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"That's not a good idea."
Afficher en entierJe me souviens de la conversation dont elle parle. Je n’avais pas réussi à l’entendre.
— Quand il a ouvert la porte, je lui ai dit qu’il fallait que tu rentres à la maison, qu’on devait en parler. Il m’a lancé un regard très triste. Il m’a dit : « Laissez-la rester ici, Julia. C’est de moi qu’elle a besoin. »
Tu m’as brisé le cœur, Lake. Ça m’a bouleversée de savoir qu’il t’était plus nécessaire que moi. Dès que les mots ont franchi ses lèvres, je me suis rendu compte que tu avais grandi… que ta vie ne se limitait plus à moi. Will a tout de suite compris. Il a vu que ses paroles m’avaient blessée. Quand je me suis retournée pour rentrer à la maison, il m’a suivie et il m’a prise dans ses bras. Il m’a dit qu’il ne comptait pas te voler à moi. Il m’a dit qu’il allait renoncer à toi… pour que tu puisses te concentrer sur moi et sur le temps qu’il me restait.
Elle pose le cadeau empaqueté sur le lit, puis s’approche de moi pour prendre de nouveau mes mains dans les siennes.
— Il ne t’a pas oubliée, Lake. Il n’a pas préféré son boulot à toi… Il nous a fait passer toutes les deux en premier. Il voulait que tu aies plus de temps avec moi.
Je prends une grande inspiration tandis que les mots de ma mère résonnent en moi. Est-ce qu’elle dit la vérité ? Est-ce que Will m’aime assez pour renoncer ainsi à moi ?
Afficher en entier« J’aurais aimé pouvoir parler de Will, lui dire que la première fois qu’on s’est vus, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti avec aucun garçon. J’aurais aimé lui raconter notre premier rendez-vous, cette soirée où l’on a eu l’impression de se connaître depuis des années. J’aurais aimé m’étendre sur ses poèmes, ses baisers, absolument tout. Mais surtout, j’aurais aimé lui confier ce que j’ai éprouvé lorsque je l’ai croisé dans le couloir et qu’on a compris que notre destin n’était plus entre nos mains. Je sais que c’est impossible. Je ne peux en parler à personne. Alors, je me tais. »
Afficher en entierJ'ai accepté de vivre dans le Michigan. La chanson que j'ai écoutée en boucle chez Will s'appelle "Weight of lies", le poids des mensonges. Les paroles disent :
"Le poids des mensonges te ralentira, te suivra partout
Car tout ce qui se passe ici, se passe aussi ailleurs."
Afficher en entierMalgré mes objections, je me rends compte que c'est le baiser le plus passionné que j'aie jamais reçu d'un garçon... et cet idiot a choisi mon front !
Afficher en entierJe m’appelle Olivia King
J’ai cinq ans.
Ma mère m’a acheté un ballon. Je me souviens du jour où elle a franchi la porte avec. Le ruban rose vif pendait à son bras, accroché à son poignet. Elle m’a souri tout en le détachant pour l’attacher à ma main.
« Tiens, Livie, je l’ai acheté pour toi. »
Elle m’appelait Livie.
J’étais tellement contente. Je n’avais jamais eu de ballon. J’en voyais toujours accrochés aux poignets des autres enfants sur le parking de Walmart, mais je n’avais jamais espéré en avoir un
à moi.
Un ballon rose rien qu’à moi.
J’étais excitée ! Folle de joie !
Heureuse ! Je n’arrivais pas à
croire que ma mère m’ait acheté
quelque chose ! Elle ne m’avait jamais rien acheté ! Je jouai avec pendant des heures. Il était rempli d’hélium et il dansait, il se balançait, il flottait tandis que je le tirais de pièce en pièce, réfléchissant à tous les endroits où je pourrais l’emmener. Aux endroits où le ballon n’était jamais allé. Je l’emmenai dans la salle de bains, dans le placard, dans la buanderie, dans la cuisine, dans le salon. Je voulais que mon meilleur ami voie tout ce que je voyais ! Je l’emmenai même dans la chambre de ma mère !
La chambre
De ma mère ?
Où je n’étais pas censée venir ?
Avec mon ballon
Rose…
Je me couvris les oreilles pendant qu’elle criait et essuyait les traces blanches sur son nez. Elle me donna une gifle et me rappela à
quel point j’étais vilaine ! À quel point je m’étais mal comportée !
Je ne l’écoutais jamais ! Elle me poussa dans le couloir et claqua la porte, enfermant mon ballon rose à l’intérieur avec elle. Je voulais le récupérer ! C’était mon meilleur ami ! Pas le sien ! Le ruban rose était toujours attaché
à mon poignet. Alors, je me mis à
tirer, à tirer, pour essayer d’éloigner mon meilleur ami d’elle.
Mais
Il
Éclata.
Je m’appelle Eddie.
J’ai dix-sept ans.
La semaine prochaine, c’est mon anniversaire. Je serai enfin majeure. Le père de ma famille d’accueil va m’offrir ces bottes que je veux depuis longtemps. Je suis sûre que mes amis m’inviteront au restaurant. Mon copain m’achètera un cadeau et m’emmènera peut-être au ciné. Je recevrai même une carte des services sociaux me souhaitant un bon dix-huitième anniversaire et m’informant que je ne dépends plus du système.
Je m’amuserai bien. Je le sais.
Mais il y a une chose dont je suis sûre.
Personne n’a intérêt à m’offrir
Un putain de ballon rose !
Afficher en entier« — J’ai compris, Will, je murmure au bout d’un moment. J’ai compris. Dans la première phrase, tu dis que la mort est la seule chose inévitable de la vie… Tu as mis l’emphase sur la mort. Mais quand tu répètes la même chose, à la fin, c’est le mot « vie » qui est mis en avant. Au final, c’est la vie, le plus important. J’ai compris, Will. Et tu as raison. Ma mère ne cherche pas à nous préparer à sa mort. Elle veut nous préparer à sa vie. À ce qu’il en reste. »
Afficher en entier"J'aimerais des amis qui me laisseraient être seul quand j'ai besoin de l'être"
THE AVETT BROTHERS - The Perfect Space
Afficher en entier-Bon, je lance en espérant qu'elle comprenne le double sens de ce que je vais lui dire. ça t'ennuie si on ne fait que creuser des citrouilles ce soir? c'est possible de ne faire que ça?
elle reporte son attention sur la citrouille devant elle sans se départir de son sourire.
-Bien sur, mais on ne pourra pas creuser des citrouilles tous les soirs, Lake. un de ces soirs, il faudra qu'on arrête.
[...] ma mère tire en arrière la seule chaise libre à côté d'elle.
-Viens t'asseoir, Will. On ne fait que creuser des citrouilles ce soir. C'est tout ce qu'on fait. On creuse des citrouilles.
Afficher en entier— Ce n’est pas vrai ! Tu n’as pas de copain ? On va réparer ça ! dit-elle.
— Pas la peine. Ce n’est pas cassé.
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