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Salope, vocifère-t-il dans une longue complainte.
Ma vision se cale sur sa pogne qui prend du recul, s’apprêtant à me mettre KO. Je clos les paupières, mais rien ne se produit.
— Ne la touche pas, putain de merde, rage Dayan au-dessus de moi.
Je les soulève et observe la scène à l’envers.
Du sang trempe la pointe d’une lame et tache ses joues. Il l’enfonce et la retire à plusieurs reprises dans le corps inerte du gars, comme un chat jouant avec sa nourriture, et alors que je me roule sur le ventre, nos yeux se connectent.
À ce moment-là, je distingue ce que je n’avais jamais vu dans un regard.
De la possession pure et dure.
Il soustrait une dernière fois la tranche de la dépouille et se redresse en progressant vers moi.
Saisissant mon haut de bras, il me relève et nos iris entrent en collision. Nous nous sondons un moment sans prononcer un seul mot.
Les battements de mon organe vital m’assourdissent. Une source de chaleur semble reprendre vie dans chacune de mes cellules, chassant le froid qui s’était installé depuis longtemps.
Subitement, je sais…
Je sais que je ne serai plus jamais la même personne, car mon âme vient de prendre un uppercut et mon cœur un électrochoc qui l’a ramené à la vie.
Afficher en entierOuais, t’es où ?
— Écoute, je n’ai pas vu l’heure défiler hier soir, Auren et moi avons passé beaucoup de temps sur notre partiel. Quand j’ai refait surface, il était très tard et j’étais trop fatiguée pour prendre la route, débite-t-elle avec un aplomb digne d’un politicien.
— C’est vraiment merdique la vie d’adulte, marmonne le gamin.
— Surveille ton langage, monsieur le charretier, le sermonne-t-elle.
— Ouais, maman, ironise-t-il mollement.
— Je serai de retour bientôt, se hasarde-t-elle en établissant un contact visuel avec moi. Je ne pense pas rentrer avant ton départ pour l’école, mais je serai là après les cours.
Un bâillement sonore traverse la ligne, puis un reniflement s’ensuit.
— Je retourne dormir, chuchote le gosse.
Elle vérifie le haut de l’écran et secoue la tête.
— As-tu mis ton réveil ? s’enquiert-elle d’un ton maternel que je n’ai jamais connu.
— Ouais, répond-il d’une voix si faible qu’elle est à peine perceptible.
Un sourire tendre et bienveillant vient éclairer son visage.
— OK, alors on se voit ce soir.
Un son qui s’apparente plus à un grognement perce la communication et l’écran indique la fin de l’appel.
Elle pousse un long soupir que je suis sûr qu’elle ne réalise pas.
Afficher en entier— Un petit conseil. Tu n’as rien vu, murmure-t-il à mon oreille sur un ton calme, mais menaçant.
On se redresse en un seul mouvement. J’ai du mal avec l’intimidation. J’ai tendance à me rebeller et faire monter les enjeux. Cependant, je réprime mon humeur. Exploser ne donnerait rien de positif et irait à l’encontre de mon but pour passer inaperçue sur ce campus. Attirer les foudres de qui que ce soit n’est certainement pas la meilleure façon de continuer ainsi.
— Je ne sais pas de quoi tu parles.
Afficher en entierElle me captive et me trouble à la fois. C'est la première fois que j'éprouve une pareille attirance pour un autre être humain. Je l'étudie tel un sujet scientifique alors qu'elle calcule ses chances de me combattre.
Afficher en entierIls ont été très prudents, me mettant en échec à chaque tentative de l’approcher.
Mais tôt ou tard, ils feront une erreur.
Je suis un homme patient. J’attendrai mon heure, puis je frapperai fort.
Je suis un artiste en mission. Ma toile se montre juste plus difficile à
acquérir.
Afficher en entier— Profite bien de ton temps avec elle, car quand j’en aurai fini, il ne restera plus rien. Elle sera ma plus grande œuvre jusqu’à ce jour.
Je stoppe l’enregistrement et balance la vidéo dans le fichier commun.
Mon avertissement n’était qu’une promesse déguisée. On ne peut se cacher indéfiniment de la mort.
Ils sont malins, mais je suis maître dans l’art de la manipulation.
Afficher en entier— Tu as le pouvoir de faire tout ce que tu veux, souffle-t-il. Quand on est ensemble comme ça, tu peux prendre autant de plaisir que tu veux.
Dévier de tout ce que l’on t’a inculqué. Libère-toi de tes blocages. Explore tout ce que tu désires sans jugement.
Afficher en entier— Oublie tes principes. Laisse tomber toutes les idées préconçues qu’on t’a foutues dans le crâne.
Sa paume se referme sur la colonne de ma gorge.
— On s’en fout des apparences, des étiquettes et de la définition de la société de ce qui est bien ou pas. Arrête de réfléchir à ce que les autres penseront de toi.
Je cligne les paupières tandis que ses mots pèsent sur mon cœur et mon
âme.
— Je ne sais pas faire autrement, balbutié-je.
Ses commissures se fendent en un rictus barbare, une étincelle menaçante illuminant ses yeux.
— Alors, laisse-moi te guider.
Afficher en entier« — C’est quoi l’étape suivante ? demande Kayden. Tu la ligotes à ton lit jusqu’à ce qu’elle développe le syndrome de Stockholm ? »
Afficher en entierLà où la plupart des filles de mon âge rêvaient du prince charmant, moi ce que je désirais c’était un chevalier noir.
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