Extraits

Décidément, cette petite m’intriguait, elle n’était peut-être pas perdue dans ce monde où l’argent est roi, l’apparence reine et le luxe prince. J’avais envie de la connaître davantage au fond de moi. Parce que nous étions dans le même cas : parallèlement opposés.

Ma seule échappatoire s’avère être, encore une fois, mon violon. Dès l’instant où je dépose ma tête près de la mentonnière, toutes ces horreurs n’existent plus. Ma mère ne veut plus que j’aille au Conservatoire, car cela, selon elle, me ferait une « mauvaise pub pour l’avenir ». C’est ça, dis plutôt que t’as la trouille que les autres parents médisent sur ton éducation qui a amené ta pauvre fille à se conduire comme une traînée !

Elle respirait l’innocence, mais il y avait chez elle ces manières effrontées de braver la peur de l’inconnu. C’était cela qui me plaisait.

" Il te faut du temps, June. Pour l’instant, te raccrocher à ta haine pour Nelly te sert à tenir, mais rien ne dit qu’à la seconde où elle sera derrière les barreaux, tu iras mieux. Je pense sincèrement qu’elle ne détient pas la clef de ta résilience."

Même des mots sur les maux n'était pas toujours efficace. On se trouvait au pied du mur de l'impuissance. On savait que l'autre était face à sa détresse extrême, mais on ignorait comment l'en sortir, alors on se contentait d'être présent et de regarder.

"Je me rends compte que je n'ai pas pleuré depuis le jour de l'enterrement de Rudy et que ça me fait un bien fou. Je frappe le sol de mes poings et hurle ma souffrance à qui voudra bien l'entendre."

"Dans le tribunal interne de ma conscience, je répète ma question mentalement : est-ce vraiment l'âge, le problème ?"

"Ce n'est pas parce que quelques cas de ce genre ont été rapportés au grand jour qu'il faut en faire une généralité non négociable."

"La vie est une oeuvre d'art, June !"

"Retrouvez Nelly, enfermez-la pour le restant de ses jours, et je vous parlerais. Peut-être."