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L'enfer c'est la conscience de nos erreurs, sans possibilité de réparation.
Afficher en entierÊtre seul, c'est refuser d'aller vers les autres. Être désespéré, c'est refuser d'envisager l'espoir. En décidant de mourir, tu as pris une décision qui impliquait d'autres personnes, d'autres vies dont tu étais l'un des éléments fondateurs. Tu as détruit le sens de ta vie et de celles qui devaient se construire à partir de toi, avec toi. Le regrettes-tu, Jeremy ? Et à quel point le regrettes-tu ?
Afficher en entierLes hommes ont le pouvoir d'accomplir les plus grandes choses. Ils peuvent construire leur vie, en créer d'autres ou aider celle des autres à se construire. On ne vit jamais seul. La solitude est une illusion. Le désespoir, un leurre.
Afficher en entierPourquoi ? répéta-t-elle, étonnée. Tu ne leur parles plus depuis trois ans et aujourd'hui, subitement, tu t'étonnes qu'ils ne soient pas invités? Il souffla de soulagement. Ils n'étaient pas morts! Mais cette détente ne dura qu'une fraction de seconde, car les paroles de Victoria avaient provoqué une autre résonance douloureuse.
Afficher en entierLa simplicité de cette scène le troubla. Il commençait à éprouver une certaine satisfaction à se laisser saisir parce quotidien dans lequel il avait une place, un rôle, une femme et un enfant. Il était ravi de se retrouver dans cette cuisine, dans cette intimité, avec ces odeurs de cuisson et de café. Il contempla les légumes sur la table, sa tasse fumante, le pain entamé, la plaquette de beurre ouverte. Il eut soudain très faim. Une formidable impression de vide, un malaise, une fébrilité partaient de son ventre et se propageaient dans son corps en ondes de chaleur et en petits tremblements. Il se souvint avoir déjà éprouvé cette sensation quand il était plus jeune. Une sensation de déséquilibre, de perte de contrôle mêlée de plaisir quand il savait que le trouble céderait à la volupté que lui procurerait une nourriture pleine, chaude et sucrée.
Afficher en entierDes larmes coulèrent le long de ses joues, jaillissant toutes seules, comme pour évacuer la boule qui lui serrait le ventre. A ce moment-là, une clef tourna dans la serrure de la porte d'entrée. Victoria entra. Elle avait changé. Ses cheveux étaient plus courts, taillés au carré, ses traits transformés. Jeremy la trouva épanouie, plus ronde qu'auparavant, plus femme.
Afficher en entierIl appela encore, avec plus de force. Pendant une seconde, un silence parfait s'installa. Puis un cri strident, à sa droite, tout près de lui, le fit sursauter. A quelques centimètres du lit, à l'intérieur d'un panier en osier, un bébé tendait son corps pour expulser ces hurlements rageurs. Cramoisi, il braillait à perdre haleine, reprenait sa respiration dans un hoquet et repartait de plus belle. Médusé, Jeremy eut l'impression d'être à la fois acteur et spectateur de la scène.
Afficher en entierLe vieil homme se contorsionnait, articulait chaque mot avec fermeté, comme s'il cherchait à convaincre une force invisible. Sa voix était un gémissement douloureux. Jeremy l'observa avec effroi. Il pensa à ses parents et eut envie de les voir près de lui. Il était redevenu ce petit garçon pétrifié par la peur d'un cauchemar. Comme toutes ces nuits après le décès de sa petite sœur. Où étaient-ils? Peut-être morts de chagrin jprès son suicide? Ils l'aimaient tellement ! Comment j\ ait-il pu leur faire tant de mal ? Il cria : « Maman ! » niais seul un grondement sourd sortit de sa gorge nouée.
Afficher en entierTes traits révélaient une sorte de détermination. J'étais désemparée. Je pleurais. Je t'ai appelé. J'ai crié «je t'aime» en pensant que ces mots pourraient aller te chercher là où tu étais. J'implorais Dieu de te laisser revenir à la vie, moi qui me disais non croyante ! Et il faut croire qu'il m'a entendue car le médecin a fait repartir ton cœur. Mais tu es resté dans le coma jusqu'au soir. J'étais là quand tu t'es réveillé. Avec Pierre. Il était étonné de me voir si prévenante avec toi, si attentionnée. J'étais incapable de lui expliquer mes motivations. J'ai invoqué ma responsabilité, mais je savais que c'était autre chose. Quand tu t'es réveillé, tu as mis du temps à comprendre ce qu'il s'était passé. Et tu refusais de parler de ton geste. Tu n'as d'ailleurs pas dit un mot pendant près d'une semaine. Je suis venue te voir tous les jours. Et Pierre aussi. Et un jour, ici, à l'hôpital, je t'ai embrassé. Tu te rappelles notre premier baiser?
Afficher en entierJ'ai planté Hugo et je suis rentrée. Et j'ai repensé a tout ça. A toi, à tes lèvres qui tremblaient quand tu parlais. A tes mots. A cet amour si absolu. A nos jeux d'enfants. C'est vrai que tu n'étais pas vraiment mon type d'homme. Tu étais un ancien amoureux, un copain. Je savais que tu craquais pour moi et je trouvais ça charmant. J'aimais les gars musclés, premiers en sport, même si avec eux, je ne pouvais pas attendre le moindre mot tendre.
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