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Le mal est banal et toujours humain, il partage notre lit et mange à notre table.
Afficher en entierOn voyait presque les mots pénétrer dans sa tête, prendre forme, et amener des images trop horribles à supporter.
- Quand est-ce que c'est arrivé ? demanda-t-il la voix tremblante.
- Depuis qu'elle a quatre ans, dit Cheryl.
- Jusqu'à quand ?
- Il y a environ deux semaines.
Afficher en entierQuand je franchis la porte de la salle d’audience, tête baissée, je vis une paire de chaussures pointant dans ma direction et qui m’empêchaient de passer. Je levai les yeux et les posai directement sur un visage qui me tétanisa de peur. Ses yeux pâles de serpent et les cheveux roux n’avaient pas changé, mais il me parut un peu plus trapu que dans mon souvenir.
— Faites-moi sortir d’ici ! sifflai-je entre mes dents serrées.
Je sentais ses yeux qui perçaient les miens et ses pensées pénétrer à nouveau dans ma tête.
— Faites-moi sortir d’ici !
— Mais calmez-vous, enfin, me dit la dame visiblement irritée par mon agitation. Venez par là.
Elle me conduisit dans une pièce adjacente à la salle d’audience, dont la porte était vitrée. Il nous suivit mais n’entra pas, il resta derrière la vitre à me regarder sans expression.
— Appelez la police ! criai-je. Appelez la police !
— Ne soyez pas ridicule, voyons. Qui vous inquiète comme ça ? Lui ?
Elle désigna la silhouette immobile aux yeux morts et fixes qui se tenait toujours derrière la porte.
— Allez chercher quelqu’un ! criai-je.
Voyant qu’elle ne pourrait pas me calmer, elle se dirigea vers la porte.
— Ne me laissez pas ! hurlai-je, envisageant soudain de rester seule avec lui.
La femme paniquait à présent, consciente qu’elle ne savait pas comment calmer la situation.
À cet instant, Marie et un autre officier de police arrivèrent. Elles me trouvèrent dans un coin de la pièce, cachant mon visage contre le mur comme un enfant qui aurait été puni et elles vinrent m’aider, furieuses contre les personnes qui m’avaient mise dans cette position et m’emmenèrent loin de lui.
— Il va me tuer, dis-je à Marie alors qu’elle m’entourait de son bras. Je suis morte.
— Non, Jane, me dit-elle d’une voix douce. Il ne peut plus rien faire maintenant. Vous vous débrouillez bien. C’est bientôt fini.
Afficher en entierIl savait comment montrer aux gens qu'ils n'étaient en sécurité nulle part, surtout pas chez eux. Il avait toujours excellé dans l'art de faire de la vie des autres un cauchemar.
Afficher en entierLa plupart d'entre nous n'entendent généralement pas parler d'enfants tels que Jane avant d'apprendre leur mort dans un journal. Nous nous demandons alors comment de telles choses peuvent se passer sous notre nez et sous le nez des services sociaux qui sont censés leur venir en aide. Nous essayons d'imaginer ce qui a pu arriver, mais c'est impossible car ces enfants vivent dans un monde inconcevable pour quiconque n'en a jamais fait partie. C'est l'histoire d'une survivante et nous devrions tous écouter ce qu'elle a à nous dire.
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