Extraits

- T'es mon meilleur ami, Kenji. Tu le sais, pas vrai?

- Ouais, ma puce, dit-il dans un sourire radieux. Je le sais bien. Et j'en reviens pas de m'être attaché à une crevette comme toi.

We are hours and minutes reaching for the same second

I will reach into the earth and rip out the injustice and I will crush it in my bare hands.

You fault me, perhaps, for loving you too much". His eyes are so intense. So green. So cold. "But at least I do not deny my own heart."

I am no longer afraid of fear, and I will not let it rule me.

Fear will learn to fear me.

"Come back to life, love. I'll be here when you wake up."

-Warner

"I want to be the friend you fall hopelessly in love with. The one you take into your arms and into your bed and into the private world you keep trapped in your head. I want to be that kind of friend," he says. "The one who will memorize the things you say as well as the shape of your lips when you say them. I want to know every curve, every freckle, every shiver of your body, Juliette"

"Je ne crains plus la peur et ne la laisserai plus me dominer.

La peur va apprendre à me craindre"

- De l'eau qui ne bouge jamais, je lui explique. C'est sympa un moment. Tu peux te désaltérer et ça te permet de survivre. Mais si elle stagne trop, elle devient vite toxique. J'ai besoin de vagues. J'ai besoin de cascades. De torrents qui déferlent.

- Merde alors... lâche Kenji dans un rire nerveux, tout en se grattant la nuque. Je crois que tu devrais mettre tout ça noir sur blanc, princesse. Parce que tu vas devoir le lui dire en face.

- Quoi ? je demande en me crispant.

- Ouais, toussote Kenji. Adam et James débarque ici demain.

- Quoi ? je m'étrangle à moitié.

- Ouais. Un peu gênant, hein ? Trèèèès gênant, même.

- Pourquoi ? Pourquoi il viendrait ici ? Comment tu le sais, d'ailleurs ?

- Disons que... je suis allé faire un saut là-bas, tu vois ?

Il s'éclaircit la voix et reprend :

- Histoire de voir comment ils allaient. Surtout James. Mais tu t'en doutes.

Il détourne les yeux. Regarde autour de lui.

- Pour voir comment ils allaient ?

- Ouais. Juste pour m'assurer qu'ils se débrouillaient bien. Je lui ai dit qu'on avais mis en place un plan vraiment génial. Et je lui ai dit que la bouffe était super. Que les douches étaient chaudes. Histoire qu'il sache que Warner ne se foutait pas de notre gueule ou quoi que ce soit. Et pis ouais, tu sais... j'ai dit d'autre trucs.

- Du genre ? je lui demande, méfiante. Qu'est-ce que tu lui as encore dit ?

- Hmm ? fait Kenji en examinant le bas de son tee-shirt et en tirant dessus.

- Kenji...

- OK, écoute, reprend-il en levant les deux mains. Mais... ne te mets pas en pétard, OK ?

- Ça commence déjà à monter en moi...

- Ils allaient mourir à petit feu là-bas. Je pouvais pas les laisser tout seuls dans cet endroit merdique... surtout James... et surtout pas maintenant qu'on a un plan solide en place...

- Qu'est-ce que tu lui a raconter, Kenji ?

Ma patience me lâche.

- Peut-être que... dit-il en reculant, peut-être que je lui ai dit à quel point t'étais une fille calme, raisonnable et sympa, qui n'aime pas faire de mal aux gens, surtout à son ami Kenji qui est très beau gosse...

- Bon sang, Kenji, dis-moi ce que tu as...

- J'ai besoin d'un mètre cinquante.

- Quoi ?

- Un mètre cinquante. De distance. Entre nous.

- Je te laisse une dizaines de centimètres.

Kenji manque de s'étouffer.

- Ok, peut-être que... peut-être que je lui ai dit que... euh... il te manquait. Beaucoup.

Je suis sur le point de m'écrouler en arrière sous le choc.

- T'as fait quoi ?

- Pour qu'il vienne ici, c'était la seule manière OK ? Il croyait que t'étais amoureuse de Warner, et il a toujours un mal fou à gérer son amour-propre.

- M'enfin, c'est quoi ton problème ? je m'écrie en explosant. Ils vont s'entretuer !

[...]

- Oh, maintenant que tu m'y fais penser, ouais... euh... je lui ai peut-être dit... euh... que t'étais encore amoureuse de lui ?

Mon cerveau va éclater.

- Je vais TE TUER...

- Non, dit-il en me montrant du doigt, tandis qu'il continu de reculer. C'est pas bon, ça, Juliette. T'aimes pas tuer les gens, tu te rappelles ? T'es contre ça, tu te souviens ? T'aimes bien parler de sentiments et des petits oiseaux qui gazouillent dans la nature...

– Quoi… dit Warner dans un battement de paupières affolé, d’une voix fragile, heurtée. Qu’est-ce que tu dis ?

– Je t’aime… je lui murmure. Je t’aime exactement comme tu es.

Il me regarde comme s’il risquait de devenir à la fois sourd et aveugle.

– Non… lâche-t-il dans un souffle.

Un mot étouffé, un son à peine audible. Il secoue la tête, puis se détourne de moi et sa main fourrage dans ses cheveux, son corps fait face à la table, tandis qu’il répète :

– Non. Non, non…

– Aaron…

– Non, répète-t-il en reculant. Non, tu ne sais pas ce que tu dis…

– Je t’aime. Je t’aime et je te désire, et je te désirais avant. J’avais tellement envie de toi, et c’est toujours le cas, je te veux là, maintenant…