Extraits

Zac et Lydia se tournèrent vers lui avec la même expression vexante du professeur annonçant à son élève qu'il est un débile profond

POURQUOI CA TE FAIT SOURIRE, TETE D ENCLUME !

– Vous devriez le lui dire, lâcha Morgan. Au moins, il saurait à quoi s’en tenir. Et il faudra bien qu’il apprenne à vivre avec !

– Il n’est pas prêt à entendre ça.

– Il progresserait plus vite, argumenta le jeune garçon.

Gabriel inspira profondément l’air de la nuit.

– Je pense que tu te trompes. Un maître se doit d’adapter son enseignement à la personnalité de son élève. Et Liam, de la même façon qu’Ayame autrefois, reporte sur moi ce qui lui a tant manqué.

– C’est-à-dire ?

– L’amour d’un père… Il cherche mon approbation. Il a besoin que je l’écoute. Que je lui fasse confiance. Il a besoin d’être rassuré lorsqu’il commet une erreur, et que l’on rie avec lui lorsqu’il réussit quelque chose.

– Quel est l’enfant qui n’aurait pas besoin de ça ?

– C’est juste. C’est pourquoi je te disais qu’essayer de lui apprendre par la force ne donnerait rien de bon. Il a besoin de comprendre.

Morgan renversa la tête en arrière en s’étirant de tout son long.

– Ouais, peut-être…

Liam approcha son visage de la vitrine pour mieux observer son contenu. Le katana semblait flotter sur son socle de bois, comme si une puissance mystique auréolait sa silhouette. La lame luisait d’une grâce mordante, froide et mystérieuse. Une vague irrégulière, d’une pâleur cinglante dessinait la ligne de trempe, tel un clin d’œil à toutes les victimes qu’elle avait promis de dépecer. Elle semblait respirer dans sa cage de verre. Respirer et attendre…

Alors, dans le mutisme des souffles tendus et des cœurs battant la chamade, on entendit le bruit d’un vêtement qui claque... Une fraction de seconde, le Capitaine et Ayame disparurent de leur champ de vision. Puis deux lames s’entrechoquèrent violemment.