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— Non, Aiden, tu n’es pas tordu. Ta réaction est parfaitement normale. Tu n’as jamais envisagé de raconter à ton père la vérité sur ce qui s’est passé cette nuit-là ?
— Non, nous ne nous adressons plus la parole depuis quinze ans.
— Pardon ? dis-je, sidéré.
— Il est resté pour l’enterrement de Danny, il a aussi pris le temps de m’agonir d’insultes, ensuite, il a plié bagage. Je ne l’ai plus revu que dans les pages people, au bras d’une femme chaque fois différente – et de plus en plus jeune.
— Et avant l’accident, vous vous entendiez tous les deux ?
L’air lointain, Aiden hocha la tête.
— Oui.
Afficher en entierNon ! C’est un garçon attachant, il me plaît. J’aimerais mieux le connaître, sortir avec lui, l’inviter à dîner, le… courtiser.
Lucky ricana.
— Ben voyons !
La frustration me fit voir rouge. Je levai les mains au ciel et aboyai :
— Merde, c’est la vérité ! Vous êtes bouchés ou quoi ? Pourquoi refusez-vous de me croire ? Il est différent de tous les hommes que j’ai connus avant lui !
Le silence retomba et trois paires d’yeux m’étudièrent avec attention. Non, quatre paires, parce que le chien aussi posait sur moi un regard qui me parut sceptique.
Afficher en entierCe que tu as écrit, haletai-je, c’est exactement ce que je ressentais. Et c’était comme si mes peurs les plus enfouies s’affichaient noir sur blanc devant mes yeux. Auparavant, je pensais être le seul à me sentir aussi perdu… alors, découvrir qu’une âme sœur avait le courage de coucher son ressenti sur le papier, ça m’a flanqué un choc. Putain, Ash, tu es l’être le plus brave que j’aie jamais rencontré !
Afficher en entierLes nuages noirs s’accumulent au-dessus de ma tête.
Le vent devient violent, il cherche à me happer.
Il cherche à me noyer
Dans le gouffre sombre des abysses.
Et la terreur revient
Et je me rappelle tout.
Le passé revient me hanter.
Pourquoi chercher à refaire surface
Si je n’ai plus la force de respirer ?
Afficher en entierLe coulant au chocolat s’avéra énorme ! Il nous fut servi avec une seule cuillère, aussi nous y goûtâmes l’un après l’autre.
Puis Ash rit en désignant ma commissure.
- Tu as une trace de chocolat sur les lèvres.
Je sortis la langue d’un geste délibérément sensuel et fis exprès de me tromper de côté.
- C’est bon, maintenant ? demandai-je.
Il secoua la tête. Sa respiration s’était faite plus rapide. Il tendit son index vers ma bouche.
- Non, c’était à droite.
Cette fois-ci, je posai ma langue sur ma lèvre supérieure.
- Et maintenant ?
Il regardait mes lèvres, le visage tendu de concentration. J’entendais presque tourner les rouages de son cerveau. Je sentais son désir et toute ma volonté était braquée sur lui. Je voulais qu’il le connaisse, qu’il ait un geste.
Ce ne fut pas le cas.
Il finit par utiliser sa serviette pour m’essuyer la bouche. Quand il dut prendre appui sur moi pour ne pas perdre l’équilibre, je le pris dans mes bras et me penchai pour l’embrasser.
Un baiser bref et chaste, à peine un effleurement des lèvres. Je voulais juste célébrer ce moment de bonheur sans nuages. J’aimais tant le voir si détendu !
Sous l’effet de la surprise, Ash soupira et dès que son souffle me caressa la peau, j’eus envie de pousser plus avant ma découverte de sa bouche. Redressant la tête, je le dévisageai avec attention, espérant éperdument ne pas être allé trop loin. Il avait les sourcils froncés et le regard vague, mais ses lèvres étaient tendues vers moi… comme si lui aussi en espérait davantage.
Je me penchai encore, très lentement pour lui laisser le temps de s’écarter si c’était ce qu’il désirait. Il ne bougea pas.
Ma bouche se posa sur la sienne. Ash haleta et se pressa contre moi. Il posa les mains sur mes épaules et du pouce, me caressa le cou. J’avais la peau sensible à cet endroit-là, un long frisson me parcourut tout entier. Ses lèvres un peu hésitantes, mais avides, se pressaient contre les miennes. Pourtant, Ash n’ouvrait pas la bouche et ne cherchait pas à approfondir le baiser. Je m’écartai donc. Je ne pus résister à mon envie de frotter son visage contre son cou pour respirer son odeur enivrante.
- Tu sens bien meilleur que notre gâteau, soufflai-je.
Me redressant, je lui tendis une cuillerée de chocolat.
Il sourit et l’accepta les yeux baissés. Il avait les lèvres délicieusement enflées de notre baiser, aussi bref eut-il été, les joues roses et le bout des oreilles écarlate.
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