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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:09:12+02:00

J’avais appelé Roger. Je l’avais laissé gémir et se lamenter, puis je lui avais demandé de venir chercher ses filles. Pourquoi ? Devais-je lui fournir des explications ? « Parce que je n’ai plus vingt ans, Roger. Bien sûr que je les aime. Bien sûr que je les adore. Le problème n’est pas là. » Puis Judith m’avait appelé de Madrid, dans l’heure qui suivait, pour me parler de mon manque de cœur. Le culot de cette femme

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:09:02+02:00

On sonna à la porte. Anne-Marguerite voulut tourner les talons, s’imaginant qu’elle dérangeait, mais j’insistai et les présentai l’une à l’autre.Anne-Marguerite, ou Anne-Mar, que j’appelais désormais A.M. – son fils l’appelait ainsi –, venait voir si tout se passait bien avec les jumelles et je vis briller dans le regard de Judith, le temps d’un éclair, un mélange de reconnaissance et d’agacement à l’adresse de mon amie détective

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:08:55+02:00

Quoi qu’il en soit, me laisser seul avec les jumelles s’apparentait à un vrai coup bas. Dans l’état de tension et d’angoisse où je me trouvais. Mais ce n’était pas à moi de le lui dire.Ce soir-là, elle avait dîné dans une cidrerie avec des marchands espagnols et n’avait pu se libérer plus tôt

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:08:48+02:00

L’inspecteur qui m’avait tenu ce discours fit monter d’un cran mon angoisse car je n’avais pas encore envisagé la possibilité que la vie de ma fille fût en danger. « Je ne l’ai jamais imaginé une seconde, Anne-Mar. Pas consciemment, du moins. Comment aurais-je eu la force de l’imaginer ? Comment imaginer une chose qui peut vous engloutir ? 

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:08:36+02:00

Le passé de ma fille, de même que les interrogatoires menés au long des jours, laissait penser à la police qu’il s’agissait d’une fugue ou du dernier des épisodes scabreux dont était semé son parcours sentimental et professionnel

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:08:29+02:00

La première mention de sa disparition dans la presse me glaça les sangs et mon téléphone se mit à sonner sans interruption. Ce milieu était assoiffé de nouvelles et la moitié des acteurs et actrices du pays – je laissais l’autre moitié en attente – tenait à pousser de longs gémissements dans mes oreilles. Le ciel était bas. Chaque fois que je raccrochais, je surprenais le regard des fillettes posé sur moi et je pestais intérieurement d’avoir évoqué la disparition de leur mère devant elles – où avais-je la tête –, jusqu’au moment où mon téléphone vibrait à nouveau

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:08:21+02:00

Je ne savais pas si elle était en train de vendre toute la Baie de la Concha, mais on ne la voyait pas beaucoup. Lorsqu’elle rentrait, elle prenait de nos nouvelles. En repartant, elle me donnait diverses directives.Elle se prétendait débordée de travail. Toute espèce de sexualité entre nous se trouvait pour ainsi dire réduite à néant.Je leur lisais Le journal de Bridget Jones jusqu’au moment où un profond silence envahissait la pièce et me commandait de sortir à reculons en retenant mon souffle

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:08:10+02:00

Je lui donnai deux mille euros pour commencer. Elle n’en accepta que la moitié au prétexte que nous avions été de bons amis, autrefois. Elle exagérait. Tout le monde baisait tout le monde à cette époque. Elle prit consciencieusement quelques notes tandis que la pluie tombait à la fenêtre du bureau qu’elle partageait, dans le centre-ville, avec un cabinet d’assurances

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:08:02+02:00

J’engageai un détective. Roger proposa de partager les frais mais je refusai. Je choisis une femme, une certaine Anne-Marguerite Lémo, qui habitait à cinq cents mètres de chez moi et que j’avais connue à l’école

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-04-11T14:07:46+02:00

« Je ne te dis pas qu’il est facile de gagner sa vie, Roger. Je dis qu’il est facile de perdre une femme. Il y a une légère différence. Ouvrir les yeux et voir qu’elle n’est plus là, qu’on l’a perdue. »Je l’abandonnais parfois à un endroit et le retrouvais une ou deux heures plus tard à la même place, complètement désœuvré, somnolant à moitié. Il appelait sans doute cela se battre

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