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« — Pourquoi tu piaffes, Ivy ?
Je clignai des yeux d’un air innocent.
— Rien du tout.
— Tu as ce regard…
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Mais si, tu sais. Le même regard que quand tu envisages de te lever du sofa pour faire des choses extrêmement intenses, comme ouvrir la porte d’entrée ou aller travailler pour payer tes factures.
Je me redressai, outrée.
— Oh, d’accord. Et toi tu as ton regard spécial « je viens de parler à l’Ordre et je rêve secrètement de retourner travailler avec eux parce que mon petit badge brillant me manque à crever et que j’adore me sentir important et respecté. »
Winter fronça les sourcils.
— L’Ordre ne donne pas de badge.
— Mais je parie que tu préférerais en avoir un, hein ? Comme ça, quand tu parlerais à quelqu’un, tu pourrais le sortir et l’ouvrir d’un coup sec et…
Je mimai le mouvement et approfondis ma voix :
— Raphaël Winter. Appelez-moi Adeptus Exemptus Raphaël Winter. Branche Arcane. La Branche Arcane du Saint Ordre des Lumières Magiques. Je prends mon café noir et fort. Et j’aime foudroyer les gens du regard quand ils m’adressent la parole sans me demander la permission. Et surtout, j’adore entrer par effraction dans des bâtiments qui risquent d’exploser d’une minute à l’autre.
Quelque part derrière moi, Clare étouffa un ricanement.
Winter inclina la tête de côté, un éclat dangereux dans ses beaux yeux bleus. Puis, il laissa brusquement ses épaules s’avachir.
— Ivy, ânonna-t-il d’une voix haut perchée. Pas envie de former des phrases complètes ou de serrer la main parce que c’est trop d’travail.
Il se figea.
— Attends ! s’écria-t-il avec un mouvement coquet de cheveux. Est-ce que c’est de la pizza que je sens ?
Je posai mes mains sur mes hanches.
— Ha, ha, ha.
— Je crois que j’ai besoin de m’asseoir, continuait Winter. J’ai fait vingt pas d’affilée et c’est un peu trop pour moi.
Je lui tirai la langue et il sourit largement. »
Afficher en entier« — T’as gagné.
Winter me lança un petit sourire prétentieux.
— Je gagne toujours.
— Ah ouais ?
Son sourire s’adoucit.
— Ouais. J’ai fini avec la fille de mes rêves, pas vrai ?
J’étais plantée au milieu de nulle part, à des kilomètres de la civilisation, sur les traces d’une horde de spectres, trempée et frigorifiée, et couverte de purin, et… j’étais heureuse à m’en faire éclater le cœur. »
Afficher en entier- Bref, une fois, je suis restée chez moi pendant dix jours. Dix jours entiers. Je ne suis pas sortie, je n'ai parlé à personne, je suis restée dans mon canapé sous ma couverture avec mon chat. C'était... merveilleux.
Je poussais un soupir mélancolique, mais vu que Pete et Winter me dévisageaient comme si j'étais dingue, je haussai les épaules.
Afficher en entier« Brutus avait décidé il y a bien longtemps que le travail était une charge qu’il préférait laisser à autrui. Il ne s’était pas attaché à Ivy pour rien, après tout. Il avait dû l’éduquer d’une patte de fer pour qu’elle soit un tant soit peu digne d’être sa sorcière, et elle avait encore un long chemin à faire ; mais il était optimiste. »
Afficher en entier‘Bitch.’
Whether he was referring to me or to Eve wasn’t clear. It was probably to both of us for not pandering to his every need. There was a long drawn-out pause.
‘Where?’
I was glad no one else was around to realise that I was conducting a phone conversation with my cat.
Afficher en entier- Oh, tu prends ma défense.
Je poussai un grognement.
- Peut-être bien. Tu sais qu’on est en train de devenir le pire couple de la planète, pas vrai ? Je veux dire, on se fait les yeux doux et on défend notre honneur respectif ? C’est le début de la fin. Bientôt, on aura un sticker Winter Loves Wilde sur la voiture et des t-shirts assortis.
Afficher en entier- Est ce que je te dis que je t aimais ? murmura l'Homme .
- Pas aujourd'hui, souffla Ivy. Et je suis presque sûre que je te l ai dit au moins trois fois.
- Je dois absolument me rattraper, alors.
-Oh, tout à fait
Afficher en entierJe lançai mes bras autour de son cou.
- T'es magique.
Vraiment. J'étais restée au lit dix minutes de plus, et pendant ce temps, Winter nous avait préparé des casse-croutes.
- Attention, rit-il, tu vas les écraser.
- Pas grave, ils seront aussi bons.
Je m'écartai quand même. Une seconde. Ils étaient bizarres, ces sandwiches. Je fronçai les sourcils et les regardai de plus près.
- Winter... Est-ce que tu as utilisé une règle pour couper le pain ?
- Bien sûr que non, rétorqua-t-il. J'ai pris une équerre.
Afficher en entierAlors que la serveuse rougissait au remerciement adorable de Winter et à la joliesse de ses mirettes azur, je remarquai un vieil homme appuyé sur une canne à quelques pas. La serveuse le traversa en repartant. Le vieil homme ne sembla pas la remarquer, et je fis semblant de ne pas le voir non plus. J’allais d’abord profiter du retour de mon appétit, et je me préoccuperais des tueurs en série et des revenants phosphorescents plus tard.
Malheureusement, le vieux spectre n’était pas de cet avis.
— Toi ! piailla-t-il en me localisant soudain. Qu’est-ce que tu as fait !
Il marchait vers moi d’un pas menaçant, ce qui était plutôt impressionnant sachant qu’il flottait à plusieurs centimètres du sol.
Je me concentrai sur Winter et lui souris avant de prendre une bouchée de ragoût. Les patates étaient juteuses et la touche de romarin, combinée à une viande si tendre qu’elle fondait sur la langue, me fit frissonner de plaisir.
— Je te parle ! Tu as fait quelque chose! J’étais juste là et après, je n’étais plus là ! Je n’ai pas choisi de disparaître, quelque chose m’a fait partir ! Je ne sais même pas où j’ai disparu.
J’avalai une autre bouchée.
— Mmh, c’est délicieux.
L’expression du fantôme passa de la perplexité à la haine.
— Tu me provoques, c’est ça ? Tu sais que je ne peux pas manger. C’est le ragoût de ma grand-mère, si tu veux tout savoir ! Cette recette est passée de génération en génération et tu l’utilises pour me rabaisser ? Attends un peu d’être morte depuis cinquante ans, jeune fille ! Tu aimerais être coincée sur cette terre et voir des imbéciles transformer l’auberge familiale en bordel infâme ? Je pensais qu’on avait touché le fond quand ils ont commencé à inviter des clients à monter sur scène pour chanter, mais maintenant ils laissent entrer des gens comme toi !
— Ouais, je déteste le karaoké, moi aussi, marmonnai-je.
Winter me jeta un coup d’œil.
— Fantôme ?
— Ouais. Il est énervé. Ils sont tous énervés.
— Énervé ? cria le spectre. Énervé ? Je vais te montrer ce que ça donne quand je m’énerve !
Afficher en entierWinter me tapota tendrement la main.
— Ne t’inquiète pas. Tu as vaincu la méchante échelle, elle ne peut plus t’attaquer. Tu es en parfaite sécurité. Pas besoin de paniquer.
Merde.
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