Ajouter un extrait
Liste des extraits
Il est une règle qui ne souffre pas d'exception : chaque fois qu'un projet artistique est soumis à l'arbitrage d'un grand nombre, la banalité et la laideur prévalent. La collégialité, en matière artistique, c'est l'eau tiède.
Afficher en entierL'esprit du Chemin est bien là, dans ce désir de parcourir le monde pour le fuir et de retrouver les autres là où il n'y a personne.
Afficher en entierEt là , dans ces splendeurs, le Chemin m'a confié son secret. Il m'a glissé sa vérité qui est tout aussitôt devenue la mienne. Compostelle n'est pas un pèlerinage chrétien, mais bien plus, ou bien moins selon la manière dont on accueille cette révélation. Il n'appartient en propre à aucun culte et, à vrai dire,on peut y mettre tout ce que l'on souhaite. S'il devait être proche d'une religion, ce serait à la moins religieuse d'entre elles, celle qui ne dit rien de Dieu et qui permet à l'être humain d'en approcher l'existence : Compostelle est un pèlerinage bouddhiste. Il délivre des tourments de la pensée et du désir et ôte toute vanité de l'esprit, toute souffrance du corps, il efface la rigide enveloppe qui entoure les choses et les sépare de notre conscience ; il met le moi en résonance avec la nature.
Afficher en entier« Comment choisit-on sont point de départ ? Il y adeux grandes philosophies, que La Palice pourrait exprimer ainsi : soit on part de chez soi, soit on part d'ailleurs. Le choix est plus sérieux qu'il n'y paraît et nombre de pèlerins m'ont fait confidence qu'il avait été difficile. L'idéal (paraît-il, car ce n'est pas le mien c'est le mien) c'est, comme le Haut-Savoyard dont j'ai parlé, de sortir de sa maison, d'embrasser sa femme et ses enfants, de caresser le chein qui remue la queue parce qu'il espère vous accompagner, de refermer le portail du jardin et de partir. »
Afficher en entierSans doute ne suis-je pas le seul à goûter les choses et les êtres au moment où ils nous quittent. Mais j'ai poussé plus que d'autres le vice ou la gourmandise jusqu'à m'éloigner souvent de ce que j'ai de plus cher, pour en mesurer le prix.
Jeu dangereux où l'on peut gagner beaucoup, mais où il y a encore plus à perdre.
Afficher en entierMais c'est justement toute la force du christianisme que de tenir ce grand écart entre des formes si opposées de spiritualité. Entre les moines en leur château sacré que l'on nomme une abbaye et la plèbe de curaillons de compagne dans leurs églises sommaires qui tenaient plutôt du hangar à foin que de la cathédrale, les mêmes symboles et les mêmes rituels tendent un pont solide.
Afficher en entierÊtre homme, ce serait connaître Dieu ou, à tout le moins, le chercher. L'animal poursuit sa proie ; l'être humain court après son salut.
Afficher en entierChacun porte en lui un nombre variable mais toujours excessif de sujets délicats : décisions procrastinées, projets auxquels on n'a pas consacré assez de temps, interrogations métaphysiques auxquelles on n'a jamais eu le courage de répondre.
Afficher en entierSans doute ne suis-je pas le seul à goûter les choses et les êtres au moment où ils nous quittent. Mais j'ai poussé plus que d'autres le vice ou la gourmandise jusqu'à m'éloigner souvent de ce que j'ai de plus cher, pour en mesurer le prix. Jeu dangereux où l'on peut gagner beaucoup, mais où il y a encore plus à perdre
Afficher en entierHabité et vivant, le quartier historique de San Vicente est une friandise pour pèlerin désespéré
Afficher en entier