Ils ont marché sur la tête

Avant-propos de Pierre Bellemare.

"J'ai eu la chance de connaître Francis Blanche et de travailler avec lui. Pour son plaisir, il a provoqué des faits divers dignes de figurer dans ce recueil de la loufoquerie humaine.

Nous sommes aux Champs-Élysées à l'époque où les voitures se garaient sur une contre-allée. Entre deux grosses voitures américaines, une modeste 4 CV Renault a réussi à trouver une place. Arrive le conducteur de la voiture située derrière la 4 CV. Il met son huit cylindres en route, engage une vitesse et donne un violent coup d'accélérateur. Ce faisant, il défonce l'arrière de la malheureuse petite voiture. Satisfait, le conducteur descend et se dirige vers l'américaine située devant la 4 CV. Il monte, met le moteur en route, passe la marche arrière et défonce l'avant de la petite Renault. Puis les deux grosses voitures s'acharnent alternativement sur la petite. Les passants, d'abord interloqués, interviennent pour que cesse le massacre. Rien à faire, le chauffeur continue son oeuvre de destruction massive.

On appelle la police qui bientôt arrive toutes sirènes hurlantes. Les agents interpellent le conducteur des grosses américaines : «Vous n'avez pas honte de détruire ainsi une voiture qui a le droit, comme vous, d'être garée ici ? Que faites-vous du respect du bien d'autrui ?» Le conducteur, qui n'est autre que Francis Blanche, déclare : «Messieurs, cette 4 CV m'appartient et j'ai le droit d'en faire ce que je veux. Si ça m'amuse de la détruire entièrement et d'appeler une dépanneuse pour la transporter dans une casse..., qui peut m'en empêcher ?» Les policiers, estomaqués, demandent les papiers du véhicule qui est bien la propriété de Francis Blanche, et ce dernier les regarde partir en rigolant puis en tirant la langue aux passants qui avaient appelé la police.

Cher lecteur, après cette petite mise en bouche, dégustez les 450 histoires vraies d'un monde qui, de plus en plus souvent, marche sur la tête."