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** Extrait offert par Annie West **

1.

Stavros Denakis embrassa du regard la foule dispersée dans les jardins de sa villa et sourit d’un air satisfait. La réception organisée en l’honneur de ses fiançailles se déroulait parfaitement. La soirée était magnifique. Une myriade d’étoiles constellait le velours noir du ciel égéen et une petite brise venait rafraîchir l’atmosphère.

Les murmures et les rires heureux des invités couvraient presque la musique d’ambiance de l’orchestre, tandis que les caisses de champagne millésimé se vidaient aussi vite qu’elles étaient ouvertes.

Stavros aperçut son père, assis, bavardant avec ses amis, un léger sourire aux lèvres. Malgré la distance, il constatait que son regain de vigueur était évident.

Oui, il avait pris la bonne décision en annonçant ses fiançailles ce soir.

Sans émotion aucune, il regarda Angela descendre le grand escalier vers la seconde terrasse, attirant tous les regards. Posée, élégante, elle portait avec désinvolture le collier de diamants qu’il lui avait offert. Le délicat balancement de ses hanches rondes offrait une promesse de sensualité à l’homme qui saurait l’apprécier.

Elle était la fiancée idéale.

Elle rejoignit un groupe d’invités composé des nouveaux associés de Stavros. Consciente de leur importance, Angela avait jugé utile de leur consacrer un peu de son temps et les charmait déjà. Stavros sourit. Sa future femme était intelligente, belle, fine et sensuelle, et elle se pliait à tous ses désirs. Elle serait une femme parfaite pour le président de Denakis International.

— Kyrie Denakis.

Stavros se retourna et remarqua que le responsable de son service de sécurité semblait contrarié. Il devait s’agir d’une nouvelle tentative d’intrusion de paparazzis, suffisamment grave cette fois pour que Petros ose le déranger.

Depuis des semaines, son personnel s’efforçait d’empêcher la presse d’infiltrer la cérémonie de ce soir. Il avait même dû intervenir en haut lieu pour faire interdire totalement le survol de l’île, afin de garantir son intimité.

— Que se passe-t-il ?

Petros affichait un air sombre et semblait même gêné. Immédiatement Stavros s’alarma, conscient que quelque chose allait vraiment mal.

— Nous avons un… problème, kyrie. Avec une jeune femme.

— Oui… ?

— Elle exige de vous voir.

Stavros écarquilla les yeux, stupéfait que quelqu’un exige de le voir, et que son personnel si bien entraîné ne soit pas capable d’éconduire une femme seule, aussi exigeante soit-elle.

— Qui est-ce ?

— Elle refuse de donner son nom.

Intrigué, il haussa les sourcils.

— Est-ce une journaliste ?

— Elle dit que non, et n’a pas de carte de presse sur elle.

Il n’avait aucune raison d’en douter : son équipe était composée de professionnels avertis.

— Que veut-elle ?

— Elle insiste pour vous rencontrer personnellement.

Comme si Stavros, à la tête de l’entreprise de bijouterie-joaillerie la plus prestigieuse au monde, avait du temps à consacrer à la première personne qui se présentait…

La maison Denakis était réputée depuis des générations pour ses magnifiques créations artistiques, que se disputait l’élite internationale et que portaient les membres de familles royales. L’entreprise étant une véritable référence dans le monde de la joaillerie, la diriger requérait non seulement du dévouement, du flair et un sens aigu des affaires, mais aussi une impitoyable détermination.

Stavros contint son impatience lorsque Petros lui tendit son portable, dont l’écran montrait une jeune femme svelte, vêtue d’un jean et d’un T-shirt, assise de dos sur une chaise. Ses cheveux bruns étaient relevés.

Sa posture retint son attention. Malgré une apparente sérénité elle se tenait très droite sur le siège inconfortable et avait une allure majestueuse.

Il plissa le front devant cette attitude déterminée. Qui était-elle pour être aussi sûre d’elle après avoir pénétré sans invitation dans sa propriété ? L’espace d’un instant quelque chose en elle travailla son subconscient. La connaissait-il ? L’avait-il déjà rencontrée ? Stavros haussa les épaules. Cela n’avait pas d’importance. Elle n’avait pas été invitée et il n’avait aucune intention de la voir.

— Faites-la sortir de la propriété, ordonna-t-il en rendant le portable à Petros. Elle vous fait perdre votre temps.

Mais son employé s’éclaircit la gorge, visiblement mal à l’aise.

— Elle a quelque chose en sa possession, kyrie, qui pourrait vous donner envie de la recevoir.

— Quoi donc ?

— La chevalière portant le sceau de votre famille.

Stavros se figea. Cette bague, une pièce unique, avait disparu quatre ans auparavant ; mais Petros travaillait dans leur famille depuis suffisamment longtemps pour la reconnaître au premier coup d’œil.

— L’avez-vous apportée ? demanda Stavros.

— Non. Je l’ai examinée attentivement mais elle la porte autour du cou, accrochée à une chaîne, et refuse de la donner avant de vous avoir vu. J’aurais pu la lui prendre mais il m’a semblé préférable d’attendre et d’être sûr…

D’être sûr de savoir qui était exactement cette femme, acheva mentalement Stavros.

Il ressentit de nouveau une pointe de curiosité dont l’intensité le dérangea.

Sa chevalière !

Des émotions presque enterrées affleurèrent soudain à son esprit.

Il était de son devoir de récupérer ce bijou, afin de le transmettre à ses descendants. Un de ses ancêtres l’avait porté lors d’une bataille pendant la guerre d’Indépendance et un autre l’avait également au doigt lorsqu’il s’était rendu à Byzance pour demander une faveur à l’empereur.

Cette bague lui rappelait aussi des souvenirs plus récents. Une époque qu’il préférait oublier, quand, pour la seule fois de sa vie, il avait échoué.

— Allons-y ! dit-il en tournant les talons. Montrez-moi cette femme qui prétend être en possession de ma bague.

* * *

Tessa refusa de céder à l’épuisement à présent qu’elle était enfin arrivée. Quelques instants encore et tout serait terminé. Elle pourrait alors se reposer.

Elle observa le mur blanc face à elle, la table nue et la chaise vide. On aurait dit une salle d’interrogatoire.

Elle frissonna comme le souvenir d’une autre petite pièce sans fenêtres s’imposait à elle. Un endroit insalubre, bruyant, au sol jonché de détritus, où la simple structure de mortier et de briques apparaissait sous la peinture depuis longtemps écaillée. Sans parler de l’odeur. Elle fronça le nez au souvenir de cette pièce empestant la peur et la douleur.

Tout était loin à présent. Elle était à l’autre bout du monde et cet endroit qui persistait dans sa mémoire avait été rasé entre-temps.

Mais les souvenirs ne disparaissaient pas aussi facilement que les bâtiments…

Elle soupira et tendit la main vers son talisman accroché à sa chaîne. Son poids était réconfortant entre ses seins. Il l’avait accompagnée pendant les périodes difficiles, une promesse d’espoir en des temps de détresse.

Aujourd’hui, elle était venue le rendre. Elle n’en avait plus besoin.

Elle avait reçu un choc en découvrant, au hasard des pages d’un magazine abandonné dans la salle d’embarquement de l’aéroport, que le propriétaire de la chevalière était toujours en vie. Elle s’était attardée sur les traits si caractéristiques et l’air arrogant de l’homme qui avait hanté ses pensées pendant les quatre dernières années.

Un couple en or : Stavros Denakis et Angela Christophorou. Les cloches du mariage vont-elles sonner pour eux ? disait la légende.

La photo montrait un couple glamour entrant dans une boîte de nuit. La jeune femme, superbe dans une robe argentée moulante profondément décolletée, arborait une quantité impressionnante de diamants.

L’homme qui se tenait à son côté était grand, imposant ; malgré son visage sévère, il émanait de sa personne une sorte de magnétisme qu’aucune femme ne pouvait ignorer.

Submergée par l’émotion, Tessa avait senti sa gorge se nouer. Elle se souvenait encore du contact étonnamment réconfortant de la main de cet homme sur la sienne. De son baiser à la fois léger et brûlant. De la façon dont son regard de braise s’était obscurci tandis qu’il la regardait de façon intense.

C’était incroyable qu’elle puisse se rappeler des détails aussi anodins après tout ce temps, y compris le frisson d’excitation qu’elle avait alors ressenti…

Cet homme lui avait sauvé la vie.

Chaque minute passée avec lui restait gravée dans sa mémoire. Au cours des années suivantes, ce souvenir avait été un talisman bien plus précieux que le bijou qu’il avait laissé derrière lui.

Un bruit de pas rapides et décidés la tira de ses pensées et elle se raidit sur son siège, se préparant à le revoir.

La porte s’ouvrit brusquement et Stavros Denakis entra.

Elle le vit prendre une profonde inspiration, serrant si fort la main autour de la poignée de la porte que ses jointures en étaient blanches. Il était encore plus imposant que dans sa mémoire.

Son visage semblait être sculpté dans la pierre. Tessa sentit son regard incrédule la transpercer, puis examiner son visage avec minutie. Elle releva alors le menton.

Soudain, elle comprit : ce n’était pas le fait de le voir qui la troublait, mais elle n’était pas préparée à sentir son corps réagir en sa présence, son pouls s’accélérer, sa poitrine se serrer et… ce frisson d’excitation s’emparer d’elle comme la première fois où elle l’avait rencontré.

Elle l’aurait reconnu dans le noir, les yeux bandés.

Il traversa la pièce à grands pas et s’arrêta devant la table.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-il en anglais, d’une voix autoritaire.

— Tessa Marlowe.

Il secoua la tête en signe d’agacement, la fixa en silence puis se pencha. Il planta ses deux poings sur la table devant elle et, menaçant, approcha son visage du sien. Elle retint sa respiration.

Elle inspira alors profondément, dans l’espoir de se calmer, mais l’odeur subtile, terriblement excitante, de Stavros lui retournait les sens.

— Vous ne vous souvenez pas de moi ? réussit-elle à murmurer.

— Qui êtes-vous ? répéta-t-il en haussant le ton sans que rien n’indique qu’il la reconnaissait.

— Je vous l’ai dit. Je suis Tessa Marlowe.

Il frappa du poing sur la table.

— C’est faux ! Tessa Marlowe est morte voici quatre ans.

Elle s’était attendue à de la surprise, de l’étonnement, mais pas à cette colère dont la force la cloua à son siège.

— Vous faites erreur, poursuivit-elle d’une voix qu’elle voulait posée, j’étais blessée et inconsciente.

Il la fixa sans ciller.

— Prouvez-le.

Tessa attrapa la chaîne au bout de laquelle se trouvait la bague qu’elle avait chérie durant toutes ces années. Elle hésita un instant, la serrant dans son poing fermé, puis la lui présenta dans sa paume ouverte.

Il continuait à la regarder intensément. L’atmosphère était électrique.

Il détourna enfin les yeux et les posa sur le bijou.

Libérée du poids de son regard, Tessa s’affaissa sur son siège, exténuée par l’impact que cet homme avait sur ses sens.

Elle entendit sa respiration s’altérer et sut qu’enfin il la croyait.

* * *

Incrédule, Stavros fixait la chevalière qu’il avait vue toute sa vie et aurait reconnue entre toutes. Le lourd anneau d’or patiné, portant en son centre la délicate représentation d’un chasseur sur son char faisant face à un lion aux abois, avait été conçu pour servir de sceau — la marque identifiable d’un homme de pouvoir.

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