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Commentaires de livres faits par Irene-Adler

Extraits de livres par Irene-Adler

Commentaires de livres appréciés par Irene-Adler

Extraits de livres appréciés par Irene-Adler

date : 13-09-2020
Faulkner disait de ce roman que c’était « l’histoire la plus effroyable qu’on puisse imaginer ».

De son côté, Malraux a dit que ce roman symbolisait « l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier ».

Pendant ce temps-là, dans ce roman noir très sombre, un homme introduisait un épis de maïs dans le… d’une femme, et sans son consentement.

Tandis que j’agonise… Voici le résumé de ce que j’ai ressenti en lisant ce Faulkner où j’ai pataugé, peiné, perdu mon chemin, sué, avant de crier grâce et d’implorer la fin de mon calvaire.

Lorsque j’avais lu « Tandis que j’agonise » l’année dernière (septembre 2019), j’avais eu un peu de mal au départ mais ensuite, le récit s’était révélé à moi et ça avait explosé en émotions en tout genre, même si on pataugeait dans le noir glauque, super glauque.

Ici, on franchi un autre palier, on descend dans un autre cercle de l’enfer (le 9ème sans aucun doute) et le café est tellement noir épais que la cuillère s’est perdue, que la cuillère s’est pendue, comme le canal dans la chanson de Jacques Brel (Le plat pays qui est le mien).

Le récit est lent, très lent et je n’ai jamais réussi à rentrer dedans, comme si je n’avais pas le bon code, comme si mon esprit n’avait pas envie de lire ÇA maintenant et tandis que j’essayais de me concentrer sur les lettres qui forment des phrases, mon esprit battait la campagne.

Autant je n’ai aucun mal avec les romans de Erskine Caldwell qui lui aussi met en scène des personnages glauques et déjantés dans le Sud profond où la misère est reine et où les paumés sont rois, autant ici j’aurai pu creuser les pages jusqu’après ma mort pour espérer découvrir l’or et la lumière cachées par Faulkner dans son récit.

On appelle ça passer à côté d’un roman, c’était un passage royal, un plantage monumental et le roman est retourné sagement à sa place dans l’étagère. Ne voulant pas rester sur une chute, je reprendrai un autre Faulkner et celui-ci, j’essaierai une autre fois, car le but du jeu n’était pas de louper ma lecture.
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date : 13-09-2020
Comment une connerie de gamins peut dégénérer en tuerie généralisée…

Une attaque qui tourne mal, un coup qui part tout seul et l’homme, un marchand prospère, s’effondre sous les yeux atterrés des deux gamins.

Le cousin de l’épicier prospère monte alors un gang, composé des métayers du coin car, pour lui, les coupables sont ceux de la ville, les notables, ceux qui les regardent de haut, qui les font crever à petit feu, qui les saignent par toutes les veines.

Une fois de plus, nous sommes loin de La petite maison dans la prairie.

Pas envie de chanter ♫ Sweet home Alabama ♪ car si l’Alabama n’est pas tendre, ses habitants ne le sont pas non plus.

Tom Franklin est un excellent conteur, il prend le temps de placer l’action, ses personnages, de planter les décors, le tout avec des faits de la vie de tous les jours.

Sans même que l’on s’en rende compte, on a l’impression, au fil de notre lecture, de tout savoir sur les habitants « cul-terreux » du bled de Mitcham Beat, comté de Clarke, Alabama.

Les notables tiennent leurs métayers par la peau de la bourse car chaque année les paysans doivent emprunter de l’argent pour arriver à mener à bien leurs récoltes. Un cercle vicieux.

L’auteur s’est servi des faits réels pour son roman, tout en les transformant : il situe son action plus tard et ajoute ses propres personnages, mêlés à ceux qui ont réellement existé.

Le drame se jouera sous nos yeux et il faudra attendre la fin du roman pour en voir toute l’étendue sordide. C’était déjà glauque et là, ça le deviendra encore plus. On en ressort lessivé et essoré.

Sans que l’auteur ait porté un jugement sur tel ou tel personnages ! Non, lui il s’est contenté de nous les présenter, de leur donner vie, de leur donner une profondeur, même dans les personnages secondaires. Tous sont ambigus, personne n’est tout blanc, ni tout noir. Tout le monde est réaliste.

Ce qui est le plus glaçant, ce n’est pas tellement le braquage de l’épicier qui vire au drame, ni même son cousin qui monte un gang pour se défendre, mais la manière dont cela va tourner au vinaigre, à la vendetta personnelle car dès qu’un homme a un fusil ou un revolver entre les mains, ça dégénère.

Comme dans les bonbons Kiss Cool, il y aura un double effet glaçant lorsque le juge réunira des anciens soldats, des notables, pour se mettre en chasse de la bande qui met la région à feu et à sang… À se demander qui sont les salopards dans tout cela, les métayers ou les notables…

Nous avions vécu des injustices, dans ce récit, elles continueront, prouvant que les notables, une fois armés, n’ont pas plus de discernement que les culs-terreux et mêmes les innocents feront les frais de leur fausse justice aux vrais airs de vendetta.

Ce roman western arrive à jongler habillement avec l’action et la sociologie, nous offrant un récit glaçant, réaliste, où le lecteur aura sans cesse le cul entre deux chaises tant les personnages sont ambigus mais pas toujours dépourvu d’humanité.

Un roman brut, une plume magnifique et des événements qui vont s’enchaîner lentement mais inexorablement, comme après la chute d’un premier domino qui va avoir des conséquences terribles pour tous ceux qui les touchent de près ou de loin.
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Voilà un western qui en est un sans vraiment en être un car tous les codes sont absents et ce n’est pas le saloon, les poivrots et la prostituée que l’on croise au début du roman qui feront l’atmosphère western du roman.

Même les Amérindiens sont absents ! Pas d’attaques, pas besoin de faire le cercle, pas de vengeance pour la tuerie des bisons.

Non, juste Will Andrews; un jeune homme frais émoulu de Harvard qui veut découvrir l’Ouest sauvage en participant à une chasse aux bisons.

Miller, le chasseur, connait justement un coin secret où ces grands herbivores pullulent, un coin connu de lui seul qu’il n’a jamais su exploiter parce que le nerf de la guerre c’est l’argent. Là, il a un bleu-bite qui a du fric et qui veut vivre à la dure.

Si en plus Miller lui promet une chasse de dingue, avec des milliers de peaux à vendre et du pognon à se faire, notre gamin est encore plus tenté et deux autres hommes se joindront à eux, Charley Hodge le conducteur de char à bœufs et Schneider, l’écorcheur.

Le baptême sera violent car notre jeune homme verra un fier bison mâle passer de la noblesse de sa masse en marche à une carcasse vide de vie. Hé oui, on croit que…

On souhaite voir la vie sauvage, mais quand tu la prends dans la gueule, la vie sauvage, dans le sang, les viscères et ensuite la puanteur, tu rigoles moins, petit homme des villes. La réalité est dure et cruelle. L’apprentissage se fera dans la douleur.

On ne lit pas Butcher’s crossing pour avoir de l’action, oubliez les courses-poursuites, d’ailleurs, le char à bœufs ne se prête pas à la chose et le relief non plus.

On ne lit pas non plus ce roman pour s’extasier sur les paysages et la nature, ici, elle est indomptée, le relief est montagneux, encaissé, le soleil tape dur et si tu traînes trop et que tu te prends l’hiver dans la gueule, tu vas geler sur place.

Et nos quatre hommes vont devoir rester des mois, coincé là-haut, à attendre que le printemps revienne et que la neige fonde… Survivalistes, ils vont devoir l’être.

Entre un jeune homme qui a fantasmé cette chasse au bison, cet Ouest sauvage, cette nature libre de tout et un chasseur qui ne rêve que de flinguer, jusqu’à plus soif, des milliers de têtes de bisons, ça ne pouvait que mal tourner.

La gabegie de ce massacre est superbement retranscrite, on voit les carcasses pourrissantes sous le soleil, juste dépouillées de leur pelisses, la scène du film "Danse avec les loups" est gravée dans la mémoire et ça fait mal au bide un tel gaspillage.

L’écriture est belle, lente, descriptive et évocatrice. Vous aurez chaud, soif, faim et froid avec les personnages. Le confinement fut long et dur ? Imaginez un de plusieurs mois, enfermé dans une cabane en peaux de bisons, avec le froid qui s’infiltre et les mêmes vêtements à garder sur le dos…

Vanité, tout n’est que vanité… À force de vouloir gagner un max de fric, d’être celui qui a le plus abattu de bisons, Miller oublie une chose importante : une leçon sur la loi du marché que l’on a apprise avec Caius Saugrenus, dans "Obélix et compagnie"… Une loi basée sur l’offre et la demande.

Bardaf, c’est l’embardée.

Un roman d’aventure qui va au rythme du pas des boeufs, un western qui n’en possède que peu de codes, un nature-writing beau et violent, qui se déroule au milieu des grands espaces, une réflexion sur la vanité des Hommes et la vacuité de certaines choses, comme ces chasses aux bisons juste pour leurs peaux alors que dans le bison, tout est bon.

L’Homme Blanc aime gaspiller ce qu’il pense avoir en quantité, mais à tant va la cruche à l’eau qu’à la fin le puits est vide (oui, j’invente des expressions).

À méditer…
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date : 05-09-2020
Ce roman historique parle d’une réalité que l’auteur a romancée.

Valentine McGillycuddy a réellement existé et il se destinait à une carrière de médecin dans l’armée.

Mais le gouvernement lui proposa d’occuper le poste d’agent dans la toute nouvelle réserve de Pine Ridge où étaient stationnés les Sioux et notamment Red Cloud.

Pas le poste le plus facile. Pourtant, Valentine est un homme honnête et droit, pas un magouilleur comme le furent bon nombre d’agent Indien chargé de l’intendance des réserves.

Ce roman nous plonge dans une partie de l’Histoire des États-Unis, pas la plus glorieuse puisqu’elle concerne des êtres humains placés dans des réserves et sommés de ne pas en partir, tant pis si les conditions de vie y sont misérables et à l’opposé de leur mode de vie.

Nous sommes dans un contexte pas facile non plus : Crazy Horse a été assassiné, Sitting Bull résiste encore toujours et Red Cloud est dans la réserve de Pine Ridge et ses rapports avec Valentine sont de l’ordre du bras de fer car si notre homme est incorruptible, il a l’idée folle de transformer les Indiens en brave petits fermiers cultivant leur terres.

Passer de chasseurs-cueilleurs à agriculteurs, ça ne se fait pas en quelques jours et il est difficile de faire plier des gens contre leur gré.

Ce roman, je voulais le découvrir depuis longtemps, hélas, je n’ai pas vraiment vibré avec l’écriture de l’auteur, le récit a été long et laborieux et pour ce qui est des émotions ressenties, ce ne fut pas le feu d’artifice, ni même un pétard, sauf mouillé.

Un comble vu que je me trouvais confrontée à un peuple qui crève de misère, privé de son moyen de subsistance qu’est le bison, vu comme des sauvages par les Blancs ou, au mieux, comme des enfants. Peuple qu’on a placé sur des terres infertiles, sauvages, ou rien ne pousse et où il fut défait de sa dignité. Les vibrations auraient dû être telluriques. Et rien…

Je retiendrai de cette lecture le fonctionnement des réserves, la corruption, les détournements des rations, la famine, l’indignité et le bras de fer entre deux hommes fiers, que tout oppose, notamment la vision des choses puisqu’ils ont chacun un idéal et leur propre vision du futur indien.

Personne n’est tout à fait bon, personne n’est tout à fait méchant, mais chacun prêche pour sa chapelle et son peuple. Sans jamais prendre parti pour l’un ou pour l’autre, l’auteur nous livre un récit où les manigances politiques, culturelles et les coups-bas sont monnaie courante entre des adversaires.

Ce qui aurait dû être pour moi, une magnifique immersion dans les coulisses des réserves, du pouvoir politique des Blancs et des Indiens, s’est soldé par une déception littéraire. Et pour la nation Indienne, elle s’est soldée par le massacre du 29 décembre 1890, à Wounded Knee (Dakota du Sud).
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Ça ne vous dit rien, cette histoire de deux compagnies de train rivales, d’un côté l’Union Pacific et de l’autre, la Central Pacific, qui se sont lancées dans un gigantesque chantier : relier l’ouest à l’Est en train !

Pour cela, il faut construire par une voie ferrée d’un côté à l’autre du pays.

Mais oui, c’est l’album 9 de Lucky Luke : Des rails sur la prairie !

Sauf que ne sommes pas chez le héros qui tire plus vite que son ombre mais chez Blueberry et que lui, sa spécialité, c’est se foutre dans les emmerdes jusqu’au cou !

L’Union Pacific est dirigée par le général Dodge (celui qui cassa la nez de Blueberry dans « Double jeu ») et il fait appel à Blueberry car le général craint les attaques que pourraient mener les Cheyennes et les Sioux car ils se préparent à entrer sur leurs territoires de chasse.

C’est un album aux dessins superbes de Giraud foisonne de détails de ce qu’était la vie en ce temps-là (1866) lors de la construction d’une voie de chemin de fer de cette ampleur : saloons, tripots, prostituées, travailleurs dépensant leur solde en alcool et haine du Peau-Rouge.

Le scénario n’est pas en reste avec Charlier qui développe une histoire aux ramifications politiques et qui n’auraient pas déplu à Machiavel puisque Jethro Steelfingers divise pour faire régner puisqu’il roule pour la concurrence, à savoir, la Central Pacific (mais personne ne le sait).

La propagande est une fois de plus aux avants postes et comme d’autres l’ont fait avant lui et après lui, les fauteurs de troubles agissent dans l’ombre pour que les Indiens croient que ce sont les hommes du rail qui ont fait fuir les troupeaux de bisons et massacré leurs femmes et papoose dans leurs camps.

La colère gronde et les hommes du chemin de fer veulent bouffer du Rouge car le racisme est lui aussi de la partie. L’Homme Blanc a la langue fourchue comme celle du serpent et ils ont beau avoir touché la plume, les Blancs ne respectent pas ensuite leurs propres traités, méprisant les Indiens et remangeant leur parole.

Plus sombre et moins drôle que la version de Morris (Lucky Luke), les auteurs ont au moins le mérite de ne pas jouer sur les clichés concernant les Indiens en les transformant en alcooliques un peu benêts.

Les dessins sont réalistes et on a de quoi s’occuper avec les dialogues ou les explications de Charlier qui prend le temps de planter son décor et de nous raconter l’Histoire.

À noter que cet album est le premier d’un nouveau cycle qui en comptera 4 et que notre lieutenant Blueberry va encore cumuler les emmerdes plus vite que Jimmy MacClure ne collectionne les cuites au whisky !
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Reprendre une série mythique n’est pas chose aisée, on est attendu au tournant par tous les fans qui veulent l’impossible : que les nouveaux auteurs s’affranchissent du créateur original mais qu’il garde aussi tout ce qui fait le sel de la série.

Difficilement conciliable.

Pourtant, si le dessinateur Blain a su respecter le lieutenant dessiné par Giraud, il s’en est aussi affranchi d’une certaine manière dans sa manière de le présenter.

Ayant pu voir l’album dans sa version noir et blanc, j’avais pu apprécier les traits sans me laisser distraire par les couleurs. Les gros plan de Blueberry auraient pu être plus précis. De ce côté-là, ce n’est pas une totale réussite.

Les couleurs, je les ai trouvées éloignées de celles qui faisaient le charme de la version originale, mais au moins, le coloriste s’est affranchi des anciens codes.

Afin de ne pas polluer ma lecture, je me suis tenue éloignée des autres Blueberry, les A.O.C (que j’ai relu après).

Force est de constater que mes souvenirs du nez cassé le plus célèbre de la bédé n’ont pas été bousculés dans cet album car Blueberry était tel que je l’ai toujours connu : forte-tête, casse-cou, tête-brûlée, buveur, tombeur des dames, impoli, râleur…

Mon bémol ira pour le personnage de Jimmy McClure, le bouffon, le vieux sac à gnôle, cette vieille éponge assoiffée, qui n’est pas assez mis en valeur dans ce premier tome.

Mille putois, un album sans ivrognerie ou connerie de McClure, c’est comme si Haddock devenait sobre ou un Bérurier abstinent sexuel dans un San-Antonio. Une aberration, une utopie, un cauchemar.

Le reste du scénario est conventionnel, restant dans les codes avec des Indiens traités comme des chiens, malmenés et dont la vie ne vaut pas grand-chose, pour les Blancs.

Pourtant, quand des écervelés abattent deux Indiennes, ça pourrait mettre le feu à la région et faire exploser la paix fragile… Il ne reste que Blueberry pour enrayer la grogne qui monte et la soif de rendre justice sois-même puisque le Blanc ne le fait pas.

Un album qui arrive à suivre les codes de Blueberry, autant au scénario qu’aux dessins, tout en prenant ses distances avec eux, à petits pas, à l’aide de petits détails, pour que cet album soit marqué de l’empreinte de ses deux auteurs et pas une vulgaire copie, sans âme.

Les puristes préféreront l’original à la copie, ce que je peux comprendre, les meilleurs étant ceux du duo Charlier/Giraud.

Mais cet album, qui explore les années "Fort Navajo" de Blueberry, est d’une meilleure facture que la plupart de ceux qui s’attaquèrent à la jeunesse du lieutenant le plus borderline de l’armée Américaine.
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La dark fantasy et le western font-ils bon ménage ? Oui, assurément, sauf si l'auteur aurait la mauvaise idée de faire foirer l'attelage.

Pas de panique, ici, le mélange est réussi et c'est un vrai plaisir de refaire une incursion dans la fantasy après autant d'année sans y mettre les pieds.

D'ailleurs, c'était avec le premier tome de Blackwing que j'avais remis le pied dans l'étrier fantasy et l'univers développé m'avait tellement plu que je n'avais pas eu envie de tout foutre en l'air avec un autre titre de fantasy.

Le seconde tome est souvent un exercice difficile car tout le monde vous attend au tournant, cherchant la faute, l'erreur, le manque de profondeur scénaristique ou l'excès de confiance qui fait parfois trébucher les auteurs.

Le plus grand péril est de nous refaire un remake du tome 1. L'autre écueil à franchir est celui de la surprise qui n'est plus au rendez-vous puisque nous avons découvert l'univers fantasy western. Faut être équilibriste de talent pour continuer de passionner ses lecteurs et l'auteur a parfaitement réalisé son marché sur la corde raide, sans chuter ou finir pendu.

Nous sommes 4 ans après les faits et Ryhalt Galharrow est toujours le chef des Ailes Noires. Ses amis Nenn et Tnota sont toujours là, ils sont toujours bourrus et bourrins, dur à cuire et attachants.

Même Ryhalt et ses vagues à l'âme, son entêtement, son blues, est un devenu un ami avec lequel on aimerait aller boire une pinte de mauvais alcool. Avec de bons personnages travaillés, la moitié du job est déjà fait. le méchant est réussi aussi. What'else ?

Dans le tome 1, Ryhalt faisait le boulot parce qu'il n'avait pas le choix, maintenant, on sent qu'il a envie de défendre la cité de Valengrad, que le sacrifice d'Ezabeth ne doit pas rester vain et là, on a des tas de choses qui grouillent, qui rampent, qui attendent leur heure, bref, on s'est reposé durant 4 ans et on a baissé la garde…

Le scénario est copieux entre des zombies, des capuchons jaune qui vénèrent la Dame de Lumière (secte religieuse ?), un Blitz comme Londres en subit un durant les deux guerres, des magouilles, des taxes abusées sa mère, le pouvoir en place qui n'écoute pas ses sujets qui grognent, la révolte qui arrive, les trahisons, le vol d'une relique appartenant aux Rois des profondeurs et un l'envie pour certains d'être calife à la place de tous les califes. Je n'ai rien oublié ?

L'univers développé par l'auteur est un mélange habile entre du western et de la dark fantasy, ce qui change des romans traditionnels à tendance médiévale et lui donne un nouveau souffle : oui, c'est possible de créer un univers à partir d'une Désolation, sorte de désert rempli de saloperies qui vous boufferont, le tout né après une apocalypse dantesque afin de mettre au dodo les Rois des Profondeurs.

Oui, c'est sombre… Oui, c'est violent et même gore. La dark fantasy, ce n'est pas chevaucher des licornes roses bonbons.

Vaut peut-être mieux éviter de lire ce genre de littérature si vous êtes dépressifs car ici, tout n'est que tristesse, désolation, morts violentes, tragique, drame… Ajoutez tous les adjectifs que vous voulez du moment qu'ils sont synonymes de drame. Même Ryhalt se refuse au bonheur car il estime qu'il ne le mérite pas (parfois, on a envie de lui coller des baffes).

Une lecture dépaysante, chahutée parce que dans ce monde, rien n'est tranquille, c'est sombre, rythmé, couillu, alcoolisé et épique.

Ed McDonald n'est pas tombé dans les pièges de la facilité ou du remake de son premier tome, il a su poursuivre son univers et pousser ses personnages encore plus loin, il a continué à développer son monde post-apo western dark fantasy sans se vautrer dans la facilité. Son scénario est élaboré et si tout semble être disparate au départ, tout finira pas se lier, telle une sauce épaisse et goûteuse qui décape le palais.
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Vous prenez la rencontre mythique entre Holmes et Watson, par l’entremise de Stamford, mais en version « Moriarty/Moran » et vous comprendrez que ce que vous tenez entre vos mains est inhabituel.

Vous lirez « Une étude en rouge », avec une partie des protagonistes du roman, l’histoire sera différente, avec des similitudes, mais adaptée pour le duo maléfique.

Irene Adler n’est plus La Femme, mais La Salope et le chien des Baskerville est rouge sang, et c’est devenu celui des d’Urberville…

Là j’en entends déjà qui grognent que reprendre les histoires déjà écrites, connues et juste la mettre à la sauce Moriarty/Moran, c’est facile.

Et bien non, ce n’est pas vraiment ainsi que cela se déroule car l’auteur a tout de même pris la peine de modifier les scénarios et même carrément toute l’histoire, comme dans celle qui concerne des Martiens et qui ne parlera qu’en filigrane de John Clay et de la succursale Coburg de la Banque de la City…

En lisant les carnets du colonel Moran, on se rend compte de plusieurs choses : il a de l’humour, est un utilisateur de femmes, un fanfaron (au lit et on ne peut vérifier ses dires) et en plus d’être une fine gâchette, c’est un aventurier.

Moriarty est bien présent, avec sa toile criminelle, son rire qui tue les pigeons aux alentours, son dodelinement de tête tel un cobra et son ego démesuré.

Évidemment, lorsqu’on suit des histoires présentées par des méchants, ils considèrent les gentils comme des crétins, des petits lapinous juste bon à tirer à la sortie du terrier.

Anybref, tout allait bien dans le meilleur des mondes pour moi, les références aux enquêtes de Holmes étaient présents, mais détournées et bien détournées.

Hélas, parce qu’il y en a un, à un moment donné, le bel édifice s’est écroulé, les histoires qui étaient amusantes, bien présentées ont commencé à devenir laborieuses pour les 3 dernières et c’est avec la lenteur d’un escargot que je les ai terminées, sautant allègrement des paragraphes entiers pour terminer le livre.

Quelle disparité de niveau entre les premières histoires et les 3 dernières ! Entre celles bourrées d’humour, de petites phrases humoristiques ou cyniques du colonel Moran, on passe à des histoires poussives dont on à l’impression qu’on les a tirées en longueur pour remplir le roman.

Le pire fut pour la dernière histoire qui concerne le dernier problème où on a l’impression que l’auteur s’est cassé le cul pour nous offrir une aventure soporifique, chiante, lourde et loin de ce que l’on aurait pu espérer en la suivant du point de vue de Moriarty et du Colonel Moran.

Le début était prometteur et l’auteur n’a pas su conclure avec panache puisqu’il a débandé à la moitié de l’ouvrage ce qui est plus rageant que le contraire (commencer mou et finir en beauté) car j’avais l’espoir de le terminer avec bien plus d’étoiles dans les yeux et dans sa cotation.
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date : 17-08-2020
Lorsque j'ai ouvert ce roman, je ne savais même pas qu'il était tiré d'une histoire vraie… Shame on me. C'est en l'ajoutant sur Babelio que je m'en suis rendue compte.

Pour moi, ça a changé toute la donne et démultiplié les émotions qui étaient déjà fortes après quelques pages.

Darfour, dans les années 1870. Une petite fille de 7 ans, qui vivait tranquille dans son village, est enlevée par des hommes d'un village voisin et livrée aux négriers, aux esclavagistes musulmans (les cathos n'ont pas le monopole).

Non, sa destination ne sera pas les États-Unis mais d'autres pays africains où elle sera esclave. Mais avant d'arriver à cette horrible destination, il faudra y aller à pied et le chemin est long, difficile, ardu, violent, où l'humanité est portée disparue depuis longtemps car les captifs sont traités pire que des bêtes, comme des objets.

Le récit de celle que l'on nommera Bakhita (elle a oublié son prénom d'enfant) commence lentement mais jamais la narration, au présent, ne s'essouffle car le lecteur est happé dans cet univers sombre et violent de la traite des Africains par d'autres Africains et j'ai souvent eu la gorge serrée durant ce récit.

Aucune avanie ne lui sera épargnée, ses maîtres, ses propriétaires, traitent leurs esclaves comme des non-humains, comme des jouets offerts à leurs enfants et je vous passerai certains détails.

La lumière commencera à poindre lorsqu'elle rejoindra l'Italie, même si, mettant les pieds dans un pays où l'esclavage n'a pas cours, elle reste tout de même la propriété d'un couple et un jeune castrat sera offert en cadeau à un autre. Moi, là, j'en avale ma salive de travers ! Oui, on offre des humains comme on offrirait des jeunes chiots, chatons…

La suite, vous le saurez en découvrant cette biographique romancée… Bakhita est un personnage que l'on aime très vite, aussi bien enfant qu'adulte, elle est émouvante, innocente et le fait qu'elle n'ait jamais reçu d'éducation la fait réagir un peu comme un jeune enfant, sans compter qu'elle mélange plusieurs langues lorsqu'elle s'exprime.

Des émotions, j'en ai eu mon quota en lisant ce récit et j'ai même souffert de conjonctivite car j'ai eu de l'humidité dans le fond de mes yeux, sans compter la gorge nouée à de nombreux moments.

Sans jamais sombrer dans le pathos, l'auteure nous romance la vie de Bakhita d'une manière sobre, simple, mais empreinte d'un grand respect, sans rien nous cacher, mais en gardant parfois un voile pudique sur certains événements.

Bakhita, c'est une histoire profonde, forte, remplie d'émotions. Une histoire vraie, une histoire sur l'inhumanité de l'Homme mais pas que ça : dans ces pages, dans sa vie, elle a croisé aussi de belles personnes, remplie d'humanité, de compassion, de foi, et qui ont su l'aider à surmonter les horreurs de sa vie et à lui trouver une place, même si, jusqu'au bout, elle s'est toujours sentie esclave.

D'ailleurs, en Italie, dans ce pays où l'esclavage n'existait pas, il fallait une décision de justice pour que la personne soit affranchie. Cherchez l'erreur aussi.

Un roman puissant, généreux, émouvant, et un beau portrait de cette petite fille qui a tout perdu de sa vie (innocence, enfance, famille, pays, langue, souvenirs, identité,…) mais qui a su, grâce à l'aide des autres, s'en construire une autre et être un phare dans la nuit pour d'autres personnes.

Magnifique.
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Une lecture qui se traîne en longueur, on a les yeux qui se ferment, on admire sa tapisserie...
Pourtant, les procès, en littérature, j'adore ! Mais là, rien ne m'a passionné...
J'ai sauté des lignes, puis des paragraphes avant de carrément sauter des pages et des pages, filant directement à la fin, juste pour savoir, avant de le replacer dans mes étagères dans le coin "À déposer dans une boîte à livres".
Au suivant !
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date : 17-08-2020
Avant, lorsqu'on voulait se débarrasser d'une femme, c'était très facile : on l'emmenait à la Salpêtrière et on la faisait déclarer folle.

Même pas besoin de soudoyer un médecin pour un faux certificat médical, la parole d'un homme suffisait puisque les possesseurs de bananes-kiwis avaient le pouvoir absolu.

Nous les femmes, nous avions juste le droit de fermer notre gueule, de ne pas marcher hors des sentiers délimités pour notre sexe, fallait éviter à tout prix les envies de révoltes et même en restant dans le carcan étroit qui nous était dévolu, le mâle (père, mari) ou une belle-mère pouvait nous faire interner.

Effectivement, ce roman met à nu les conditions de la femme à la fin du 19ème siècle (1885) et force est de constater, une fois de plus, que nous revenons de loin et qu'il y a un peu plus de 100 ans, il était possible de faire disparaître une femme dans un asile d'aliéné sans qu'un bilan de santé soit établi.

La Salpêtrière, ce n'est pas Bedlam (Bethlem Royal Hospital à Londres) mais tout de même, les droits n'existent pas.

Au travers de différents regards, que ce soit des patientes ou d'une infirmière, l'auteure nous fait déambuler dans les couloirs, à quelques semaines du fameux bal des folles où la bourgeoisie va venir voir les aliénées danser, en espérant qu'une fera une crise, afin d'avoir des sujets de conversations jusqu'à la fin de l'année.

Si je regrette un peu que le portrait dressé de Charcot soit minime, les portraits des femmes croisées sont des plus réussis.

Que ce soit Eugénie, jeune fille d'une bonne famille qui voit et entend les morts, ou Louise, qui rêve de son amoureux, persuadée qu'elle va sortir de là et Geneviève, infirmière aussi rigide qu'un corset métallique qui va se réchauffer un peu, ces femmes ont une histoire que l'auteure va mettre en scène et nous les faire aimer.

Une fois de plus, je suis tombée sur une petite pépite littéraire qui bien que mettant en scène un sujet lourd, grave et ayant existé, ne sombre pas dans le pathos ou le larmoyant.

On ne rigole pas, certes, mais c'est addictif, on veut connaître le destin de nos différentes femmes et les émotions sont perpétuellement en voyage, dans cette lecture puisque l'on passe de l'indignation à la tendresse, avant d'avoir envie de hurler devant l'étroitesse d'esprit de certains personnages face à ce qui est autre que leurs croyances ancrées.

Un peu plus de pages n'auraient pas nui à l'histoire car l'épisode du fameux bal est assez court. de plus, quand on aime un roman, on a toujours envie d'en avoir un peu plus.

Un roman historique qui lève le voile sur ce qu'on appelait la folie en 1885 et où la majorité des patientes n'étaient pas folles du tout. Un roman humaniste, une petite pépite qu'on lit avec gourmandise en pestant sur nos sociétés phallocratiques (la banane) où tout le pouvoir était dans les mains des hommes.

C'est bouleversant.
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Vos oreilles ne saigneront pas car "La galerie du rossignol" n'est pas un nouveau récital du fameux Rossignol Milanais, mieux connu sous le nom de Bianca Castafiore.

Le rossignol de cette galerie n'a rien à voir non plus avec le petit oiseau d'un homme qui sifflerait chaque fois qu'une dame passe.

Mais comme le plancher de cette galerie grince, faisant penser à un chant de rossignol, va falloir en tenir compte si vous voulez aller tuer une personne en passant par cette galerie.

Le masque est conseillé pour lire ce roman, si possible avec une arrivée d'oxygène car en l'an de grâce 1377, tout le monde rote, pète, même à table, même devant un régent.

Ajoutez à cela la pestilence des corps qui ne voient pas souvent l'eau et encore moins le savon, les habits qui dégagent des senteurs aussi délicates que 20 chiens mouillés qui resèchent et des cadavres en putréfaction, pendus à des gibets. Respirez un bon coup à fond et paf, vous mourrez étouffé !

Le temps me manque souvent pour lire tout ce que je voudrais lire et malheureusement, les enquêtes du frère Athelstan et du coroner Sir John Cranston en pâtissent en premier lieu. J'essaie au moins d'un lire un à chaque Mois Anglais car je les adore, ces deux enquêteurs atypiques.

Le Dominicain frère Athelstan est homme pieu, calme, posé, tandis que Sir John Cranston est ventripotent, gras, gros, a le gosier plus qu'en pente, s'endort partout, rote, pète, dit des gros mots. Gérard Depardieu serait parfait dans le rôle.

La force de cette saga tient dans ces deux personnages qui se complète malgré leurs différences et dans la description de l'Angleterre de 1377. Les bas-fonds sont présents, bien décrits, ne manque que l'odeur (heu, oubliez l'odeur, on s'en passera) et la dichotomie est bien faite avec le monde d'en haut, celui des nobles (qui ne sentent pas meilleur que ceux du Londres d'en bas).

On ne pourra pas reprocher à l'auteur de ne pas immerger ses lecteurs dans l'Histoire et de ne pas mettre le prix sur les décors qui sont plus vrais que nature. Je reproche parfois à certains livres d'être frileux sur l'époque où se déroule leurs romans, ici pas, l'auteur connait son sujet, il le maîtrise et nous le sert sans que cela soit indigeste ou mal mélangé.

Les romans ne sont pas fort épais, ils sont rythmés car l'auteur s'attache à nous montrer la vie de nos deux enquêteurs, leurs petites misères, les paroissiens qui se crêpent le chignon, les blessures secrètes de Cranston, sans que tout cela ne vienne briser le rythme de l'enquête. Toutes ces petites choses forment un tout que l'on dévore car il a du goût (et des odeurs).

Distrayant, amusant, odorant et les quelques touches d'humour ou de bisbrouilles entre nos deux personnages ajoutent du piment au récit, de la vie. C'est réaliste, tout simplement.
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Si Sydney Grice est un détective privé, pardon, détective personnel et a des airs de Sherlock Holmes, il est surtout imbuvable à un niveau jamais égalé.

Toute personne normalement constituée (et surtout les femmes) auront mille fois envie de lui foutre le pied au cul ou mieux, entre les jambes, tiens, ça lui apprendra.

Non, il n'a pas la main baladeuse, jamais de la vie, lui défaille d'indignation à la vue d'un mollet féminin découvert.

Mais il a un égo surdimensionné et ses répliques acides envers sa pupille, March Middelton sont drôles, cyniques mais donnent tout de même envie de le baffer un bon coup.

Un petit voyage dans le temps, dans l'époque victorienne, où l'air empestait les fumées d'usines et où les miasmes se baladaient impunément puisqu'en ce temps-là, le principe des microbes et autres virus n'étaient pas encore tout à fait accepté.

L'enquête est tortueuse à souhait, je n'ai pas vu venir le vent, je n'ai pas réussi à faire des déductions intelligentes et Sydney Grice dira que c'est à cause de mon cerveau de femme qui est plus petit que celui des hommes. Et ma main, tu la veux dans ta gueule, mon cher Sydney ?

Imbuvable, je vous disais ! Mais que voulez-vous, il est attachiant au possible et s'il n'avait pas ce caractère hautain et à chier, on s'amuserait moins.

Sa mauvaise foi aussi donne envie de le baffer et March a bien du mérite à supporter un tuteur tel que lui, sa bonne aussi, même si cette dernière ne brille pas par son esprit, ni sa cuisine, ni son efficacité…

Les clins d'oeil à Holmes sont nombreux, avec un groupe de rouquin, une escarboucle et une malédiction où un homme fut dévoré par des chiens… Baskerville, sors de ce corps.

Le final est assez copieux dans sa résolution, il vaut mieux se concentrer et bien resituer tout ce petit monde d'assassinés de différentes manières, pas toujours très propres, je l'avoue, mais il y en a un qui n'a pas volé sa mort violente et horrible. La SPA a envoyé des remerciements à l'assassin.

Une lecture qui nous entraîne dans les bas-fonds de Londres, qui nous fait respirer un air impur au possible, côtoyer des conducteurs de fiacre maltraitant leurs chevaux, arpenter les rues dans tous les sens, voir des cadavres en pagaille se faire dégommer sous nos yeux…

On verra aussi March boire de l'alcool et fumer, sous le regard désapprobateur de son tuteur, le tout avec des dialogues bourré de gouaille, de répliques vachardes et méchantes, le tout, sous l'oeil unique de Sydney qui est encore plus cynique que le Docteur House.

Une lecture plaisir, une lecture qui fait sourire et qui dépayse, sans se prendre la tête, autrement dit, LC réussie avec ma copinaute Bianca.
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Heureusement qu'il est noté que c'est la version non censurée, parce que sinon, je ne l'aurais pas cru si cela avait été ma première lecture de ce roman.

Il existait donc, au fond d'un tiroir, la version originale que Wilde donna à Stoddart, rédacteur de la revue américaine du Lippincott's pour sa publication en 1890 ??

Encore eut-il fallusse qu'on le susse. Qu'on le sussasse ?

Anybref, on avait ressorti la vraie version, l'intégrale et je ne le savais pas !

Mais où est le shocking ? Je dois être moins cul béni et cul serré que les Anglais de l'époque, qui s'offusquèrent du roman De Wilde lorsqu'il sortit en roman (paru en 1891).

Ils ne savaient pas que cet oeuvre avait déjà subi le caviardage au Lippincott's et que les choses les plus tendancieuses (les allusions homosexuelles, autrement dit) avaient été passée par pertes et profits (500 mots, au bas mot) ???

Sans doute que non, ou alors, leurs culs étaient serrés à mort car, après un épurage réalisé par ceux du Lippincott's, les Anglais puritains ont de nouveau demandé à Wilde de censurer son texte, déjà caviardé… Ça caviardait fort.

Wilde reprend son texte, atténue ses aspects les plus sulfureux et y ajoute six chapitres afin de donner au roman une couleur plus mélodramatique. Ce sera celle que nous connaissons et que j'ai déjà lu deux fois (dont en juin 2019).

Pire, en 1895, le marquis de Queensberry s'appuya sur la version épurée parue dans le Lippincott's afin de prouver la perversité De Wilde. Mon Dieu, s'il avait su qu'il existait une version non censurée…

Mais bordel de cul, il est où le sulfureux ?? Je m'attendais à des scènes sensuelles entre mecs, des attouchements du service trois-pièces, des hommes se réveillant au petit matin, nus et puant le stupre et la fornication !

Cherchez pas, ce que les puritains ont vu et censuré ne nous "en fera même pas bouger une" à notre époque…

Tout est suggéré, à demi-mot, même si on se doute qu'il se déroule des trucs pas net, dans la seconde résidence de Dorian Gray et que des gens jouent à tchik-y-boum, mais ces hypothèses sont le fait de mon cerveau, de mon imagination grivoise, un puritain n'aurait pas pu y lire autre chose… Apparemment, si !

Le marquis de Sade a fait bien pire et lui, au moins, c'était expliqué noir sur blanc, les scènes de cul !

Évidemment, Wilde avait du talent, de l'humour, de la répartie, et ça, ça ne pardonne jamais, les gens sont jaloux et il faut que vous tombiez dans la disgrâce la plus totale.

La loi condamnant l'homosexualité masculine y était pour beaucoup aussi, même si on a moins fait de scandale pour le petit-fils de la reine qu'on avait attrapé dans un bordel pour hommes… le petit-fils de la reine peut jouer à des jeux entre hommes, ça passe mieux que Wilde, sans doute.

J'ai beau avoir relu la version censurée et caviardée l'année dernière, j'aurais bien été incapable de dire qu'elles phrases se trouvaient en plus, dans cette édition, si la préface n'en avait pas dévoilée quelques unes.

Mais ce n'est pas aux amours masculines que je m'attache dans ce roman, c'est aux personnages, fouillés, travaillés, bien développés, surtout Dorian, qui passe par tous les affres de la culpabilité ou du je m'en-foutisme, qui se perverti sous nos yeux et sur cette société coincée qui pense que si un homme est mauvais, cela se voit sur son visage…

Lord Henry et ses aphorismes, sa manière de jouir de la vie, me fait penser à un avatar De Wilde lui-même. Un avatar sombre puisqu'il pousse Dorian, tel un Méphisto, à passer du côté obscur de la Force.

Troisième relecture et le roman n'a rien perdu en force, j'ai même eu l'impression que je le découvrais pour la première fois (les miracles d'Alzheimer) et à nouveau, j'ai assistée, impuissante, à la chute de Dorian vers tout ce qui est laid, futile et mal.

Au fait, la bonne société de l'époque, celle au cul si serré, pourquoi ne s'est-elle pas offusquée du côté misogyne de leur société ? Ni de la manière dont ils traitaient leurs domestiques ?

Ils auraient mieux fait de donner plus de droits à leurs épouses et à leurs domestiques au lieu de débattre sur les allusions homosexuelles du roman... Sans doute ces dernières étaient plus croustillantes et sans danger pour cette société.

Toujours un plaisir à relire.
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Sherlock Holmes est une légende ! Mais dans quel sens du terme faut-il prendre ce mot ?

Par la représentation, embellie, de la vie et des exploits de Holmes, qui se conserve dans la mémoire collective ou dans le sens que Holmes est devenu un détective célèbre, talentueux, qui a atteint le succès et une notoriété certaine dans son domaine ?

Ou est-ce un peu des deux à la fois à tel point que l'on ne sait plus où commence la fiction et où se termine la réalité (ou le contraire) ?

De toute façon, comme tout bon holmésien, on est d'accord sur le fait que Holmes a vraiment existé et qu'il n'est pas mort, sa chronique mortuaire n'étant pas parue dans le Times (celle d'Hercule Poirot, oui – mes excuses).

C'est le postulat que pose les deux auteurs : Et si Sherlock Holmes avait réellement existé, arpentant un Londres réel, Watson étant son biographe et Conan Doyle son agent littéraire en lieu et place d'être son père littéraire ? Mais alors, ça change tout…

Oui, le fait de poser le postulat d'un Sherlock Holmes réel permet d'aller beaucoup plus loin dans sa biographie que ne l'autorise les écrits canoniques (peu bavards) et de creuser plus loin en essayant de deviner les identités cachées sous certains personnages comme le roi de Bohême ou le duc Holderness…

Attention, gardez bien à l'esprit, en entamant ce pavé de plus de 500 pages, que les auteurs puisent aussi bien dans les récits canoniques que dans les apocryphes.

Holmes n'a jamais rencontré Lupin dans les récits de Conan Doyle, mais dans ceux de Leblanc, oui. Quant au recueil de nouvelles "Les exploits de Sherlock Holmes", ils sont de la main d'Adrian Conan Doyle et Dickson Carr et n'appartiennent pas au canon.

Passant en revue un large éventail des aventures de Holmes, des personnages, s'attachant à nous démontrer que Mary Morstan n'était peut-être pas l'oie blanche que l'on pense, qu'Irene Adler était sans doute sous la coupe de Moriarty et que Watson ne s'est pas marié deux fois mais qu'il est juste retourne vivre avec Mary, après une séparation, ce guide vous fera sans doute voir d'autres choses dans le canon, lorsque vous le lirez (ou le relirez).

Holmes dit lui-même dans "L'aventure du soldat blanchi" que Watson l'avait abandonné pour se marier et que c'était l'unique action égoïste qu'il avait à lui reprocher… L'aventure est datée de janvier 1903 et Watson avait épousé Mary Morstan à la fin du "Signe des quatre" qui se déroule en septembre 1888. Sauf si Holmes considère que le mariage avec Mary n'était pas un acte égoïste…

"Le brave Watson m'avait à l'époque abandonné pour se marier : c'est l'unique action égoïste que j'aie à lui reprocher tout au long de notre association. J'étais seul."

C'est un essai copieux, rempli de conjectures, d'hypothèses, de supputations qu'un non initié pourrait prendre pour argent comptant.

Malgré tout, ils se basent sur des études sérieuses, sur des enquêtes, sur des travaux, sur l'Histoire, la politique, la sociologie, pour reconstituer les chaînons manquants, pour construire les pièces manquantes au puzzle et nous donner une vision plus large de ce que le canon nous offre.

Maintenant que je l'ai enfin lu, je comprends pourquoi dans "London Noir" (pas encore chroniqué), André-François Ruaud parlait de la mère de Holmes qui aurait loué un appartement au 24 Montague Street.

C'est dû au fait qu'une véritable Mrs Holmes a vécu à cette adresse et que les auteurs ont repris ce fait véridique pour en faire une extrapolation en la déclarant mère de Sherlock.

Véritable pavé consacré à Sherlock Holmes, au docteur Watson, à Conan Doyle mais pas que… Londres est aussi très présente, avec ses brumes, ainsi que la société victorienne, qui est passée à la moulinette, le tout au travers du prisme des enquêtes de Holmes et des faits qui se passèrent à son époque.

À noter que dans les "annexes", vous avez l'intégralité des aventures canoniques et d'autres, une ligne du temps intitulée "Sherlock Holmes et son temps, une chronologie" et, dans cette édition augmentée, des nouvelles plus une étude du Scandale en Bohême. Sans oublier des illustrations après chaque chapitre.

C'était copieux et cette lecture fut une belle découverte. Shame on me, cette biographie fait partie de ma PAL depuis juin 2011 ! Je ne m'y étais jamais attaquée et c'est bête car cette lecture était un vrai plaisir. Il m'a fallu 9 ans pour me décider, on a connu plus rapide…

Maintenant, deux questions ? La fiction devient partie intégrante de la réalité ou est-ce la réalité qui se fond dans la fiction ?

Tout dépend de votre point de vue, si vous considérez Holmes comme un personnage ayant réellement existé (et vous vous prêtez au jeu – The Game) ou si vous pensez qu'un personnage de fiction n'a pas à devenir réel. Dans le second cas, cette biographie vous semblera indigeste, sinon, régalez-vous !

PS : mais pourquoi les auteurs parlent de Mary Ann Nicholson alors que c'est Mary Ann Nichols, une des victimes de Jack The Ripper. Je le saurais sans doute en lisant "Les nombreuses morts de Jack L'Éventreur" puisque les auteurs ont établis des biographies sur plein de gens (Hercule Poirot, Nero Wolfe, Arsène Lupin, Jack The Ripper, Frankenstein, Harry Potter, Miss Marple et Dracula).
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Non, Gengis Khan n'est pas arrivé à pied de la Chine… (contrepèterie offerte).

Mais il devait posséder l'anneau de pouvoir de Sauron puisqu'il a réussi à unifier les tribus mongoles sous une seule bannière : la sienne.

Un seul homme pour les trouver, un seul homme pour les unifier, les gouverner et dans la steppe les lier. Gengis, c'est un meneur, un unificateur.

Maintenant, direction l'empire Jin : une grande marche dans le désert, ensuite des attaques, l'élimination du petit royaume Xixia, des batailles, un siège, bref, tout ce que des conquérants font habituellement.

Mais lorsqu'on est dans l'armée de Gengis, c'est autre chose que de l'habituel. Chez les Mongols, même les femmes ont du cran, les gosses ne sont pas de pleurnichards et les guerriers ne veulent qu'une chose : faire des razzias, attaquer, tuer, égorger, violer, voler… Des guerriers nés.

Si vous n'aimez pas les récits de guerre, passez votre chemin et allez lire "Le club des Huns", une bédé d'humour où Attila veut avoir la Gaule.

Lorsqu'on lit la biographie romancée d'un conquérant légendaire, il faut s'attendre à bouffer de la stratégie militaire, des assauts de forteresse et de femmes (les viols sont courants), des attaques, des morts…

On pourrait penser que tout cela deviendra vite rébarbatif, mais non, les pages se tournent, on chevauche dans l'armée du grand Khan, on vit dans une yourte, on bouffe du mouton, on pue et on tue.

Résumé ainsi, ça pourrait vous faire fuir, mais tout est fait pour que le lecteur ne s'ennuie pas et que l'action ne déborde pas sur le fond.

Les personnages sont travaillés (personne ne se souvient de comment étaient les frères et les généraux de Gengis) et on a beau être face à des guerriers sanguinaires, malgré tout, on s'attache à certains, on râle sur d'autres, on admire leur courage…

L'avantage, c'est que chez Gengis, on travaille au mérite : pas d'imbéciles à la tête de son armée (on ferait bien de s'en inspirer). Ta place, si tu la mérites, tu l'obtiendras, sinon, tu n'auras que dalle.

Gengis Khan est un homme dur, comme le fut son père. Dans les steppes mongoles, les mauviettes ne font pas long feu et tout est fait pour endurcir les gamins.

Par contre, Gengis, tu ne vaux pas toujours grand-chose en psychologie enfantine ! Toi qui aurais aimé que ton père soit encore en vie pour voir ton ascension et lire la fierté dans ses yeux, tu refuses ce regard de père à ton fils aîné que tu penses n'être pas ton fils, malgré que tout le monde te dit qu'il ressemble à ton père à toi. Nul n'est parfait, mon petit Gengis…

Un roman biographique romancé qui permet d'entrer dans la vie de Gengis Khan, de chevaucher à ses côtés, de boire de l'airak et de découvrir la vie des guerriers Mongols et leur avancée expansionniste dans les territoires voisins.

De l'action, des combats, de la stratégie, des hommes au pouvoir parce qu'ils ont fait leurs preuves (et non pas en raison de leur naissance) et des guerriers sans peur.

Un roman que j'ai tenté de dévorer lentement, en savourant les mots, les personnages, le cadre avant de me jeter dessus et d'avaler 350 pages en un seul jour tant j'étais prise dans l'histoire et que je ne voulais plus la lâcher.

Note pour moi-même : ne pas attendre 8 ans avant de lire le tome 3 !!
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Y aurait-il un tueur dans le Yorkshire ? Des voleurs de bélier bien pourvu par la nature ? (le bélier, pas les voleurs)

Y aurait-il des personnes mal intentionnées qui voudraient tuer une paisible petite vieille ? Bref, y a-t-il quelque chose de pourri au royaume de Bruntcliffe ?

Samson en doute mais moi, je sais depuis que j'ai lu Agatha Christie, que lorsqu'une dame âgée vient de plaindre de choses étranges survenue à la maison de repos, de vols, de retour des choses, de mystères, qu'il y a anguille sous roche !

J'ai découvert cette nouvelle série de cosy mystery en juin 2019 et j'avais la ferme intention de poursuivre ma découverte car si la série possède de l'humour, on est loin des errances amoureuses et de la fainéantise d'une Agatha Raisin. Désolée pour ses fans mais on vole plus haut ici.

Samson est un détective beau et sexy. Si uniquement vêtu de son boxer, il est plus sensuel que Sherlock Holmes en robe de chambre, pour ce qui est de la science de la déduction, il ne ferait même pas de l'ombre au petit orteil de Holmes…

Notre enquêteur qui fut flic dans une vie antérieure va mettre un temps fou à percuter sur l'enquête pour le vol d'un bouc reproducteur pourvu de grosses… (enfin, disons que Dame Nature a été généreuse avec l'anatomie de ce bouc) et comprendre aussi qu'à la maison de repos, il y un truc pas net !

Évidemment, si Samson s'était trouvé à la place du lecteur, il aurait eu accès à des indices plus rapidement. S'il m'avait écouté, aussi…

Dans un roman policier, il n'y a pas que l'enquête qui soit importante. Si les personnages sont fades, le scénario peut être en béton, ça marchera moins bien. Idem pour les ambiances, les atmosphères… Si l'auteur les loupe, les approfondit trop ou pas assez, l'équilibre parfait est rompu et de nouveau, on se casse la gueule.

Pas de ça ici. Nos deux personnages principaux, Samson et Delilah, sont réussis, possèdent des défauts, équilibrés avec leurs rares qualités. Mais les personnages secondaires ne sont pas négligés, ils font partie des décors et la bande de petits vieux du home sont réussis, à tel point qu'ils sont super attachants.

Qui dit petit village, dit esprit de clocher, de gens qui se connaissent, qui vous ont vu grandir, se souviennent de vos bêtises, qui ont votre arbre généalogique dans un recoin de leur tête. En un seul mot : l'enfer ! (c'est les autres). Vous avez pété de travers au petit-déjeuner ? Avant le dîner (midi), tout le monde le saura.

Et au fait, si vous êtes d'ailleurs (ça peut être de Londres, du bled paumé plus loin ou pire, de l'étranger), avant d'être accepté, il vous faudra des siècles. Ce côté anglais très attachés à leur village/ville est une touche en plus dans ce roman, lui donnant un caractère A.O.C, très réaliste.

Plusieurs enquêtes, de rythme, des tas de petites histoires qui arrivent à nos deux personnages principaux, mais aussi aux secondaires. Sans jamais étouffer le récit, leur vie privée, sentimentale et familiale sont mises en pages, ce qui donne du peps au roman et plus de profondeur aux différents personnages.

Hélas, on ne sait pas vraiment plus sur la venue de Samson dans son village d'origine. L'auteure en garde sous le pieds pour les prochains romans. Zut alors, j'aurais aimé savoir, moi ! Et ce promoteur immobilier véreux, il est louche, on aura quelques petits événements en plus le concernant, mais nous resterons dans le flou à la fin de ce deuxième tome.

Un cosy mystery rythmé, chaleureux comme une tasse de thé, copieux comme un pudding anglais, avec de morceaux de véritable humour anglais, des crimes, des meurtres, des enquêtes à la bonne franquette et des personnages attachants, profonds, sans oublier un bouc qui ne sent pas bon et un chien, Calimero, qui fait beaucoup de bêtises.

J'adore !
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Cela faisait des lustres que je n'avais plus lu un Gemmel et que le tome deux de Troie attendait sagement dans ma biblio (10 ans, au bas mot).

N'allais-je pas me noyer dans la Grande Verte en reprenant le récit après un aussi long hiatus ?

Eh bien non, je suis rentrée dans le récit facilement, même si j'avais oublié que le tome 1 finissait en apothéose.

Tiens, doit-on appeler cette saga de la fantasy, alors qu'elle n'en est pas ?

Nous sommes clairement dans du roman Historique qui revisite la Guerre de Troie… Mais puisque la guerre de Troie est une légende, alors, c'est de la fantasy ?

C'est de la "Fantasy historique", nous répondrons les experts, même si l'histoire de Troie est une grosse mythe. Oui, je féminise le mot parce qu'ainsi, on peut jouer avec sa phonétique (et repenser à une sale blague bien drôle).

À l'analyse, c'est un peu ça : l'histoire de celui qui a la plus grosse… galère. Des enfants me lisent peut-être, restons sobre.

Ce sont des jeux de roi, qui jouent à la guerre des trônes à grands coups de "Je t'humilie, tu grognes, je te pousse à bout, je joue avec toi, je recommence une humiliation devant les autres rois et boum, tu tombes dans mon piège". Ou alors, c'est toi, Priam, qui est tombé dans le jeu d'Ulysse, le roi laid.

Au jeu des trônes, on gagne ou on perd mais personne ne sait s'il n'est pas tombé sur plus fourbe que lui-même.

En lisant du Gemmel, on est sûre de ne pas s'ennuyer mais hélas, Gemmel a toujours cuisiné les mêmes ingrédients et ses récits ont souvent la même construction. Je râle souvent sur ce point et pourtant, j'adore cet auteur et ses romans.

Si le récit commence en douceur (façon de parler, hein) avec Ulysse voguant sur sa Penelope (rien de grivois, il a donné le nom de son épouse à sa galère. Un signe ? Pour certains, l'affaire Penelope fut une galère), transportant des cochons livrés par une certaine Circée et nous racontant des histoires le soir, au coin du feu.

♫ Tiens bon la vague et tiens bon le vent… Hissez haut ! Santiano ! ♪

Des nouveaux personnages se mettent en place, on retrouve d'autres, déjà connus de par la légende et on vogue à grands coups de rames sur la Méditerranée, sentant déjà que ça finira en bain de sang, avec des combats, des batailles, des guerres de rois.

Sans vouloir être méchante, Gemmel est facile à lire et en deux jours, j'ai dévoré ce pavé de plus de 600 pages (version Milady) sans vraiment en relever la tête tant j'étais captivée par les récits, les bagarres, les tractations politico-militaires dans le fond, les fourberies (pas celles de Scapin) des uns pour éliminer les autres.

L'auteur a usé les mêmes ficelles pour bon nombre de ses romans dont celle de faire passer un personnage pour mort alors qu'il lutte contre la mort et puis, pouf, il revient à nous. Bon, sans son affaiblissement, il n'aurait sans doute pas pu semer une graine dans un ventre…

Les personnages peuvent nous faire rire (Banoclès), vomir (Pelée le pédophile incestueux), rêver (Achille, Herctor, Helycon) mais ils ne nous laissent jamais indifférent.

Si peu d'entre eux évolueront dans le récit, Ulysse, lui, passera de type sympa à abject en entrant dans le jeu des rois et en pillant les villes pour le compte d'Agamemnon. Les rois sont des monstres et transforment tous les autres en monstres aussi, tout ça pour le pouvoir.

Ne vous attendez pas à relire la légende de Troie car Gemmel et tous ses personnages s'amusent à lui tordre le cou, la rendant moins fantastique, plus terre-à-terre, sans intervention des Dieux, demis-Dieux, quart-Dieux. Les Hommes croient en eux, mais ils ne pointent jamais le bout de leur nez.

L'équilibre du récit est atteint car l'auteur alterne les moments détendus, plus tendus, l'humour, les choses graves, les batailles, le repos avant la reprise, fait monter la tension avant de nous montrer autre chose, nous frustrant au passage.

C'est de la fantasy historique dynamique, épique (et colégram), rythmée sans temps mort qui revisite la Guerre de Troie avec brio car on a souvent l'impression d'y être et d'entendre les rames plonger dans la Grande Verte pendant que le vent fait jouer nos cheveux. Non Céline Dion, tu ne chantera pas !

Mais pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour le le tome 2, moi ? Maintenant, faudrait pas que je laisse le tome 3 prendre encore la poussière durant 10 ans…

David Gemmel, ça faisait longtemps que je ne t'avais plus lu, mais j'ai eu l'impression de retrouver des vieux potes et un conteur qui m'a fait vivre des tas d'aventures de fantasy. Ce fut un plaisir de revenir vers toi. Dommage que tu nous ai quitté (2006).
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Il est toujours bon de voyager dans le temps et l'espace en allant à New-York en 1778 pour tomber en pleine guerre d'Indépendance.

Ça fait un peu bizarre d'entendre les américains être qualifiés de rebelles mais puisque nous nous trouvions dans le camp des Anglais, il était normal que les belligérants soient traités de rebelles.

Les pensées et le mode de vie de cette époque sont très bien retranscrits, notamment le racisme ambiant, où les Noirs, esclaves, avaient moins de droit qu'un chien mort et dépendaient du bon vouloir de leur propriétaire.

Propriétaires qui pensaient que leurs esclaves ne rêvaient pas de liberté et que ces derniers ne l'auraient pas acceptée, même sur un plateau d'argent. Normal, qu'auraient-ils eu à gagner à se retrouver dans la rue ? Méprisés par les Blancs, sans emploi.

Lorsque l'on a passé sa vie en esclavage, je suppose que l'on souffre du syndrome dit « de la cabane » et la liberté fait peur, comme après un confinement.

Gaffe si vous faites partie de ces imbéciles sans cervelle qui ont décidé de mettre des films ou des romans parlant de racisme, de guerre de Sécession ou autres, à l'index. Vous pourriez avaler de travers car pour coller à la réalité de l'époque, l'auteur n'allait pas faire dire à un Blanc propriétaire d'esclaves, en parlant de l'un d'eux : "Monsieur mon employé de maison payé plus que correctement et syndiqué".

Pas de mélange de classes non plus. On ne se marie pas sous sa condition. La femme n'a que le droit de se taire et de pondre.

Une fois de plus, tous les ingrédients étaient réunis dans les décors et la trame pour me faire passer un bon moment et je suis passée pile juste à côté ! Pas de très loin, mais à côté tout de même.

Aucun personnage ne m'a vraiment emballé, j'ai trouvé le récit lent, long, fastidieux, me donnant l'impression que nous tournions en rond, comme un chien après sa queue. À la différence que, contrairement au chien, je n'ai pas réussi à attraper la queue dans ce récit.

Sans ma LC avec Bianca, il aurait réintégré fissa mes étagères de biblio mais là, j'ai un peu persévéré, pensant que ça irait mieux après. Comme mes symptômes d'ennui persistaient, j'ai appuyé sur l'avance rapide des pages et je les ai tournées jusqu'à ce que j'arrive à un endroit qui me convenait mieux.

Le final m'a apporté un peu plus de bonheur littéraire, mais vu où je me situais avant, ce n'était pas difficile de faire mieux.

Une LC en super demi-teinte pour moi alors, que, de son côté, Bianca a bien aimé. Hé oui, de temps en temps, nous ne sommes pas raccord sur nos impressions de lecture.
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date : 17-08-2020
Sibérie, 1929… Ça caille et pourtant, un prisonnier du goulag marque les arbres à l'aide de ses mains trempées dans la peinture.

Le prisonnier 4745-P n'a pas grand-chose sur le dos et pourtant, il résiste à ce froid, à cette vie frugale, quand nous serions déjà transformé en glaçon.

Pour ceux et celles qui suivent, j'adore la Russie en littérature et si le récit se déroule durant l'époque des Romanov de la révolution, de la guerre, du communisme, cela m'intéresse.

Ici, j'ai été servie et bien servie car le récit s'articule sur deux périodes : celle des Romanov et de leur assassinat et celle de 1929.

L'auteur a été bien inspiré d'alterner les récits fait des souvenirs de l'inspecteur Pekkala (sa jeunesse, son ascension, la chute des Romanov) et sa vie de maintenant, au goulag, avant de reprendre du collier pour une enquête sur les meurtres des Romanov.

Malgré tout, Pekkala reste un personnage mystérieux qui se dévoile peu. Il baigne dans une aura de mystère et c'est ce qui le rend encore plus intéressant. L'auteur, au travers des souvenirs de Pekkala, en profitera pour nous montrer la Russie sous toutes ses coutures et l'Histoire dans l'histoire, c'était passionnant.

Mêlant fiction et Histoire, ce thriller est dynamique, sans pour autant partir dans tous les sens ou à un rythme Da Vinci Code, heureusement. le récit est réaliste, crédible, intriguant et on aimerait croire à cette histoire… L'auteur, dans la postface, nous expliquera ce qui est réalité et ce qui est fiction.

Évitant l'écueil du manichéisme, l'auteur ne sombre jamais dans les jugements faciles mais place ses lecteurs devant des faits et à eux d'en penser ce qu'ils veulent. Il nous conte une histoire, nous parle de l'Histoire et si on a un cerveau, on sait que les ennemis d'hier peuvent devenir les employeurs de demain.

Un thriller historique bien écrit, aux ambiances russes, à cheval entre des époques importantes dans la Russie : la fin des Romanov, la révolution, la guerre entre les Rouges et les Blancs, l'avènement du communisme, du camarade Staline de sinistre mémoire et des goulags.
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Le samouraï
28 juin 2020
Le samouraï de David Kirk

Musashi Miyamoto n'est pas un cousin de Yamamoto Kekassé. Non, Musashi Miyamoto est un samouraï, un vrai !

Enfin, là, il a 13 ans, il se nomme encore Bennosuke et aura encore beaucoup à apprendre avant de devenir samouraï, même si papa l'est déjà…

Freud aurait beaucoup à dire de Munisaï Shinmen, le père de Bennosuke.

Leur relation père/fils n'est pas harmonieuse, papounet Munisaï a disparu durant 8 ans et personne n'a expliqué à Bennosuke les véritables raisons de son exil.

Pour le moment, il vit tranquille avec tonton Dorinbo, qui a suivi la voie spirituelle et un oncle par alliance qui lui apprend le maniement du bâton de bois dans un dojo.

On pourrait penser que c'est chiant comme la pluie mais non, pas du tout ! Ces 500 pages sont passées à une vitesse folle, immergée à fond que j'étais dans le monde codifié des samouraïs dont l'auteur a si bien mis en mot à tel point que je peux dire que j'ai visité le Japon médiéval.

Ce qui va faire basculer l'histoire, c'est le caprice d'un fils de seigneur, d'un clan allié au seigneur que sert Munisaï Shinmen. Ce sans couilles n'a pas apprécié être remis à sa place par Munisaï et il veut se venger. Mais bien caché derrière ses guerriers…

L'humiliation sera double puisqu'après le père, ce sera Bennosuke qui va l'humilier. Et pas qu'une fois…

C'est flamboyant, ce récit. Mais d'une facilité déconcertante à lire. le style n'est pas simpliste mais il est simple, sans chichis, facile à comprendre, même si parsemé de petites réflexions spirituelles qui naissent souvent dans les petites piques lancées à un autre personnage.

Dans ce Japon médiéval, tout est hiérarchisé, tout est codifié, il y a des tas de règles à respecter pour l'honneur et que chez les samouraïs, l'honneur est la chose la plus importante, avec le seppuku.

Ce premier tome nous montre l'apprentissage de Bennosuke, que ce soit celui de la vie, de l'honneur, de la guerre, de la hiérarchie, des codes des samouraïs et des techniques de combat. Sans oublier une vengeance contre un sans couille et sans honneur.

Qui aurait cru que ce roman serait aussi addictif ? Pas moi… Je l'ai ouvert pour ce Mois Anglais dans le but de poursuivre mes voyages loin de l'Angleterre (même si l'auteur est un Anglais pur jus) et de découvrir un autre Monde, une autre société, une autre civilisation.

Instructif sans être rébarbatif, rythmé sans être une course au suspense, ce roman biographique de la vie de Bennosuke qui deviendra le légendaire guerrier Musashi Miyamoto. Pour le moment, la chenille est en cours de mutation mais rien que ça, c'était bougrement intéressant.
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Aah, le Sussex, rien que le nom de la région invite à des pensées grivoises…

Et Sherlock Holmes a pris sa retraite dans le Susse Sexe ! Il nous avait bien caché son jeu, le coquin…

Trêve de rigolade grivoise.

Certaines trilogies se bonifient au fil des tomes. Si le tome 1 m'avait moyennement emballé au niveau du méchant qui expliquait tout, j'avais mieux aimé le tome 2 dont le scénario était mieux élaboré.

Avec le tome 3, on termine en apothéose et je remercie ma copinaute Ida qui m'avait conseillé de poursuivre la lecture après la déception du N°1.

Holmes et le fantastique, ça passe ou ça se casse la gueule. Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes…

Ici, pas de soucis, ça passe très bien car l'auteur a gardé la personnalité de Holmes, son côté froid, ses émotions refoulées, le côté analyseur, la machine à penser, celui qui nous cache tout et ne nous dit rien.

Je ne connais pas le canon Lovecraftien comme l'holmésien, donc, je ne me prononcerai que sur le second qui est respecté, tout en étant adapté puisque toutes les enquêtes de Holmes avaient un côté surnaturel que Watson a camouflé (dixit la trilogie).

Plusieurs enquêtes de Holmes se retrouvent dans ce dernier tome et toutes auront pour thème les créatures marines, version Lovecraft, bien entendu.

Si la première enquête de « La Confrérie de l'Amas Pulsatile » est à part par rapport au reste du récit, mais comme elle concerne aussi le surnaturel avec un truc pas net qui sort de l'eau, on peut dire qu'une sorte de tentacule de méduse la relie à l'enquête suivante, qui sera plus longue et aussi plus triste (je garde un chien de ma chienne à l'auteur pour ce qu'il a osé faire).

L'action brute ne prend pas le pas sur les déductions holmésiennes, notre détective court un peu partout, traque les indices, se déguise, ne dit rien à Watson (ni aux lecteurs), ne montre aucune émotion ou si peu, traque le surnaturel ou la main de l'Homme quand elle manipule.

Étant donné que nous sommes en 1910, on sent qu'un conflit est proche et qu'il opposera la perfide Albion à l'Allemagne. Les espions sont déjà dans la place et ça magouille de la soupe pas nette dans les arrières-cuisines.

James Bond se battait contre les Russes et Holmes se battra contre des Teutons, une fois de plus, mais sans gadgets, sans bimbo à forte poitrine, mais avec l'aide de Watson, toujours prêt à prendre des risques avec Holmes ou à défendre les jeunes femmes, tel un chevalier servant. Par contre, il devrait plus souvent écouter Holmes, ce dernier voit des choses que ni lui (ni nous) ne voyons.

Le pari était osé mais au fil des tomes, l'auteur s'est approché au plus près des personnages canoniques tout en les intégrant à un univers qui ne fut jamais le leur puisque jamais Holmes ne dû se battre contre des vraies choses surnaturelles, dans le canon.

Un dernier tome qui est au-dessus des deux autres tant j'ai trouvé les personnages plus justes dans leurs comportements. Impossible de s'ennuyer durant la lecture, même si la partie avec le U-Bot pourra sembler longue à certains.

En plus, l'auteur nous propose une vraie fin. La trilogie est close et on ne verra pas fleurir 36 tomes juste pour faire du fric facilement. Pas de risques de sombrer après un tome aussi réussi.
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Ça, c'est du steampunk digne de ce nom ! Moi qui me plaignais de ne pas avoir eu mon compte avec "Cuits à point", voilà que ce roman m'en offre à toutes les pages.

Des machines volantes, des fiacres à vapeur, des chevaux démesurés, un smog noir comme de la suie, des lévriers qui portent le courrier, des perroquets qui délivrent des messages vocaux (ils ajoutent aussi des insultes allant de "bouffon" à "va enfiler une chèvre")…

Ce Londres n'est pas ordinaire car il est sous la coupe des Technologistes, des Libertins, des Débauchés et des Eugénistes.

Les Technologistes vous inventent des tas d'appareils aussi fous les uns que les autres (la chaise volante, des vélos vapeurs) et les Eugénistes jouent à science sans conscience en créant des monstruosités mi-animale, mi-homme ou en changeant la nature des animaux (les perroquets qui délivrent des messages). Je me contenterai du Chat Spoussière qui semble être une invention magnifique.

La première partie du récit (et la troisième) est consacrée au récit de Sir Richard Francis Burton et de l'enquête complètement folle (et super dangereuse) qu'il va mener seul, traquant Spring Helled Jack, avant de s'adjoindre les services de Algernon Swinburne, disciple du marquis de Sade (fessez-le, il adore ça. Fouettez-lui les fesses et il sera aux anges) et totalement barré.

Les duos, ça marche ou ça foire et dans ce cas-ci, ça marche du tonnerre de dieu. D'ailleurs, j'ai regretté que l'on n'ait pas droit à plus de Swinburne car ce personnage est décalé, drôle, fou, déjanté.

Si Burton a tout d'un Bud Spencer pour la carrure et le maniement des poings, dans le rôle de Swinburne, je verrai bien le mignon Q de James Bond : Ben Whishaw, même si sa chevelure n'est pas rousse.

La deuxième partie du récit est de Spring Helled Jack et va apporter les éclairages nécessaires aux énigmes qui parsème la première partie.

Là, on va tout comprendre. Entrer dans les pensées de Spring Helled Jack, connaître le mobile de toutes ces agressions de jeunes filles, nous donnera de l'empathie pour ce personnage qui a sombré du côté super obscur de la Force.

Pas de manichéisme, tout le monde n'est pas tout blanc ou tout noir et nous avons une multitude de nuances dans les personnages.

N'oublions pas que la plupart des personnages de ce roman ne sont pas fictifs mais ont réellement existé (Burton, Swinburne, Oscar Wilde, John Hanning Speke, Laurence Oliphant, Richard Monckton Milnes, Isambard Kingdom Brunel, Florence Nightingale et Henry de la Poer Beresford), même si ce qui leur arrive dans ce roman est fictif.

Ce roman de steampunk fantastique et uchronique (ben oui, Victoria a régné sur l'Angleterre et n'est pas morte assassinée) est tout simplement DÉJANTÉ ! Tout en étant parfaitement maîtrisé, le scénario est bourré de rebondissements, de questionnements, de mystère, de suspense, d'aller et retour dans la ligne du temps et jamais on ne se perd.

La société victorienne qui ne l'est pas (Victoria est morte jeune, assassinée à la JFK, suivez nom d'une pipe) est décrite dans ses moindres recoins. Mention spéciale à la fumée noire qui salope tout et qu'on ne voudrait pas respirer…

Nous avons beau être à l'ère des machines à vapeur, des fauteuils volants, des loups-garous et des chats aspirateur, pour le reste, elle est telle que nous la connaissons avec son clivage entre les classes sociales, ses quartiers pauvres, son Whitechapel, ses coins mal famés, ses enfants qui bossent dur, ses pubs, les confrérie selon les métiers.

Oui, c'est un roman déjanté, fou, atypique mais tout est à sa place et si on se laisse entraîner dans ce monde de machines à vapeur, de loups-garous et autres trucs louches, je vous garantis que le plaisir littéraire sera au rendez-vous et que ces 504 pages seront vite dévorées sans que vous voyiez le temps passer.
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date : 17-08-2020
Le mythe des vampires est aussi vieux que le Monde… Powers le reprend à sa sauce mais j'ai eu du mal à avaler sa cuisine.

Non, Rachel, pas frapper ! Je sais combien Tim Powers compte à tes yeux, mais là, c'était tellement lent, tellement bourré de détails en tout genre, de récit qui partait dans tous les sens que mon assiette est repartie remplie en cuisine.

Autant où « Les voies d'Anubis » étaient punchy et restait cohérent et génial à lire, ici, j'ai eu tendance à piquer du nez souvent et à zapper des pages entières.

L'époque victorienne aurait pu être intéressante mais je suis passée à côté, me demandant souvent où l'auteur voulait en venir dans son récit.

Les personnages étaient sympathiques mais ils n'ont jamais été assez forts pour tirer le récit vers le haut afin de le rendre intéressant et dynamique.

Je ne le saurai sans doute jamais et tant pis pour moi. Faisant un bond dans le temps, j'ai sauté une énorme partie du récit pour aller directement aux dernières pages car je n'en pouvais plus.
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— Gamin ! Gamin ! Reviens gamin, c'est pour rire ! ("C'est arrivé près de chez vous" – extrait)

Moi j'aurais tendance à dire "Cours, gamin, cours" (Forrest Gump) car l'homme qui arrive derrière toi va te tuer parce que tu es blond…

Un assassin qui tue les blonds ? Gad Elmaleh, sans aucun doute.

Paris, en 1870, une époque trouble, des grèves, des ouvriers qui grognent, des socialistes – des vrais ! – qui émergent et un tueur en série qui joue du couteau sur les blondins, les éventrant et mettant en scène leur mort.

Ne cherchez plus l'identité du coupable, c'est Hervé Pujols. Poirot et Holmes peuvent aller se rhabiller car nous sommes dans un scénario à la Columbo : nous connaissons l'identité du coupable dès le départ, le but sera de mettre la main dessus (ou pas ?).

Copiant l'oeuvre non publiée de son ami Isidore Ducasse, les “Chants de Maldoror” que ce dernier a écrite sous le nom du Comte de Lautréamont, l'assassin sème des cadavres à tous vents et si la police est sur les dents, en fait, elle n'est nulle part car pour un inspecteur qui se casse le cul, les autres s'en foutent royalement car la police est corrompue jusqu'à la moelle (ou la bite, pour certains).

Connaître l'identité du tueur ne fut pas une entrave au suspense ou au mystère car c'est avant tout le portrait de la ville de Paris en 1870 qui est tiré et il n'est pas joli à voir. Oublions les cartes postales, on patauge dans le prolétariat, ici.

Ce roman policier historique est aussi un roman noir puisque le côté social est présent. La société ouvrière est mise en avant, bien décrite dans ses misères, ses rêves, ses combats, on a la montée du socialisme, le ras-le-bol de Napoléon III et l'envie folle d'une République.

Oublions les beaux quartiers, nous allons nous encanailler dans les caboulots (des caberdouches si nous étions à Bruxelles), éclusant des bocks de mauvaise bière, nous arpenterons les ruelles sombres, celles des bas-fonds, nous mettrons aussi les pieds dans un bordel avec tout son cortège de pauvres filles tenues de rembourser des dettes à leur proxénète ou à la mère maquerelle.

L'exploitation de l'Homme par l'Homme, une fois de plus. Profitant de la misère et du besoin impérieux d'argent de tous ces crèves-la-faim qui sont venus à Paris et qui ont une famille à nourrir, les patrons ne se privent pas d'exploiter ces esclaves taillables et corvéables à merci.

Dans ce roman qui se dévore, le lecteur aura le plaisir de suivre plusieurs personnages dont certains seront des plus sympathiques.

Autant où j'ai bien aimé l'inspecteur basque (celui qui est intègre et qui bosse), autant où j'ai eu le coup de coeur pour Étienne et Fernand, ces deux ouvriers que la vie n'a pas épargnée. Leurs portraits sont des plus réalistes et il est difficile de ne pas s'attacher à eux.

Un roman policier noir et historique très bien construit, qui a du Zola dans ses pages ainsi que du Victor Hugo tant la misère des prolétaires est présente et que Paris a des airs d'une ville moyenâgeuse.

Un polar avec un serial-killer datant d'avant Jack The Ripper et qui est tout aussi violent que lui. Un polar noir, sombre, sanglant mais la plume gouailleuse de l'auteur, qui mêle l'argot de Paris dans les dialogues pour leur donner plus de vie, emporte le lecteur dans une autre époque et le voyage, s'il n'est pas de tout repos, est instructif et addictif.

Anybref, que les amateurs de Bisounours passent leur chemin…
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Les vampires, je les préfère en qualité A.O.C, c'est-à-dire que j'évite les ersatz de buveurs de sang.

Ce spin-off de la série « American Vampire » ne joue pas dans le jeu des gentils vampires buveurs de thé, mais dans ceux qui ont des canines qui rayent le plancher et qui boivent du sang à même votre gorge.

Les auteurs ont repris le mythe des vampires mais l'ont mis à leur sauce, intelligemment, qui plus est. Si vous voulez tout savoir, lisez la série mère, American Vampire.

Les Vassaux de Vénus sont des chasseurs de vampires et leur prochaine mission, s'ils l'acceptent, sera d'aller enquêter en Roumanie, au milieu des nazis pour tenter d'extrader un savant qui pense avoir trouvé un remède au vampirisme.

Je ne vous cacherai pas que je ne suis pas fan de certains dessins, surtout du visage de l'agent Cash McCoogan qui serait plus agréable à regarder sans les gribouillages noirs sur son visage.

Le scénario est de bonne facture, avec des agents infiltrés disparus et des nazis devenus vampires afin d'être la race supérieure sans contestation possible. le premier qui discute sera sans doute mordu et servira de repas à ces atrophiés du cerveau mais super développés niveau canines.

On a de l'action et des cascades (à ne pas refaire chez vous), de la science, la Seconde Guerre Mondiale et un remède au vampirisme, le tout avec un côté ésotérique dans la recherche du savant sur les anciens vampires.

Pour le moment, ma préférence va à la série-mère, American Vampire, qui avait réussi l'équilibre parfait avec un vampire (Skinner Sweet) que l'on adorait tout en le craignant. Lui, il m'a profondément mordu !

Ici, c'est classique et rien ne ressort vraiment pour me donner un orgasme littéraire mais c'est de bonne facture et on aurait tort de s'en priver si on aime les vampires véritables, qui puent, qui sucent le sang, qui sont sans sentimentalisme aucun, sans émotions. Bref, du vampire 100% pur jus (ou pur sang).

Si en plus on a lu et apprécié American Vampire, ce spin-off est parfait pour passer une chouette soirée en compagnie de buveurs de sang, même si ceux-ci sont infréquentables vu leur appartenance au nazisme.
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