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Dans notre société, en effet, on parle peu de la mort, on la craint comme un néant absolu. Même ceux qui croient en Dieu la redoutent, c’est un comble ! Pour ma part, à la lumière de mes expériences, j’ai juste la conviction que notre vie est éternelle. Quelle que soit la forme qu’elle prend après le trépas, la conscience d’un homme ne meurt pas. Bien des sociétés orientales ont totalement admis ce postulat mais notre société occidentale la réfute le plus souvent. Par ailleurs, ma formation journalistique me procure une curiosité qui me pousse toujours plus loin dans mes investigations. Je fouine, je cherche, et surtout, je ne me laisse pas impressionner. J’ai appris à être prudente.
Afficher en entierJe savais que l’accès à cette histoire était religieux. Il me fallait trouver le « code » correspondant. Je ne suis pas attachée à une religion particulière mais elles ont toutes un code d’accès. On n’exorcise pas un musulman avec un crucifix, pas plus qu’un juif avec des sourates du Coran. On libère les âmes avec les symboles qu’elles connaissent et dont parfois elles se nourrissent.
Afficher en entierJe me suis toujours demandé pourquoi on trouve plus de fantômes en Angleterre, ou du moins pourquoi on en parle plus là-bas qu’ici.
– Outre les raisons qui tiennent à une autre culture, je pense que c’est un fait assez physique, déclarai-je.
– Que voulez-vous dire ?
– Eh bien, c’est une explication personnelle qui vaut ce qu’elle vaut, mais pour qu’il y ait des chances de voir un fantôme, il faut que l’atmosphère soit très humide, plutôt fraîche, et avec assez peu de lumière. Si l’on observe les caprices de la météo alliés à la configuration des châteaux d’outre-Manche, les conditions sont plutôt réunies.
– Je n’y avais jamais pensé… dit Adèle, songeuse. La maison est ancienne, plutôt humide, les pièces ne sont pas très lumineuses, et l’hiver, j’ai quelques soucis pour les chauffer correctement.
– Mais continuons, si vous le voulez bien, insistai-je. J’ai hâte d’en savoir plus.
Afficher en entierSe sentir poussée, saisie, touchée par une force voire une main – parfois, on peut même distinguer la pression des doigts – est une sensation extrêmement traumatisante. Des gens souffrant de paralysie du sommeil, un état non expliqué par la médecine officielle, connaissent ce genre d’expérience. Durant la nuit, ils sont conscients et réveillés mais incapables de bouger, car presque complètement paralysés, avec une sensation d’oppression, des hallucinations auditives et visuelles, suffocant avec une impression de mort imminente, car hélas, ce sont toujours les mêmes manifestations négatives qui font surface. Or, ces gens, d’habitude, ne souffrent d’aucun trouble clinique, ni psychique. On a décrit ces paralysies dès l’Antiquité, et elles demeurent toujours inexpliquées. Les victimes de ces paralysies du sommeil, qui chez certains sont récurrentes et chez d’autres ne se produisent qu’une seule fois dans leur vie, témoignent parfois d’agressions physiques voire de viol. Vous imaginez la considération dont peut faire l’objet celui ou celle qui va raconter avoir été violé par… un fantôme ! Alors ils se taisent et dépriment. Certains viennent se confier à moi et je les crois, car je sais que l’autre dimension est invisible mais pas immatérielle. Cela dit, il faut de l’autre côté une force négative assez considérable pour avoir la capacité d’exercer une pression physique sur un humain incarné.
Afficher en entierFinalement, je ne devrais pas critiquer ceux qui se moquent de moi car devant pareil bouleversement de ma tranquillité nocturne j’ai réagi comme eux : je me suis crue folle. Je n’ignorais pas qu’entendre des voix pouvait être un signe de schizophrénie et la première chose que je fis fut d’aller consulter un psychiatre. Celui-ci m’interrogea longuement, ne trouva rien de bizarre dans mon comportement… jusqu’à ce que, mue par une sorte d’intuition, je me mette à lui livrer des détails sur son existence que, semble-t-il, lui seul connaissait. Un instant déstabilisé, il me réaffirma cependant que je n’étais nullement schizophrène et que tout cela correspondait plutôt à un état de « transe médiumnique », me conseillant de me renseigner sur le sujet, dont il n’était évidemment pas spécialiste.
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