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— Adam, souffla-t-il.
Il ne répondit pas. Dans le canapé de la petite pièce, Adam s’enfonça contre le dossier mou, accueillant Erwin qui se hissait lentement sur ses genoux, guettant visiblement toutes les réactions d’Adam. Ses mains n’effleurèrent pas sa joue comme il le faisait parfois, à cause du maquillage. Il ne l’embrassa pas non plus, ses lèvres le frôlant à peine. Il préservait son œuvre, d’un toucher tremblant dans le cou d’Adam. Celui-ci venait d’enfiler sa chemise, boutonnant précautionneusement la moitié du vêtement. Alors, quand les doigts glissèrent le long de ses flancs jusqu’à se faufiler sous le coton fin, Adam hoqueta, surpris à la sensation sur son ventre, sur les plaies qui cicatrisaient tout juste. Sur celles qui n’avaient que quelques heures.
— E… Erwin, souffla-t-il. Je…
— Je sais.
Afficher en entier— Mes parents… enfin, ma famille… n’est pas très tolérante… murmura-t-il. Je le savais déjà, mais… j’ai été un peu plus fixé sur la chose ces derniers temps…
— Tu leur as toujours caché ?
Adam hocha la tête.
— Quand tu comprends comment les gays sont traités, la façon on les voit et que tu entends tes proches… tu sais que tu ferais mieux de te faire discret…
Il parlait toujours aussi bas. Erwin vit le coup d’œil qu’il lui lançait, hésitant dans ses mots. Il remarqua également le regard inquiet d’Adam vers la porte du salon.
Alors il rit, saisissant immédiatement l’origine de son malaise.
— Ne t’en fais pas pour mon père, dit Erwin. Il n’y a rien à craindre, ici. Si quelqu’un peut te comprendre, c’est bien lui. Nous.
Afficher en entier« – Parce que c’est important, pour moi.
Il déglutit au silence qui répondait. N’osa pas lever les yeux immédiatement.
– Parce que tu es important pour moi, Adam. »
Afficher en entier« – Pourquoi moi ? Il y a des modèles dans toute l’école. Des mieux.
(…)
– Mais moi, c’est toi que je veux Adam. »
Afficher en entier« On est tous différents à ce niveau-là, c’est tout. Je suppose, en tout cas. Je ne réfléchis pas trop quand il s’agit de sentiments. »
Afficher en entierAdam pouvait sentir les yeux bleus qui glissaient sur l’arête de son nez, sur sa pommette indemne. Il les sentait qui couraient le long de son visage, jusqu’à la courbe de son menton. Jusqu’à sa bouche ? Peut-être. Il pouvait bien s’octroyer, le temps d’une seconde, des idées un peu folles quand il était livré en pâture à ce regard qui le déshabillait.
Afficher en entier[10 : 54] De Erwin : Mais j’aime tes mains aussi
Adam déglutit. S’il ne connaissait pas le sujet, ce serait presque érotique. Il lui fallut plusieurs bonnes secondes pour redescendre sur terre.
[10 : 55] De Erwin : Je veux dire, elles sont agréables à dessiner
Il rit malgré lui. C’était gênant, assurément, mais il ne savait pas dans quel sens.
C’était un rapprochement purement scolaire.
C’était très bien.
C’était suffisant.
Afficher en entierSon père soupira, s’étira sur la chaise.
-Tiens-moi au courant, dit-il. On ne sait jamais comment les choses peuvent dégénérer, tu sais, ça va parfois très vite. Une mauvaise surprise, ça arrive avant qu’on n’y pense.
Afficher en entierIl était difficile de faire la part des choses.
Il était difficile de vraiment comprendre ce qui se passer, de saisir l’instant, quand il y avait de nouveau cette bouche sur la sienne. Il n’avait pas dit oui. Il n’avait pas dit non.
Adam ignorait ce qu’il aurait pu dire. Ce qu’il aurait voulu dire.
Afficher en entierIl ne répondit pas. Pas oralement en tout cas, se contentant d’hocher la tête tranquillement. Il le supposait du moins. Rester neutre, rester calme, patient. C’était dans ses habitudes, c’était ce qu’il voulait montrer, ne pas donner d’idée sur quoi que ce soit. Mais avec Salomé, c’était devenu compliqué, au fil des mois, de continuer à donner le change. Ses épaules s’affaissèrent un peu quand elle tapota son épaule de nouveau. Sa main resta un peu plus longtemps que nécessaire.
-Ecoute, c’est un chic type, on est tous d’accord là-dessus, mais…
-Mais pas pour moi, rit-il en levant les mains.
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