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Ils rêvaient d'un autre monde



Description ajoutée par anonyme 2019-11-03T14:12:34+01:00

Résumé

Ce roman est né de l'angoisse de voir l’état de la planète et l’évolution de l’humanité vers toujours plus de violence.

C’est un roman d’anticipation, une dystopie, qui raconte l’aventure de deux femmes dans un monde en mutation après une catastrophe planétaire. Annette a quinze lorsque la tourmente bouleverse sa vie. Lucie est une femme qui a déjà un long vécu. Toutes deux vont lutter pour leur survie et celle de l’humanité. C’est au travers de ce combat que leurs chemins vont se croiser. Dans ce récit d’aventure et d’humanité, on se promène d’Ouest en Est, dans le Sud de la France, en passant par Paris. On y croise des marins, un apiculteur, des scientifiques, un berger, des migrants, des rêveurs et des conquérants. Qu’adviendra-t-il des rêves d’Annette et Lucie ? C’est ce que vous découvrirez en lisant ce roman.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par anonyme 2019-11-03T14:23:18+01:00

« Je ne supporte plus cette inaction. Voilà trois ans que le réseau existe. Nous n’avons mené aucune action d’envergure depuis que Laforce a été élu, hormis distribuer des tracts ou poster des vidéos sur les réseaux sociaux. Quand on voit à quoi mène sa politique et celle des états occidentaux. Vous avez lu le dernier rapport du Giec ? Si on ne limite pas drastiquement le réchauffement climatique, nous allons à la catastrophe dans moins de dix ans. Je ne veux pas que Romain grandisse dans un monde où plus de la moitié des espèces animales auront disparu, où le récif corallien sera anéanti, où la banquise aura fondu et les ours polaires seront morts noyés. »

Lucie martelait ces mots avec rage. Autour d’elle étaient réunis les membres d’origine du Réseau Mélissa, ceux en qui elle avait totalement confiance. Debout, bien ancrée sur ses jambes, elle brandissait la brochure des experts intergouvernementaux au-dessus de sa tête, comme on brandit un drapeau. Son père l’observait à travers la fumée de sa pipe. Les yeux mi-clos, Ethan écoutait sa fille. S’il partageait ses inquiétudes et ses convictions, il restait plus circonspect sur la manière d’entreprendre cette révolution qu’elle appelait avec force. D’un regard, il survola tous les amis que Lucie avait convoqués, plus qu’elle ne les avait réunis, pour une mise au point de son plan à venir. Ses mots au téléphone avaient été plus que clairs. « Ceux qui ne viendront pas ce dimanche 14 octobre ne feront plus partie du réseau ». Le groupe était au complet, dans les locaux de l’Association maritime des familles, qu’ils occupaient pour la circonstance. Cela prouvait la confiance que chacun avait en Lucie. Certains avaient parcouru plusieurs centaines de kilomètres pour être présents. Pourtant on était loin de la démocratie qui avait préfiguré la naissance de leur mouvement. En deux ans à peine, le « petit dictateur » qui sommeillait au cœur de Lucie avait pris le pouvoir. Certes, personne ne la déjugeait, conscient qu’aucun groupe humain ne pouvait fonctionner sans un leader. Tous savaient qu’elle était sincèrement engagée pour « sauver le monde », mais la sincérité, la foi avaient souvent conduit leurs adeptes, avec les meilleures intentions du monde, sur des chemins hasardeux. La violence était parfois nécessaire pour avancer, mais quelle était la limite à ne pas franchir ? Lucie avait-elle conscience qu’il existait une telle limite ? Jusqu’où était-elle capable d’aller ? Toutes ces questions, Ethan les voyait se refléter dans le regard de ses amis. Rose, qu’il revoyait pour la première fois depuis que Lucie leur avait été confiée bébé, gardait un visage fermé. À ses côtés, son mari, André, lançait des regards dubitatifs à la ronde, guettant les réactions des uns et des autres. Il semblait inquiet ou pour le moins circonspect. Miguel, comme lui accoutumé au silence et à la patience, ponctuait de petits claquements de bouche, les envolées belliqueuses de Lucie. On le sentait tendu. Ses yeux noirs semblaient encore plus sombres, enfoncés sous la barrière épaisse de ses sourcils.

« Je crois qu’il est temps de faire parler de nous, conclut-elle avec force.

- Et comment comptes-tu t’y prendre pour cela ? demanda Miguel

- Par une action d’éclat.

- Que veux-tu dire par action d’éclat ? »

Hélène avait parlé d’une voix douce. La jeune femme regardait Lucie droit dans les yeux et l’on devinait dans cet affrontement non violent, une fermeté réelle, malgré l’impression qui se dégageait d’elle. Petite, menue, d’une blondeur virginale, Hélène était pourtant plus âgée que Lucie de deux ans, mais elle en paraissait dix de moins. Elle ressemblait à une adolescente aux formes encore peu dessinées, aux membres graciles, au sourire juvénile, presque timide. Toutefois cette douceur, cette apparente fragilité n’était qu’un leurre sous lequel se cachait un caractère affirmé. Elle reprit aussitôt, sans attendre la réponse à sa question.

« J’ai le sentiment, à tort ou à raison, que tu penses à une action violente qui pourrait engendrer de gros dégâts, et pas seulement sur des cibles matérielles. Est-ce que je me trompe, Lucie ? »

Cette fois-ci, sa question frontale attendait une réponse aussi directe. Lucie la regarda, sourit, observa chaque participant calmement. Enfin, revenant vers Hélène, elle prit la parole, attentive à la justesse de chacun de ses mots.

« Je ne sais pas quels seront les dégâts de l’action envisagée. Je sais seulement qu’il est indispensable qu’elle soit à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres. Nous n’avons plus le temps d’une lutte besogneuse, qui avance pas à pas. Nous devons avancer à pas de géants. Les échéances données par le GIEC pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius sont très proches. 2050 pour arriver à un bilan nul des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Romain aura presque 40 ans en 2050, si …. »

Avec théâtralité, Lucie laissa sa phrase en suspens quelques secondes, avant de poursuivre.

« Et ce « SI » je ne peux pas, je ne veux pas l’envisager. Alors, c’est maintenant qu’il faut frapper un grand coup si nous voulons que nos enfants grandissent dans un monde vivable. C’est pour cela que je vous ai demandé de venir. Je veux être certaine que vous soyez prêts à vous engager dans une lutte armée, une lutte à mort…mais j’espère pour la vie ».

Un silence empli de murmures succéda à son discours. André soupira. Rose esquissa un geste de la main, qu’elle suspendit aussitôt. Miguel se cala dans son fauteuil. Hélène laissa échapper bruyamment le souffle qu’elle retenait inconsciemment. Ethan tira brusquement sur sa pipe qui crachota. Marc et Roméo assis côte à côte échangèrent une tape des deux mains. Luc émit un sifflement. Didier le vétérinaire, se gratta vigoureusement le nez, visiblement dépassé par la tournure de la conversation. Étienne, son ancien professeur de biologie marine soupira en écho à André. Le seul qu’on n’entendit pas réagir fut Malcom Jones. Le chercheur américain qu’elle avait rencontré lors d’un séminaire étudiant se trouvait à Seattle et suivait la réunion en vidéoconférence.

La suite de la discussion fut houleuse. Lucie exposa concrètement l’action qu’elle envisageait. Elle entendait frapper l’opinion publique et le gouvernement français en agissant lors du débat préalable au conseil de l’Union européenne. Ce type de débat qui avait lieu au sénat était ouvert au public. Elle voulait utiliser les armes mêmes qui menaçaient la planète, à commencer par le glyphosate dont la suppression avait été renvoyée aux calendes grecques par le gouvernement.

« Que comptes-tu faire pratiquement ? demanda Luc.

- Introduire des pulvérisateurs au sein du Sénat, bloquer les portes et asperger ces messieurs.

- C’est suicidaire. Tu seras arrêtée avant même d’avoir dégoupillé un pulvérisateur. »

La remarque venait d’Étienne, son ancien professeur.

« Pas si nous avons des complices au sein des locaux du Sénat.

- Et tu fais comment pour bloquer les portes ? Avec la lutte antiterroriste, la sécurité est au maximum dans tous les lieux publics. Il te faut une armée.

- Effectivement, il faut une armée, entrainée, prête à prendre des risques, de type commando, qui sera dispersée dans le public. C’est là que je compte sur vous. J’ai besoin de l’entregent de chacun de vous pour repérer ceux de vos connaissances qui viendront grossir nos rangs et sont prêts à entrer en résistance active.

- Une action armée ! Pourquoi ne pas engager des poseurs de bombe pendant que tu y es ? »

André, qui avait gardé le silence jusque-là, s’était levé et attaquait Lucie avec une véhémence qu’on ne lui connaissait pas.

« Nous ne sommes pas des assassins. Alerter, revendiquer, changer nos modes de comportement et rallier du monde à notre cause, autant que tu veux, mais passer à la résistance active, comme tu dis, c’est sans moi. Je ne m’abaisserai pas à utiliser des méthodes de mercenaires. »

Ce disant, il chercha Rose du regard pour y trouver l’apaisement et le soutien dont il avait besoin. Il avait accueilli Lucie comme sa fille, lorsqu’elle avait débarqué douze ans plus tôt avec son enfant dans les bras. Mais il ne la reconnaissait plus. La jeune adolescente en quête d’idéal s’était muée en une femme intransigeante et presque fanatique à ses yeux. Il se sentait perdu dans ce monde chaotique. La détermination froide de Lucie lui faisait peur. Elle lui rappelait des périodes sinistres de l’histoire, cette discipline à laquelle il avait consacré sa vie et dans laquelle il se réfugiait pour échapper à la monstruosité du monde moderne. Rose lui toucha le bras, l’incitant à se rasseoir près d’elle. Se voulant rassurante, elle posa sa main sur les genoux de son homme. Elle connaissait sa fragilité, sa sensibilité. C’est pour cela qu’elle était tombée amoureuse de lui. André, par sa poésie, sa faculté à rêver le monde autrement, lui avait permis d’échapper à la brutalité de son environnement familial. Il l’avait ramenée à la vie par sa douceur, la façon qu’il avait de saisir la beauté du monde dans les choses les plus insignifiantes. André était la lumière qui éclairait la part obscure de son âme. Elle souffrait de le voir ainsi vaciller à l’approche des fracas du monde. Mais elle comprenait sa fille. Lorsque l’horreur et la douleur sont trop fortes, il faut utiliser les mêmes armes que ses adversaires pour mettre fin à l’abomination. Elle réalisait soudain, que c’est ce que son père avait mis en pratique lors de la guerre des gangs qui avait abouti à son viol et à la naissance de Lucie. « La boucle est bouclée » pensa-t-elle. « De la violence nait la violence ». Elle se sentait tiraillée entre sa fille et son mari. Aussi c’est d’une voix hésitante qu’elle s’adressa à Lucie.

« Tu ne peux pas te montrer aussi partiale. Tu as besoin de toutes les bonnes volontés dans ce combat. Tu sais mieux que quiconque que la violence est une arme qui détruit autant ceux qui sont visés que ceux qui la pratiquent. Tu ne peux pas nous demander de nous engager à tes côtés sur ce chemin ou de quitter le réseau.

- Rose a raison, intervint Ethan. Il y a de multiples façons d’agir. Je respecte ton choix et je suis partant. J’ai vu au fil des années, la dégradation des milieux marins et la lente désespérance de mes amis pêcheurs. Cela me révolte autant que toi. Mais je comprends André. S’engager dans la lutte armée, c’est accepter qu’il y ait des pertes humaines. Ce n’est pas une décision que tu peux prendre à la légère, pas plus que tu ne peux l’imposer ».

Comme à son habitude, Ethan parlait calmement, sans passion, mais avec la tranquille assurance de ses convictions et la solidité de son expérience.

« Je pense qu’un tour de table s’impose pour connaitre le choix de chacun. Le réseau a besoin de tout le monde. Tu voulais à l’origine qu’il soit le reflet de la diversité que la nature est en train de perdre. Ne te renie pas ou c’est toi qui te perdras ».

Lucie avait écouté son père, tendue comme une flèche prête à viser sa cible. Au fur et à mesure qu’il parlait, elle sentit ses tensions l’abandonner. Ethan avait toujours eu cet effet apaisant sur elle. Lorsque le tumulte intérieur qui l’habitait en permanence la transformait en volcan explosif, Ethan savait trouver les mots pour calmer ses emballements.

Ainsi s’organisa un tour de table où chaque membre du « Réseau Mélissa » exprima son avis. Très vite, deux groupes prirent forme. Le premier se composait de Luc, Ethan, Étienne, Malcom Jones, Marc et Roméo, partisans de la lutte armée. De l’autre, Miguel, Rose, André, Didier et Hélène se proposaient pour une lutte plus clandestine, non violente. D’un côté, les scientifiques et les aventuriers, aurait-on pu dire, de l’autre les défenseurs de la nature et de la culture. L’avenir et le passé, la recherche et l’action face à la tradition et la mémoire, le Ying et le yang réunis dans un même élan.

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Commentaires récents

Bronze

J'ai beaucoup apprécié ce second tome, on y comprend beaucoup mieux la base de cette histoire. Les changements dans le pays qui ont poussés Lucie, jeune femme rebelle et obstinée, à tout faire pour sauver la planète du chaos. On découvre l'évolution des problèmes du pays années après années .

J'ai trouvé très agréable de découvrir la beauté de la nature au travers des yeux de jeune fille de Lucie. La biodiversité et la beauté des paysages de Bretagne et du sud sont très parlants. Et je trouve que cette vision, au fils de l'histoire aide à relativiser et m'a permis également d'ouvrir les yeux sur ce qui m'entoure.

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Bronze

Premier tome qui pause les bases d'une dystopie contemporaine qui fait se poser des questions sur notre avenir

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Diamant

Chronique des deux tomes sur https://lalectricecompulsive.home.blog/

Une fabuleuse dystopie, incroyable, des personnages forts, une auteure au talent époustouflant, à lire absolument!

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