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"Notre plus grande tristesse, à nous rescapés, c'est qu'Auschwitz et ses millions de victimes n'aient pas servi de leçon, de vaccin à l'humanité. On croyait ferme qu'après la Shoah aucun génocide ne serait plus possible, envisagé. Déception totale!" (p.164 Editions Robert Laffont)
Afficher en entier"A propos des tentations totalitaires, je ne connais pas de plus belle mise en garde que celle du pasteur Martin Niemöller, en 1945 :
"Lorsque les nazis vinrent chercher les communistes, je me suis tu : je ne suis pas communiste. Lorsqu'ils ont enfermés les sociaux-démocrates, je me suis tu : je n'étais pas social-démocrate. Lorsqu'ils sont venus chercher les Juifs, je me suis tu : je n'étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je me suis tu : je n'étais pas catholique. Et quand ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester."
Je n'oublie pas que j'ai reçu une mission sacrée. Je revois les femmes qui me l'ont confiée, en partant pour le Revier, antichambre de la mort :
"Si vous rentrez, il faudra leur dire. Ils ne vous croiront pas, mais il faudra leur dire."
Leur, c'est vous. Aujourd'hui. Demain." (p.179-180, dernières lignes de l'ouvrage, Editions Robert Laffont)
Afficher en entierAu retour, je pensais souvent au camp, mais uniquement quand j'étais seule. Les gens ne voulaient pas en entendre parler!
Afficher en entierOn croyait ferme qu'après la Shoah aucun génocide ne serait plus possible, envisagé. Déception totale!
Afficher en entierJe n'oublie pas que j'ai reçu une mission sacrée. Je revois les femmes qui me l'ont confiée, en partant pour le Revier, antichambre de la mort : "Si vous rentrez, il faudra leur dire. Ils ne vous croiront pas, mais il faudra leur dire".
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)"Sa mère, Alice, Mme Picard, Wanda, ses copines de camps, les résistantes de Suisse : la plus grande chance d'Ida aura été de collectionner, sur sa route, les femmes d'exception." (p.140 Editions Robert Laffont)
Afficher en entier"S'il entre du hasard dans les opinions politiques, je n'en sais rien. Mais je sais qu'il n'y a pas de hasard à choisir ce qui nous déshonore." Camus (p.128 Editions Robert Laffont)
Afficher en entier"Il faut dire qu'on est cassée, quand on est au camp. Et on le reste quand on revient seule, quand les parents ont disparu. J'avais beau être jeune et avoir envie de vivre "malgré tout", il y avait quelque chose de démoli en moi, d'irréparable. Quelle vengeance? Et à quoi ça m'avancerait! Un immense mépris pour des pauvres types, voilà tout. Leur faire la morale?... C'était tellement énorme, ce que j'avais subi à cause d'eux ! Comment n'avaient-ils pas eu de remords? Il est vrai que la honte, ça ne s'enseigne pas." (p.116 Editions Robert Laffont)
Afficher en entier"Fin 1946, la déportation est considérée comme une affaire classée. On en parle moins qu'on ne le fera quarante ans plus tard. Il n'existe pas de structures pour se remettre dans le circuit scolaire. Je reviens habiter avec mon frère, sans les études qui m'auraient ouvert d'autres portes.
De nos jours où le moindre accident donne lieu à des soutiens psychologiques, quantité de spécialistes et d'organismes se seraient offerts à aider une jeune fille de dix-sept ans revenant d'Auschwitz. A l'époque, ce n'est pas dans l'air, dans les moeurs.
Pas l'ombre d'un psychologue ! Notre santé physique est prise en compte, mais le reste personne ne s'en occupe." (p.108 Editions Robert Laffont)
Afficher en entier"Ma libération, mon retour à l'humanité perdue, ça aura été cela : des draps propres en zone russe, des hommes enfin "normaux" qu'on aurait envie d'embrasser, une bouffée de tabac blond qui fait tourner la tête, et la France aperçue, là, entre deux nuages, sous les ailes d'un Dakota." (p.100 Editions Robert Laffont)
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