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A New York, on vous pardonne de discuter avec le vent, mais on s'inquiète quand on vous voit l'embrasser...
Afficher en entierJe la regarde endormie dans son lit d'hôpital. Elle est couverte de bleus. Ses cheveux sont gras, plaqués. Elle a des cernes sous les yeux, des boutons sur le nez. Sa respiration est parfois saccadée. Un filet de bave glisse de sa bouche.
Je ne l'ai jamais autant aimée.
Afficher en entier- Pour ma part, je me sens un peu hors du coup,magiquement parlant, explique Laurie. A moins, bien sûr, que je ne sois vraiment un lanceur de sorts. J'ai déjà envoûté des tas de garçons. Mais, bon, ce n'était pas de la magie, juste un effet de ma beauté naturelle...
Afficher en entierPlus on vieillit, plus on gagne en sagesse, c'est vrai. Mais on se demande aussi quoi faire de cette sagesse.
Afficher en entierJ’étends les bras. Je tourne sur moi-même. J’escalade quatre à quatre l’escalier illuminé de rouge qui se dresse au centre de la place. Je voltige de photo en photo. Je pose avec les touristes. Je me poste devant leurs objectifs ; Je crois leur boucher la vue, mais je me trompe. Je crois les gêner, mais je me trompe. Je crois être là, mais je me trompe.
Afficher en entierTantôt je reste assis sur un banc plusieurs heures d'affilée. Tantôt je me promène. A chaque instant, j'observe. Les touristes et les habitués. Les gens qui sortent leur chien tous les jours à midi pile. Les bandes d'adolescents où chacun cherche bruyamment à attirer l'attention des autres. Les personnages âgées qui demeurent assises elles aussi, l'oeil aux aguets, comme si elles avaient tout leur temps alors qu'au fond elles savent qu'il n'en est rien. Tous, je les vois. J'entends leurs conversations, je suis le témoin de leurs ruminations intimes. Je ne prononce jamais une parole. Leur esprit est accaparé par les oiseaux, les écureuils, le vent.
Je n'existe pas. Et pourtant j'existe.
Afficher en entierJe me retourne pour regarder derrière moi, pour voir qui s'y trouve.
Mais il n'y a personne.
- Oui, toi ! Reprend la fille.
Je ne parviens pas à y croire.
Elle me voit.
Afficher en entier"Trop de paroles. Trop de débit. Trop de fièvre. Mon âme de verre vient de tomber par terre et de se fracasser en mille mots. Le garçon invisible devient visible, et tout à coup, ses émotions brillent comme des néons."
Afficher en entierJe suis resté, à contrecoeur. Je me suis immergé dans les mots des autres, dans le parc, acharné à tisser, un nid pour mon avenir avec des brins épars qui traînaient dans ma vie. Après, un moment, j’ai cessé de me demander pourquoi. De me demander comment. Ce qui me reste, c’est simplement ma vie, et je la mène simplement. Je suis comme un fantôme qui ne serait jamais mort.
Afficher en entierMes pensées sont libres d’aller se poser sur elle, et sur elle seule. Mais si elles vont trop loin, mon corps, réduits à ses seuls mécanismes, devient incapable de toucher, de saisir, de se tenir debout. Je dois apprendre à être conscient d’elle et conscient de moi en même temps.
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