d'Emmanuel Carrère. Analyste, chroniqueur, commentateur, aventurier, satiriste, critique et avant tout magnifique écrivain.
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